Hier soir, j'ai d'abord visionné le documentaire
Le Silence De La Mer, Melville Sort De L'Ombre qui revient sur le tournage du 1er long-métrage de Melville et où l'on apprend de la part de Nicole Stéphane que la réalisation a été principalement influencée par celle de
Citizen Kane, que Melville avait été voir plus d'une trentaine de fois en salle.
J'ai directement enchainé avec la somptueuse copie 4K éditée en BR chez L.C.J. du second long de Melville,
Les Enfants Terribles. Sûrement son métrage le plus injustement mal aimé.
Bien que forcément imparfait de par la mésentente artistique entre le cinéaste et Cocteau, le film reste néanmoins à mes yeux un fascinant portrait fraternel. Tour à tour théâtral, insupportable et remarquablement juste, le jeu des protagonistes transcende la poésie (ici parfois un chouia naïve) de l'immense auteur que fut Cocteau sous la direction affûté de Melville, assisté par Claude Pinoteau.
L'ancienne résistante Nicole Stéphane est somptueuse en amoureuse transie de son propre frère qui, lui, refoule son évidente homosexualité. Le personnage d'Elisabeth qu'elle incarne, jeune femme autoritaire aussi fascinante qu'extrêmement flippante, restera certainement inoubliable dans mon esprit à l'instar de ce film étrange, sombre et déroutant, comme peut l'être, par exemple,
Lèvres De Sang de Jean Rollin, dont la mère était d'ailleurs une amie intime de Cocteau.
N'ayant pas encore visionné les plus célèbres polars de Melville, c'est donc vierge de toute cette mythique imagerie collant à la réputation du cinéaste que j'ai pu découvrir
Les Enfants Terribles. Avec, à la clé et contre toute attente, un très grand plaisir.
7/10
NB: Ci-joint la très chouette chronique de Ronny Chester pour DVDClassik en 2007 :
Les Enfants terribles
Quant à ce soir, j'ai déjà hâte de découvrir
Quand Tu Liras Cette Lettre…, 3ème long-métrage de Melville.