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Test blu-ray
Image de la jaquette

Coffret Dario Argento 6 Films

BLU-RAY - Région B
Les Films du Camélia
Parution : 9 décembre 2022

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A l'instar de Carlotta ou Tamasa, Les films du Camélia est une société de distribution de films, travaillant essentiellement sur des reprises en salles, qui s'est tournée depuis un certain temps vers le monde de la vidéo, d'abord en co-éditant des DVD avec MK2, Potemkine, Blaq Out ou SND, puis en se lançant dans sa propre aventure. Ce coffret consacré à Dario Argento est leur premier gros projet en solo, inspiré de la rétrospective Dario Argento, le magicien de la peur qu'ils avaient proposée dans les salles au cours des étés 2018 et 2019. Un projet ambitieux que ce coffret Blu-ray qui fût compliqué à mener à bien, notamment à cause des pénuries de matière première (papier, carton) qui en ont retardé la finalisation. Les dernières étapes se sont transformées en une course contre la montre pour rendre l'objet disponible avant Noël, enjeu commercial indispensable dans l'économie d'un tel investissement. Cette sortie, bien complexe pour une si petite structure, explique l'absence d'un coffret UHD en parallèle, en tout cas pour l'instant, mais se révèle au final une belle opportunité pour (enfin!) posséder certains titres jusqu'alors inédits en France en Blu-ray (L'Oiseau au plumage de cristal, Le Chat à neuf queues et Phenomena) ou qui n'étaient tout simplement plus disponibles (Opéra).

Le coffret Dario Argento a été tiré à 2000 exemplaires, écoulés en quantité et de manière assez rapide, prouvant une fois de plus la popularité encore vivace du cinéaste auprès des fans du cinéma de genre, ses films continuant à être massivement réédités à travers le monde. Pour une question de droits, ce coffret ne reprend malheureusement pas certains titres qu'il était logique d'y voir figurer. Ainsi, la "trilogie animalière" initiée par L'Oiseau au plumage de cristal et Le Chat à neuf queues est incomplète : 4 mouches de velours gris, qui faisait pourtant partie de leur rétrospective en salles, est désormais détenu par Carlotta - pour une sortie prévue cette année. De même, Les Films du Camélia qui espéraient intégrer Suspiria et Inferno, dont les droits détenus par Wild Side et ESC ont expiré, n'ont pu trouver d'accords avec l'ayant droit.

Ce coffret profite des nouvelles restaurations 4K effectuées en 2021 pour L'Institut Luce Cinecittà, projetées l'été dernier à la Cinémathèque française, présentées dans des versions intégrales avec génériques en italien. L'Oiseau au plumage de cristal et Le Chat à neuf queues ont été restaurés par L'Immagine Ritrovata à partir des négatifs originaux, brièvement complétés par des éléments dupliqués. A ce titre on remarquera parfois quelques infimes différences par rapport aux anciens masters (issus de copies "internationales"), comme cette prise alternative du Chat à neuf queues :


Blu-ray US vs. Blu-ray Les Films du Camélia

On signalera que la restauration du Chat à neuf queues a été supervisé par Luciano Tovoli, directeur de la photographie de Suspiria et Ténèbres. Les rendus sont cohérents avec les habitudes du laboratoire qui, faisant fi des polémiques, continue de se rapprocher au mieux des patines photochimiques originelles. Rien à redire sur la qualité des éléments utilisés, parfaitement scannés, détaillés, stables et totalement nettoyés. Le grain a été respecté, il est fin et non gommé. Côté étalonnage, l'esprit est au respect de la pellicule et de ses caractéristiques, sans révisionnisme : il est important de rappeler que l'étalonnage à l'époque ne permettait qu'une marge de manoeuvre limitée sur le résultat, le type de pellicule imposant certaines tonalités que l'on pouvait un peu modifier au moment du tournage, en utilisant des gélatines sur les projecteurs. Ces restaurations, en phase avec ces contraintes, nous apparaissent très naturelles dans leurs choix vintage marqués : les carnations sont chaudes, l'environnement privilégie des nuances vert-bleues un peu surprenantes mais cohérentes. Les contrastes sont plutôt équilibrés, avec des noirs détaillés et souvent colorés - comme cela se pratiquait couramment à l'époque, et les pénombres retrouvent leur aspect sombre. Les rendus des deux films dénotent des anciennes éditions vidéo qui avaient tendance à sur-éclairer et moderniser les nuances par des tonalités plus contemporaines, parfois sous la responsabilité des directeurs photo eux-mêmes : petit plus non négligeable après une "version Storaro" bien fantaisiste, L'Oiseau au plumage de cristal retrouve en vidéo en France son format et ses couleurs d'origine...

