JANVIER 2018
FILM DU MOIS:
Coco, de Lee Unkrich & Adrian Molina (2017) 10/10 - Une fois encore, la magie Pixar est ici à l'oeuvre. Entre la féérie visuelle, l'authenticité culturelle des légendes mexicaines (qui me vont droit au coeur, moi qui étais en vacances au Mexique pour le jour des morts il y a 15 mois), le charme de l'animation et la simplicité de l'émotion du film, liée à un récit familal aussi simple que bouleversant, ce film est juste magnifique.
FILMS DECOUVERTS:
Hunt for the Wilderpeople, de Taika Waititi (2016) 8,5/10 - Un charmant récit d'enfance, avec un Sam Neill en grande forme.
All the money in the World, de Ridley Scott (2017) 8/10 - Un casting qui fonctionne à la perfection et un récit d'une mécanique redoutable.
L'échange des princesses, de Marc Dugain (2017) 8/10 - Gros coup de coeur pour ce film à la photo magnifique et au casting en or. Les dialogues, ciselés avec finesse, sont également délicieux.
La région centrale, de Michael Snow (1971) 2/10 - J'ai parfois vraiment du mal avec le cinéma expérimental... L'objet est intéressant, mais il devrait durer 20 minutes.
Les 5000 doigts du Dr.T, de Roy Rowland (1953) 6/10 - Visuellement très imaginatif, le film frole tout de même le ridicule à de nombreux moments. Une curiosité, et décidément je reste peu convaincu par le travail de Rowland.
Altered States, de Ken Russell (1980) 7,5/10 - Un film qui tient étonnamment bien la route pour son postulat assez fantaisiste. Très étrange, mais assez intrigant tout de même.
Mr Vampire 3, de ricky Lau (1987) 8/10 - Un film à l'imagination folle, bourré d'humour et de fantaisie. Avec son début façon Fantôme contre fantôme et ses innombrables rebondissements, il s'agit peut-être du meilleur film de ce cycle.
Bad Boy Bubby, de Rolf de Heer (1993) 8/10 - Un film assez décalé et dur, mais qui interpelle et offre un portrait assez riche de son protagoniste principal.
Le mystère de la chambre close, de Michael Curtiz (1933) 6,5/10 - Le point fort de ce whodunnit de facture assez classique, c'est le rythme. Curtiz parvient à toujours enrichir le déroulement de son film d'un nouvel élément, ça ne s'arrête jamais. Du coup, pour classique que soit la facture du film, ce dernier n'ennuie jamais, surtout si l'on aime William Powell et Eugene Palette...
A boy and his dog, de L.Q.Jones (1975) 7,5/10 - De la SF post-apocalyptique un peu datée, mais dont la patine fait tout le charme. A noter que les relations homme-femme y sont décrites sous un angle peu compatible avec le Nouvel Ordre Moral, mais on rit bien...
La belle et la bête, de Juraj Herz (1978) 7,5/10 - Le conte est revisité sous un angle gothique, avec une ambiance effrayante et un monstre partagé entre sa soif de liberté et son intérêt amoureux. Ce n'était pas gagné d'offrir une vision originale de ce conte.
Darkest Hour, de Joe Wright (2018) 8/10 - L'arrivée de Churchill au pouvoir an 39, ses rivalités politiques, ses hésitation sur la guerre à mener (ou pas). Le film est émaillé de citations historiques, succulentes, d'anecdotes réelles étonnantes, et d'un travail très formaliste de Joe Wright, qui décline ici verticalité et recadrages en de superbes plans... Mention spéciale à Gary Oldman.
L'échappée belle, de Paolo Virzi (2018) 6,5/10 - Sorte d'
Amour pour les ames sensibles, ce récit d'un très vieux couple parti pour un dernier voyage est souvent juste et bien fichu, même si l'ensemble manque un peu d'émotion ou d'intensité.
Le grand jeu, d'Aaron Sorkin (2018) 7/10 - Le film déploie ses inimitables dialogues comme autant de coups de mitraillettes et une intrigue assez passionnante... Peu importe que personne n'enchaine comme ça les répliques dans la vie, ici, ça marche (parfois). Mais la mise en scène n'apporte jamais grand chose au texte, une voix off désarme toujours ce qu'on voit, les dialogues sont autant de champs/contrechamps sympathique mais dont la fréquence limite les enjeux. Seuls quelques flashbacks semblent nous sortir de ces tirades et digressions incessantes, mais ils sont malheureusement le moins intéressant du film...
Les grandes manoeuvres, de René Clair (1955) 7/10 - Une ode à la liberté d'importuner, dans lequel les femmes disent non aux militaires pour se laisser conquérir,et une belle illustration des changements de moeurs. Visuellement, le film est très beau, mais le marivaudage a ses limites, et le film se limite à un charmant divertissement.
