JUILLET 2019
FILM DU MOIS:
Toy Story 4, de Josh Cooley (2019) 10/10 - La maitrise narrative de Pixar donne ici un nouvel exemple de son talent magistral, avec des personnages ambivalents, des problématiques à la fois symboliques et individuelles, un récit d'émancipation personnelle bourré de trouvailles visuelles.
FILMS DECOUVERTS:
Yves, de Benoit Forgeard (2019) 6/10 - C'est dommage, car avec ce scénario de départ, original et plutôt bien trouvé, le film est empesé par une mise en scène peu inspirée et un rythme inégal. Ce qui en fait juste un film sympa. Car les meilleurs moments du film ont un un potentiel de folie assez formidable (l'Eurovision est une belle idée, par exemple)
Noce en Galilée, de Michel Khleifi (1987) 6/10 - Un film intéressant sur bien des points notamment son caractère descriptif. Mais l'écriture est assez faible, le tout manque d'enjeu ou de résolution, et sans doute un peu de mise en scène aussi.
O Fantasma, de Joao Pedro Rodrigues (2000) 2/10 - Film crypto-gay arty, où l'on confond plan fixe sans éclairage et mise en scène... L'accumulation de séquences chaudes et de clichés (fellation dans une pissotière, le policier et sa grosse matraque...) peine à rehausser l'intérêt de cette errance fantasmée dans les décharges de Lisbonne.
Born in Flames, de Lizzie Borden (1983) 7,5/10 - Oscillant entre film patchwork et oeuvre collective, cette fiction de propagande déborde d'idées, de suggestions, qui abordent les enjeux du féminisme avec détermination et optimisme. Une belle oeuvre visionnaire, à redécouvrir de toute urgence.
Vendredi 13, chapitre 5: Une nouvelle terreur, de Danny Steinmann (1985) 2/10 - Je renvoie à Hitchcock et sa théorie du suspense, la bombe sous la table, tout ça... Sous couvert de ne pas révéler le tueur, le réalisateur fait surgir nulle part, sans motivation aucune (sauf à la fin, mais l'absence d'explication était encore préférable). Ce coté random et un pau absurde est sans doute agravé par l'absence de personnage attachant ou même rigolo.
Mr Nobody, de Jaco van Dormael (2009) 8,5/10 - Sorte de film hyper-ambitieux, sur les causes et les effets dans le monde, mais qui parvient, par une élégance de style et d'écriture visuelle, à garder une cohérence interne et une belle force émotive. Mention spéciale à un casting en or qui a suivi le réalisateur et ajoute beaucoup à la force du film.
L'homme qui rit, de Paul Leni (1928) 7,5/10 - Malgré un moment un peu laborieux au milieu, le film finit dans un fabuleux final de cape et d'épée, et comprend son lot d'excellents moments. Conradt Veidt est indéniablement une des forces du film.
Pitfall, d'Andre de Toth (1948) 7,5/10 - Un bon film noir, dans lequel un écart se révèle une faute d'une gravité extrême. Intéressant, et le duo Dick Powell/Lizabeth Scott fonctionne très bien, face à un Raymond Burr qui joue en sourdine, mais à la perfection.
So long my son, de Wang Xiaoshuai (2019) 9/10 - Un film bouleversant, intense, qui construit des personnages mémorables, et nous raconte un drame dans lequel l'histoire de la Chine ne semble être qu'une toile de fond, quand bien même elle informerait ces parcours humains. Très fort.
Yesterday, de Danny Boyle (2019) 7/10 - Vite vu, vite oublié, ce film est une façon sympathique de se remémorer combien l'oeuvre des Beatles est riche et vaste. C'est aussi l'occasion de croiser un personnage mémorable, campé par une Kate McKinnon en grande forme, comme toujours.
Brightburn, de David Yarovesky (2019) 7/10 - Bien fichu, particulièrement sanglant, cet "anti-superman" a pour principal défaut un indéniable manque d'originalité. En effet, le film ne dépasse jamais son pitch, et manque singulièrement de surprise. Certaines séquences parviennent à effrayer, cela dit...
Nevada, de Laure de Clermont-Tonnerre (2019) 6/10 - Bien joué, et fort d'un sujet intéressant, le film garde sa hauteur d'homme, mais ne parvient jamais vraiment à aller au delà de ce qu'il raconte, ce qui en limite la portée. Dommage, parce qu'on aurait envie d'en (sa)voir plus.
Section 99, de S. Craig Zahler (2017) 7,5/10 - Vince Vaughn est assez convaincant ici, et le film fonctionne globalement bien. Paradoxalement, je ne suis pas convaincu que l'excès de violence final serve le film. Un meilleur dosage en aurait probablement rendu l'impact plus fort.
