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Cycle Fassbinder partie 2

Suite et fin de la rétrospective Fassbinder par Carlotta. Si les débuts du metteur en scène au cinéma n’ont pas été des plus simples, celui-ci s’est rapidement imposé comme une figure de proue de sa génération. Gagnant en ampleur et en ambition, son œuvre creuse dans sa deuxième partie ses thématiques de toujours avec un sens affirmé du mélodrame, de la satire sociale, dressant un portrait de l’Allemagne de l’Ouest d’un côté à travers son Histoire (de la fin du XIXème à l’Après-Guerre), de l’autre par le prisme d’une contemporanéité faite à ses yeux de violents rapports de classe, de l’émergence sur le plan de la visibilité de minorités que la société ne sait alors pas réellement prendre en compte. Un certain baroque gagne son regard, un sens de la stylisation qu’il pousse dans d’ultimes retranchements. Ses derniers films sont des joyaux bruts, salement clinquants, où perce le désespoir de celui qui échappait au pressentiment du néant en se jetant d’un projet immédiatement dans un autre. Une spectaculaire fuite en avant, à nul autre pareil dans un paysage cinématographique qu’il aura durablement modifié par son intervention rageuse et sublime. Dont l’inoubliable tranchant pourrait se résumer par le titre que Robert Katz lui empruntait pour sa biographie critique : L’amour est plus froid que la mort.