Priscilla, folle du désert, de Stephan Elliott (1994) 7,5/10 - C'est moins l'extravagance du film que l'alchimie entre les excellents comédiens du film qui est à louer pour le succès de cette jolie comédie dans le désert.
Downsizing, d'Alexander Payne (2018) 7/10 - Charmante fable de science-fiction dont le postulat est tout à fait réjouissant, même si le choix d'un récit sans climax en désarçonnera certains...
Kapo, de Gillo Pontecorvo (1960) 7/10 - Récit de survie dans un camp de travail nazi, le film peine à montrer l'immontrable et s'oblige, narration oblige, à créer du suspense et de l'émotion avec une situation tellement hors-norme que sa représentation est, pour ainsi dire, toujours en deça de sa violence réelle. On comprend le sens de la polémique qui s'est ensuivie, même si le film n'en vaut pas vraiment la peine...
Zardoz, de John Boorman (1974) 5/10 - Si l'on reste admiratif devant la tentative de Boorman d'offrir un film unique, qui ne ressemble à aucun autre, on reste souvent perplexe devant l'audace des choix visuels et narratifs, toujours à mi-chemin entre très inventif et ridicule. Le psychédélisme et certains choix extrêmes apportent un décalage au film qui devait déja décontenancer le public de l'époque. Reste une mise en scène superbe, et quelques plans magnifiquement mis en valeur par le bluray Arrow Film. Et Charlotte Rampling, dont on ne parle pas assez.
Children of the Corn : Revelation, de Guy Magar (2001) 4/10 - Moins raté que le précédent, ce film à l'intrigue baclée peine à trouver un rôle à la mesure de sa guest star, Michael Ironside qui s'amuse bien dans ce train fantôme. Le spectateur moins...
La dernière licorne, de Jules Bass & Arthur Rankin Jr. (1982) 7,5/10 - Un joli conte nimbé d'heroic fantasy, porté par les voix de Jeff Bridges, Alan Arkin et Mia Farrow, et, surtout, la musique du groupe America. Charmant et très sympathique.
Il reste du jambon ? de Anne Depetrini (2010) 4/10 - Si le script n'est pas mauvais, le film souffre du fait que Ramzy Bedia ne sait pas jouer. Il est très mauvais comédien, et il est hélas de presque tous les plans.
The File on Thelma Jordon, de Robert Siodmal (1950) 7/10 - Un film noir de facture assez classique, dans lequel un procureur adjoint marié tombe amoureux de la belle Barbara Stanwyck. Mais le tout manque un peu d'énergie, et joue le moralisme un peu facile...
Ami-ami, de Victor St Macary (2018) 7,5/10 - Comédie romantique jeune, dans l'air du temps, souvent drole et solidement rythmée, dans lequel je découvre la très charmante Camille Razat...
In the Fade, de Fatih Akin (2017) 7/10 - Un film sombre dans lequel Diane Kruger campe une femme subissant une lourde perte, suite à un attentat. Mais la froideur du traitement atténue toute émotion et affaiblit certainement la force du propos.
Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, de Martin McDonagh (2017) 8,5/10 - Sorte de chronique américaine dans lequel chacun à ses raisons, oscillant entre polar et americana, ce film offre à Frances McDormand un formidable personnage.
La Cordillera /
El Presidente, de Santiago Mitre (2017) 8/10 - Ricardo Darin se pose là en homme politique brillant et sur de lui, et le récit, sorte de métaphore de l'histoire politique sud-américaine, est aussi un redoutable portrait. Remarquable.
Hikari /
Vers la lumière, de Naomi Kawase (2017) 4/10 - Sur un postulat intéressant, Kawase nous fait un film articulé autour de motifs en répétition (on voit les mêmes séquences 10 fois, les espaces sont visités et revisités,même la musique de Maalouf est répétitive). Mais le manque de tension, et l'insistance sur le drame que vit le personnage de Masatoshi Nagase, un photographe qui perd la vue, achèvent de perdre le spectateur, qui ne finit pas, comme les aveugles du film, le film la larme à l'oeil, mais plutôt semi-endormi.
November Criminals, by Sacha Gervasi (2017) 5,5/10 - A réserver aux fans de Chloe Grace Moretz, qui est radieuse... Pour les autres, ce film, lent, associe une fausse enquête qui se résout seule par la bêtise de ses protagonistes, et un vague récit de deuil pas très bien fichu...
Memories, Kôji Morimoto, Tensai Okamura & Katsuhiro Otomo (1998) 8/10 - Quel bonheur de retrouver le concept de la nouvelle si cher au genre, même s'il est curieux que ça ne puisse être fait qu'en animation. Ici les 3 histoires sont de bonne facture, très inventives et assez prenantes.
Over the Garden Wall, de Nate Cash (2014) 10/10 - Immense coup de coeur pour cette mini-série, que je compte revoir très vite...
