MAI 2023
FILM DU MOIS:
Guardians of the Galaxy Volume 3, de James Gunn (2023) 10/10 - Gunn parvient à m'émerveiller, me faire rire et réveiller l'amateur de SF un peu folle en moi. Ce dernier opus m'apparait comme le meilleur des trois, et permet à chaque personnage de révéler une humanité touchante. Gros coup de coeur.
FILMS DECOUVERTS:
The Good Fairy, de William Wyler (1935) 8/10 - Une jeune naïve est à l'origine d'un quiproquo loufoque. Le film est particulièrement drole, même si gentiment absurde et un peu naïf. Margaret Sullavan y est excellente.
Alison's Birthday, de Ian Coughlan (1981) 7/10 - Un bon film fantastique parano, dans lequel le héros ne fait pas n'importe quoi... Mais cela suffira-t-il ? Chouette BO à base de synthé... Titre français improbable :
l'oeil de la spirale.
The Chant of Jimmie Blacksmith, de Fred Schepisi (1978) 8/10 - Sorte de fresque autour d'un jeune homme, aborigène métis, qui se heurte au racisme de la société du XIX° siècle au point de se révolter. Très joliment filmé.
L'homme au fusil, de Richard Wilson (1955) 9/10 - Sec, efficace, tenu de bout en bout, incarné par un Robert Mitchum à la fois déterminé et fatigué, un remarquable film à l'anti-héros aussi terrifiant qu'efficace. Une excellente surprise.
Corri uomo corri /
Run man run, de Sergio Sollima (1968) 7,5/10 - Bati autour d'une course au MacGuffin (3 millions pour financer la révolution mexicaine), Sergio réunit des compétiteurs pittoresques et cinégéniques dans une course effrénée, dans laquelle tout est permis. Très divertissant, et accompgné par une chouette BO de Bruno Nicolai...
The Sorcerers /
La créature invisible, de Michael Reeves (1967) 7/10 - Un film fantastique ancré dans la Londres contemporaine, pas révolutionnaire, mais bien mené et efficace. Boris Karloff est bien, mais c'est surtout Elizabeth Ercy qui emporte le film ici. Très recommandable.
Evil Dead Rise, de Lee Cronin (2023) 7,5/10 - Sur un air aussi connu, Cronin fait le choix, au delà d'un ancrage anecdotique en appartement plutôt que dans les bois, de déployer un large arsenal visuel, ce qui donne au film une force assez saisissante. Une suite fort réussie, en somme...
La gravité, de Cédric Ido (2023) 8/10 - Une bonne surprise. Même si le jeu n'est pas toujours parfait, chaque personnage est solidement construit, et l'atmosphère du film, fantastique sans trop en faire, est vraiment réussie. Mention spéciale au score des frères Galperine, envoutant.
Le roi et quatre reines (1956) 7/10 - Une comédie westernienne taillée sur mesure pour Clark Gable. Mais c'est un Walsh mineur...
Hélas pour moi, de Jen-Luc Godard (1993) 5/10 - Variation sur Amphytrion 38 de Giraudoux, mais avec une mise en scène aussi absconse que riche en idées...
Les trois mousquetaires: D'Artagnan, de Martin Bourboulon (2023) 7,5/10 - Une adaptation enlevée, qui garde l'esprit des textes, y ajoute le charisme d'un casting très contemporain et des chorégraphies d'action très bien fichues. Un très chouette divertissement.
Mad Dog Morgan, de Philippe Mora (1976) 8/10 - Soit la déambulation avinée d'un bandit libertaire, confronté à une société qui ne l'est pas du tout. Le film est très réussi, Dennis Hopper y est particulièrement juste, et la reconstitution tout à fait pertinente. Une très belle découverte.
Regain, de Marcel Pagnol (1937) 8/10 - Comment un village dépeuplé finit par se voir lentement réhabité, mais aussi le plus optimiste des films de Pagnol que j'ai vu, avec un couple touchant et des seconds rôles parfaits. Evidemment, les dialogues sont magnifiques.
Peter Pan & Wendy, de David Lowery (2023) 4/10 - Lowery s'intéresse à la perte de l'enfance, pas à l'imaginaire. En résulte un film terne, un Neverland moins chaleureux que Mordor (mention spéciale à la lugubre planque des enfants perdus), que le wokisme disneyien ne parvient pas à égayer (Lily la tigresse est pourtant assez savoureuse si l'on a envie de rire).
Wind River, de Taylor Sheridan (2017) 9/10 - Un polar sombre dans une réserve indienne, u coeur d'un hiver glacial. Jeremy Renner s'y révèle très juste, et la beauté de la photo emporte l'adhésion. Un véritable coup de coeur.
