Ce soir : de l'horreur !
Mais quels films exactement ? Je ne sais pas encore.
Sûrement la poignée de DVD recalés de mes Jeudis de l'angoisse du mois dernier...
Shredder, Ants, Scarecrow gone wild, First born, The circle, Night of the dead, Necromentia, Gingerdead man, Decadent evil 1 & 2, Le sorcier macabre, Face, Koma, Meurtres.
De quoi tenir encore 2 Jeudis, à vue de nez.
Ton vœu va s'exaucer dans 5, 4, 3...
Une soirée qui aurait été pénible sans le Joffé !
Passons rapidement sur :
Le prix de la vérité (a.k.a.
Crusader) est un téléfilm espagnol, co-produit et financé par Sony Télévision et tourné à Barcelone avec 90% de comédiens et de techniciens locaux.
C'est le jumeau de
Face of terror au visionnage longtemps repoussé (voir
épisode 7 puis
épisode 32... on ne peut pas dire que je ne sentais pas le coup venir à repousser l’inéluctable de la sorte

)
Script à twists
tous éventés après l'introduction de 10 minutes. Tous. Je les ai tous grillés directement. Les 3.
Une torture.
Heureusement Bo Derek passe faire coucou et Laia Blanch aussi (2 films et puis s'arrête

).
Next.
Je m'attendais à un petit B survitaminé dans la veine de
Level up, étant donné le concept dévoilé dans le synopsis au dos de la jaquette : un adulescent joue à cache-cache avec 2 psychopathes et doit tenir 12 heures dans Londres sans se faire attraper... hommage non déguisé, espérais-je, à
Surviving the game,
Hard target et consorts (je ne cite pas l'original - la base ! LE chef-d’œuvre - pour ne pas lui faire offense).
Que nenni !
L'hommage se crashe en plein vol comme mes illusions perdues et se mue en thriller à manipulations capillotractées au bout de 35 minutes.
Le film est mou. D'action il n'y a guère, ou alors rythmée au sons technoïdes avec force montage syncopé, du genre qui m'horripile.
On s'ennuie ferme et les twists sentent le shampoing antipelliculaire.
Next.
Je me fais toujours avoir (cf
Rapid fire dans
l'épisode 7) : je confonds toujours Kari Skogland, la réalisatrice canadienne et Karin Julsrud, la réalisatrice norvégienne d'un seul film (qui m'a marqué), muée en productrice depuis.
... et donc forcément (puisque l'autre n'a réalisé qu'un seul film

),je tombe toujours sur des téléfilms moisis de la mère Skogland.
Réalisatrice exécrable donc, cousine éloignée d'Olivier Megaton (et encore, c'est méchant pour le responsable de
Colombiana et
The last days of american crime ?!) qui développe dans chacun de ses étrons ses goûts exécrables en matière de musique de film (techno-techno-technooooooooo) et de montage inepte (cut-cut-cut).
Appel au meurtre (exactement mon sentiment pendant le visionnage) ne fait pas exception. C'est une bouse qui porte bien son titre.
Metropolitan Film Export, je vous hais !
Restait donc
Goodbye lover...
Il y a eu la mode des films avec des jeunes filles aux longs cheveux noirs en robe de chambre blanche qui marchent au ralenti la tête penchée en avant en poussant de longs râles... je continue la phrase ou vous avez saisi l'image ?
Mais il y a aussi eu celle des thrillers-sexy-à-tiroirs, grâce à
Basic instinct... un film qui aura enfanté une cohorte de rejetons de l'enfer avec "Sex" quelque chose dans leur titre.
Goodbye lover est de cette mode, malgré l'absence de "Sex" dans son titre.
Autant dire qu'à l'époque, j'étais soulé. Je n'avais pas laissé sa chance au produit. Je venais de voir la Rolls des ersatz,
Sexcrimes et ça suffisait à mon bonheur.
A mon grand étonnement, 23 ans plus tard, la révision fut bénéfique.
Je ne sais pas qui a eu l'idée d'engager les 2 scénaristes (Cohen et Sokolow) afin de développer l'histoire originale de Ron Peer mais ce fut une riche idée... vu leurs filmographies.
Les 2 compères sont abonnés aux films pour enfants et aux comédies. Ils instillent au script un ton parodique bienvenue, voire un 18ème degré dévastateur. Sans ça,
Goodbye lover aurait probablement ressemblé à thriller érotique lambda de Shannon Tweed (notez que ça ne m'aurait pas forcément déplu).
Il est d'ailleurs amusant de noter la propension qu'a Hollywood de confier ce genre de scripts casse-gueules, puisque second degré et parodiques / moqueurs, à des réalisateurs étrangers. Comme si se moquer des studios et du système hollywoodiens était plus compliqué voire impensable pour un américain natif.
Bref...
Joffé fait du bon travail. J'étais resté sur
Captivity donc c'est un soulagement !
La partition de John Ottman est totalement dans le ton : parodique/humoristique/moqueur, affichant une volonté de citations-hommages en vrac, convoquant les scores de Glass (le thème principal reprend quelques notes de celui de
Candyman) et d'Elfman, notamment.
Mais c'est surtout le travail de Dante Spinotti qui illumine l'écran, même si j'avoue qu'à un moment je me suis demandé si je ne regardais pas un film cadré par Giles '
Battlefield Earth' Nuttgens tant le bonhomme abuse des plans inclinés.
En tout cas, la caméra virevolte, passe sous les tables, au dessus des maisons, plonge et contre-plonge... c'est bête mais ça fait du bien. En plus, il s'attarde sur les petites culottes de Mary-Louise Parker, et ça, j'applaudis.
Patricia joue la veuve noire, Mary-Louise 'méga schwing chapiteau' Parker joue la petite allumeuse en chaussettes, Don Johnson a une belle mort (non vraiment, on ne dirait pas un mannequin), Dermot Mulroney fait son Dermot, Ray McKinnon joue le mormon gentiment neuneu, Vincent Gallo n'est même pas crédité au générique mais passe cabotiner 6 minutes à l'écran (mais 6 bonnes minutes) et Ellen De Generes prouve l'étendue de ses limites d'actrice dans un rôle qui lui colle parfaitement, apportant la touche "grosseuh parodie" éléphantesque dont le script avait besoin.
Très bon casting.
Même si tout ça est très classique, pour qui a l'habitude des "thrillers matriochka" américains de l'époque, en mode "le trompeur sachant tromper le trompeur qui sait tromper", l'emballage emporte donc le morceau...
... enfin, ça dépend dans quelle version, car quand on enclenche le DVD français dans son lecteur, vient alors le moment du choix et de la question cornélienne : quelle version visionner
Il est bon de noter que Warner, non content d'offrir un DVD qui tient formidablement bien la route***, propose donc le film en 2 formats : le 2.35:1 et le 1.33:1.
Assez courant pour l'époque en ce qui concerne les films tournés en Super 35 (