Un mot sur les comparatifs que nous vous proposons sur certains titres avec les éditions Arrow. Sortis en Angleterre et aux Etats-Unis depuis quelques années, parfois à partir des mêmes scans HD proposés dans le coffret, ces masters montrent des différences souvent significatives par leurs révisions systématiques des colorimétries des restaurations italiennes. Des travaux qui ont été menés de manière autonome et sans référence officielle autre qu'une certaine conformité aux goûts "modernes" et plus contemporains à même de satisfaire un public habitué à un rendu plus "réaliste" (les guillemets sont importants). Un point de vue typique de ce que peuvent proposer les majors américaines, moins en phase avec la philosophie européenne de conservation artistique - laquelle n'est d'ailleurs pas toujours comprise chez nous non plus. Mais un point de vue qui s'entend et qui peut offrir satisfaction lorsqu'on ne franchit pas démesurément les limites du respect de l'oeuvre, ce qui est parfois le cas sur certaines de ces comparaisons.

L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL
DVD Wild Side (2010) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Blu-ray Blue Underground (2009) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Blu-ray Arrow (2017) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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LE CHAT A NEUF QUEUES
DVD Wild Side (2012) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
1 2 3 4 5 6 7 8

Blu-ray Arrow (2018) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Blu-ray Blue Underground (2009) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Cette tendance à la modernisation est justement l'erreur qui, selon nous, a été commise sur Profondo Rosso dont la restauration 2021 reprend probablement le scan effectué en 2018 par L'Immagine ritrovata à partir du négatif Techniscope original. Le reste des travaux (nettoyage/stabilisation/étalonnage) a été confié au laboratoire Cinecittà SpA. Aucun souci à signaler sur la qualité du scan et tout ce qui concerne la stabilisation et le nettoyage des images. La patine argentique est toujours respectée, le rendu est précis, le grain est fin et bien géré par l'encodage, mais au final la différence de traitement des couleurs se montre assez visible. La patine vintage a été largement réorientée vers des tons plus modernes, sans subtilité au point que l'étalonnage et la palette peinent à nous convaincre pleinement. La principale différence se situe dans l'absence des tonalités chaudes et des relents verdâtres conservées sur les deux précédents titres. Même si les types de pellicule ne sont pas rigoureusement identiques sur ces trois films (Technicolor pour le premier, Eastmancolor pour les autres), on aurait quand même dû retrouver une certaine familiarité, quelques nuances communes qui ont été totalement atténuées sur Profondo Rosso : la saturation est bien plus modérée, les blancs ont été neutralisés, la palette est désormais plus réduite. Conséquence de ces manipulations de dominantes : les carnations tirent vers le magenta, tandis que les rouges, pourtant si importants dans le film, ont perdu de leur force et de leur profondeur, leurs tonalités glissant désormais vers le rose ou le Bordeaux. La saturation a été tempérée, bien moins vintage que sur les deux titres précédent, ce qui rend l'ensemble plutôt terne et parfois presque bichrome, faisant excessivement ressortir la pâleur des visages. Dommage...