Plan 9 from outer space, de Ed Wood Jr (1959) 2/10 - Je découvre enfin le "pire réalisateur du monde"... Difficile de ne pas penser à Burton... Curieusement, le pire, dans le film, ce sont les tunnels de dialogues oiseux et sans objet (au moins 30 minutes). Les excès de Tor Jonson, en revanche, sont hilarants.
Massacre à la tronçonneuse: la nouvelle génération, de Kim Henkel (1994) 3/10 - Matthew McConauhey et Renee Zellweger ensemble à l'écran... Comédie romantique ? Hé non, essaie encore. Il y a dans ce film un deus ex machina sous forme de
man in black scarifié particulièrement inattendu.
Police sur la ville /
Madigan, de Don Siegel (1968) 7,5/10 - Je pense qu'il s'agit d'une révision, mais je l'avais totalement oublié, donc peut-être pas. Le film reste intéressant pour son réalisme et sa description sans fard du quotidien des policiers, un peu dans la veine des films de Fleischer de la même époque. Le casting est aux petits oignons, tout comme la BO...
Outlaw Gangster VIP, de Toshio Masuda (1968) 7,5/10 - Petite production de série, guère innovante, mais bien ficelée et fonctionnant très bien, grace à un casting inspiré, et une photo assez réjouissante... Bluray Arrow assez réussi.
Annabelle comes home, de Gary Dauberman (2019) 7/10 - Dauberman nous offre le film qu'on attend depuis le premier Conjuring : une baby-sitter vient mettre le bazar dans la salle des objets maudits... Hélas, le film est peu imaginatif, et s'il offre quelques moments effrayants, on est loin de ce qu'on pouvait attendre d'une telle idée.
Les enfants de la mer, de Ayumu Watanabe (2019) 4/10 - Je ne sais pas ce que vaut le manga, mais l'anime est un méli-mélo nébuleux de clichés métaphysiques fumeux, au point qu'un spectateur a eu un fou rire pendant le film. L'animation et certaines séquences restent assez belles, mais le récit ne s'embarasse d'aucune absurdité, d'aucun besoin de cohérence, d'aucune tentative de suivre une intrigue. Un gros raté.
Les Ardennes, de Robin Pront (2015) 7/10 - Rien de bien nouveau dans ce polar qui suit un grand frère violent qui entraine son cadet dans ses histoires foireuses, sinon sa déclinaison dans le territoire des Flandres, et un traitement assez sordide. Le film est assez réussi, on se laisse prendre.
Echec à l'organisation /
The Outfit, de John Flynn (1973) 7,5/10 - Un neo-noir dur et sombre, au casting intéressant (Robert Duvall, Robert Ryan, Karen Black...) et à l'ambiance sévèrement burnée...
House 2 : The Second Story, de Ethan Wiley (1987) 7/10 - Quelle surprise que ce film cheap au scénario un peu fou, mais qui se révèle vraiment divertissant, notamment du fait d'effets spéciaux par Chris Walas. Très sympa !
Le roi lion, de Jon Favreau (2019) 7,5/10 - Le photoréalisme est saisissant, ça ne fonctionne pas toujours lorsque les animaux chantent ou parlent, mais le spectacle reste assez impressionnant.
High Anxiety, de Mel Brooks (1977) 7/10 - Pas certain que cette comédie fasse rire aujourd'hui. En revanche, les innombrables emprunts et pastiches d'Hitchcock sont assez réjouissants et le film devient comme un catalogue enjoué des méthodes et techniques du maitre. Très sympa.
Avec la peau des autres, de Jacques Deray (1966) 7,5/10 - Vienne au coeur de cette histoire d'espionnage, qui devient vite une histoire d'homme. Dans ce contexte, le casting fonctionne très bien. Ventura, Bouise, Servais se tiennent la bourre pour le plus grand plaisir du spectateur.
Miami connection, de Y.K. Kim & Woo-sang Park (1987) 6,5/10 - Dans ce film qui ressemble plus au projet de groupe d'une école de taekwondo qu'à une vraie fiction, on pourra rire du jeu des acteurs, de la mise en scène défaillantes, des dialogues ridicules, ou au contraire apprécier les séquences de combat, assez bien ficelées. Au final, un film naïf, très naïf, mais assez plaisant à découvrir.
Wild Mussels, de Erik de Bruyn (2000) 6/10 - Film "misérabiliste" zeelandaais... 3 jeunes plus ou moins paumés doivent faire les choix qui détermineront leur avenir... Moto, rock, et moules, muses de la Mer du Nord...
