MARS 2016
FILM DU MOIS:
Un temps pour vivre, un temps pour mourir, de Hou Hsiao Hsien (1985) 9/10 - Il m'apparait clairement que le HHH que je préfère est le chroniqueur, le conteur doux-amer de ces années d'après-guerre, enrichies de souvenirs d'enfance et de jeunesse. Là, la mise en scène travaille le temps, mais sur un mode personnel et non théorique, ce qui me touche infiniment plus. Les personnages d'un temps pour vivre sont beaux, touchants, émouvants, et ils vont m'accompagner encore longtemps.
FILMS DECOUVERTS:
Love & Mercy, de Bill Pohlad (2014) 7,5/10 - Trop long, parsemé d'effets faciles, le film n'en est pas moins porteur de petites séquences exaltantes, notamment celles où Paul Dano donne corps à des séquences de travail passionnantes.
Poussières dans le vent, de Hou Hsiao Hsien (1986) 8/10 - Un récit de fin d'adolescence assez juste, mais surtout porté par des plans remarquables, composés d'une manière ultra-précise. Du grand art.
Good men good women, de Hou Hsiao Hsien (1995) 4/10 - Trop radical pour moi, le film entremêle périodes narratives et niveaux de récits dans un entrelac étroit. L'absence de lien entre les séquences disjointes ajoute à la confusion, et au bout d'un moment j'ai perdu tout intérêt pour le film.
Alucarda, de Juan López Moctezuma (1977) 7/10 - Ce film très "bis" allie un jeu bancal à une volonté d'aller jusqu'au bout dans ce récit de possession, ce qui donne un film assez fort, parfois hystérique, avec des airs de fin du monde. Une vraie curiosité qu'on n'oubliera pas.
Suzanne, de Katell Quillévéré (2013) 6/10 - Un film intéressant, porté par un casting de choix, à la structure épisodique pas forcément évidente, mais plombé par une musique trop envahissante.
La constante, de Krzysztof Zanussi (1980) 8,5/10 - Une sorte de Serpico matiné de métaphysique, un film riche et profond, dont la triste mélancolie est soulignée par une belle BO de Wojciech Kilar.
Ave Cesar ! de Joel & Ethan Coen (2016) 7,5/10 - Un film qui s'efforce de recréer la magie des studios d'antan,très enthousiasmant pour ses morceaux de comédie et son travail d'ensemble.
La cité des douleurs, de Hou Hsiao Hsien (1989) 8,5/10 - Un solide travail formel accompagné d'un scénario remarquable et d'une interprétation émouvante de Tony Leung. Un très beau film.
Comment j'ai fêté la fin du monde, de Catalin Mitulescu (2006) 5/10 - Un joli travail de reconstitution, pour un film qui manque sérieusement de style ou d'enjeu émotionnel.
Goodbye South, goodbye, de Hou Hsiao Hsien (1996) 8/10 - Je pense m'habituer au style HHH, parce que j'ai été moins perdu et plus facilement emporté par un récit qui fait pourtant beaucoup pour éviter toute catharsis...
Un été chez grand-père, de Hou Shiao Hsien (1984) 8,5/10 - Un très beau film sur l'enfance et la vie à Taiwan, sensible et très joliment filmé, sans fausse naïveté. Je préfère le Hsien conteur à l'intellectuel, probablement parce que j'apprécie l'immédiateté de l'émotion dans le cinéma avant toute autre chose.
Room, de Lenny Abrahamson (2016) 7/10 - La seconde partie du film est intéressante, Brie Larson remarquable, mais le choix de mettre en avant le point de vue de l'enfant finit pas lasser, de même que l'ambiance musicale un peu lourde.
Brooklyn, de John Cromwell (2016) 7,5/10 - Une thématique assez classique, mais les dialogues tombent bien (Nick Hornby inside) et le film est assez émouvant.
Promised Land, d'Andrzej Wajda (1975) 8,5/10 - Un film à grand spectacle qui raconte l'épopée manufacturière de Lodz, avec une ampleur impressionnante. Remarquable.
