JANVIER 2019
FILM DU MOIS:
Leto, de Kirill Serebrennikov (2018) 10/10 - Rock'n'roll, aspiration à l'ailleurs, à la liberté, résignation nostalgique à l'amour, passion dévorante pour la musique... Autant de thèmes qui m'ont frappé dans ce très beau film à la bande originale superbe. Immense coup de coeur.
FILMS DECOUVERTS:
Blast off Girls, de Herschell Gordon Lewis (1967) 6/10 - Sorte de croisement entre film d'exploitation et film pop musique des années 60, façon Monkees ou Beatles... La mise en scène est pataude, les acteurs en font des caisses, on s'amuse beaucoup.
Best in Show /
Bêtes de scènes, de Christopher Guest (2000) 6/10 - Sous forme de faux documentaire sur un concours canin, cette comédie reluque du coté de Spinal Tap, mais en reste assez loin... Quelques bons moments malgré tout...
Victoria, de Sebastian Schipper (2015) 7,5/10 - Sur un concept assez audacieux (un film policier en plan séquence), techniquement brillant et remarquablement joué (les comédiens tiennent la note, la performance est assez impressionnante), on regrette juste un script assez léger, qui s'appuie sur la sottise de ses protagonistes.
A diary for Timothy, de Humphrey Jennings (1945) 7,5/10 - Je note ce documentaire, un peu plus long que les autres, de Jennings, qui document la guerre avec autant de documents d'archives passionnants et d'une éloquence brillante, parce que j'arrive à la fin du 3ème bluray BFI de son oeuvre compète.
Black Mirror : Bandersnatch, de David Slade (2018) 7,5/10 - Netflix essaie ici d'exploiter les spécificités de sa nature, en proposant un film interactif. Bien pensé et solidement construit, le résultat propose un aspect ludique réussi. On peine à penser qu'il soit généralisable, mais il s'agit probablement d'un nouveau prototype de film. Quand au film lui même, il est bien fichu, sa mise en scène reste assez anonyme, en revanche.
Prophecy, de John Frankenheimer (1979) 6/10 - Un film étonnant, raté malgré un déploiement de talents assez surprenant, une mise en scène ambitieuse qui multiplie les doubles focales sur un scope magnifique, une intrigue dont l'actualité demeure en 2019, une BO réussie de Leonard Rosenman. pourtant, de nombreuses séquences ne fonctionnent pas, voire virent au ridicule. Le résultat est une curiosité sympathique, bancale en diable, qu'on regarde avec gourmandise.
Stage Struck, d'Allan Dwan (1925) 8/10 - Une charmante comédie romantique, dans laquelle Gloria Swanson se révèle comique et assez touchante. Mention spéciale aux séquences en technicolor, superbes.
Welcome to Marwen, de Robert Zemeckis (2018) 7/10 - Le créateur de Wilson était le parfait réalisateur pour ce film dans lequel des poupées offrent un refuge à un homme convalescent. Le film est intéressant sur le fond, brillant par moments, mais l'ensemble reste assez déstabilisant, et on ne s'attache pas beaucoup aux personnages...
Unfriended : Dark Web, de Stephen Susco (2018) 7,5/10 - Très bonne surprise ! La bonne idée de cette fausse suite (aucun lien avec le précédent, sinon la forme, le récit nous est conté d'un poste d'ordinateur) est de s'être débarassé du surnaturel. Le résultat est paradoxalement bien plus anxiogène et paranoïaque, et l'intrigue en tiroirs, maligne, tient globalement le public en haleine.
C.H.U.D. de Douglas Cheek (1984) 7,5/10 - Film d'horreur fauché, que j'ai vu en attendant un nanard. Surprise, le film tient remarquablement la route malgré un budget minuscule, et multiplie les bonnes idées de mise en scène (certaines idées me semblent même réapparaître dans Aliens, Cameron connaissait probablement C.H.U.D.)
C.H.U.D. 2 - Bud the Chud, de David Irving (1989) 2/10 - Je note bas, parce que le film est raté en tout, mais je dois dire que cela fait longtemps que je n'avais pas autant ri devant un film. Le nanard du siècle, absurde, ridicule, mal fichu. Bonheur d'avoir vu ça avec un doublage français aux petits oignons.