Artists and Models, de Frank Tashlin (1955) 7/10 - Dean Martin profite des visions oniriques de son co-locataire pour faire une BD qui marche bien. Les gags sont à la peine, grimaces de Jerry Lewis notamment, mais le travail sur les couleurs et les costumes font du film un bonheur pour les yeux, et l'intrigue reste attachante.
Sunset /
Meurtre à Hollywood, de Blake Edwards (1988) 6,5/10 - Le film offre une belle reconstitution du Hollywood du muet, avec un Bruce Willis en Tom Mix et James Garner en Wyatt Earp aux tempes blanches. Dommage que le prétexte policier du film, lui, soit aussi faiblard et peu rythmé... Mention spéciale à la BO de Mancini, impeccable comme toujours, mais que je découvre à cette occasion.
Le vol du Phénix, de Robert Aldrich (1965) 7,5/10 - Un beau casting pour ce survival/"huis clos" en plein désert. Le film ne révolutionne rien, mais laisse à chaque comédien son espace de jeu, pour le plus grand bonheur du spectateur.
Van God los, de Pieter Kuijpers (2003) 6/10 - On peine à comprendre les motivations de ce garçon de bonne famille qui assassine des gens pour marquer son agacement envers sa mère... Il y a de bonnes choses, mais aussi des moments assez maladroits. Je serais curieux de voir la série qui en a été tirée.
Une femme dans la tourmente /
Midareru, de Mikio Naruse (1964) 8/10 - Un beau mélodrame, qui inscrit ses protagonistes dans le Japon de l'après-guerre, où l'on croise veuves de guerre et émergence de la grande consommation... Le plan final, sur le visage de Hideko Takamine, est de ceux que l'on n'oublie pas.
Spetters, de Paul Verhoeven (1980) 7,5/10 - Sorte de récit d'apprentissage, sur un groupe de jeunes amis amateurs de motocross, que la rencontre avec les vendeurs d'une cabane à frite va révéler à eux-mêmes... Intéressant, mais c'est surtout le style de Paulo qui donne toute sa force à ce film.
Hardcore, de Paul Schrader (1979) 7,5/10 - Schrader oppose ici deux Amériques inconciliables, et c'est moins la descente aux enfers de George C. Scott que l'on retient, que la rencontre improbable du calviniste du Midwest et du porno gonzo californien. Un polar peu commun, que ce soit par ses personnages ou le mode d'enquête...
Bhuvan Shome, de Mrinal Sen (1969) 7,5/10 - Fable morale et comédie sur l'ouverture au monde d'un homme trop sévère, qui se fait lors d'une chasse aux oiseaux aussi improbable que charmante, lorsqu'il rencontre la charmante Gauri. Drolatique et assez attachant...
City on Fire, de Ringo Lam (1987) 7,5/10 - Premier role dramatique de Chow Yun-Fat, ce polar hard-boiled prend la forme d'une descente aux enfers assez bien ficelée, malgré quelques raccourcis, et contient son lot de séquences mémorables et très efficaces.
Steve+Sky, de Felix Van Groeningen (2004) 6,5/10 - Le film est foutraque, son écriture bancale et son montage confus un peu maniériste. Reste un film ultradynamique, porté par un casting en grande forme, qui bouffe la péloche.
FILMS REVUS:
Klute, d'Alan J. Pakula (1971) 7,5/10 - Révision heureuse de ce thriller labyrinthique et paranoïaque, et je redécouvre une BO de premier plan...
Face à la nuit/
Cities of last things, de Ho Wi Ding (2018) 7/10 - Révision légèrement abaissée de ce film très pessimiste, porté par une assez belle dernière séquence, qui m'avait vraiment emballé la première fois. Restent quelques défauts a départ, que je remarque plus en le revoyant.
Christine, de John Carpenter (1983) 7,5/10 - Les scories dans le scénario ici et là pèsent peu devant la maestria de certaines séquences, et la révision de ce désormais classique de l'épouvante reste un grand plaisir cinéphile...
Le conte de la princesse Kaguya, d'Isao Takahata (2013) 10/10 - Je me suis retrouvé surpris par l'émotion lors de cette révision.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)
janvier 2019=Leto (Serebrennikov)
février 2019=Roma (Cuaron)
mars 2019=La symphonie nuptiale (Stroheim)
avril 2019=Little Monsters (Forsythe)
mai 2019=Sang et or (Panahi)
juin 2019=Le Mont Fuji et la lance ensanglantée (Uchida)