Sans fin, de Krzysztof Kieslowski (1985) 8/10 - Sorte de brouillon de Bleu, en plus pessimiste et politique. Très réussi et riche.
Extinction, de Miguel Ángel Vivas (2015) 7/10 - Le film n'invente rien, mais offre un film d'infectés enneigé plutôt réussi.
Cheerful wind, de Hou Hsiao Hsien (1981) 4/10 - On comprend que Maitre Hsien rejette ses premiers films s'ils sont tous de cet acabit... Pas très finaud, alourdi par une BO envahissante et une intrigue naïve, le film finit franchement par lasser...
Les garçons de Fengkuei, de Hou Hsiao Hsien (1983) 6,5/10 - Un film bancal, dont on sent que ses ambitions dépassent ses moyens (comédiens, musique, éclairage), mais qui parvient à être juste par moments, et se laisse volontiers regarder.
Nous trois ou rien, de Kheiron (2015) 8/10
W.R.-Mystère de l'organisme, de Dusan Makavejev (1971) 4/10
Mon roi, de Maiwenn (2015) 7,5/10
10 Cloverfield Lane, de Dan Trachtenberg (2016) 7,5/10 - Un film de genre efficace et bien mené, au casting réussi. Mention spéciale au sound design, qui fait bien la moitié de la mise en scène.
Midnight Special, de Jeff Nichols (2016) 6/10 - Malgré quelques très belles séquences et des comédiens inspirés, le film souffre d'un rythme qui n'accélère jamais pour une intrigue assez banale. On reste donc sur sa faim.
L'as de pique, de Milos Forman (1964) 7/10 - Un joli récit d'adolescence, avec les doutes et angoisses de cet age. Quelques belles séquences de sermons paternels...
Zootopie, de Byron Howard & Rich Moore (2016) 7,5/10 - Une jolie construction d'univers, avec quelques séquences cultes (les paresseux, ça marche même quand on a vu 25 fois la bande-annonce, dingue !).
Divergente 3 : au delà du mur, de Robert Schwentke (2016) 5,5/10 - Beaucoup de déja vu, mais il y a des petits drones rigolos, c'est toujours ça de pris...
Célibataire, mode d'emploi, de Christian Ditter (2016) 6,5/10 - La mise en scène de Ditter grandit par moments cette comédie romantique qui enfonce les portes ouvertes sans jamais sortir de l'ornière...
Triple 9, de John Hillcoat (2016) 7,5/10 - Un polar efficace, quoique sans grande surprise, mais dont la tension repose sur quelques scènes de violence choc et une BO d'Atticus Ross remarquable (à ce titre, rien que le générique d'ouverture est exemplaire).
The Assassin, de Hou Hsiao Hsien (2016) 5/10 - Un visuel ultraléché, et quelques moments d'une rare intelligence de mise en scène ne cachent pas l'envie du réalisateur de complexifier inutilement son film, d'épaissir la narration par des circonvolutions inutiles et parfois pas résolues à la fin du film. Résultat, aucune émotion face à ce bloc esthétique, sinon, parfois, un coup de coeur pour un plan.
Fame, d'Alan Parker (1980) 8/10 - Magie d'Alan Parker lors des séquences musicales, pour un script beaucoup plus sombre que je ne l'avais anticipé. Un chouette film.
La reconstitution, de Theo Angelopoulos (1970) 6/10 - Malgré une photographie à tomber par terre et quelques plans d'une beauté saisissante, le film manque d'enjeu (le vide d'un village grec miséreux), et se perd un peu dans les déambulations de ses personnages. Mais il y a un vrai regard de cinéaste là-dedans.
The Fallen Idol, de Carol Reed (1948) 6,5/10 - Malgré un superbe noir et blanc, et de bons comédiens, l'intrigue du film ne m'a pas totalement embarqué, sans doute parce qu'intégralement suivie du point de vue d'un jeune enfant, un peu gonflant à force...
