
J'ai eu l'impression de regarder une pub Givenchy de 2 heures.

La révision de Factotum n'a fait que confirmer ma première impression négative. Tout sonne faux. Les acteurs jouent. Rien ne prend vie. Du cinéma papier-peint ampoulé et creux.
J'aurais aimé voir un tel sujet entre les mains d'un Steve Buscemi


Le fantôme de l'opéra est un furoncle sur celluloïd, qui n'a retenu mon attention que quelques minutes... de trop.
J'en suis resté bouche-bée pendant de longues minutes.
Il faudra que je me lave de cette horreur en revoyant la version d'Argento


Bambola, c'est un peu Tinto Brass revu et corrigé par John Waters, Beinex carjacké par Beavis & Butthead, une sorte de film érotique affreux, sale et méchant, avec le mauvais goût en porte-étendard.
Certaines belles séquences y côtoient la fange. La psychologie des personnages est aussi sommaire et bête que dans un épisode des Crados. Grand écart casse-gueule qui fait siffler des adducteurs.
Voir Valeria Marini se faire ainsi essorer par un vieux dégueulasse m'a évoqué le sort d'Elizabeth Berkley... sauf qu'il y a autant d'écart entre Bambola et Showgirls qu'entre Wing commander et L'empire contre-attaque.
En parlant de ça, le dernier film du lot ne vole pas bien haut non plus...

Beauté volée m'apparaît comme le parfait prototype, pathétique et triste du film de vieux voyeur qui refuse d'admettre qu'il est vieux ou qui ne s'est pas vu vieillir.
L'intro en elle-même réunit tous les défauts du pire des films des années 90 (images de caméscope sur de la musique grunge).
D'ailleurs, les choix musicaux jeunistes pseudo "dans le coup" enterrent le film et finissent de le ringardiser.
Rien ne fonctionne vraiment. Aucun personnage n'est réellement creusé, ni ne prend vie. Liv Tyler ne sait pas ce qu'elle fait, Jeremy Irons tente de faire quelque chose de son personnage mais personne sur le plateau, ni même lui, ne semble savoir qui il est vraiment, les autres personnages sont un étalage des clichés du "film de groupe, en vacances". Les rebondissements sont éculés et attendus et la fin, d'une platitude affligeante.
Le fossé entre Beauté volée et les films estivaux de Rohmer comme Conte d'été (ou le sublime La collectionneuse) est aussi large et profond que la fosse des Mariannes du Pacifique Nord-ouest.
Et il ne vaut mieux pas évoquer La belle noiseuse, sur le thème de l'artiste et de son modèle.
J'avais déjà subi le film en salle après les monts et merveilles dont s'était fendue la presse spécialisée française à son égard lors de sa sortie cannoise, trouvant le film creux, assez insupportable dans ses tics et sa retranscription d'une Italie de carte postale de la haute bourgeoisie toscane complétement toc.
Aujourd'hui, avec le recul, c'est encore pire ; le film et son réalisateur m'ont fait de la peine. Livrant un film aussi inoffensif et mièvre que les comédies romantiques normalisées pour ados, que Netflix pond à tour de bras.
Ce qui est d'autant plus incompréhensible que Les innocents m'a toujours paru comme un "film de jeune", bouillonnant et plein de fougue.
Un ratage donc. Dans les plus grandes largeurs. Ça arrive.
Ce soir, films d'horreur du Jeudi :






... ensuite, il ne restera plus qu'un épisode asiatique et ce sera le bout du ©arton.
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