
Films découverts, redécouverts, ou revus (hors compétition)
Le Corbeau (Henri-Georges Clouzot) - 9/10
Un chef d'oeuvre du film noir, avec les dialogues savoureux typiquement français et puis ces seconds rôles tels que Balpêtré, Larquey, Roquevert, Louis Seigner, etc. Le film a inspiré un remake à Otto Preminger, mais la copie n'égale pas le cynisme et l'audace du sujet français. Un Pierre Fresnay magistral torturé aux côtés d'une Ginette Leclerc à la fois fatale et fragile, une mise en scène magnifique. Bref un chef d'oeuvre du cinéma.
Les aventures de Tintin, le Secret de la Licorne, Adventures of Tintin, Secret of Unicorn (Steven Spielberg) - 9/10
The Woman in White (Peter Godfrey) - 8.5/10
Adaptation du roman éponyme de Wilkie Colllins, un thriller gothique assez fascinant par la personnalité du Comte Fosco, un méchant comme on n'en fait plus interprété par un fantastique Sidney Greenstreet qui a la tête de l'emploi. Il y a cette espèce de "fantôme" la dame en blanc et son double Laura la pauvre victime, il y a aussi la confidente, le dessinateur qui a un coeur d'artichaut ! Une ambiance noire, un méchant comme on n'en fait plus, bref un film très agréable avec une superbe Eleanor Parker dans le double rôle d'Ann/Laura, Alexis Smith, Gig Young... Et puis aussi Agnès Moorehead, n'ayant pas lu le roman, je ne sais pas si le film est fidèle ou pas, mais il donne envie de se précipiter dessus. Pas forcément un grand film, mais un film prenant !
The Girl in white (John Sturges) - 8.5/10
Hollywood a toujours adoré les biopics et ce film retrace la première partie de la vie d'une femme médecin au début du 20ème siècle, Emily Dunning. Le film est une évocation de la difficulté d'exercer un métier considéré comme un métier d'homme à l'époque. Nous sommes dans la grande tradition de ce style de film qui mêle anecdotes exactes et romance. June Allyson s'avère très convaincante dans son rôle tout comme Arthur Kennedy et Gary Merrill dans les rôles respectifs de médecin chercheur futur époux de la jeune femme et directeur de l'hopital. Bref rien de novateur, mais un film très agréable !
My week with Marilyn (Simon Curtis) - 8.5/10
Hollywood adore se pencher sur le monde du cinéma, et là il le fait cinquantenaire de la disparition oblige sur Marilyn Monroe. En résulte un charmant film évoquant le tournage du Sleeping Prince qui deviendra the Prince and the Showgirl. Le réalisateur décrit une Marilyn bouleversante interprétée par une Michelle Williams plus que convaincante dans la candeur, la fragilité et la faiblesse de l'actrice. Elle ne sombre jamais dans la caricature et rend un vibrant hommage à l'actrice. Kenneth Brannagh est très bon dans son rôle Laurence Olivier. La mise en scène est sans doute classique, mais qu'il est agréable finalement de voir un film à l'ancienne évoquant cet âge d'or du cinéma révolu. Eddie Redmayne est plus qu'attachant en Colin. Un petit film sans doute mais un joli coup de coeur.
Du sang en première page, The Story en page one (Clifford Odets) - 8/10
Un de ces films de procès typique, sympathique qui oppose trois clans, l'accusation, la famille de la femme et sa mère, la famille de l'homme et sa mère. Nous avons affaire à l'opposition de deux mères, une sympathique aimante, l'autre tout aussi aimante, mais d'une manière égoïste, sans doute "old fashion", la mère à qui tout est du. Une production classique qui vaut par la présence de Rita Hayworth à la beauté toujours aussi évidente, Anthony Franciosa en jeune avocat fougueux et Gig Young en amant quelque peu veule.
