OCTOBRE 2018
FILM DU MOIS:
The Spiral Staircase /
Deux mains, la nuit, de Robert Siodmak (1946) 8/10 - Proto-film de serial killer, magnifié par la photographie du très inspiré Nicholas Musuraca.
FILMS DECOUVERTS:
La secte, de Michele Soavi (1991) 7,5/10 - Une inventivité formelle très ludique, un scénario alambiqué mais riche, quelques moments kitschs, mais qui ne gachent pas le déroulement mystérieux d'une intrigue où satanisme et occultisme se taillent la part du lion. Pas mal du tout...
Hold the dark /
aucun homme ni dieu, de Jeremy Saulnier (2018) 8/10 - Si certains se désoleront de ne pas trouver ici la tension de ses deux films précédents, d'autres, dont moi, se régaleront d'un sens du cadre privilégié par un scope de toute beauté, d'une ambiance lente, lourde, sombre, soutenue par une BO toute en retenue, d'un film au rythme lent mais au style bien affirmé.
The Tingler, de William Castle (1959) 7,5/10 - Un bon film d'épouvante, qui contient deux séquences d'anthologie. Castle est un véritable théoricien de l'horreur, même si son décortiquage des ressorts du genre ne visaient qu'à effrayent plus encore les gens. Il n'empêche, son oeuvre met en évidence une bonne partie de ce qui caractérise ce genre si particulier.
The Comedy of Terrors, de Jacques Tourneur (1963) 7,5/10 - Farce qui a le mérite de réunir quelques grands nom du genre, tous décidés ici à beaucoup s'amuser, et à nous amuser au passage.
Otoko et Sasuke, de Yasujirô Shimazu (1935) 6/10 - Si le film demeure peu attachant, son récit édifiant d'un dévouement et du sacrifice de soi reste saisissant. Par ailleurs, le sens visuel de Shimazu frappe juste à plusieurs moments...
Courant chaud, de Kôzaburô Yoshimura (1939) 4/10 - Bluette alliant romance hospitalière et comédie (?) du remariage. Trop long, très alambiqué, et sans grand intérêt narratif, le film manque singulièrement d'intérêt, malgré quelques rares idées visuelles, comme cette table en noir et blanc avec des tasses de couleur inverse.
Je suis vivant, d'Aldo Lado (1971) 7/10 - Etrange polar labyrinthique, qu'une pointe de fantastique rend assez marquant, mais qui manque peut-être d'une résolution forte. On se prend vite au charme de Prage, et de la BO envoutante de Morricone.
Trilogy of Terror, de Dan Curtis (1975) 7/10 - 3 sketches d'intérêt inégal, dont le dernier seul est un véritable cauchemard, mais alors mémorable, celui-là...
A Star is born, de Bradley Cooper (2018) 6/10 - Joli premier film pour Bradley Cooper, mais le script reste bancal. Le personnage de Lady Gaga s'efface derrière la chanteuse, reste inexistant (aucune personalité, aucun caractère), et j'ai trouvé regrettable que l'échec de Cooper s'explique par divers facteurs sociaux plutôt que par la cruauté du show business, ce qui était le sujet du film de Wellman.
Nekromantik 2, de Jorg Butgereit (1991) 2/10 - Lent, raté et bourré d'éléments d'intrigue qui s'enquillent mal, cette suite peine vraiment à convaincre...
Anatomie, de Stefan Ruzowitzky (2000) 7,5/10 - Entre polar noir et teenage movie au sein d'une vieille école d'anatomie, ce film se regarde avec un franc plaisir. Ruzowitzky est sans doute le plus "américain" des réalisateurs allemands du moment, ses films savent divertir.
Anatomie 2, de Stefan Ruzowitzky (2003) 5/10 - Suite trop orientée genre, à l'intrigue un peu absurde et qui s'emboite mal avec la précédente. Ca reste amusant, mais sans plus... Dommage.
Dead of night, de Bob Clark (1974) 7,5/10 - Sorte de fable horrifique sur le retour des soldats du Viet-Nam. Assez sombre, mais pas mal fichu.
Carnage /
The Burning, de Tony Maylam (1981) 4/10 - Sorte de kilomètre zéro du slasher, bourré de clichés et sans surprise, mais correctement conduit...
The Undying Monster, de John Brahm (1942) 7,5/10 - Bel exercice de style horrifique, dans la lignée du chien des Baskerville.
Fascination, de Jean Rollin (1979) 3/10 - Une intrigue sans queue ni tête, des femmes nues qui jouent très mal, une ambiance érotique bougie-voilages, et le tour est joué ! Jean Rollin nous fait son cinéma. Je reste peu convaincu par les recettes du bonhomme...