LES FRISSONS DE L'ANGOISSE
Blu-ray Wild Side (2012) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Blu-ray Arrow (2016) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Cela s'arrange heureusement très nettement par la suite puisque Ténèbres, Phenomena et Opéra ont bénéficié de travaux de restauration plus consciencieux. Les films ont été scannés en 4K aux laboratoires Video Master Digital et à Luce-Cinecittà (pour Opéra). Les résultats sont simplement très convaincants : trait fin, précis, niveaux de détail poussés, textures bien restituées, grain abondant et non lissé. Nettoyage et étalonnage ont été effectués à l'Instituto Luce-Cinecittà : les copies ont été stabilisées et entièrement nettoyées, les contrastes conservent la patine de projection en salle, avec une densité des noirs très modérée et une saturation dosée. L'étalonnage couleur nous a cette fois assez convaincu puisqu'il semble respecter les tonalités photochimiques, les blancs cassés, les légers relents verts de pellicule, tout en conservant une certaine modernité, notamment dans la lumière froide. Opéra retrouve cette orientation après le master plus chaud et légèrement magenta du Chat qui fume. Il semble aussi avoir été un peu plus réajusté que les deux autres titres : la palette est nuancée, et prend quelques infimes distances avec les relents verdâtres. Les trois films ont en tout cas été travaillés avec un goût certain et beaucoup de précautions, ce que l'on remarque notamment lorsque sont assumés certains choix de la photographie d'époque, où quelques carnations un peu ternes ne pas toujours totalement seyantes à l'oeil.

TENEBRES
Blu-ray Wild Side (2010) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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PHENOMENA
Blu-ray Arrow (2017) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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OPERA
Blu-ray Le chat qui fume (2017) vs. Blu-ray Les Films du Camélia (2022) :
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Son

Les films sont présentés en version originale italienne. Numérisées à partir des négatifs optiques 35mm ou des magnétiques originaux, les pistes ont été soigneusement nettoyées et sont de bonne facture, restant en tout cas conformes aux caractéristiques de leur époque. L'oiseau au plumage de cristal et Le Chat à neuf queues bénéficient de mixages plutôt simples en apparence, sans ambiances trop marquées. Le niveau de détail est modéré mais les voix restent claires ; la dynamique est peu sollicitée, à l'exception de certains moments musicaux plus affirmés durant lesquels les basses se réveillent. On relève sur ces deux films un léger souffle permanent. Les versions françaises sont proposées en stéréo, différence plutôt bienvenue pour le confort d'écoute de la musique de Morricone et pour certaines ambiances qui gagnent en ampleur, en tout cas sur L'Oiseau au plumage de cristal, la stéréo du Chat à neuf queues apparaissant généralement un brin artificielle.

La version originale italienne de Profondo Rosso se montre précise et détaillée, le souffle a cette fois été efficacement gommé. Les voix restent claires, sans sifflantes, et la musique profite de basses palpables. La version française mono semble faible en dynamique, les voix manquent de présence, les basses sont maigrelettes.

A partir de Ténèbres, produit dans les années 80, la technique sonore est plus affirmée, le mixage plus moderne. Même si elle est toujours en mono, la version originale italienne  bénéficie d'une bonne dynamique, très utile pour les effets des passages musicaux. Le souffle a été gommé là aussi, et on notera que le mixage accentue l'environnement déshumanisé du film en atténuant fortement les ambiances, souvent très discrètes. La version française est à peu près identique.

La version originale italienne mono de Phenomena profite d'une bonne dynamique, là aussi bienvenue pour appuyer l'efficacité de la musique. Le mixage est détaillé mais on relève des sifflantes assez marquées. La piste française bénéficie, pour une fois, d'un meilleur rendu grâce à un mix stéréo plus clair et plus enveloppant.

Opéra est proposé en version originale italienne 5.1. La spatialisation accompagne efficacement l'amplitude des passages musicaux, dans un film au mixage là aussi plutôt sage malgré un bon niveau de détail. En comparaison, la version française mono reste correcte mais perd logiquement en puissance. Curieusement, la musique peut parfois y être faiblement restituée dans certaines scènes, comme si elle était écoutée via un transistor. Le souffle est globalement présent et un infime ronronnement en arrière plan (à peine perceptible dans les silences) nous fait penser qu'il s'agit d'une captation à la télévision ou à partir d'une VHS. On notera un très léger changement de tonalité (plus aigu).