Les joyeux garçons, de Grigori Aleksandrov (1934) 6/10 - Comédie musicale non-sensique. Malgré quelques jolies trouvailles visuelles, et des séquences de music-hall réussies, l'ensemble parait un peu faible, notamment les gags et la façon dont ils sont mis en scène. Gros capital sympathie malgré tout.
La forêt interdite, de Nicholas Ray (1958) 6/10 - Un magnifique technicolor, un cadre superbe et inusuel, et une intrigue assez originale. Néanmoins, j'ai un peu de mal à m'accrocher au héros, qui manque de charisme, ou à l'intrigue dont la conclusion parait difficile à avaler (ce méchant qui se rend à la police avec triomphalisme, bizarre, bizarre)...
Tempête sur l'Asie, de Vsevolod Pudovkin (1928) 8/10 - Etonnant film, tourné en Mongolie, qui s'intéresse à l'exploitation des populations locales par les Russes avant la Révolution. L'iconographie est superbe, parfois à la limite du documentaire, le montage d'une grande inventivité. Un film passionnant, certainement à revoir sur grand écran...
Yeom-lyeok /
Psychokinesis, de Yeon Sang-Ho (2018) 6/10 - Film de super-héros burlesque, filmé avec une certaine nonchalance, Ryu Seung-ryong s'amusant particulièrement en héros pratiquant la télékinésie...
Budapest, de Xavier Gens (2018) 6/10 - On regrettera, sur un sujet aussi bon, que le travail n'aie pas été plus appuyé, notamment la direction d'acteur et les dialogues. Reste une potacherie où les héros en roue libre ricanent de leurs propres blagues, où Monsieur Poulpe s'amuse lui aussi, en solitaire, et où la déco et les costumes s'amusent bien à leur tour. Du coup le public un peu aussi, de temps en temps.
Ghost Stories, de Jeremy Dyson & Andy Nyman (2017) 7,5/10 - Sur une base narrative assez classique, le duo de réalisateurs parvient à construire un film assez effrayant et bien fichu, très divertissant. La BO de Haim Frank Ilfman est définitivement un atout, j'avais déja aimé une BO de ce compositeur (Big Bad Wolves), à suivre, peut-être...
Asako I & II, de Ryusuke Hamaguchi (2018) 8,5/10 - Après un début au romantisme échevelé, le film construit une reflexion sur le fantasme amoureux, l'amour construit, dans un récit ample, très ancré dans le réel, et bati comme une fable à la fois. En tout cas, on n'en finit pas de prolonger le film après l'avoir vu, et les nombreux personnages sont très attachants...
Monsieur, de Rohena Gera (2018) 5/10 - Récit sans surprise de la libération d'une femme de traditions ancestrales, par une amourette impossible et passablement fadasse. Le cadre social est pas mal décrit, les personnages construit, mais le tout manque de récit ou de mise en scène.
Les hommes de la mer, de John Ford (1940) 7/10 - Un joli récit marin d'hommes loin de chez eux ou condamnés à toujours errer sur les mers. On n'évite pas le poncif, mais la photographie de Toland et une élégance de mise en scène et dans la construction toute fordienne des personnages élève le film.
Scrooge, de Brian Desmond Hurst (1951) 7,5/10 - Belle illustration, toute britannique, du joli conte de Dickens, porté par un Alastair Sim très inspiré.
Edmond, d'Alexis Michalak (2018) 7,5/10 - Un beau travail de reconstitution historique pour l'adaptation de cette pièce sur une pièce, toute en esprit et en hommage.
L'heure de la sortie, de Sébastien Marnier (2018) 7/10 - Un film assez efficace niveau atmosphère, et plutôt bien construit. On peine juste à bien comprendre les motivations du personnage principal, qui semble fuir la police ou toute autre institution...
Fiend without a Face, d'Arthur Crabtree (1958) 7/10 - Film de SF horrifique, au lent démarrage, qui vaut surtout pour son dernier quart d'heure saisissant.
Border, de Ali Abbasi (2018) 7,5/10 - Un film étrange, dont l'intrigue m'a pris par surprise, qui remet pas mal de choses en perspective du fait d'un léger déplacement de point de vue. Très bien fichu.
