AOUT 2022
FILM DU MOIS:
I Remember Mama, de George Stevens (1948) 9/10 - Une chronique familiale lyrique et humaniste, aussi émouvante que jamais naïve ou cynique, un équilibre que peu de films parviennent à trouver.
FILMS DECOUVERTS:
Vivre pour survivre /
White Fire, de Jean-Marie Pallardy (1984) 2/10 - Etonnant nanard où rien ne raccorde, rien ne fait sens, où les têtes des figurants d'arrière-plan sont aussi hilarantes que la moindre séquence de bagarre foirée...
The March of Fools /
Babodeuli haengjin, de Ha Kil-jong (1975) 7/10 - Immense succès en Corée, ce film suit des étudiants. Tourné sous la dictature, le film en montre les limites sans pouvoir la contester, notamment en basculant d'un ton de comédie étudiante type les sous-doués à quelque chose de plus lourd, lorsque ces jeunes font le constat de la chape qui bloque leur avenir. Très intéressant, et plus profond au final qu'il n'y parait.
La petite voiture /
El Cochecito, de Marci Ferreri (1960) 7,5/10 - Don Anselmo est un vieux monsieur capricieux, aussi lorsque son ami Lucas a une "petite voiture" (comprendre une chaise roulante motorisée), il en veut une aussi, quand bien même ses jambes fonctionnent parfaitement. Ferrerri fait déjà dans le rentre-dedans politiquement incorrecte avec cette comédie cruelle...
In the Cut, de Jane Campion (2003) 5/10 - Déception pour un film qui essaie des choses, mais se révèle vain et poussif, en dehors d'un travail chromatique qui reste le principal élément de mise en scène qui fonctionne. Un scénario mieux tenu aurait aidé.
Les rendez-vous de Paris, d'Eric Rohmer (1995) 6/10 - J'ai toujours autant de mal avec la diction rohmérienne, mais le film réunit 3 histoires courtes et faciles à vivre, et privilégie Paris, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Primeval, de Michael Katleman (2007) 4/10 - Nanard bien raté, qui bénéficie pourtant d'un scénario viable (répliques rigolotes, respect des faits réels d'origine), mais la mise en scène est tellement bancale que les fous rire surgissent sans prévenir.
Thou Gild'st the Even /
Sen Aydinlatirsin Geceyi, de Onur Ünlü (2013) 4/10 - Un classique surréaliste du cinéma turc, aussi loufoque que gratuit et absurde. Le "héros" est sot, il bat sa femme, il y a de la magie (ou non, en fait on ne sait pas). Bien médiocre...
Une corde un colt, de Robert Hossein (1969) 7,5/10 - Un western spaghetti qui tient curieusement bien la route, à l'intrigue tragique et au héros taiseux comme on les aime.
Nope, de Jordan Peele (2022) 8,5/10 - Peele entremêle réflexion de fond et film de genre avec maestria, composant par l'ampleur de sa mise en scène des séquences qui resteront parmi ce que j'ai vu de plus exaltant sur un grand écran cette année.
L'année du requin, de Ludovic Boukherma & Zoran Boukherma (2022) 4/10 - Grosse déception devant ce film mal écrit (a-t-il fallu tourner vite dès que les comédiens ont dit oui ?), mal rythmé (montage foireux) et mal ambiancé (musique totalement inadaptée à ce qui se passe à l'écean). Je reste optimiste et j'espère que les frangins feront mieux la prochaine fois.
La ligne générale /
Staroye i novoye, de Serguei Eisenstein (1929) 8/10 - Grand classique du cinéma mondial, la ligne générale est aussi un film très prenant, drole et toujours pertinent derrière sa propagande. La force des portraits, du montage et de certaines séquences reste magistrale.
Day Shift, de J.J. Perry (2022) 5,5/10 - Film de vampire, mais qui mélange tout pour faire un gros film d'action neuneu et bourrin, à l'intrigue prétexte au boumboum, mais à la fin on sauve l'enfant et le chien. Divertissant, quoique sans génie aucun.
A Good Woman Is Hard to Find, d'Abner Pastoll (2019) 6,5/10 - Dans une cité britannique, une jeune veuve élève difficilement son fils, jusqu'à ce que le crime ressurgisse chez elle... S'inscrit dans la mode actuelle des
revenge movies portés par des femmes... Pas inoubliable, mais correctement réalisé.
Trans-Europ-Express, d'Alain Robbe-Grillet (1966) 8/10 - Robbe-Grillet s'amuse avec un polar labyrinthique dans lequel Trintignant déambule dans Anvers. Ludique et gentiment érotique...
