FILM DU MOIS:
Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021) 9/10 - Immense surprise de découvrir ici l'un des meilleurs Disney depuis des années. Visuellement superbe, animé avec grace, le film se paie le luxe d'un sous-texte assez riche, que l'on ne trouvait auparavant que chez Pixar. Coup de coeur, et je ne parle même pas des chansons très dansantes...
FILMS DECOUVERTS:
Les travailleurs de la mer, de André Antoine (1918) 8/10 - Un beau film au style naturaliste saisissant (en dehors d'une séquence d'attaque de pieuvre assez cocasse).
L'hirondelle et la mésange, de André Antoine (1924) 7,5/10 - Un film de péniche à la limite du documentaire, qui prend son temps tout en explorant les rives des canaux belges...
Cinquième set, de Quentin Reynaud (2020) 7/10 - Un film qui repose énormément sur les épaule d'Alex Lutz, impeccable ici encore. Il faudra faire avec les longues séquences de tennis, un peu répétitives sur la durée...
L'homme de Majorque, de Bo Widerberg (1984) 6,5/10 - Film policier dont l'enquête devient vite politique, bien mené mais sans grande tension...
La maison du Maltais, de Pierre Chenal (1938) 6,5/10 - Sorte de film romantique habillé d'une intrigue policière et d'exotisme colonial. Le film est assez touchant, pour peu qu'on se prenne au jeu.
First Cow, de Kelly Reichardt (2019) 8/10 - Le slow cinema de Reichardt au service d'un récit d'amitié et de beignets dans une Amérique pionnière. Assez émouvant, même si la forme est parfois inutilement lente...
Patterns, de Fielder Cook (1956) 8/10 - Un film sur le monde de l'entreprise, à la fois lucide et toujours pertinent dans son écriture. Une belle découverte.
Morbius, de Daniel Espinosa (2022) 4/10 - Incohérences à la pelle, action mal filmée, motivations nébuleuses des personnages, voici un bel échec...
Sonic 2, le film, de Jeff Fowler (2022) 6/10 - Moins réussi que le précédent (Jim Carrey en sous-emploi), le film garde un humour et une bonne humeur qui en rendent le visionnage plaisant.
A plein temps, d'Eric Gravel (2021) 8/10 - Gravel parvient à démontrer la folie de la vie contemporaine avec ce suivi des quelques jours d'une femme vivant seule avec enfant, en période de grève. Le film est angoissant, et Laure Calamy y est parfaite.
Freaks Out, de Gabriele Mainetti (2021) 6,5/10 - Ce film de mutants est assez maladroit, la course à l'extravagance y est excessive, et la séquence finale est surchargée et incompréhensible. Mais l'ensembe est plutôt sympathique, et c'est agréable d'avoir des super-héros européens.
La mariée sanglante / La novia ensangrentada, de Vicente Aranda (1972) 3/10 - La présence d'imagerie gothique ne dispense pas d'avoir une intrigue qui tienne la route, ou un rythme minimal... Décidément, le gothique espagnole et moi...
Haider, de Vishal Bhardwaj (2014) 6/10 - Transposant Hamlet au Kashmir contemporain, ce film en fait des caisses, mais décrit une situation difficile avec un pathos assez marquant;
Val Abraham, de Manoel de Oliveira (1993) 6,5/10 - Variation très litéraire d'une Madame Bovary moderne. Une reflexion sur le couple, l'amour, la beauté...
Mystery on Monster Island / Misterio en la isla de los monstruos, de Juan Piquer Simón (1981) 7/10 - Un film d'aventure ludique, loufoque, parfois mal fichu mais qui s'en fiche, tant son gout pour les rebondissements est supérieur à son ambition de faire un grand film. Le spectacle est sympathique en diable, et l'on rit beaucoup.
Tales from the Crypt: Demon Knight, de Ernest R. Dickerson (1995) 7,5/10 - Une espèce d'épisode géant des contes de la crypte, rythmé, inventif, tout à fait dans la veine de la série, et très plaisant.