Il est important de savoir qu'après l'Italie, tous ces films sont sortis à l'étranger dans des versions raccourcies, parfois différentes d'un pays à l'autre. C'est la raison pour laquelle les versions françaises sont ici complétées par des passages en VO italien sous-titrée. Le coffret aurait dû comporter des piste en anglais mais le délai trop serré imposé par la date de sortie n'a pas permis de fabriquer ces pistes à temps en les conformant avec les masters italiens, à l'exception d'Opéra. Des omissions que nous regrettons évidemment puisque, malgré l'absence de prise de son direct au tournage, la langue utilisée était bien l'anglais sur les six films - à l'exception de quelques cas particuliers comme l'actrice Clara Calamai qui jouait dans sa propre langue dans Profondo Rosso. La version anglaise d'Opéra est un mono clair et détaillé, malheureusement avec beaucoup de souffle et des sifflantes marquées. Une version anglaise dont le phrasé (avec accent, pour certains personnages) accentue à la fois l'étrangeté et l'artificialité.

Suppléments

L'équipe des Films du Camélia a composé un très beau coffret autour de Dario Argento, et pas seulement grâce à ses visuels extrêmement réussis. Avoir regroupé plusieurs titres majeurs et des compléments analytiques pertinents permet de (re)découvrir une oeuvre et mieux envisager le travail d'Argento sous le prisme de l'auteur comme du créateur visuel.

Les films sont présentés en Blu-ray dans six digipack slims inclus dans une boîte contenant également Les six visages de la peur, un excellent livre signé Olivier Père. Le Directeur de l'unité cinéma d'Arte France, qui revient régulièrement à ses premières amours cinéphiles en participant à des suppléments DVD/Blu-ray, parfois sous forme de livre comme ici, évoque sur 260 pages illustrées la première moitié de la carrière de ce cinéaste de l'intime et de la surface, "grand inventeur de formes" aux "délires d'alchimiste", dont il ne cache pas l'"inexorable fléchissement stylistique" après Le Syndrome de Stendhal, en 1996. Olivier Père analyse les six films du coffret dans de riches chapitres qui en racontent les conditions de production. L'oiseau au plumage de cristal est une "œuvre fondatrice" pour Argento, créateur aux côtés de son "indissociable" directeur de la photographie Vitorio Storaro, d'un "labyrinthe visuel" qui le place comme le "nouvel architecte et coloriste de la peur au cinéma". Avec Le Chat à neuf queues, Argento se retrouve "prisonnier d'un sous-genre qu'il a lui-même enfanté", dans un film jugé mineur, dénigré par son créateur, mais pourtant "aussi matriciel que le précédent". Profondo Rosso est l'expérience "hors du commun" d'un "cinéaste-plasticien" : "opéra visuel et sonore", hommage explicite à Antonioni et Psychose, film le plus fellinien de son réalisateur grâce au scénariste Bernardino Zapponi qui encourage "ses penchants baroques et décadents". Ténèbres marque le retour d'Argento au Giallo, genre désormais passé de mode, pour son "film le plus sanglant" et "l'un des plus brutaux et désespéré", qui évoque la "transmission de pulsions meurtrières" dans une approche futuriste renforçant "l'irréalisme d'un univers déréalisé". Empreint d'éléments autobiographiques, Phenomena est un film sur l'adolescence "étrangement asexué", un "fascinant jeu de pistes oniriques" aux images "stupéfiantes et poétiques", où Jennifer Connelly apparaît comme "l'une des plus belles et talentueuses interprètes" de toute la filmographie du cinéaste. Enfin, c'est la réhabilitation d'Opéra, "chef d'oeuvre maudit, trop longtemps incompris et mal aimé", un "film de tous les excès et tous les drames", œuvre ambitieuse et "place centrale" dans la filmographie du cinéaste, "malheureusement sanctionné par de nombreuses désillusions"
Parallèlement, Olivier Père complète son approche du cinéaste grâce à plusieurs chapitres contextuels : une présentation du Giallo, "thriller latin fortement teinté d'érotisme" qui a nourri le cinéma d'Argento et influencera le slasher anglo-saxon ; la collaboration libre et expérimentale avec Ennio Morricone dans un "mariage de la musique savante et populaire" ; le parcours de l'actrice Daria Nicolodi, marqué par son histoire d'amour avec Dario Argento qui la filmera d'abord avec passion avant de la montrer de manière de plus en plus détachée et austère au fur et à mesure du délitement de leur relation ; enfin un entretien avec le réalisateur en 2016, qui précise ses intentions sur Profondo Rosso, les changements qu'il souhaitait faire dans son cinéma, la relation "agréable et sereine" avec les comédiens, la rencontre avec le groupe Goblin, ou la recherche de la fameuse villa avec son décorateur Giuseppe Bassan.