Dona Flor et ses deux maris /
Dona Flor e Seus Dois Maridos, de Bruno Barreto (1976) 7/10 - Fable morale sur le coeur et la raison, Sonia Braga étant amenée à avoir un mauvais mari qu'elle aime passionnément, et un bon mari avec lequel elle s'ennuie gentiment.
Krysar, de Jiri Barta (1986) 8/10 - Jiri Barta, à l'aide de ses marionnettes et surtout de décors transfigurés (on pense à Caligari), s'approprie le conte du joueur de flute de Hamelin pour en faire un conte macabre et horrifique. Une belle réussite.
We are the best /
Vi är bäst!, de Lukas Moodysson (2013) 8/10 - Ici la création d'un groupe punk est l'occasion de sceller des amitiés fortes et de bien se marrer. Quel bonheur de voir ces jeunes filles de 13 ans ruer dans les brancards avec énergie et refuser une société molle dans laquelle elles ne voient pas leur place.
Vice Squad, de Gary Sherman (1982) 7,5/10 - Film d'exploitation dans le Los Angeles interlope, qui vaut surtout pour sa description outrancière de la vie nocturne de la cité des anges et ses innombrables second rôles savoureux.
True Heart Susie, de D.W. Griffith (1919) 8/10 - Griffith filme Lilian Gish en fille simple, doublée par sa rivale frivole et arriviste... Le film est drole, triste et beau, simple surtout, ce qui rend son émotion évidente. Grand plaisir de cinéphile...
American Splendor, de Shari Springer (2003) 7,5/10 - Biopic d'un homme qui a fait de sa vie une bande-dessinée, le film va lui-même entremêler réalité et récit fictionnel, en rendant présent le véritable Harvey Pekar. Bien fichu et original.
Respect, de Liesl Tommy (2021) 5/10 - Un biopic sage et bien appliqué, et surtout désespérément lisse...
CODA, de Sian Heder (2021) 7,5/10 - Un bon film, sagement feel-good, sur l'autonomie d'une fille dont les parents sont sourds. La famille Bélier était meilleur, mais ce remake fonctionne plutôt bien. De là à gagner l'oscar du meilleur film, heu...
Yim ji kau /
Rouge, de Stanley Kwan (1987) 8/10 - Film de fantôme romantique et nostalgique, qui allie amour de Hong Kong et de son histoire à un récit d'amour au delà du temps. La photo est superbe, et le bluray Criterion la met vraiment en valeur.
Houseboat /
la péniche du bonheur, de Melville Shavelson (1958) 8,5/10 - Gros coup de coeur pour cette histoire de père célibataire, qui donne à Cary Grant l'occasion de briller en comédie face à une Sophia Loren au mieux de sa forme. Une excellente comédie romantique, et une excellente surprise.
La mort volée /
Varastettu kuolema, de Nyrki Tapiovaara (1938) 7/10 - J'aurais peut-être mieux noté le film si j'avais compris le contexte dès le départ. En effet, le film démarre
in medias res, et suit des républicains nationalistes finlandais en 1905, complotant contre le Tsar et pour la liberté. Le ton sérieux et procédural, comme le traitement de la clandestinité, m'a pas mal fait penser à
l'armée des ombres, avant que le film ne prenne un tour plus lyrique dans sa seconde moitié. Quoi qu'il en soit, un remarquable film sur la résistance au pouvoir.
La parentèle /
Rodnya, de Nikita Mikhalkov (1982) 7/10 - Dans cette tranche de vie, une mère quitte sa campagne pour retrouver sa fille qui vit en ville. Entre incompréhensions diverses et occasions de renouer avec le passé, l'héroïne a bien du mal à se faire au présent. Le film est un peu criard, mais formellement réussi, et l'occasion de beaux mouvements de caméra dans la Russie des années 80.
La bataille du Lac Changjin /
Chang jin hu, de Tsui Hark, Dante Lam et Chen Kaige (2021) 7/10 - Si le film fonctionne mal en tant que film de guerre (la propagande chinoise réécrit l'histoire et acclame les guerriers increvables au grand coeur), en tant que film d'action il est l'occasion d'un grand spectacle assez impressionnant.
La momie /
al-mummia, de Shadi Abdessalam (1969) 8/10 - Inspiré de faits réels, ce film conte la conscience trouble d'un héritier d'une tribu qui vit depuis des siècles du pillages de tombes de la 21ème dynastie dont la cachette et un secret bien gardé. Mis en scène avec ampleur, dans un cadre écrasant (statues, ruines, les anciens sont écrasants), un film assez remarquable.