Ils ne voudront pas me croire, They won't believe me (Irving Pichel) - 8/10
Un film noir à la fin ouverte qui m'a laissée un peu en plan ! Est-il coupable et est-ce un aveu, est-il innocent mais se sent-il coupable de ce qui est arrivé, bref je n'ai pas réellement tranché. En tout cas, c'est un film noir qui est assez intelligent, un procès, un homme raconte son histoire et ses aventures exta-conjugales, la mort de sa femme et de sa maîtresse. Robert Young est excellent dans le rôle de cet homme tourmenté entouré de Susan Hayward dans son rôle habituel, Jane Greer pas aussi innocente qu'elle n'en a l'air et Rita Johnson en épouse délaissée.
The 13th Letter (Otto Preminger) - 8/10
Remake du corbeau qui édulcore certains aspects plus "politiquement" incorrects du chef d'oeuvre de Clouzot, les coupables et les victimes restent les mêmes. Mais le traitement est différent, cela m'a donné furieusement envie de revoir le Corbeau pour voir toutes les différences et en parler un peu plus dans la rubrique "Premake-remake". A noter que Linda Darnell a un personnage beaucoup moins sulfureux que celui destiné à Ginette Leclerc... Otto Preminger signe une adaptation à la fois américaine et très française de par l'utilisation du Québec comme localisation de l'action et l'utilisation de comédiens français dans certains rôles clés comme Charles Boyer qui reprend le rôle de Pierre Larquey et Françoise Rosay qui endosse celui de Sylvie.
Grand Central Murder (Sylvan Simon) - 8/10
Petit policier de la MGM signé par un réalisateur inconnu et qui combine l'ambiance film noir et l'ambiance à la Agatha Christie. Une vedette de music hall est assassinée dans un wagon, de nombreux suspects réunis par un inspecteur de police et un détective privé qui cherchent conjointement le coupable. Classique mais divertissant, humoristique. Un Van Heflin parfait en détective privé qui enquête avec sa femme et assistante. Une jolie découverte
Midi, gare centrale, Union station (Rudolph Maté) - 8/10
Un suspense assez traditionnel mais bien mené, avec l'enlèvement de cette jeune femme aveugle et qui est découvert par son amie de manière fortuite. L'introduction est originale avec cette jeune femme qui signale le comportement suspect de deux hommes et qui va être à l'origine de toute une traque. Il y a une certaine violence dans la mort du premier gangster, dans l'interrogatoire du second et une belle poursuite dans les sous-sols de la gare. William Holden est très à l'aise dans ce thriller, dommage que ma copie ait été en VF !
L'ile au complot, The Bribe (Robert Z. Leonard) - 7.5/10
Robert Z Leonard est considéré souvent comme un petit réalisateur pourtant il a réalisé de très belles choses, notamment ce très bon film noir avec tout ce qu'il faut, le policier qui risque de sombrer dans le côté obscur de la force à cause de la femme fatale, l'escroc sympathique, le gangster arrogant et odieux, et naturellement la femme fatale. Il y a eu tellement de parodies de ce genre, que parfois on a du mal à croire au sérieux du film, mais il y a de superbes audaces de mises en scène, le grand flashback avec ce fondu sur la fenêtre de l’hôtel et le visage de la fille qui apparaît. Si côté masculin le casting est de haut niveau avec Robert Taylor, Charles Laughton qui finit par susciter la sympathie et Vincent Price odieux à souhait, force est de constater qu'une fois de plus Ava Gardner endosse le même rôle avec les deux ou trois mêmes expressions, heureusement qu'elle est belle ! En tout cas le final est admirable.
Le prince et la danseuse, The Prince and the Show Girl (Laurence Olivier) - 7.5/10
Charmante comédie qui traine un tout petit en longueur, mais offre à Marilyn Monroe un rôle en or. Laurence Olivier est parfait en prince didactorial. Curieusement bien qu'adaptée d'un succès théâtral, le film sonne juste et on n'a pas la sensation des numéros, des lever et baisser de rideaux, des entrées. Marilyn est sensuelle et drôle, charmante. La valse signée Richard Addinsell est entêtante, charmante comme cette comédie souvent décriée.