Les enfants de la ruche/
Hachi no su no kodomotachi, de Hiroshi Shimizu (1948) 7/10 - Récit de l'errance d'enfants orphelins dans l'après-guerre au Japon, ce film aborde des thèmes graves, mais préserve une sorte de légèreté liée à l'enfance. Intéressant, on pense un peu à Rossellini, mais le tout manque un peu d'émotion.
La pièce aux murs épais/
Kabe atsuki heya, de Masaki Kobayashi (1956) 8/10 - Emprunt d'humanisme, ce film sur les criminels de guerre emprisonné est un vibrant plaidoyer contre la guerre, et un appel motivé à la clémence. Kobayashi est surtout un cinéaste prodigieux, et son film est assez incandescent.
Arsenal, d'Alexandre Dovjenko (1929) 7,5/10 - Beaucoup d'idées très visuelles magnifiques, pour un récit de propagande qui me laisse un peu sceptique.
L'ordre des médecins, de Xavier Roux (2018) 8/10 - Un film très solide, impeccablement joué et d'une tristesse profonde.
Les invisibles, de Louis-Julien Petit (2018) 6,5/10 - La vie d'un foyer de SDF, pas mal fichu, souvent sympathique. Une fois encore, la jeune Déborah Lukumuena bouffe l'écran avec son énergie, son dynamisme. Reste à la voir dans un rôle plus dramatique, mais je reste très fan...
Jacquot de Nantes, d'Agnes Varda (1991) 9/10 - Grosse découverte, coup de coeur immédiat pour un film entêtant, profondément amoureux, riche tant dans sa structure que dans son récit, et tellement émouvant. Décidément Agnes Varda est une cinéaste qui me parle beaucoup.
La tristesse du baton /
Bô no kanashimi, de Tatsumi Kumashiro (1994) 3/10 - Faux film de yakuza, filmé en plans statiques d'un ennui profond, parsemé de personnages mal construits et peu crédibles, vu lentement, mais oublié bien plus vite...
Ink, de Jamin Winans (2009) 7,5/10 - Petit film fantastique, bien ficelé quoiqu'avec peu de moyens.
Sherman's March, de Ross McElwee (1985) 5/10 - Sur 2 heures 30, Ross McElwee nous fait le récit de des tentatives amoureuses, de ses échecs et de ses doutes, alors qu'il prépare un vague projet documentaire sur la marche du général Sherman vers la mer. Trop long, passablement narcissique, malgré quelques moments intéressants. On aurait préféré un montage plus resserré...
1984, de Michael Radford (1984) 5/10 - Le problème, c'est que le chef d'oeuvre d'Orwell a des enjeux difficiles à mettre en image. Ici, tout se résume à des échanges verbeux sur fond d'images tristes et grises... Le mérite du film reste de n'avoir pas déformé le récit, mais visuellement, le tout reste bien fade.
En attendant la fête /
Matsuri no junbi, de Kazuo Kuroki (1975) 7,5/10 - Autour d'un jeune homme en quête d'émancipation, on suit la vie d'un groupe gouverné par ses pulsions sexuelles, ses jalousies, ses conflits... Assez attachant et riche.
Orin la proscrite /
Hanare goze Orin, de Masahiro Shinoda (1977) 8,5/10 - On suit le parcours d'une aveugle devenue Goze, musicienne itinérante, et sa vie amoureuse dans un japon militarisé des années 20... Très belle photographie, mise en scène au cordeau, intelligence du propos, Shinoda est un maître.
FILMS REVUS:
Histoires de fantômes chinois, de Ching Siu-Tung (1987) 10/10 - Immense plaisir, et révision à la hausse, devant ce classique de la ghost jung-fu comedy, que j'apprécie un peu plus à chaque fois que je le revois...
Escape from L.A. de John Carpenter (1996) 7,5/10 - Je continue à bien m'amuser devant ce remake en forme de brulot contre une société du spectacle et du politiquement correct...
Opération Dragon, de Robert Clouse (1973) 6/10 - Révision pas spécialement portée à la hausse, je note que les personnages visent à fédérer les publics (un héros noir, un autre blanc, un Bruce Lee...) et que la musique de Shiffrin reste assez top.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 2018=Fanny et Alexandre (Bergman)
octobre 2018=Deux mains, la nuit (Siodmak)
novembre 2018=Paper Moon (Bogdanovitch)
decembre 2018=Next of Kin (Williams)