Coming Home, de Hal Ashby (1978) 8/10 - Plaidoyer redoutable contre la guerre du Viet Nam, porté par un casting qui fonctionne très bien, et une BO à base de titres de l'époque du film (1968) choisis de façon remarquable.
Exte: Hair Extensions, de Sono Sion (2007) 6,5/10 - Sion démonte la J-Horror en faisant de son méchant les cheveux, et non plus les femmes à cheveux longs, dans une comédie horrifique assez originale.
The Post, de Steven Spielberg (2017) 7,5/10 - On pourra, au choix, s'émerveiller du savoir-faire à l'oeuvre dans ce film superbement joué, mis en scène, de son score très intense, ou au contraire regretter que, pour son plaidoyer, il ait fait le choix d'une problématique simple, linéaire, si lisible qu'elle en est prévisible. Je suis dans le premier camp, et reste impressionné de la capacité de Spieberg de lancer un film politique aussi rapidement.
La douleur, d'Emmanuel Finkiel (2018) 7,5/10 - Si le film laisse une impression forte, c'est sans doute avant tout pour la musique Durassienne, implacable et d'une grande précision, que nous lit en voix off M.Thierry. Mais il en ressort une impression intense et trouble. Un film marquant.
Invaders from Mars, de William Cameron Menzies (1953) 5,5/10 - Dans le genre rétro-sci-fi, on peut sans dommage contourner ce film cauchemardesque, sympathique pour l'amateur, mais sans trait saillant autre que des aliens joués par des types en pyjama vert... Intrigue convenue, peu de rythme, enchainements improbables, le tout reste quand même assez fade.
Ikarie XB 1, de Jindrich Polák (1963) 8/10 - Il est facile de concevoir ce que ce beau film de voyage spatial a pu apporter à un Kubrick. Mais en soi, ce film reste un puissant récit de science-fiction, d'exploration spatiale et de vie en huis-clos, optimiste et cruel à la fois. Une très belle découverte, restaurée en une copie superbe.
Veronica, de Paco Plaza (2017) 7/10 - Beaucoup de déja vu, mais l'ambiance est réussi et les amateurs du genre trouveront ici largement de quoi se satisfaire dans ce récit d'esprit frappeur...
Indidous : The Final Key, d'Adam Robitel (2017) 6/10 - Dans ce prequel, la franchise poursuit son récit d'esprits passant du monde spirituel au monde matériel, et de mediums voués à chasser les vilains... Rien de révolutionnaire, mais il y a matière à s'amuser malgré tout.
Le monde perdu, de Harry Hoyt (1925) 8/10 - Très imaginatif et solidement rythmé, ce film d'exploration agrémenté d'un solide humour campe les règles de beaucoup de films à suivre. L'animation des dinosaures reste saisissante, tout comme le professeur Challenger, sorte de Capitaine Haddock avant l'heure. Un très bon divertissement.
Brillantissime, de Michèle Laroque (2018) 5/10 - Malgré d'évidentes faiblesses de script et de mise en scène, on se laisse aller au plaisir des guest stars, des pitreries d'un Kad Merad qui retrouve une certaine fraicheur, et d'un film qui met un point d'honneur à filmer la belle ville de Nice.
Barbarella, de Roger Vadim (1968) 7/10 - Ce film de science-fiction vaut moins pour ses qualités propres, assez faiblardes, que pour le témoignage culturelle qu'il apporte sur une période aujourd'hui totalement révolue... Psychédélique, pop, visuellement un peu fou et porté par une Jane Fonda d'un érotisme échevelé, le film se visionne avec plaisir, pour peu qu'on en accepte l'humour et le précepte potache...
The Man from Snowy River, de George Miller (1982) 7,5/10 - Sorte de western australien, mais dans une partie du pays peu représentée à l'écran (les montagnes). Kirk Douglas s'en donne à coeur joie, l'intrigue est simple, mais lumineuse pour un film familial, la BO est remarquable (je vais regarder ce qu'il a fait d'autre, ce Bruce Rowland), et la dernière séquence scotchera tout passionné de chevaux, tant elle est bien fichue.
FILMS REVUS:
Le narcisse noir, de Michael Powell & Emeric Pressburger (1947) 10/10 - Un grand merci à Rick Blaine & Profondo Rosso pour leur belle initiative de ce ciné-club dvdclassik parisien, dont la salle est de plus en plus pleine à chaque séance.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)
fevrier 2017=Loving (Nichols)
mars 2017=The Lost City of Z (Gray)
avril 2017=Saving Sally (Liongoren)
mai 2017=The Tin Star (Mann)
juin 2017=Comme un torrent (Minnelli)
juillet 2017=Le monde lui appartient (Walsh)
aout 2017=Taking off (Forman)
septembre 2017=Trois pages d'un journal (Pabst)
octobre 2017=Long Weekend (Eggleston)
novembre 2017=Chasse au gang (de Toth)
decembre 2017=The Florida Project (Baker)