MAI 2022
FILM DU MOIS:
Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956) 8,5/10 - Un excellent western, et un Tourneur que je ne connaissais pas. Grand plaisir devant ce film pas si manichéen, qui s'inscrit dans une période très précise (la veille de la guerre de sécession) et renvoie chacun à son identité propre. La copie restaurée est de toute beauté et rend au technicolor du film une qualité esthétique tout à fait réjouissante.
FILMS DECOUVERTS:
Memoria, d'Apichatpong Weerasethakul (2021) 6.5/10 - Apichatpong Weerasethakul travaille, comme toujours, la lenteur, ici dans une quête liée à un son, un souvenir. C'est un film fascinant, quoique difficile. Sa conclusion me laisse pourtant perplexe.
La ruse /
Operation Mincemeat, de John Madden (2021) 7/10 - Sympathique. Le récit historique est passionnant, le casting fonctionne, l'ajout d'une historiette amoureuse est malheureux, et la mise en scène est bien fade.
Sentinelle Sud, de Mathieu Gérault (2021) 9/10 - Efficace, sombre, incarné, un très grand film, entre polar et film de guerre... Niels Schneider est ici impeccable, et très bien entouré. Mention spéciale à la BO d'Ivan & Sacha Galperine, très inspirés une fois encore.
Baba Yaga, de Corrado Farina (1973) 3,5/10 - Lent et bateau, avec quelques séquences de rêves absurdes... On appréciera l'érotisme (mais on est loin de Crépax, à l'origine du projet), et l'ambiance semi-gothique, par moments...
Les larmes du tigre noir, de Wisit Sasanatieng (2000) 8/10 - Ce western thailandais, qui ressemble initialement à un pastiche se révèle en réalité une belle réflexion sur le style, et débouche sur un film fantasque, très travaillé visuellement, et tout à fait réjouissant.
Doctor Strange in the Multiverse of Madness, de Sam Raimi (2022) 9/10 - Bel exploit que de s'approprier un film Marvel, chose que réussit parfaitement Raimi, flattant à la fois le public-cible, tout en déployant le savoir-faire horrifique qu'on lui connait. Il faut dire aussi qu'il sait diriger ses comédiens, et qu'un duel Benedict Cumberbatch / Elizabeth Olsen, c'est quelque chose. Possible film du mois.
La vengeance du sherif /
Young Billy Young, de Burt Kennedy (1969) 7,5/10 - Un western fluide, où tout s'enchaîne naturellement. Pas de surprise majeure, mais c'est un film très agréable à voir.
Oh, Susanna ! de Joseph Kane (1936) 5,5/10 - Divertissement musical à l'ancienne, centré autour de la star de la radio Gene Autry. Un bandit vole ses vêtements, et on le prend pour lui... Facile, mais simple et plaisant à suivre.
Les chasseurs de scalps, de Sidney Pollack (1967) 7/10 - Entre comédie, western et film d'aventure, ce film aborde des massacres indiens et de l'esclavage avec un recul assez original.
The Survivalist, de Jon Keeyes (2021) 4/10 - John Malkovitch paie ses impots en apparaissant dans ce post-apo fauché et mal monté. Tout n'est pas raté, mais l'ensemble manque singulièrement de maitrise et d'ambition...
Viva Maria ! de Louis Malle (1965) 7/10 - Comédie emblématique de son époque, le sex power incarné par Bardot et Moreau guidant la révolution... Mais c'est fait avec talent, beaucoup d'idées ludiques, et une magnifique BO (Delerue inside).
The Northman, de Robert Eggers (2022) 10/10 - Un récit qui conjugue visions et grand spectacle, historicité et violence viscérale. Il y a probablement quelques défauts ici ou là, mais je me suis régalé du début à la fin.
Calamity Jane, de David Buter (1953) 7,5/10 - Une comédie musicale westernienne qui interroge les genres, la "Calam" de Doris Day étant un vrai garçon manqué, qui découvre la féminité... Mention spéciale aux spectacles musicaux, enlevés et réussis.
Street Angel /
Ma lu tian shi, de Muzhi Yuan (1937) 6/10 - Cette opérette sur fonds social est assez touchante, quoiqu'un peu lente et statique, formellement. L'atout est le filmage des rues du Shanghai d'époque, j'adorerais revoir le film sur une belle copie.
Le maitre de go /
Wu Qingyuan, de Zhuangzhuang Tian (2006) 5/10 - Biopic élégant, mais très illustratif, du parcours d'un chinois qui fut maitre de go au Japon, notamment pendant la guerre. Le film explicite peu, n'analyse jamais, force la psychologie, et ennuie un peu. Bon sujet, forme médiocre.
The Saviour /
Jiu shi zhe, de Ronny Yu (1980) 8/10 - Un vrai bon polar, dans la veine eighties qu'on trouve notamment dans le cinéma américain, français, italien... Un flic dur à cuire et solitaire traque un serial killer qui tue des prostituées... Les passages obligés ne manquent pas, mais tout est bien mené, avec une photo réaliste et une BO entrainante. Coup de coeur !
