FEVRIER 2017
FILM DU MOIS:
Loving, de Jeff Nichols (2016) 9/10 - Une narration menée exclusivement par l'image, un minimalisme pour un récit auquel sa simplicité confère une force dévastatrice. L'aboutissement d'une économie narrative que soutient une beauté formelle
FILMS DECOUVERTS:
Sounder, de Martin Ritt (1972) 5/10 - Un film en images d'Epinal sur la Louisiane des années 30. Pas mal joué, mais si le film a sans doute joué un rôle dans l'évolution des consciences, il ne vieillit pas particulièrement bien.
The New Land, de Jan Troell (1972) 8/10 - Ce second opus de la saga fleuve des émigrants suédois en Amérique, s'il m'émeut un peu moins, reste un grand film porté par un magnifique casting. A voir !
The Naked Prey, de Cornel Wilde (1969) 7/10 - Si le film est passionnant pour sa hargne et son récit sans paroles, certaines approximations de mise en scène (usage des stock shots, séquences de bagarre...) gênent un peu.
La femme qui est partie, de Lav Diaz (2017) 8/10 - Un film un peu long, mais qui trouve dans ce rapport au temps une ressource narrative. L'ensemble reste assez divertissant, malgré un montage à base de plans fixes...
Infidèlement vôtre, de Preston Sturges (1948) 7,5/10 - Rex Harrison se donne beaucoup dans ce film qui conjugue les genres avec humour, mais reste un peu trop dialogué (sauf la dernière partie, très drole).
White Dog, de Samuel Fuller (1982) 8,5/10 - Un film thématiquement très riche, porté au sublime par la combinaison image (Bruce Surtees) / musique (Ennio Morricone). Très émouvant.
Way down East, de D.W.Griffith (1920) 8/10 - Si le film met un peu de temps à démarrer, passé les 45 premières minutes on entre dans un de ces mélodrames dans lesquels Griffith excelle, porté par un casting aux petits oignons. Barthelmess en particulier, est très frappant (et L.Gish aussi, bien sur).
L'ascension, de Ludovic Bernard (2017) 7,5/10 - Très beau sujet de départ, propice aux séquences voyageuses que les amateurs d'exotisme apprécieront. Pour moi, Ahmed Sylla emporte son pari et est ici fort juste, son récit de "réussite sociale" cédant le pas à celui d'une rencontre interculturelle.
Raid dingue, de Dany Boon (2016) 5/10 - Si Alice Pol est parfois drole, Yvan Attal en fait des caisses et l'ensemble, hélas, n'est pas souvent drôle.
Jackie, de Pablo Larrain (2017) 7,5/10 - Si le film manque d'émotion, il n'en reste pas moins une superbe reflexion sur le pouvoir politique, sur l'impossible séparation vie privée/vie publique, et une belle réussite visuelle. Stéphane Fontaine cocorico !
Officier et Gentleman, de Taylor Hackford (1982) 7,5/10 - Richard Gere en bad boy, quelques très belles séquences amoureuses, Lou Gossett en sergent la terreur, et une chanson phare qu'on continue à entendre sur les airs aujourd'hui...
Silence, de Martin Scorsese (2016) 8/10 - Un film atypique, magnifique en tous points, et en même temps d'une profondeur étonnante. On digère ce film qui fait beaucoup réfléchir sur la spiritualité.
La la Land, de Damien Chazelle (2016) 9/10 - Quelle superbe déclaration d'amour à une ville, elle-même inséparable de sa légende, jazz, cinéma... Et surtout quel magnifique spectacle où le jeu sur les couleurs éblouit en permanence. Grand bonheur à la sortie du film, et déja envie d'aller le revoir.
Moonlight, de Barry Jenkins (2016) 7/10 - Un excellent sujet servi par de forts bons comédiens, mais Jenkins n'a pas confiance en eux, il préfère multiplier les inserts, les effets de style (un coup c'est flou, un coup la caméra virevolte, un coup je monte la BO, un coup je fais du montage cut pour interpeller), ce qui est assez dommage.
Gimme danger, de Jim Jarmush (2016) 8/10 - Un documentaire de l'intérieur sur l'un des groupes et l'une des périodes les plus sauvages de l'histoire du rock.
Saturday night fever, de John Badham (1977) 7,5/10 - Un film social sur fond de disco assez grinçant et réussi, où le pont de Brooklyn règne en frontière entre le monde de ceux qui ont et celui de ceux qui n'ont pas...
Le fleuve, de Jean Renoir (1951) 7/10 - Une jolie photo, un exotisme intrigant, mais dans lequel se déroule une intrigue assez banale, qui ne tire aucun atout du cadre du film.
Comme un oiseau sur la branche, de John Badham (1990) 4/10 - Complètement en roue libre, ce film multiplie les facilités, de jeu, de script, la BO de Zimmer est minable, c'est un vrai exemple en négatif de la triste évolution des actioners à la fin des années 80... Restent une jolie photo, quelques séquences de jeu plaisantes, mais c'est vite vu, vite oublié.
Le roi et moi, de Walter Lang (1956) 3/10 - Intrigue neuneu, mise en scène empesée (notamment pendant les séquences musicales, tournées en plans fixe la plupart du temps), musique fadasse, décidément, ce n'est pas pour moi. Seuls points positifs, la superbe photo couleur de Shamroy, et des comédiens plutôt sympathiques (enfin, Deborah Kerr et Yul Brynner, parce que les épouses simili-asiatiques et le fils jouent assez faux).
