AVRIL 2021
FILM DU MOIS:
Den Enfaldigen Morderen /
l'assassin candide, de Hans Alfredsson (1982) 9/10 - Drame qui évacue son suspense dès le départ (entre le titre et l'ouverture du film, on sait comment il finit), tout en énonçant un parcours inévitable, celui d'un garçon simple, dont on finit vite par épouser le point de vue. Superbement filmé, très bien joué, du grand cinéma (et actuellement sur Netflix, contre toute attente).
FILMS DECOUVERTS:
Fire in the Sky, de Robert Lieberman (1993) 7/10 - Le film a ses faiblesses (notamment des séquences un peu artificielles vers la fin, et le jeu de Robert Patrick), mais ça reste un film divertissant, évoquant une histoire vraie chère aux ufologues. Sympathique...
Goodbye, Mr. Chips, de Sam Wood (1939) 8,5/10 - Charmant et bouleversant, un film qui évoque l'éternel Angleterre, et offre à Robert Donat un rôle en or.
The comfort of strangers, de Paul Schrader (1990) 8/10 - Peut-être le film de référence sur Venise. Glamour, psychologie contrariée
à la Schrader, casting princier, photo superbe, BO sensuelle d'Angelo Badalamenti, le spectateur a tout pour se régaler.
Haine, de Dominique Groult (1980) 4/10 - Bancal, mal joué, manquant de budget cascades, le film croule sous les défauts... Reste un portrait délirant de campagnes françaises arriérées et haineuses, entêtant et assez atypique. L'amateur de film de genre apprécie.
Femmes au combat, de Yasujiro Ozu (1933) 6,5/10 - Film policier bien fichu, le cadre de vie des petits voyous, entre billard et clubs de boxe, est bien restitué, mais qui vire au moralisme lourd sur sa deuxième moitié...
Le monde de Kanako, de Tetsuya Nakashima (2014) 7,5/10 - Sorte de polar désespéré qui vire au jeu de massacre barré et pervers, notamment dans son portrait de la vie des jeunes japonais(es). Bien barré et assez attachant.
Le pouvoir de la province de Kangwon, de Hong Sang-Soo (1998) 7/10 - Un chassé-croisé de personnages formant un schéma complet, je n'aime toujours pas trop le naturalisme de Sang-Soo, mais ici j'aime bien son travail d'écriture.
Apollo 11, de Todd Douglas Miller (2019) 8/10 - D'incroyables images du voyage sur la Lune 'Apollo 11. La mise en scène s'efface derrière le récit, rajoutant juste un poil de pédagogie sous forme de schémas simples. Le spectateur se régale devant le grand spectacle...
Baghead, de Jay Duplass & Mark Duplass (2011) 7/10 - Des aspirants cinéastes imaginent un récit horrifique et se réunissent pour l'écrire, mais des évènements amoureux, puis effrayants, viennent perturber cet isolement en cabane dans les bois... Fauché mais sympathique.
Le Capitaine de Köpenick, de Helmut Käutner (1956) 8/10 - Superbe reconstitution de la Prusse de la fin du XIX° siècle, et fable morale grinçante et fort bien menée. Une excellente découverte que je recommande chaudement.
Silver Bears, de Ivan Passer (1978) 7/10 - On reconnaitra l'approche Passer dans sa façon de dégonfler les séquences comiques qui pousseraient à l'hystérie chez d'autres réalisateurs. Le scénario est bien construit, le casting sympathique, le tout manque quand même un peu de tension, mais on passe un bon moment.
Meandre, de Mathieu Turi (2020) 7,5/10 - Un bon film de genre, français, un peu dans la ligne de Cube, porté par une actrice qui porte le film avec efficacité. Un divertissement hautement recommandable...
Hitman Agent Jun /
Hiteumaen, de Choi Won-sub (2020) 4/10 - Comédie d'action bas du front, qui ne se refuse aucune facilité. Mal monté, balourd et riche en grimaces ou gesticulations, on y verra la preuve que la comédie est un genre qui s'exporte difficilement puisque le film fut un succès en Corée...
Post Mortem, de Péter Bergendy (2020) 8,5/10 - Malgré une résolution qui me laisse perplexe, le film vaut pour son ambiance fantastique et malaisante, son cadre (un village de Hongrie en 1918, ravagé par la guerre et la grippe espagnole), et son casting. A voir.
Vicious fun, de Cody Calahan (2020) 6,5/10 - Un amateur de films d'horreur se retrouve au coeur d'une réunion de serial killers... L'occasion d'un gentil délire gore et de comédiens en roue libre. Ca n'invente rien, mais on s'amuse plutôt...
