OCTOBRE 2023
FILM DU MOIS:
...Et mourir de plaisir, de Roger Vadim (1960) 9/10 - Belle adaptation du Carmilla de Sheridan le Fanu, esthétisante et furieusement romantique. Immense coup de coeur, en croisant les doigt pour qu'un jour le film soit restauré.
FILMS DECOUVERTS:
House of the Dead, de Uwe Boll (2003) 4/10 - Produit correctement, ce petit film d'horreur alterne faux raccords, inclusions de jeu vidéo daté et évènements absurdes. Le film n'en sort pas indemne...
Curtains, de Richard Ciupka (1983) 7,5/10 - Entre giallo et whodunnit façon Agatha Christie, un film à la mise en scène élégante mais qui manque un peu d'incarnation...
House of Horrors, de Jean Yarbrough (1946) 6,5/10 - Une petite série B qui doit beaucoup à Rondo Hatton, tueur du film au faciès mémorable.
La main qui tue /
Idle Hands, de Rodman Flender (1999) 7,5/10 - Un film de stoner autant que d'horreur, dans lequel un ado zonard fumeur de marejuana voit sa main possédée. Apparition charmante d'une Jessica Alba fort jeune. Si l'argument du film est plutôt sot, la mise en scène est soignée et efficace, le film fonctionne fort bien.
Fade to Black, de Vernon Zimmerman (1980) 7,5/10 - Un jeune cinéphile obsessionnel finit par perdre le sens des réalités et se débarrasser de ceux qui lui pourrissent la vie (dont un jeune Mickey Rourke). Fort sympathique.
We have a ghost, de Christopher Landon (2023) 6/10 - Tout à fait dans l'air du temps, et dans la philosophie Netflix. Donc pas désagréable et délassant, mais jamais de vrai enjeu. Seul David Harbour parvient à donner une certaine poésie à son personnage de temps à autres.
Visitor Q, de Takashi Miike (2001) 8,5/10 - Tourné en 5 jours, un film qui tire parti de son format DV commando pour aligner une quantité invraisemblable de transgressions morales et cinématographiques, dans un délire qui parvient à évoquer
Théorème de Pasolini tout en dézinguant les valeurs familiales à toute berzingue. Un film coup de poing.
L'amore, de Roberto Rossellini (1948) 7,5/10 - Sorte de double programme regroupant 2 films d'une demi-heure centrés sur un personnage que jour Anna Magnani. Une amante quitté, puis une simplette qu'un saint va rendre enceinte par "miracle". L'ensemble est tout à fait touchant.
La déesse des sables /
The Vengeance of She, de Cliff Owen 4/10 - Une intrigue alambiquée et confuse (une ouverture bien étrange, un tiers du film se joue sur un yacht sans lien avec la suite du récit, sans parler d'une révolte d'esclaves sur laquelle le réalisateur ne s'apesantira pas), une BO jazzy-coolos d'ascenseur, qui n'évoque pas les temples mésopotamiens du tout, une mise en scène molle, caractérisent ce film, qui n'est clairement pas le haut du gratin de la production Hammer...
The Creator, de Gareth Edwards (2023) 9/10 - Adoré de bout en bout, je suis fan d'Edwards, de toute évidence. Et de John David Washington. et d'ILM, mais ça je le savais depuis longtemps...
Le règne animal, de Thomas Cailley (2023) 8/10 - Thomas Cailley parvient à tirer une réelle poésie visuelle d'un postulat assez audacieux, ainsi qu'à faire vivre ses personnages, quand bien même certains sont un peu vite abandonnés par le récit...
Cannibal man /
La semana del asesino, de Eloy de la Iglesia (1972) 8/10 - Film d'horreur sur un tueur pris dans un engrenage, mais surtout fable sociale mordante sur la société espagnole de l'époque...
Dark waters, de Mariano Baino (1993) 8,5/10 - Film atmosphérique assez barré, très lovecraftien dans l'ambiance, qui évoque les grand Fulci ou Argento dans le style cauchemardesque de la mise en scène. Une belle découverte, sur laquelle je reviendrai...