Suprêmes, d'Audrey Estrougo (2021) 4/10 - Pas très convaincu par ce récit des origines de NTM... Les chanteurs ont l'air bien propres sur eux, la banlieue accueillante, la violence policière est sujet de vannes plutôt que de colère, sans parler du traitement du conflit de J.Starr avec son père, traité d'une main lourde...
WarHunt, de Mauro Borelli (2022) 6/10 - Fauché et bancal, ce film de genre maintient son fil directeur et assure la cohérence de son récit malgré tout, pour un résultat très balisé, mais qui se regarde sans déplaisir.
Season of the witch, de George Romero (1972) 8/10 - Un bon film fantastique, à la fois satire sociale et pamphlet féministe, tout à fait remarquable. Je suis enchanté d'avoir attendu un peu pour découvrir ce Romero...
Spectre: Sanity, Madness & the Family, de Para One (2021) 6/10 - Sorte d'autofiction planante, qui repose beaucoup sur l'ambiance musicale, le réalisateur étant un musicien qui inscrit ce projet dans un bloc plus vaste. En tant que tel, le film est intéressant, quoiqu'un peu inabouti.
The Woman in Black, d'Herbert Wise (1989) 8,5/10 - Dans le genre, riche en scories, du film de fantôme britannique, on a vraiment le haut du panier, ici. Ambiance, direction d'acteurs, et bien sur le script, très efficace. De bons cauchemars en perspective...
The Arch /
Dong fu ren , de Shu Shuen Tong (1968) 7,5/10 - Film pré-nouvelle vague hong-kongaise, une veuve se voit construire une arche en hommage, alors qu'elle se sent de plus en plus isolée, et renonce à un dernier élan amoureux...
Carry on Pickpocket /
Tai fong siu sau , de Sammo Hung (1982) 7,5/10 - Dans une comédie qui fait virevolter les mains de pickpockets, maitre Sammo nous propose une intrigue policière ludique, bourrée de chouettes cascades, et de gags pas toujours finauds. Je me suis beaucoup amusé.
Le diable dans la peau, de George Sherman (1960) 7,5/10 - Audie Murphy est pris pour un autre, et condamné à fuir un posse déterminer à se faire justice. Le film est fluide, rythmé, et le cadre naturel fort bien exploité.
Evolution, de Kornel Mundruczo (2021) 8/10 - Mundruczo déploie sa maestria sur 3 périodes, pour retracer le parcours d'une famille juive depuis les camps jusqu'à aujourd'hui. La mise en scène est ample, les dialogues poignants, les comédiens lumineux, c'est un film remarquable.
Nitram, de Justin Kurzel (2021) 8,5/10 - Kurzel plonge dans le vécu d'un tueur de masse. Le film, assez fascinant dans son déroulement, est aussi beaucoup porté par un Caleb Landry Jones qui a largement mérité son prix d'interprétation.
Coupez !, de Michel Hazanavicius (2022) 6,5/10 - Un honnête remake, qui s'appréciera pour la bonne humeur qui en émane, au delà de la richesse du sujet original.
Le sherif aux mains rouges, de Joseph M. Newman (1959) 7,5/10 - Bat Masterson devient malgré lui sherif de Dodge City. Un western plutôt divertissant, porté par un Joel Mc Crea, toujours juste, et qui enrichit certains moments.
Duel sauvage, de Chang Cheh (1971) 8/10 - Ici, Chang Cheh déploie son influence westernienne, dans un film qui finit en un immense bain de sang aussi sanglant que spectaculaire. Un très grand moment.
The Dunwich Horror, de Daniel Haller (1970) 5/10 - Film lent et oubliable, dans lequel on peut croiser un Dean Stockwell qui en fait des caisses. Le scénario tenait la route, mais le traitement est lent, balourd et sans la moindre idée de ce qui est raconté...
Le roi des enfants, de Chen Kaige (1988) 8,5/10 - Peut-être le plus beau des films de Chen Kaige, au point qu'on en oublierait l'amère critique sociale de la révolution culturelle qui est au coeur de son récit. Grand coup de coeur.
Chip 'n Dale: Rescue Rangers, d'Akiva Schaffer (2022) 7/10 - Sorte de variation à la Roger Rabbit sur les chipmunks de Disney. Beaucoup de références et d'apparition, un certain esprit méta ludique, comme par exemple la version moche de Sonic qui est ici évoquée... Mais l'intrigue est au final très lisse, sous ces dehors vaguement cyniques...
People's Hero /
Yan man ying hung , de Derek Yee (1987) 7,5/10 - Sorte de variation sur un après-midi de chien, assez bien mené. Le film est fluide et sans fioriture (1h22), les persos sont croqués efficacement. Mention spéciale à un Tony Leung tout jeunot et déja très inspiré.
FILMS REVUS:
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)