Alien on stage, de Lucy Harvey & Danielle Kummer (2020) 7/10 - Les salariés d'une société de bus montent une adaptation sur scène d'Alien, et finissent au théâtre à Londres. Une histoire à hauteur d'homme, très lumineuse.
Aporia, de Rec Revan (2019) 3/10 - Survival peu inspiré, et pas toujours bien joué... Quelques infectés, à la fin, viennent baver devant la caméra pour réveiller le spectateur. Merci à eux.
beyond the infinite two minutes, de Junta Yamaguchi (2020) 7/10 - Film concept astucieux et bien fichu. Si le tout manque d'ampleur et de budget, l'idée est respectée à la lettre et le concept se révèle digne des meilleurs Nolan...
De Dick Maas Methode, de Jeffrey De Vore (2020) 7/10 - Un docu qui suit le parcours de Dick Maas, avec moultes anecdotes, notamment sur le moins connu en France Flodder, qui fit l'objet d'une série culte... Intéressant, même si le docu est assez neutre dans son ton.
Bloody Hell, de Alister Grierson (2020) 7,5/10 - Un film de cannibales assez classique dans le fond, mais ludique, efficace, et qui doit beaucoup au charisme de Ben O'Toole et Meg Fraser, qui illuminent le film. Très divertissant.
Bring me home, de Kim Seung-woo (2019) 7,5/10 - Polar très efficace dans sa caractérisation, qui charge un peu la mule sur les avanies subies par l'héroïne, et manque un peu de tenue du rythme. Mais le tout fonctionne bien malgré ces légères faiblesses.
Diva, de Jo Seul-Yeah (2020) 4/10 - Tempête sous un crâne. Si le cadre du plongeon olympique est une bonne idée, la confusion réalité/univers mental est un pauvre cliché qui masque mal le manque d'écriture des personnages... Dommage.
Derrière la colline /
Tepenin Ardi, de Emin alper (2012) 7,5/10 - Dans une maison de campagne reculée, une famille se réunit. Le petit-fils, traumatisé par son passage à l'armée, son cadet qui rêve d'armes... Tout ici est paisible, tout finira dans le sang. Pas mal du tout.
The Closet, de Kim Kwang-bin (2020) 8/10 - Partant d'un récit classique de film d'horreur (le nouveau départ dans une maison reculée, la film bascule dans un récit de conte fantastique loufoque et assez prennant, avec shaman et autre monde... Très fun.
A Divisão /
The Division, de Vicente Amorim (2020) 8/10 - En fictionnalisant cette période récente du Brésil, Amorim construit un solide polar sur fond de kidnapping, d'intrigues politiques et de corruption. Très bien fait et intéressant.
Caveat, de Damian Mc Carthy (2020) 5/10 - Un récit saugrenu et mal ficelé, qui tient surtout pour une ambiance parfois effrayante.
Fanxiao /
Detention, de John Hsu (2019) 6/10 - Adapation correcte d'un jeu vidéo, le film construit une ambiance paranoiaque efficace, où tout tourne autour d'une dénonciation. Les enjeux de ce qui est dénoncé et interdit semblent paradoxalement bien creux.
Honeydew, de Devereux Milburn (2020) 2/10 - Sur un scénario bateau, Milburn tente de virer cinéma expérimental et son film bascule dans le ridicule complet, entre ennui et incrédulité...
Extro, de Naoki Murahashi (2020) 7/10 - Documenteur sur les figurants d'une agence japonaise, avec un humour à froid et un ton pince sans rire. Pas pour tout le monde, mais je me suis bidonné...
Il Mare /
Siworae, de Lee Hyun-seung (2000) 7,5/10 - Conte fantastique et comédie romantique sur fond de décalage temporel... Charmant et fort bien écrit.
Horror Noire: A History of Black Horror, de Xavier Burgin (2019) 6.5/10 - Pas inintéressant, mais ce type de sujet aujourd'hui est forcément soumis à quelques règles... Surinterprétations, uniquement des intervenants noirs, et on a plus une liste de films commentée qu'une analyse du sujet...
Happily, de BenDavid Grabinski (2021) 6/10 - Sorte de comédie noire en huis-clos, dans lequel des amis révèlent leurs sombres secret. Dommage que le sujet du film, un couple éhontément heureux après 10 ans de mariage, bascule sur du conventionnel, le début était original.