Le frisson des vampires, de Jean Rollin (1971) 7/10 - Curieusement moins pénible que les autres Rollin que j'ai pu voir. Est-ce que je m'habitue, ou est-ce la musique psychédélique du groupe Acanthus, qui peut le dire... Le film reste bourré de tares congénitales qui seraient fatales en toute autre circonstance.
The untold story /
Bat sin fan dim: Yan yuk cha siu bau, de Herman Yau (1993) 8/10 - Un histoire vraie épouvantable sur un tueur en série à Macao, ici incroyablement incarné par un Anthony Wong impérial, vraiment fou, et effrayant.
El fantasma del convento, de Fernando de Fuentes (1934) 7/10 - Merci à Indicator pour cette improbable sortie. Ce film fantastique mexicain se révèle assez passionnant à suivre, autant par ce qu'il raconte, très très classique, que par la forme avec laquelle il le raconte, soit une mise en scène très américaine, et particulièrement lisible. J'ai passé un excellent moment à me délecter de cette histoire de fantômes...
Lady Frankenstein, de Mel Welles, Aureliano Luppi (1971) 4/10 - Variation peu inspirée du classique, la seule nouveauté étant que la fille reprend le flambeau à la mort du père, et se crée l'amant idéel à coup de greffes de cerveau dans le corps d'un valet de ferme... Le film est très lent, son érotisme bien faiblard, le maquillage du monstre est rigolo, mais bon, les paysans, leurs fourches et leurs torches lui feront un sort...
La fille de Jack l'éventreur /
Hands of the ripper, de Peter Sasdy (1971) 7,5/10 - Une jeune femme traumatisée qui commet des meurtres (on pense à Marnie pour l'approche psychologique), dans un sompteux film des studios Hammer, visuellement épatant.
Le bandit, d'Alberto Lattuada (1946) 7,5/10 - Le film suit le parcours d'un ancien combattant qui au retour de la guerre finit par basculer dans le crime, au risque, un jour de menacer la fille d'un ancien frère de combat. On est sur quelque chose qui oscille entre réalisme et mélodrame, Lattuada filme l'Italie d'après-guerre sans indulgence.
Sorgoi Prakov, de Rafaël Cherkaski (2013) 7,5/10 - Une véritable curiosité que ce found footage qui commence un peu comme un Borat à l'européenne, pour basculer dans quelque chose de beaucoup plus terrifiant. Auto-produit et longtemps visible sur youtube seulement, le film joue tout de même avec nos angoisses contemporaines et fonctionne bien.
Slaughter High, de George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten (1986) 7,5/10 - Un slasher bien barré, assez drôle et dont le rythme reste tenu pendant tout le film, notamment grace à une bande son loufoque mais eighties du valeureux Harry Manfredini. A déguster pour Halloween...
Before I hang, de Nick Grinde (1940) 7/10 - Boris Karloff est un docteur qui a donné l'euthanasie et lutte contre la vieillesse. Au delà de l'argument horrifique, qui offre quelques jolies séquences pour le comédien, le film aborde des thèmes rares au cinéma de l'époque.
Alone in the dark, de Jack Sholder (1982) 8/10 - Un thriller horrifique fort réussi, porté par un casting de luxe (Martin Landau, notamment, particulièrement terrifiant). On s'amuse beaucoup, la film a digéré ses influences et s'ouvre sur une mémorable séquence onirique. Grand plaisir cinéphile.
Purana Mandir, de Shyam Ramsay & Tulsi Ramsay (1984) 7/10 - Film d'horreur bollywood, à la fois kitsch sur certaines séquences, et très réussi sur d'autres. Au final, beaucoup de plaisir pour un film un peu loufoque mais vraiment sympathique.
Malpertuis, de Harry Kümel (1971) 4/10 - Déception immense devant cette adaptation bancale et non-sensique du classique de Jean Ray. On n'a pas peur, on n'est pas surpris, on essaie surtout de comprendre ce qui se passe. La photo, au moins, serait jolie sur un meilleur DVD... Je réessaierai sans conviction la version director's cut.