Chaque film est accompagné de bons suppléments maison... et d'une belle surprise.

L'oiseau au plumage de cristal

Présentation de Dario Argento (4 min - HD - VOSTF)
Filmé chez lui, à Rome, le maestro intervient sur chaque disque du coffret. Il se souvient d'avoir été "totalement à l'aise" sur le tournage de L'Oiseau au plumage de cristal, son premier film, "une expérience très heureuse" assombrie par des rapports "difficiles" avec son interprète principal. Il explique avoir choisi le débutant Vittorio Storaro pour conserver le contrôle et ne pas être étouffé par un homme d'expérience, et avoue avoir été le premier à laisser Ennio Morricone improviser ses musiques pendant l'enregistrement. Autre première, pour un film italien : Dario Argento se rappelle avoir été, avec L'Oiseau au plumage de cristal, en tête du box-office américain pendant deux semaines, à la surprise du distributeur qui ne croyait pas au film...

 

Entretien avec Yann Gonzalez (24 min - HD)
Réalisateur des Rencontres d'après minuit et du Couteau dans le coeur, Yann Gonzalez évoque les débuts de sa cinéphilie par la découverte, très jeune et en VHS, du cinéma de Dario Argento, fertile et ludique. Il analyse cet "océan d'idées" dont certains motifs sont présents dès L'Oiseau au plumage de cristal  : l'obsession de l'art à travers des peintures simples et malsaines, la violence fétichisée et érotisée, les images "pulsions de désir et de mort" qui cachent un mystère, le "désir de visibilité" de l'homosexualité, notamment par le "soupçon d'homo-érotisme" de l'acteur Tony Musante. Yann Gonzalez évoque la musique d'Ennio Morricone, "très érotique" et inquiétante, ou le travail formel de Vittorio Storaro dont la "maestria à l'oeuvre" fera des merveilles dans Journée noire pour un bélier. Il revient également sur les inspirations cinématographiques de Dario Argento : les visions à la Mario Bava dans lesquelles il injecte une modernité, la manière de filmer l'architecture et l'espace proche d'un Michelangelo Antonioni, en version "déviante et décadente", et note le "jeu complice" avec Brian De Palma qui le cite dans certains de ses films (par exemple dans Pulsions). Un très bon supplément.

Entretien avec Gaspar Noé (9 min - HD)
Réalisateur au genre lui aussi très marqué, Gaspar Noé connaît Dario Argento depuis trente ans et l'a même fait jouer dans Vortex, son dernier opus. Il évoque lui aussi sa découverte du cinéma de Dario Argento, "vraie source d'inspiration" pour un certain cinéma américain (dont celui de Brian de Palma). Il parle de "l'élégance rare" de L'Oiseau au plumage de cristal, sa "forme brillante" imprégnée des films d'horreur des années 50 et 60 autant que du cinéma d'auteur, qu'il restitue "sous une nouvelle forme" très libre et "en toute innocence". Il évoque cet "univers intemporel" fait à la fois de beauté et d'une "barbarie incroyable", et reste admiratif de la "fascination collective" pour ce cinéaste très aimé du public, à la personnalité joyeuse.

Le chat à neuf queues

Présentation de Dario Argento (2 min - HD - VOSTF)
Le cinéaste évoque son second film, "plus dur, plus fort, plus engagé" que le précédent, et parle surtout de Karl Malden, avouant sa "chance" d'avoir pu travailler avec cette star du cinéma américain, qui lui a beaucoup appris. Un acteur si heureux de son expérience qu'il souhaitait refaire un film avec lui...