Prey, de Dan Trachtenberg (2022) 6/10 - Cette énième variation sur la licence Predator s'apprécie pour la beauté de sa photographie et sa restitution du cadre de vie comanche, fort réussi. L'intrigue, elle est tristement banale, sans surprise, et compte son lot d'incohérences sur lesquelles ils faudra passer...
Hatchi, de Lasse Hallström (2009) 7/10 - Remake gentillet d'un bon film japonais. Néanmoins, le récit d'origine est si fort que le remake en garde une force émotionnelle, et que je me suis laissé émouvoir par le film...
Hamilton, de Thomas Kail (2020) 10/10 - Enregistrement du spectacle de Lin-Manuel Miranda, dont la précision, la richesse, l'ampleur, laissent pantois et bouleversé. Je ne vois pas beaucoup de comédies musicales, encore moins sur scène, mais celle-ci vient se placer au sommet du podium, avec aisance.
Trois mille ans à t'attendre, de George Miller (2022) 7,5/10
Leila et ses frères, de Saeed Roustayi (2022) 8/10
Bullet Train, de David Leitch (2022) 7,5/10 - Comédie policière post-moderne, entre Tarantino et Guy Ritchie. Tout pour me déplaire a priori, mais Brad Pitt est vraiment drole, et c'est pas mal écrit du tout.
Studio 666, de BJ McDonnell (2022) 6,5/10 - Comédie horrifique et d'un gore outrancier des Foo Fighters. Ils ne savent pas jouer, mais s'amusent tellement que c'est très communicatif, difficile de rester insensible à cette potacherie.
Say anything..., de Cameron Crowe (1989) 7/10 - Teenage movie romantique, impossible à découvrir aujourd'hui sans l'effet pastille temporelle. John Cusack ! Lili Taylor ! La musique ! Tout ça, tout ça... Plaisir coupable ? Who cares...
Deadgirl, de Marcel Sarmiento & Gadi Harel (2008) 4/10 - Film d'horreur partant d'une bonne idée originale, même si malaisante (des jeunes tombent sur une femme mort-vivant et s'en servent comme d'une poupée sexuelle), mais la médiocrité de la mise en scène, des acteurs, du montage et des dialogues l'emportent sur l'originalité, et le film est un gros ratage.
Gallants, de Clement Sze-Kit Cheng & Chi-kin Kwok (2010) 7/10 - Comédie hommage au cinéma de kung-fu des années 70... Drole, enlevé, rythmé, un film sympa en diable.
Vesper, de Kristina Buozyte & Bruno Samper (2022) 7/10 - Récit post-apocalyptique bien fichu, quoiqu'un peu lent et assez prévisible. Mais le monde fictionnel est beau et très original.
Scare Package, de Emily Hagins, Aaron B. Koontz, Chris McInroy, Mali Elfman, Anthony Cousins, Courtney Andujar, Hillary Andujar, Noah Segan et Baron Vaughn (Sic) 4/10 - Contournable, très contournable...
The Cursed : Dead Man's Prey, de Kim Yong-Wan (2021) 8/10 - Très fun, produit par le réalisateur de dernier train pour Busan, je me note qu'il me faudra rechercher la série dont c'est tiré...
The Black Square, de Peter Meister (2021) 7,5/10 - Une bonne comédie allemande, j'avoue avoir vraiment beaucoup ri.
The Killer /
Jugeodo Doeneun Ai, by Choi Jae-Hoon (2022) 6/10 - Beaucoup de cascades, peu d'histoire...
The Breach, de Rodrigo Gudiño (2022) 4/10 - Très, trop, imparfait, récit, casting...
Le visiteur du futur, de François Descraques (2022) 7,5/10 - Une bonne surprise, le film tire son épingle du jeu, ni trop potache ni trop ambitieux, il fait le grand écart entre la websérie et le cinéma, tout en gardant son humour potache et de vrais enjeux narratifs. Très sympa.
Ajagajantharam, de Tinu Pappachan (2021) 5/10 - Malgré un intérêt exotique certain, le film se révèle trop confus, son intrigue trop maigre, pour vraiment convaincre. Ca reste une curiosité sympathique...
FILMS REVUS:
Evil Dead, de Sam Raimi (1981) 8/10 - Révision heureuse du classique de Raimi, que je réévalue, finalement...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)
Juillet 2022 = Les corneilles / Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994)