Holy Flame of the Martial World / Wu lin sheng huo jin, de Chun-Ku Lu (a.k.a. Tony Liu) (1983) 7/10 - Film d'art martiaux et de fantômes en effets spéciaux à l'ancienne, aussi spectaculaire que déchainé dans son enquillement de séquences d'action folles et ludiques. On s'amuse follement devant une telle créativité...
Lamerica, de Gianni Amelio (1994) 8/10 - Partant de la situation en Albanie à la fin de la guerre, Amelio construit un portrait poignant de la migration économique, avec quelques images mémorables.
Resident Evil: Bienvenue à Raccoon City, de Johannes Roberts (2021) 3/10 - Mediocre, absurde, et terne dans ses meilleurs moments...
Under Solen, de Colin Nutley (1998) 7/10 - Bien qu'assez classique, ce récit de triangle amoureux dans la campagne suédoise doit beaucoup à un casting juste, qui emporte l'émotion.
En même temps, de Benoît Delépine & Gustave Kervern (2022) 4/10 - Partant d'une idée assez géniale, le film se limite vite à filmer platement des improvisations dirigées. Vaguement amusant, parfois, mais globalement dommage...
L'ombre d'un mensonge, de Bouli Lanners (2021) 7/10 - Sans doute filmé avec trop de lenteur, le film s'imprègne de la beauté mélancolique des paysages et trace son récit amoureux avec un certain succès.
S.O.S. Fantômes : l'héritage, de Jason Reitman (2021) 7/10 - Quelques belles idées, pour une suite qui reste trop sage (pourquoi reprendre exactement la même histoire ?)...
Contes du hasard et autres fantaisies / Gûzen to sôzô, de Ryûsuke Hamaguchi (2021) 7/10 - Bien mené, ce film en 3 parties très semblables finit par donner un air de dispositif. Les acteurs sont au poil, le talent est toujours là, mais la grâce un peu moins lorsqu'on devine les coutures...
La Légende de Fong Sai-Yuk 2, de Corey Yuen (1993) 6/10 - Intrigue rigolote et plus drole que le premier, plus anecdotique aussi, quelques exploits d'art martiaux, mais souvent filmés de façon brouillonne, ce qui affaiblit considérablement le film.
Curse of the Puppet Master, de David DeCoteau (1998) 2/10 - Reboot infâme, sans mise en scène ni récit viable, qui ne prend que le stock-shot des marionnettes, et fait du remplissage entre ces brèves apparitions. Lamentable et risible...
Dablova Past, de Vlacil Frantisek (1962) 9/10 - L'excellent réalisateur de Marketa Lazarova tourne ici un film moins éclatant visuellement, mais dont les enjeux (la géologie vs la superstition) restent abordés da façon remarquable. Gros coup de coeur !
Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon dieu ? de Philippe de Chauveron (2021) 4,5/10 - L'écriture de cette énième suite se voit obligée de donner à chacun ses 5 minutes de drolerie, dans un grand mélange confus, et surtout artificiel, qui ne raconte plus grand chose.
Henry & June, de Philip Kaufman (1990) 7/10 - Sans doute plus érotique que littéraire, ce récit qui suit Anais Nin parvient à rendre attachant le couple sulfureux, dans un Paris d'époque assez joli, mais peine à rendre visible le talent d'écriture des uns et des autres.
Les enfants du soleil, de Majid Majidi (2020) 9/10 - Un film social centré sur l'enfance, qui dépeint sans concession une situation assez terrible, et les efforts des adultes qui s'acharnent à aider l'enfance la plus défavorisée...
Many Saints of Newark - Une histoire des Soprano, de Alan Taylor (2021) 6/10 - Sorte de polar assez banal, artificiellement rattaché à la série culte des Soprano. Pas ennuyeux, mais très évitable.
Riff-Raff, de Ken Loach (1991) 7/10 - Loach explore le monde des chantiers et du travail précaire, avec une comédie dramatique portée par un Robert Carlyle épatant.