Entretien avec Nicolas Saada (25 min - HD)
Ancien critique passé à l'écriture et à la mise en scène, Nicolas Saada est quelqu'un de passionnant à écouter quand il parle de cinéma. Ce module ne déroge pas à la règle puisque, après avoir évoqué cet "interdit" de son enfance avant la "grande découverte" tardive du cinéma d'Argento dans les années 90, et l'influence qu'il a pu et peut encore avoir sur son travail, Nicolas Saada analyse Le chat à neuf queues, l'"une de ses plus grandes réussites artistiques". Il parle d'un film "très harmonieux" et élégant, mélange d'onirisme et de réalisme, "plein d'étrangeté et de malaise", au discours politique affirmé sur la capacité de violence de la société italienne qui se déploie dès qu'elle en a l'occasion. Il défend surtout les qualités de mise en scène d'Argento, non par ses effets voyants mais plutôt dans ses moments "en creux" où de simples scènes dialoguées montrent une maîtrise de la caméra et "de vraies leçons de découpage". Nicolas Saada admire la richesse du cinéma italien de cette période qui n'hésitait pas à échanger ses talents quel que soient les genres, sans véritable barrière, au point de retrouver parfois dans les décors du Chat à neuf queues l'esprit de ceux du Conformiste, ou d'entendre Ennio Morricone sur des grands succès comme des petites curiosités. Lorsqu'il évoque la musique du maestro, qu'il a plusieurs fois interviewé, Saada explique la méthode d'improvisation d'une musique "aléatoire" mais interprétée de manière contrôlée, soulignant la grande liberté de composition. On en redemande !

Entretien avec Virginie Apiou (25 min - HD)
Réalisatrice de documentaire sur le cinéma, Virginie Apiou livre une analyse du Chat à neuf queues passionnée et foisonnante, assez approfondie en même temps qu'un peu brouillonne, parfois. Elle souligne l'importance du détail signifiant malgré l'absence de spécificités de personnages dont on ne sait pas vraiment qui ils sont, et relève des allusions aux "mondes anciens", dans les nombreux tissus ou la coiffure de Catherine Spaak qui rappelle la Méduse. Elle revient sur le clin d'oeil à Soupçons et la mise en scène hitchcockienne "sans psychanalyse", et évoque le travail d'Argento sur la folie collective, sa vision très en hauteur d'"un monde inédit" dans lequel il dépeint un dérèglement social, une menace permanente accentuée par le travail sur le son. Virginie Apiou note l'aspect très égalitaire du cinéma d'Argento, où hommes et femmes sont d'abord des êtres humains avant d'être un genre, un monde où "tout est possible" quitte à demander à un aveugle de faire le guetteur...

Les frissons de l'angoisse

Présentation de Dario Argento (5 min - HD - VOSTF)
Le cinéaste explique avoir voulu se réinventer en faisant Profondo Rosso, "une expérience vraiment intéressante". Il explique avoir voulu montrer "une ville idéale" en mélangeant à la fois les architectures art-déco et fascistes de Turin, avec quelques clins d'oeil à De Chirico ou la citation visuelle d'un tableau de Hopper. Il évoque également la collaboration enrichissante avec le groupe Goblin dont la musique est si importante dans le film.