Le soleil dans le filet, de Stefan Uher (1963) 8/10 - Avec un formalisme très "nouvelle vague", ce récit initiatique suit un adolescent parti travailler aux champs un été. Très beau, précis dans l'expression et sobre dans l'émotion, un film d'une grande vérité.
Les survivants, de Guillaume Renusson (2022) 7,5/10 - Un thriller glacé dans lequel Denis Menochet aide une migrante à passer un col entre France et Italie, pouruivi par un groupe crypto-fachiste énervé. Pas mal de moments réussis, et un sujet brulant d'actualité, hélas...
Tornade sur la ville, de Jack Arnold (1955) 6/10 - Un petit western bien ficelé, qui traite son récit correctement, mais sans fioriture. Cette exécution vite fait bien fait fait que ce western, malgré quelques réelles qualités, s'oubliera bien vite...
Dingo, de Rolf de Heer (1991) 7/10 - Le récit édifiant d'un amateur de jazz australien qui va voyager en France pour rencontrer son idole. Une comédie en fable sympathique, illuminée par quelques morceaux de Miles Davis et Michel Legrand. Le mélange France-Australie est tout à fait curieux et rafraichissant.
Requiescant, de Carlo Lizzani (1967) 7,5/10 - Un western sympathique en diable, dans lequel une vengeance personnelle devient une révolution populaire, portée par un prêtre militant, que joue Pier Paolo Pasolini. On ajoute à cela une belle BO de Riz Ortolani et on se régale assez...
La colline 24 ne répond plus /
Giv'a 24 Eina Ona, de Thorold Dickinson (1955) 7/10 - Film de guerre et/ou de propagande, première production d'Israël, qui suit 4 soldats pendant la guerre, venus se battre pour des raisons très variées (avec les flashbacks qui vont bien et décrivent la diversité des raisons de soutenir Israel) jusqu'au sacrifice final. Pas très fin, mais un spectacle efficace.
Hokusai, de Hajime Hashimoto (2020) 6,5/10 - Difficile d'avoir un avis sur un film diminué, puisque la version originelle du film dure 40 minutes de plus (très étrange de la part d'un distributeur de films pas forcément faciles). Ce que j'ai vu est sympathique, le travail sur l'éducation artistique et le rôle de l'éditeur est particulièrement intéressant. La suite fait plus image d'épinal, et manque de structure. La faute au remontage ?
Jeanne du Barry, de Maiwenn (2023) 8,5/10 - Une photo magnifique, un grand récit d'amour ample et cinématographique en diable, un casting particulièrement savoureux, j'ai été enchanté de bout en bout.
Misanthrope, de Damian Szifron (2023) 7/10 - Un polar efficace, surtout dans sa partie enquête, le final en dialogue énervé m'ayant un peu perdu. Mais globalement le film est tenu et réussi.
Harlequin, de Simon Wincer (1980) 6/10 - Une ambiance troublante et fantastique, un curieux mélange de thriller politique et de fantaisie naïve, l'ensemble est charmant, mais on se demande tout du long où va le film, et en fait, il ne va nulle part. Ca reste une vraie curiosité.
La nuit des vers géants /
Squirm, de Jeff Lieberman (1976) 7,5/10 - Un fort bon cru dans le registre du film d'attaque animale, avec une pléthore d'acteurs du Sud profond, un cadre de Louisiane efficace, et une mise en scène qui fait la part belle aux vers, aussi impressionnants qu'affreux.
Central Park, de Frederick Wiseman (1989) 4/10 - Documentaire fleuve sur le célèbre parc, mais ici Wiseman se content d'une suite exhaustive de séquences liées au parc, mais pas entre elles. En résulte un inventaire à la Prévert, soit un exercice un peu vain, malgré l'immense du talent du réalisateur à capter le réel...
The Chase, d'Arthur Penn (1966) 9/10 - L'évasion du petit voyou d'une bourgade du sud met toute la population en émoi, amis, ennemis, badauds, police et famille... Toute l'aigreur d'une population prompte à s'enflammer est ici cristallisée autour de cette figure. Le casting est énorme, le portrait social malaimable, le film assez prodigieux.
Synchronic, d'Aaron Moorehead & Justin Benson (2019) 7,5/10 - Entre science-fiction, et drame social, le récit de deux urgentistes confrontés à une drogue de synthèse aux effets assez révolutionnaires. Minimaliste, mais plutôt prenant et bien fichu.
In a valley of violence, de Ti West (2016) 6,5/10 - Un western qui convoque effets d'hommage et éléments modernes (personnages féminins, un chien qui fait des tours), mais peine à prendre une ampleur dramatique, alors que se déroule une intrigue convenue et peu surprenante...
Spirits of the Air, Gremlins of the Clouds, d'Alex Proyas (1989) 7/10 - Un film bancal, mais au sens visuel furieusement poétique. On se laisse happer par ce récit de réinvention de l'aviation par des survivants du nouveau monde post-apocalyptique, et certains plans sont vraiment très originaux.