Salto, de Tadeusz Konwicki (1965) 4/10 - Allégorie ? Délire surréaliste ? Fable politique ? Difficile pour moi de comprendre ce propos sur un mythomane perdu on ne sait où, et dans lequel on passe constamment du coq à l'ane. Très belle copie, mais film peu sympathique.
Le contrat, de John Irvin (1986) 6/10 - Nanard emblématique de son époque, avec sa musique synthé, son Schwartzy qui joue mal, ses explosions et ses impacts partout. A (re)voir pour la nostalgie...
Orgueil et préjugés et zombies, de Burr Steers (2015) 7,5/10 - Curieusement, la greffe improbable entre deux genres fonctionne, et ce pastiche offre un bon spectacle tout à fait divertissant.
Tattooist / Ta-tu-i seu-teu, de Lee Seo (2015) 4/10 - Un univers de base intrigant, mais un récit indigent aux révélations absurdes et une complaisance qui confine au risible plombe les quelques bonnes idées que l'on trouve dans ce film sur l'univers des tatouages (mais qui n'exploite pas suffisamment ce thème).
The Shamer's daughter /
Skammerens datter, de Kenneth Kainz (2015) 8/10 - Entre film d'aventures et heroic fantasy, un film frais et charmant qui peut s'apprécier avec ses enfants (je dirais au dessus de 8 ans quand même).
They look like people, de Perry Blackshear (2015) 6,5/10 - Un premier film fauché pas si bête, notamment dans sa gestion de la relation entre ses personnages. Intéressant.
The Strange house /
Tong ling zhi liu shi gu zhai, by Danny Pang (2015) 3/10 - Le frère Pang film à la truelle, et s'appuie sur un scénario indigent, ce qui n'aide pas.
Pandemic, by John Suits (2016) 7/10 - Peu novateur, mais ce film d'infectés est hautement divertissant et souvent efficace.
Sensoria, de Christian Hallman (2015) 4/10 - Scénario faible et nombreux trous dans l'intrigue de ce drame intimiste étouffé par ses références (Le locataire, Shining...).
The Wave /
Bolgen, de Roar Uthaug (2015) 8/10 - Du solide divertissement à grand spectacle, prenant et réussi.
The Similars /
Los Parecidos, de Isaac Ezban (2015) 5/10 - Un bel hommage à la Twilight Zone, mais les bonnes idées s'essoufflent et ce qui aurait fait un excellent court donne un film trop long.
31, de Rob Zombie (2016) 8,5/10 - Immense coup de coeur pour cette version sanglante de Running Man revue par le style unique de Zombie.
Banjo, de Liam Regan (2015) 5,5/10 - Un pastiche assez rigolo et transgressif, dans la veine des productions Trauma...
FILMS REVUS:
Blow up, de Michelangelo Antonioni (1966) 8/10 - La révision confirme ma note et mon impression d'un film très riche, à la postérité immense, mais qui reste difficile pour son spectateur.
The Survivalist, de Stephen Fingleton (2015) 6/10
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)
novembre 2014=Odd Man Out (Reed)
decembre 2014=Le retour (Zvyagintsev)
janvier 2015=Le Soleil brille pour tout le monde (Ford)
février 2015=Le vent (Sjostrom)
mars 2015=Eté précoce (Ozu)
avril 2015=The taking of Tiger Mountain (Hark)
mai 2015=Mad Max: Fury Road (Miller)
juin 2015=Vice versa (Docter)
juillet 2016=Johnny Belinda (Negulesco)
aout 2015=Selon la loi (Koulechov)
septembre 2015=Gosses de Tokyo (Ozu)
octobre 2015=La baie sanglante (Bava)
novembre 2015=La vie passionnée de Vincent van Gogh (Minelli)
decembre 2015=La chanteuse de Pansori (Im Kwon-Taek)
janvier 2016=L'ange exterminateur (Bunuel)
fébrier 2016=Le vieux Manoir (Stiller)