King Car, de Renata Pinheiro (2021) 7/10 - Sorte de fable alter dans laquelle une voiture retapée est à l'origine d'un culte dans le Brésil de demain... Mise en scène un peu molle, mais un contenu pas inintéressant, riche en allégories et réflexions.
Keeping Company, de Josh Wallace (2021) 7/10 - Des démarcheurs en assurance se retrouvent kidnappés... Une cruelle allégorie de la société de marché. Pas très aboutie, mais bien mordante.
Lucky, de Natasha Kermani (2020) 7/10 - Là encore un récit métaphorique dans lequel une femme est agressée tous les jours par des hommes, sans que personne ne la croie...
The Shift, d'Alessandro Tonda (2020) 6.5/10 - Plutôt efficace, malgré quelques trous béants dans le scénario...
Cordes, de José Luis Montesinos (2019) 7/10 - Un film au sujet classique (une jeune fille immobilisée et un toutou devenu fou), mais bien traité et assez prenant.
Violation, de Dusty Mancinelli & Madeleine Sims-Fewer (2020) 5/10 - Une sorte de rape and revenge version #metoo, où le gang de violeur est remplacé par le copain d'enfance balourd qui ne comprend pas la notion de consentement... Peu de mise en scène...
Hotel Poseidon, de Stefan Lernous (2021) 8/10 - Grand amateur de la troupe Abattoir fermé, je me suis régalé devant ce film qui décline leur esthétique du sordide et du macabre surréaliste. Atypique et très original.
Signal 100, de Lisa Takeba (2019) 5,5/10 - Un professeur conditionne ses élèves, avec 100 gestes défendus qui condamneront au suicide les impétrants. Sorte de variation brouillonne de Battle Royale, qui privilégie les gens qui courent et les gens qui pleurnichent à l'action. Bof...
Slate, de Bareun Jo (2020) 7/10 - Un peu cheap, mais fort sympathique récit d'un monde parallèle dans lequel une cascadeuse peut devenir l'héroïne de ses rêves...
Son, d'Ivan Kavanagh (2021) 8/10 - Un film d'horreur old-school, efficace et bien joué. Après The Canal, Kavanagh est un cinéaste qui commence à me faire de l'oeil.
Sound of violence /
Conductor, de Alex Noyer (2021) 8,5/10 - Sur une thématique horrifique classique, Noyer apporte un regard original, assez pessimiste, et se révèle un remarquable directeur d'acteur. Jasmin Savoy Brown, notamment, est excellente ici.
Voice of Silence /
Sorido Eopsi, de Hong EuiJeong (2020) 7,5/10 - Deux nettoyeurs de cadavre pour la pègre se voient assigner une mission de garde d'une enfant kidnappée. Un joli récit, pas toujours très maitrisé en termes de mise en scène, mais le récit est excellent.
The Weasel's Tale /
El Cuento de las Comadrejas, de Juan José Campanella (2019) 7,5/10 - Campanella illumine ce récit d'arnaques et d'escroqueries en donnant corps à ses personnages et à son décor. Les répliques sont excellentes, le spectateur se régale.
The Barcelona Vampiress /
La vampira de Barcelona, de Lluís Danés (2020) 7,5/10 - Somptueuse et inventive mise en scène pour un récit assez classique, tiré d'un fait divers historique réel.
Terje Vigen, de Victor Sjöstrom (1917) 8/10 - Beau récit muet sur un homme qui trouve le repos en apprenant à pardonner. Les séquences marines, nombreuses, sont superbes et font le sel de ce film.
Hail Satan ? de Penny Lane (2019) 7/10 - Un documentaire sur le "Satanic Temple", une religion athée qui s'appuie sur la provocation pour rappeler à l'ordre les débordements du chistianisme sur la vie publique américaine. Intéressant.
Shadows, de Glenn Chan (2020) 5/10 - Un psy entre dans le psychisme de ses patients... Etrange film, mi-polar à l'intrigue foireuse, mi-exposé sur une vision de la psychanalyse assez étrange.
The Guest room /
La stanza, de Stefano Lodovichi (2021) 4/10 - Pas très convaincu par ce film brouillon et fumeux...
Seobok, de Lee Yong-Joo (2021) 7,5/10 - Un bon film d'action, à l'intrigue certes assez connue (un garçon prototype, qu'il faut protéger, et l'amitié qu'il développe avec son garde du corps cynique et malade), mais attachant et bien mené. Du bon divertissement.
Vera de Verdad, de Beniamino Catena (2020) 6/10 - Film mystique et planant, où la mort d'un enfant en Italie se lie à celle d'un vigile au Chili. Tout est cosmique, mon bon monsieur. Après, ça se laisse regarder malgré ces enjeux bien ténus...