The Beta Test, de Jim Cummings (2021) 7/10 - Partant d'une idée simple, inspirée par la technologie, Cummings trace un portrait inquiet d'un monde où règne l'incertitude (de son désir, de celui de l'autre), dans un film d'enquête un peu décalé, mais assez intéressant.
This Filthy World, de Jeff Garlin (2006) 6/10 - Captation d'un show de John Waters. Il est brillant, drole, inventif et tranquillement subversif. Le filmage est une captation très neutre, mais quand on n'a pas eu l'occasion de le voir sur scène, on s'en contentera.
Un faux mouvement / One False Move, de Carl Franklin (1992) 8/10 - Un polar réussi, entre road movie et americana sudiste, filmé avec un bon équilibre entre la tension du polar et l'alanguissement de l'Arkansas.
Madame Claude, de Sylvie Verheyde (2021) 7/10 - Bonne surprise que ce biopic qui se penche sur une des figures de l'ombre de la France pré-giscardienne... On pouvait sans doute aller plus loin, mais le film se suit avec plaisir et recrée la période avec brio.
Deux sous d'espoir / Due soldi di speranza, de Renato Castellani (1952) 9/10 - Un superbe récit d'amour au sain d'un village proche de Naples. Un couple désargenté se heurte à la misère de l'Italie des années de l'après-guerre, insurmontable obstacle à leur mariage... Entre comédie italienne et drame néo-réaliste, un grand film du cinéma italien de la période.
Yummy, de Lars Damoiseaux (2019) 7,5/10 - Ce film d'horreur belge, sanglant et bourré d'humour noir, aurait probablement été accueillé avec enthousiasme au BIFFF. J'ai néanmoins beaucoup ri dans mon salon, devant cette invasion zombie dans une clinique de chirurgie esthétique. Le film n'invente rien, mais il est efficace, et respecte les règles du genre tout en offrant une approche un peu décalée...
The Bubble, de Judd Apatow (2022) 4/10 - L'idée d'une comédie meta sur les blockbusters est bonne. La placer en plein confinement est audacieux. Las, ici rien ne fonctionne vraiment, la satire fait du sur-place, les personnages sont vides, les blagues sonnent creux, c'est vraiment un film raté.
The Chase / Harikomo, de Yoshitarô Nomura (1958) 8/10 - Entre film policier et drame social, un film qui prend le temps de se plonger dans la complexité de ses personnages. Pas mal du tout.
Les animaux fantastiques: Les secrets de Dumbledore, de David Yates (2022) 5,5/10 - Yates filmant tous ses Potter de la même façon, seuls diffèrent les scénarii et les castings. Ici, ça fonctionne mieux que le précédent, mais le script reste confus et pas toujours très logique...
The Djinn, de David Charbonier & Justin Powell (2021) 3/10 - Un gamin muet invoque un génie, un soir où il est seul dans son appartement. Décor unique, donc, filmé vide les trois quart du temps, un seul acteur, qui joue mal et peu, pas de son en dehors d'une musique cheapos... Bref, l'exemple du film concept, ni fait ni à faire, sans budget ni idée, qui ne fonctionnerait qu'avec beaucoup de talent...
Sans mobile apparent, de Philippe Labro (1971) 7,5/10 - Un bon polar, filmé parfois un peu abruptement, mais dont l'intrigue et le casting compense largement les failles...
Cuadecuc, vampire, de Pere Portabella (1971) 5/10 - Film avant-gardiste, sorte de making of d'un Jess Franco avec Christopher Lee, qui se veut effrayant en rajoutant une bande sonore étrange et un traitement visuel noir et blanc contrasté. L'expérience est intéressante, le résultat assez moyen. Sauf le dernier plan, qui fait lire à Lee le texte de Stoker, et qui a fait ma soirée.