Entretien avec Nicolas Boukhrief (28 min - HD)
Autre critique de cinéma passé à la réalisation, Nicolas Boukhrief parle des films avec le même talent que son comparse du magazine Starfix, Christophe Gans. Il raconte sa découverte de Profondo Rosso, "le sommet de la pyramide" du cinéma d'Argento et "chef d'oeuvre absolu du Giallo qui en marque la fin", qu'il verra d'abord dans des version amputées puis de plus en plus complètes au fil des années. Il analyse un film de cinéphile qui s'abandonne à un "rêve éveillé" façon Jacques Tourneur, s'inspire de Psychose d'Hitchcock, annonce David Lynch et ses "rêves insondables" qui impriment "des images inoubliables", en ajoutant un soupçon de Jean-Luc Godard par la romance fleur-bleue du couple central qui rappelle celui de A bout de souffle. Argento est un "cinéaste-architecte" qui évoque ici le trouble existentiel cher à Antonioni, mais aussi l'idée que "le Mal est partout" comme dans les Mabuse de Fritz Lang. Nicolas Boukhrief observe un scénario rigoureux "mais totalement invraisemblable", un récit "assez désespéré" dans lequel Argento nous contamine par ses fantasmes dans un univers de pulsions. Il remarque dans la scène de la poupée mécanique un glissement poétique vers le fantastique troublant et l'angoisse métaphysique, note l'absence volontaire de la couleur rouge pour marquer davantage les plans ensanglantés, et souligne la puissance émotionnelle de la musique marquée par le thème de L'Exorciste, dans une liberté "faite totalement à l'inspiration". Nicolas Boukhrief se souvient enfin de sa rencontre avec le cinéaste dans les années 80, témoin de sa popularité digne d'une rock-star. Un excellent supplément.

Entretien avec Macha Méril (17 min - HD)
La comédienne Française se souvient encore très bien du tournage de Profondo Rosso, "le film le plus génial" qu'elle ait tourné en Italie. Fière d'avoir participé à ce "chef d'oeuvre", elle dresse un portrait flatteur de ce cinéaste "maltraité" par la critique, heureuse qu'on lui rende aujourd'hui de nombreux hommages. Macha Méril admire sa patte unique et la détermination de ses choix artistiques dans l'écriture de personnages réels "mais qui n'existent pas". Elle se rappelle des conditions de travail, de nuit, au "rythme très spécial" qui facilitait les comportements étranges correspondant à son imaginaire, et raconte l'utilisation des effets spéciaux, "l'amusement du cinéma" beaucoup moins agréable pour les acteurs, se souvenant qu'Argento était aussi un artisan qui participait à la fabrication de ses trucages, même s'il en était terrorisé. Elle évoque la direction d'acteurs d'un Argento souvent émerveillé par leurs créations, les dirigeant de manière très précise, à la "recherche d'une étrangeté". Elle revient sur l'usage de la musique et reste reconnaissante de son "geste Nouvelle Vague" qui a laissé les acteurs se doubler eux-même, dans la version anglaise.

Ténèbres

Présentation de Dario Argento (3 min - HD)
Le réalisateur évoque le travail du "grand" Luciano Tovoli qu'il retrouvait après Suspiria, et leur choix de tourner avec Ténèbres un noir & blanc en couleurs. Il parle de la "ville bizarre" et complètement déserte de l'EUR, quartier créé pour l'Exposition Universelle de 1942, où se déroule l'action, qui n'a rien à voir avec l'ambiance romaine. Ténèbres est l'un de ses films préférés, qui marque son retour au Giallo à travers de nouvelles techniques de mise en scène, notamment grâce à la grue télescopique Louma, utilisée pour la première fois en Italie.

Entretien avec Bertrand Bonello (16 min - HD)
Le réalisateur de Saint-Laurent, Nocturama, Zombi Child ou dernièrement Coma évoque son admiration pour le cinéma de Dario Argento, découvert dans un petit vidéo-club de campagne. Il dissèque l'art de cet "immense cinéaste" qui mettait en scène sa propre peur du monde et dont il apprécie les récits d'une époque sans asséner de discours politique. Pour Bonello, Argento traduit "une certaine peur en Italie" et montre dans Ténèbres que "le Mal est partout". Dans ce film, le cinéaste est "au sommet de son art", dévoilant une maîtrise encore plus grande de sa mise en scène par le montage bressonien, l'épure ou l'abstraction "à la limite de l'art contemporain". Bonello admire sa "foi dans l'image (...) plus importante que son désir de récit" : il partage avec Hitchcock son désintérêt pour la vraisemblance tant que le spectateur est pris par le cinéma. C'est un réalisateur généreux avec les spectateurs, qui donne à voir et à réfléchir, mais peut être parfois très en colère contre les confrères qui empruntent ses idées à répétition. Il se souvient en avoir été témoin... face à un certain Brian de Palma.