Capharnaum, de Nadine Labaki (2018) 7,5/10 - Ce récit suit le parcours d'un enfant en perdition dans une société libanaise qui écarte ses exclus de façon assez brutale. La force du récit tient beaucoup à la qualité de jeu des enfants, mais aussi au regard sans concession que porte la réalisatrice sur cette société.
L'inferno, de Francesco Bertolini (1911) 8/10 - Le réalisateur offre une version filmée des illustrations médiévales de la Divine Comédie de Dante, qui est aussi un défilé des diverses techniques de truquage optique disponibles à l'époque. Un document saisissant.
The Black Room, de Roy William Neill (1935) 7,5/10 - Boris Karloff s'en donne à coeur joie dans ce double rôle de jumeaux pris dans une prophétie mortifère... Très sympa.
The Predator, de Shane Black (2018) 7,5/10 - Conscient qu'il ne pourra dévier son intrigue de la voie du blockbuster, Black s'amuse à typer ses personnages secondaires et multiplie les remarques au second degré. Cette suite peinera ceux qui espéraient un film sérieux, amusera les autres...
Venom, de Ruben Fleischer (2018) 6/10 - Un divertissement efficace, ponctué de faiblesses de script et d'intrigue.
La chute de la maison Usher, de Roger Corman (1960) 7/10 - Une bien belle illustration de la nouvelle de Poe, notamment en raison d'un Price qui en rajoute et d'une utilisation des couleurs très inspirée. Une jolie réussite.
Le monstre des temps perdus, d'Eugene Lourie (1953) 6,5/10 - On s'intéressera à ce proto-Godzilla si on aime le genre, Ray Harryhausen fait ses premières armes et son monstre est très réussi.
Titan, de Lennart Ruff (2018) 4/10 - Récit fictif qui suit la métamorphose d'hommes qui doivent vivre sur Titan. Le film reste sans tonus, et ennuie doucement...
Ichi the Killer, de Takashi Miike (2001) 8/10 - Enfin un film qui s'accommode parfaitement de la fantaisie délirante du réalisateur. Ce film multiplie morceaux de bravoure et séquences d'anthologie, à un rythme assez saisissant. Une belle réussite.
Sorum, de Jun Jong-chan (2001) 6/10 - Sorte de drame psychologique et social, matiné d'une ambiance fantastique... Le tout n'est pas mauvais, mais manque d'un petit quelque chose qui accroche le spectateur.
Les mains d'Orlac, de Robert Wiene (1924) 5,5/10 - L'expressionnisme allemand pousse ici Conrad Veidt à en faire des caisses, ce qui atténue la force du film dont la mise en scène reste, elle, en retrait. Le tout reste intéressant, mais pas vraiment formidable.
La terreur des zombies, de Marino Girolami (1980) 4/10 - A réserver aux afficionados du bis italien, ce film offre quelques délicieux moments nanardesques, qui feront leur régal. Mention spéciale aux indigènes spécialisés dans l'aide à résoudre le scénario.
Le jardin des tortures, de Freddie Francis (1967) 7/10 - Film à sketches assez sympathique, où l'on rencontre un piano amoureux, une actrice trop ambitieuse, et un chat démoniaque...
Sanctuaire, de Michele Soavi (1989) 8/10 - Sorte de huis-clos occulte, dans lequel le sens visuel de Soavi fait merveille, offrant un livre d'image horrifique à souhait, sur fond de démonisme et de secret des cathédrales... Un film particulièrement sympathique.
FILMS REVUS:
Vendredi 13, de Sean S. Cunningham (1980) 7,5/10 - Révision heureuse de ce film qui, à défaut de surprendre, reste assez efficace dans sa façon de construire le suspense.
In the Mouth of Madness, de John Carpenter (1994) 10/10 - Le film méta de Big John ne perd rien de sa force à la énième révision, c'est au contraire pour moi l'occasion de m'émerveiller de son utilisation du scope et de la profondeur de champs. Belle révision, impérative à la veille de son concert...
Escape from New York, de John Carpenter (1981) 9/10 - L'inénarrable aventure de Snake Plissken au coeur de l'ile devenue prison reste une source de joie à chaque visionnage.
They Live, de John Carpenter (1988) 7,5/10 - Si je revois ce classique de Carpenter avec plus de bienveillance qu'à sa sortie, je reste perplexe avec son traitement de la problématique par la violence, alors que le film semble aborder un thème autrement plus compliqué que ça...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)
janvier 2018=Coco (Unkrich & Molina)
fevrier 2018=la forme de l'eau (del Toro)
mars 2018=L'arche russe (Sokourov)
avril 2018=Ready Player One (Spielberg)
mai 2018=Plaire, aimer et courir vite (Honoré)
juin 2018=Chambre avec vue (Ivory)
juillet 2018=Dragon Inn (Hu)
aout 2018=Green Fish (Lee Chang-Dong)
septembre 218=Fanny et Alexandre (Bergman)