) d'après ce que j'ai compris (mais comme je n'y connais pas grand chose...). Sauf que cette fois-ci, la question se pose rapidement tant les cadres en 2:35:1 m'ont interloqué pendant tout le générique de début.
Une fois n'est pas coutume, il me semble donc qu'il vaut mieux préférer le "format carré", où la composition des cadres atteint son plein potentiel. Malgré une légère perte d'infos sur les côtés, les informations qu'on gagne en haut et en bas des cadres rendent les compositions et les choix de mise en scène bien plus efficaces encore, selon moi. Et puis en 2.35:1, adieu les petites culottes, alors bon, c'est vite vu.
*** :
Pour l'instant, sur les DVD de films des années '90-2000 je constate grâce à ce Carton© que Warner est le studio qui a fourni parmi les galettes les plus solides du marché... au moins, techniquement.
Les épisodes précédents :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- - Épisode 0
- Épisode 0 Bis ("they're coming to get you, Barbra")
- Épisode 1
- Épisode 1 Bis ("mauvaise blague")
- Épisode 2 ("et Lasse...")
- Épisode 3 ("k-thrillers")
- Épisode 4 ("'cause this is thriller, thriller night")
- Épisode 5 ("un Samedi soir sur la terre")
- Épisode 6 ("once again, Curtis saved the day")
- Épisode 7 ("pot pourri")
- Épisode 8
- Épisode 9 ("ça cartoon")
- Épisode 10
- Épisode 11 ("the 공포")
- Épisode 12 ("scaïe faïe")
- Épisode 13 ("Hollywood night première")
- Épisode 14 ("l'enfer du Dimanche")
- Épisode 15
- Épisode 16 ("les Mercredis de la vie")
- Épisode 17 ("angoisses du Jeudi")
- Épisode 18
- Épisode 19 ("monstres numériqueZzzz")
- Épisode 20
- Épisode 21 ("douce France")
- Épisode 22 ("escale asiatique")
- Épisode 23 ("tatane improvisée")
- Épisode 24 ("avance rapide, bonnes pioches et bilan intermédiaire")
- Épisode 25 ("couvrez cette horreur que je ne saurais voir !")
- Épisode 26
- Épisode 27 ("Hollywood night deuxième")
- Épisode 28 ("le Dimanche au soleil")
- Épisode 29 ("ciel, mon Mardi !")
- Épisode 30 ("cheeseburger film sandwich")
- Épisode 31 ("longue vie à la nouvelle chair !")
- Épisode 32 ("to be or not be")
- Épisode 33 ("six-clos")
- Épisode 34 ("quoi de neuf docteur ?")
- Épisode 35 ("cherche compositeur désespérément")
- Épisode 36
- Épisode 37 ("Asie snack")