Att angöra en brygga, de Tage Danielsson (1965) 4,5/10 - Comédie un peu sotte, qui multiplie les effets, entre slapstick et absurdisme. Je ne suis manifestement pas le coeur de cible de Danielsson sorte de Jean Girault suédois qui n'aurait pas trouvé son de Funes...
The Bad Guys, de Pierre Perifel (2022) 7/10 - Si l'histoire n'a rien de surprenant, les gags et la caractérisation font mouche. Surtout le film offre une approche visuelle originale et tout à fait réussie.
Deep Fear, de Grégory Beghin (2022) 8/10 - Enfin un film sur les catacombes de Paris qui fonctionne. Certes, la partie horrifique reste dans les canons du genre, mais le reste est manifestement solide et bien rendu, je me suis régalé.
The unbearable weight of massive talent / Un talent en or massif -sic-, de Tom Gormican (2022) 7/10 - Un film sympathique en diable, qui multiplie les effets méta, malgré quelques faiblesses de structure (notamment la fin trop longue et sans grand intérêt).
La cité perdue / The lost city, de Aaron Nee & Adam Nee (2022) 7,5/10 - Un divertissement qui fonctionne pas mal, notamment grace à l'alchimie entre les comédiens qui s'amusent beaucoup. Un storytelling efficace et bien dosé fort appréciable.
Ogre, de Arnaud Malherbe (2021) 6,5/10 - Un film fantastique dans les campagnes française, c'est toujours appréciable. Le sound design du film est brillant, le scénario me passionne moins, mais il y a une vraie ambition et une certaine originalité.
La abuela, de Paco Plaza (2021) 8/10 - Je surnote un peu pour l'effet trouille ressenti dans la salle, j'aime bien quand ça fonctionne. Ici, cela dit, l'horreur est prévisible, et c'est son inéluctabilité qui est le plus horrible dans le film. Une chouette métaphore sur le vieillissement.
Brumes / Ceiling Zero, de Howard Hawks (1936) 7/10 - James Cagney en pilote casse-cou qui fait le malheur de ses amis par son inconséquence. Un joli drame, au final, notamment lors d'une séquence de crash d'avion assez poignante.
Alligator / Il fiume del grande caimano, de Sergio Martino (1979) 7/10 - Un film d'exploitation bourré de clichés, mais très ludique et inventif, et qui se regarde avec un indéniable plaisir.
La méthode Williams / King Richard, de Reinaldo Marcus Green (2021) 7,5/10 - Il faut le reconnaître, l'histoire de Venus et Serena Williams, entrainées par leur père jusqu'à devenir championnes, est un support idéal pour une success story hollywoodienne. Le film fonctionne bien, Will Smith y est très juste (ironie du sort, en homme qui prend les coups sans les rendre

Pensionat Paradiset, de Weyler Hildebrand (1937) 7/10 - Comédie suédoise qui reprend les codes du ciné américain de l'époque. Le tout fonctionne, on s'amuse bien, il y a des chansons, des jeux d'eau et une belle séquence de travestissement...
En corps, de Cédric Klapisch (2022) 7/10 - Autour d'une intrigue simple et peu creusée, le film multiplie les séquences de danse et de bonne humeur partagée. Très agréable par les temps qui courent...
Babysitter, de Monia Choukri (2022) 5,5/10 - Le film a le mérite de poser des questions et de travailler sa forme, mais je suis resté hermétique au film, dont je ne vois toujours pas de quoi il parle au final. Mention spéciale à Nadia Tereszkiewicz, révélation du film.
FILMS REVUS:
Oranges sanguines, de Jean-Christophe Meurisse (2021) 8/10 - Révision heureuse (?) de ce film bavard, drole mais très noir, qui reste tout de même sacrément en mémoire après le visionnage.
Une étoile est née, de William Wellman (1937) 10/10 - Graces soient rendues aux restaurateurs de ce chef d'oeuvre de Wellman, à mes yeux meilleur, de très loin, que ses bruyants remakes...
Films des mois précédent
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