Night of the Demons 2, de Brian Trenchard-Smith (1994) 8/10 - Quelle excellente surprise !! Cette suite fauchée d'un amusant slasher démoniaque se révèle d'une inventivité folle. Faisant avec les obligations de la suite commerciale des années 90 (lien avec le premier film, budget de crevard, des boobs en folie), le film se démarque vite du tout-venant en construisant ses personnages, puis en les emmenant dans un train fantôme tout à fait réjouissant.
L'honorable Angelina /
L'onorevole Angelina, de Luigi Zampa (1947) 7/10 - Anna Magnani en mère courage qui conduit les protestations est un bonheur, mais le film faiblit un peu lorsque le récit devient politique, et offre une vision bien caricaturale et peu complexe de tout cela... Reste un film sympathique au happy end aimable.
Poultrygeist: Night of the Chicken Dead, de Lloyd Kaufman (2006) 8/10 - Excellente surprise des productions Troma, un film bourré d'idées folles, provoquant et au mauvais gout assumé, où chaque séquence comporte une dizaine d'idées, clins d'oeil (José Bové est cité) ou éléments intéressants... Un film indéfendable, mais qui ne prend jamais rien pous acquis et ne fait pas dans la facilité.
Siddeshwari, de Mani Kaul (1990) 7/10 - Hélas vu sur une copie médiocre, ce documentaire poétique qui brode autour de la vie d'une des plus grandes chanteuses indienne du XXème siècle frappe par le lyrisme de ses images, qui créent comme une contemplation autour de sa musique. Un peu lent, mais remarquable.
Une année difficile, d'Olivier Nakache et Eric Toledano (2023) 5/10 - Si l'on sent que les comédiens s'amusent, le film pèche par manque de crédibilité des situations, et les bons sentimens qui l'animent ne masque pas tout à fait la désinvolture avec laquelle les sujets graves sont abordés.
Bernadette, de Léa Domenach (2023) 8/10 - Partant d'un récit politique, le film propose un récit de
female empowerment conté avec finesse et un humour ravageur, ancré dans notre histoire récente. Deneuve est parfaite, Vuillermoz est un remarquable choix de casting, et l'ensemble fonctionne fort bien. Le scénario, surtout fait dans le subtil comme dans le moins fin, et on s'amuse énormément. Chapeau à toute l'équipe.
Killers of the flower moon, de Martin Scorsese (2023) 8/10 - Globalement emballé par ce récit de corruption subtile, malgré une tendance à trop filmer, quitte à jouer la répétition ou l'insistance redondante, qui pénalise l'équilibre global du film.
Sweet Sixteen, de Jim Sotos (1983) 4,5/10 - Entre whodunnit et slasher, un film léthargique que rend sympathique la nonchalance de ce portrait en creux d'une Americana où il fait bon vivre, malgré quelques meurtres sordides et une poignée d'indiens ou de femmes maltraités...
Count Yorga, Vampire, de Bob Kelljan (1970) 7,5/10 - Un bon film de vampire réactualisé à son époque, qui parvient à restituer une certaine épouvante...
The Return of Count Yorga, de Bob Kelljan (1971) 5/10 - Suite un peu moins inspirée, avec moultes déambulations absurdes dans une maison, et quelques questions sans réponses, le souci de cohérence n'étouffant pas l'équipe créative du film.
The King of Kong, de Seth Gordon (2007) 7/10 - Un documentaire explore l'univers des recordmen du jeu Donkey Kong. Un univers impitoyaaableuh ! Le documentaire est un peu lisse, mais le sujet est rigolo et clair dans son explicitation...
Une femme dans le vent /
Kaze no naka no mendori , de Yasujiro Ozu (1948) 8/10 - Ozu aborde l'après-guerre sous l'angle des sacrifices que les mères ont parfois dû faire. Le récit suit une femme impeccablement jouée par Kinuyo Tanaka, et se révèle poignant notamment dans ses 20 dernières minutes. Un fort beau film.
Les soeurs Munakata /
Munekata kyôdai, de Yasujiro Ozy (1950) 6,5/10 - Moins réussi, cet opus entremêle un récit de mort (le père a le cancer) et un récit d'amour un peu naïf (il est surtout porté par la jeune soeur chipie et qui apporte, un peu artificiellement, de la légèreté dans tout ça). Le déroulement, un peu deus ex machin, apparait lui aussi comme une facilité d'écriture. Bref, un Ozu mineur sur bien des points.