Femina Ridens, de Piero Schivazappa (1969) 7,5/10 - Un kidnapping de femme devient un duel SM où s'opposent les sexes, entre virilité incertaine et féminité soumise. Très stylisé avec de nombreuses audaces formelles, et porté par une super BO de Stelvio Cipriani. Fun et d'une inattendue actualité...
La vie devant soi, de Moshé Mizrahi (1977) 10/10 - Un superbe film, à la fois d'une grande modernité dans ses thèmes (l'immigration, l'euthanasie...) et un ancrage historique sérieux (rafle du vel d'hiv, et une patte d'époque très marquée. Un film sombre, émouvant, que je vais mettre un moment à digérer.
Long week-end, de Jamie Blanks (2008) 4/10 - Un véritable cas d'école, vu que le film est un calque de l'original, avec de menues variations. Et pourtant rien n'y marche, tout fait toc. Problème sonore (une musique tantôt sirupeuse foireuse, tantôt de nappes en plein mickeymousing), problème de montage (sursignifiant, la récurrence des explications supprime tout malaise), problème de casting (ou de direction d'acteur)... Intéressant, du coup.
Hiroshima, de Hideo Sekigawa (1953) 8/10 - La nécessaire mise en image d'un traumatisme national qui n'a pas été immédiatement appréhendé à sa juste valeur, notamment suite à un silence relatif imposé par le vainqueur américain. La mise en scène est sans doute peu fine, et les maquillages extrêmes. Mais ça fonctionne bien, et au vu de la thématique, on est forcément dans un récit très sombre.
Duel dans la boue /
These thousand hills, de Richard Fleischer (1959) 8/10 - Un passionnant western aux enjeux moraux complexes, qui déconstruit le mythe américain de l'achievement. Mais comment y croire, si le héros ne finit pas avec Lee Remick ?
Tepepa /
Trois pour un massacre, de Giulio Petroni (1969) 8,5/10 - Un western spaghetti qui est surtout une reflexion sur la révolution, avec quelques séquences très maitrisées et puissantes sur le plan de la réflexion. Apparition d'un Orson Welles fatigué, et musique d'un Ennio Morricone en grande forme.
Der verlorene, de Peter Lorre (1951) 8/10 - Récit très pessimiste de la rencontre d'un survivant et de son bourreau allemands dans un camp de réfugiés...
Qui tire le premier /
A time for dying, de Budd Boetticher (1969) 6/10 - Un film mal ficelé et anecdotique, malgré quelques belles séquences.
Les enfants des autres, de Rebecca Zlotowski (2022) 7/10 - Dans une forme naturaliste, la réalisatrice aborde la question de la "belle-mère" avec pertinence. La question est passionnante, le film moins, mais a le mérite de poser des questions et d'être fort bien incarné.
Je veux seulement que vous m'aimiez, de Rainer Werner Fassbinder (1976) 8/10 - Entre drame social sur le surendettement, et portrait d'une fracture mentale douloureuse, un film remarquable dans sa richesse.
Mujo /
La bête aveugle, de Yasujo Masumura (1969) 6/10 - Un kidnapping évolue en quelque chose de plus malsain, une sorte de course à l'autodestruction perverse et orientée sur la perte des sens. Intrigant, avec quelques idées visuelles géniales, mais pas totalement convainquant.
Spider-Man: Into the Spider-Verse, de Bob Persichetti, Peter Ramsey & Rodney Rothman (2023) 9,5/10 - Foisonnant, fou, passionnant et drôle. Ce nouvel opus de spider-man est un miracle de création du début à la fin, et un régal pour le spectateur.
FILMS REVUS:
Un homme nommé Cheval, d'Elliot Silverstein (1970) 8/10 - Révision heureuse de ce classique de mon enfance, un western qui explore les traditions indiennes avec un certain charme.
Long week-end, de Colin Eggleston (1978) 9/10 - Révision enchantée de ce film très fort, grace au bluray du chat qui fume. Copie magnifique, excellent film, que du bonheur.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)/
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)
Juillet 2022 = Les corneilles / Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994)
Aout 2022 = I remember Mama, de George Stevens (1948)
Septembre 2022 = Hinterland, de Stefan Ruzowitzky (2021)
Octobre 2022 = Le mariage des moussons, de Mira Nair (2001)
Novembre 2022 = Krzyzacy / Les chevaliers teutoniques, d'Alexander Ford (1960)
Decembre 2022 = Avatar: the way of water, de James Cameron (2022)
Janvier 2023 = La dernière étape/ Ostatni etap, de Wanda Jakubowska (1948)
Février 2023 = RRR, de S.S. Rajamouli (2022)
Mars 2023 = L'étreinte du serpent, de Ciro Guerra (2015)
Avril 2023 = Victim, de Basil Dearden (1961)