Rings, de F. Javier Gutiérrez (2017) 6/10 - Une excellente idée de départ, hélas très mal traitée. Au final, on aboutit à un scénario foutraque et idiot, mais avec quelques moments d'ambiance réussies.
Seuls, de Xavier Moreau (2017) 7,5/10 - Un film d'aventures adolescente qui fonctionne bien. Mention spéciale aux repérages, le cadre du film est très réussi et contribue beaucoup à l'ambiance.
Alibi.com, by Philippe Lacheau (2017) 7,5/10 - Décidément très fan de Lacheau, qui ne nie pas ses influences et le recycle dans un récit bourré de seconds rôles savoureux et de brèves scénettes hilarantes.
Les hauts de Hurlevent, de William Wyler (1939) 8,5/10 - Très belle adaptation par William Wyler, qui préserve la sauvagerie de l'intrigue grace à une photo très contrastée et un Laurence Olivier véritablement possédé.
The Nice Guys, de Shane Black (2016) 6,5/10 - Beaucoup de facilités dans ce polar sans grand enjeu... Seule la très jeune Angourie March semble vraiment s'investir ici.
Rock'n'roll, de Guillaume Canet (2017) 7,5/10 - Une mise en abyme très maligne et souvent fort drole, qui permet à Canet d'apporter une véritable réflexion sur les acteurs et leur rapport à l'age.
A cure for life, de Gore Verbinski (2017) 7/10 - Un scénario qui traine un peu, mais l'élégance des plans permet un travail sur l'atmosphère qui rend le film très intéressant malgré cela.
Chez nous, de Lucas Belvaux (2017) 6,5/10 - Si certains thèmes sont bien traités (la "dédiabolisation", les racines violentes...), le film se perd en revanche dans sa partie fictionnelle, qui oscille entre naïveté et coincidences curieuses (le copain d'enfance qui ressurgit par hasard).
Jeanne d'arc, de Victor Fleming (1948) 7/10 - Un film flamboyant aux scènes de bataille spectaculaires, mais qui s'enlise un peu dans une seconde partie où les enjeux s'affaissent...
Picnic, de Joshua Logan (1955) 8/10 - Une fable sociale où William Holden joue les bad boys et où un picnic offre une peinture idyllique d'une américana où l'arrivisme règne pourtant en maître...
Split, de Night M. Shyalaman (2017) 7.5/10 - Un thriller ludique et efficace, dans lequel le réalisateur joue avec des effets de suspense et un acteur qui s'en donne à coeur joie dans cette étrange incarnation d'un homme à 24 personalités...
Chez nous, de Lucas Belvaux (2017) 6,5/10 - Un film qui ne manque pas de lucidité, mais qui rajoute quelques éléments de fiction qui s'intègrent mal à l'ensemble.
Cruel gun story, de Takumi Furukawa (1964) 7,5/10 - Un film film noir à l'ossature classique du casse qui tourne mal, avec quelques très jolies séquences.
The Invitation, de Karyn Kusama (2015) 8/10 - Un huis-clos singulier où le malaise créé par l'ambiance parvient à donner au film un ton assez unique et tout à fait inquiétant. Une excellente surprise.
L'insoutenable légèreté de l'être, de Philip Kaufmann (1988) 8/10 - fort d'une immense convergence de talents (Jean-Claude Carrière, Sven Nykvist, ce film parvient à tracer un récit biographique dont la première partie, qui décrit le printemps de Prague, reste le meilleur élément. Le tout se suit avec intérêt, et l'ensemble reste séduisant, malgré un arrière-gout d'inachevé. Serait-on passé à coté d'un chef d'oeuvre ?
Printemps précoce, de Yasujiro Ozu (1956) 7,5/10 - Ozu s'attaque à l'adultère. Touchant et fort...
Under the Shadow, de Babak Anvari (2016) 6/10 - Un film d'horreur assez banal, si ce n'est pas son cadre iranien et l'utilisation des bombardements.
FILMS REVUS:
La piscine, de Jacques Deray (1969) 7,5/10 - Le film acquiert une patine qui lui va bien, et fonctionne toujours fort bien.
7 ans de reflexion, de Billy Wilder (1955) 8/10 - Enième révision, toujours heureuse, de ce film très drôle sur la psychologie de l'adultère...
Y aura-t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset (1996) 8,5/10 - Un film poignant et en prise avec le réel, porté par quelques moments charmants et une vraie tension dramatique...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny BelindaN(Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
février 2016=Le vieux Manoir (Stiller)
mars 2016=Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
avril 2016=Vivre sa vie (Godard)
mai 2016=Nazarin (Bunuel)
juin 2016=Voyage à travers le cinéma français (Tavernier)
juillet 2016=Et tournent les chevaux de bois (Montgomery)
août 2016=Le festin de Babette (Axel)
septembre 2016=La region salvaje (Escalante)
octobre 2016=The Deep Blue Sea (Davies)
novembre 2016=La fille de Brest (Bercot)
decembre 2016=The Mermaid (Chow)
janvier 2017=Le cheval de Turin (Tarr)