Ils étaient cinq /
Rituals, de Peter Carter (1977) 7/10 - Survival assez bien mené, quoique sans génie, qui suit 5 médecins dont la partie de chasse en zone isolée vire au massacre...
The Slumber Party Massacre, de Amy Holden Jones (1982) 7,5/10 - Un slasher assez classique, mais plutôt réussi dans ses caractérisations, et plutôt inventif. Un bon cru.
My little eye, de Marc Evans (2002) 5/10 - Le film "mode" de l'époque, avec ses caméras numériques, son sujet en mode loft-internet horrifique, et, ô surprise, une courte apparition de Bradley Cooper. Tout est bien oubliable, mais je suis indulgent et j'ai passé un moment plaisant.
Terrifier, de Damien Leone (2016) 8/10 - Les ficelles sont grosses, un tueur très typé (ici un clown muet joué par un mime, avec des maquillages terrifiants). Mais l'outrance et l'inventivité des effets gore, la photo saturée du film, en font un moment de cinéma bis sans concession comme on n'en voit plus des masses ces derniers temps. Une bonne surprise au final.
Terrifier 2, de Damien Leone (2022) 5,5/10 - Victime de son succès, l'équipe de
Terrifier réitère, mais ici une intrigue minable nous colle deux ados dans les pattes, et le film s'adjoint d'un récit magique nébuleux jamais explicité qui étire inutilement le film. Bref, c'est moins bon, malgré quelques séquences choc.
Mausoleum, de Michael Dugan (1983) 4,5/10 - Une histoire de possession assez vaseuse, avec des VFX bien faiblards. Mais on s'amuse le temps de quelques séquences un peu rigolotes...
La porte des secrets /
The Skeleton Key, de Iain Softley (2005) 7,5/10 - Quel casting !! Kate Hudson, John Hurt, Gena Rowlands, Peter Sarsgaard, tous dans ce petit film fantastique, dont le principal atout reste l'ambiance de louisiane fort bien restituée. Sympa.
My Name Is Bruce, de Bruce Campbell (2007) 3,5/10 - Si l'acteur garde son capital sympathie, cette pochaderie n'en bénéficie pas beaucoup. Blagues nulles, chutes mal calées, mise en scène indolente, effets visuels ratés et humour vaseux sur le dos des chinois qui n'en demandent pas tant... Au final, un film bien curieux, mais surtout très très raté.
FILMS REVUS:
Hérédité, d'Ari Aster (2018) 9/10 - Révision à la hausse, les films d'Ari Aster s'améliorent à chaque visionnage. Je croise les doigts pour que Beau is afraid me parle plus quand je le reverrai...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)/
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)
Juillet 2022 = Les corneilles / Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994)
Aout 2022 = I remember Mama, de George Stevens (1948)
Septembre 2022 = Hinterland, de Stefan Ruzowitzky (2021)
Octobre 2022 = Le mariage des moussons, de Mira Nair (2001)
Novembre 2022 = Krzyzacy / Les chevaliers teutoniques, d'Alexander Ford (1960)
Decembre 2022 = Avatar: the way of water, de James Cameron (2022)
Janvier 2023 = La dernière étape/ Ostatni etap, de Wanda Jakubowska (1948)
Février 2023 = RRR, de S.S. Rajamouli (2022)
Mars 2023 = L'étreinte du serpent, de Ciro Guerra (2015)
Avril 2023 = Victim, de Basil Dearden (1961)
Mai 2023 = Guardians of the Galaxy Volume 3, de James Gunn (2023)
Juin 2023 = Tonnerres lointains / Ashani Sanket, de Satyajit Ray (1973)
Juillet 2023 = Nishant, de Shyam Benegal (1975)
Aout 2023 = Chronique du soleil à la fin de l'ère Edo / Bakumatsu taiyôden, de Yûzô Kawashima (1957)
Septembre 2023 = Anatomie d'une chute, de Justine Triet (2023)