Le Diable s'en mêle, The Devil and Miss Jones (Sam Wood) - 7.5/10
Un film qui semble être une screwball au départ par son casting Jean Arthur et Charles Coburn secondés par Robert Cummings et Spring Byington mais qui est surtout une satire sociale avec ces patrons tout puissant qui licencient sans raison, remplace les vieux par les jeunes, etc. Le film surfe sur la vague du "socialisme" made Capra, beaucoup de prechi-precha, entrecoupé par quelques scènes plus légères. Si le film est admirablement filmé par Sam Wood, il reste étranger au genre et la comédie même si elle semble d'actualité par son sujet, paraît lourde aujourd'hui. Dommage avec un tel casting, le duo Arthur/Coburn étant explosif et toujours sympathique. A noter la présence de SZ Sakall en majordome stylé.
The Lady with red hair (Curtis Bernhardt) - 7.5/10
Curtis Bernhardt dépeint le portrait d'une femme divorcée qui suite à un procès perd la garde de son fils et veut devenir une actrice célèbre pour récupérer son fils. Est-ce du au roman dont est inspiré le film ou à l'adaptation, mais la fin laisse sur sa faim. On oublie la quête essentielle de la mère et on ne voit plus qu'une femme qui devient actrice et doit son succès à son pygmalion interprété avec brio par Claude Rains. Myriam Hopkins est excellente dans ce rôle de femme à la fois brisée et conquérante.
Dents de la Mer, Jaws (Steven Spielberg) - 7/10
Très déçue par cette revision du film, si la première partie se tient, la seconde partie sur le bateau est bien longuette notamment cette séquence d'évocation du souvenir de la guerre. En plus la fin du requin n'en finit pas de finir et finit par nous lasser. Si le début est excitant, le reste m'a déçue,
Blanche Neige, Mirror, Mirror (Tarsem Singh) - 7/10
Une adaptation sympathique du conte de fées, des nains voleurs, une ambiance féerico-fantastique avec ce royaume plongé dans la neige. Julia Roberts semble s'éclater en méchante reine, les tenues sont extravagantes. Sans doute le problème réside-t"il dans un côté un peu trop "comique" appuyé, même si certaines choses semblent au départ drôles, comme le prince transformé en chien amoureux ! La chanson finale rend hommage à Bollywood, un divertissement sympathique qui aurait sans doute nécessiter des acteurs un peu plus charismatiques que Lily Collins notamment et Armie Hammer.
Le Lorax, Dr Seuss The Lorax (Chris Renaud) - 6.5/10
Une nouvelle adaptation du Dr Seuss après the Grinch (qui n'était certes pas un dessin animé) et Horton hears a Who réussie au niveau animation . Les animaux de la forêt notamment ces oursons sont adorables, la musique entraînante notamment le générique, le dernier air est un hommage appuyé à Let it be, avec ce fameux let it grow. Comme toujours avec les personnages du Dr Seuss, c'est coloré, c'est loufoque avec des personnages déjantés et des populations grégaires, mais cela se laisse voir sans déplaisir malgré son message écologique un peu lourd, maintenant celui-ci s'adresse sans doute plus aux enfants.
Du plomb pour l'inspecteur, Pushover (Richard Quine) - 5/10
Film noir pesant, lourd, avec des personnages antipathiques. Le policier qui tombe amoureux d'une femme fatale a déjà été vu et traité dix mille fois mieux par Billy Wilder dans Double Indemnity avec en plus le même acteur principal à savoir Fred McMurray, mais ici son personnage de flic odieux qui semble plus amoureux de l'argent que de la femme n'a rien d'intéressant, quant à Kim Novak, jamais elle ne semble prendre part au film. Elle se contente de promener sa beauté en manteau de vision. Bref énorme déception !
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