The Old Ways, de Christopher Alender (2020) 7,5/10 - Un récit d'exorcisme et d'initiation, dans un cadre mexicain, à la fois bien traité, parfois drole, parfois effrayant. Le déracinement est aussi au coeur du récit, on se prend bien au enjeux du film.
La lutte des classes, de Michel Leclerc (2019) 7/10 - Si le film manque parfois d'humour et que certaines scènes sonnent un peu faux, il n'en est pas moins assez drole et pertinent dans son regard sur la société contemporaine. Sympa.
L'accusé /
The invisible guest /
Contratiempo, de Oriol Paulo (2016) 7/10 - Un polar espagnol à base de révélations, contre-révélations et coups de théâtre... Bien mené, on est diverti, mais au final ça ne raconte pas grand chose...
L'odyssée sanglante du lapin rose, de Arno Pluquet (2021) 4/10 - Filmé avec peu de moyen, une mise en abyme de la dépression et d'une crise sociale généralisée...
Ma Rainey's Black Bottom, de George C. Wolfe (2020) 4,5/10 - Sur un thème intéressant, on aboutit à un film théâtral en diable et surjoué, qui nous joue une énième complainte du peuple noir exploité par les méchants blancs. Le personnage de Ma Rainey n'est pas exploité, Chadwick Boseman en fait des caisse, le texte ressemble à du sous-Steinbeck... Enième preuve que de bonne intentions ne suffisent pas à faire un bon film.
San Francisco, de W.S. van Dyke (1936) 8/10 - Un casting en or, du grand spectacle, un récit certe emprunt d'un christianisme militant, mais comment ne pas être bouleversé par le récit, la musique, le drame, l'énergie du renouveau qui emporte tout dans ce beau film ?
Cléopatre, de Osamu Tezuka & Eiichi Yamamoto (1970) 7/10 - Tezuka apporte sans doute l'élément de science-fiction qui encadre ce film qui retrace autrement la vie de Cléopatre. D'une grande inventivité visuelle, parfois un peu étrange même, c'est un étonnant film d'animation. Les films ultérieurs de Yamamamoto seront plus cohérent, même si psychédéliques...
Les rues de feu, de Walter Hill (1984) 7/10 - Punch lines à la pelle, musique eighties, très belle photo d'Andrew Laszlo, ce film a quelques sacrés atouts qui font accepter un ventre mou et un récit musclé qui demande d'accepter un lourd paquet d'invraisemblances.
A dirty Shame, de John Waters (2004) 7/10 - Des coups à la tête rendent addict au sexe, et bien vite une lutte entre neutres et obsédés s'engage. Un gentil délire bon enfant, souvent décousu mais plein de séquences hilarantes.
Pégase, de Mohamed Mouftakir (2010) 7/10 - Un film au style ampoulé, pas toujours simple à suivre, mais puissant dans sa thématique et plutôt original dans son approche. Très intéressant.
The Slender Thread / 30 minutes de sursis, de Sidney Pollack (1965) 8,5/10 - Un joli premier film, très maitrisé, et qui bénéficie de la cinégénie de Sidney Poitiers et d'Anne Bancroft, mais aussi d'une BO de Quincey Jones. On a du mal aujourd'hui à voir autant de personnes mobilisées autour d'un suicide, mais le film reste poignant.
L'horrible Docteur Orloff, de Jesus Franco (1962) 7,5/10 - Dans une ambiance gothique et feutrée, cette variation sur les yeux sans visage se révèle réussie et bien menée.
Les enfants volés /
Il ladro di bambini, de Gianni Amelio (1992) 7/10 - Un policier se retrouve avec des enfants victimes de maltraitance... Bien fait et attachant, même si je trouve la mise en scène d'Amelio un peu trop trainante à mon gout.
Archive, de Gavin Rothery (2020) 6,5/10 - Rien de bien innovant, mais on se laisse porter par ce récit de SF nostalgique.
FILMS REVUS:
Under the Silver Lake, de David Robert Mitchell (2018) 8,5/10 - Révision de ce film où Los Angeles devient un labyrinthe onirique hanté par Hitchcock et Janet Gaynor... Tout ne se révèle pas, mais l'inventivité du film reste très réjouissante.
Host, de Rob Savage (2020) 8/10 - Le concept s'épuise vite à la révision qui fait forcément moins peur, mais le travail sur l'ambiance et la déconstruction des attentes liées à l'outil de communication (zoom, ici) reste assez brillant.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)