Entretien avec Virginie Apiou (17 min - HD)
La réalisatrice évoque cette fois Ténèbres, "un film strident" , très démocratique, tolérant et encore plus égalitaire dans lequel Argento nous met en garde contre les dérives d'une société qui ne respecte pas les individualités, met hommes et femmes dans des cases, au risque de conséquences "sans pitié". Argento pousse l'être humain à se regarder, d'une manière abstraite et jusqu'au boutiste, filmant comme un asile une Italie futuriste, étrange et géométrique, vide et méconnaissable, en pleine "stupeur de la modernité". Virginie Apiou évoque la culpabilité de la pulsion dans une "poésie du chaos", analyse plus précisément le prologue emballant et inquiétant "qui annonce la couleur", et revient sur Anthony Franciosa en héros américain tout sourire et "qui ne sert à rien", restant "à la périphérie des choses", décalé par rapport au pays qu'il visite. Très intéressant.

Phenomena

Présentation de Dario Argento (6 min - HD - VOSTF)
Le réalisateur évoque Phenomena, "un film très étrange" qu'il a situé en Suisse, "un pays pourri, violent, affreux" derrière son apparence tranquille. Il explique son choix plus réaliste d'utiliser de véritables animaux et insectes, racontant l'escapade du singe pendant plusieurs jours dans une forêt ou la façon dont les mouches ont été domptées, transportées dans un camion qui a effrayé les douaniers. Il attribue la réussite de Phenomena à sa jeune comédienne Jennifer Connelly, suggérée par Sergio Leone, qui s'est beaucoup impliqué.

Entretien avec Jean-Baptiste Thoret (27 min - HD)
Encore une très belle analyse de la part du critique et historien du cinéma à propos de Phenomena, le premier film d'Argento qu'il a découvert en salle. Il décortique ce "film charnière" très personnel, empreint d'éléments autobiographiques sur sa famille, conçu "en contrechamp" de ses précédents opus. Argento aborde ici le fantastique, "horizon naturel du Giallo", et se montre moins intéressé par le récit criminel que par la dimension existentielle d'une héroïne en "moment chrysalide", qui apprend à assumer sa différence. C'est en rapport étroit avec la situation du réalisateur qui livre sur Phenomena son "film de l'âge adulte", montrant une sorte de pré-science de son propre avenir dans le cinéma italien, déjà bien marginal malgré un statut de rock-star. Jean-Baptiste Thoret évoque un cinéaste moderne pour qui "voir n'est plus comprendre", et qui tente de redonner un sens aux images. C'est aussi un réalisateur "de la greffe et de l'impureté" qui se réapproprie de nombreuses citations (Psychose, Metropolis, Poltergeist...) et révolutionne la musique de ses films en mélangeant auteurs et styles (avec le hard rock de Motörhead et Iron Maiden).


Soupirs dans un corridor lointain (2019 - 96 min - HD - VOSTF)
C'est le septième film du coffret, un documentaire de Jean-Baptiste Thoret sorti en salles durant la rétrospective de 2019, édité en DVD (chez Tamasa) et proposé aujourd'hui pour la première fois en Blu-ray. Spécialiste du cinéma de Dario Argento, Jean-Baptiste Thoret lui avait consacré un livre en 2008 mais surtout un documentaire en 2000 qui est presque entièrement repris dans la première partie de Soupirs dans un corridor lointain. Dario Argento y revient sur son "œuvre de funambule" qui se sert du fantastique comme psychanalyse d'une réalité. Il retrace un peu de son parcours en évoquant sa collaboration avec Sergio Leone, et réfléchit sur son travail, soulignant l'importance de la narration au-delà du "beau cadrage", dans un cinéma du point de vue et de la mémoire, "gigantesque laboratoire" de films-pulsions qui lui permettent de saisir l'étrangeté du monde à travers de "longues expériences de déchiffrement". Argento en explique certaines figures : son "obsession des petites choses que personne ne regarde", sa peur des couloirs venue de l'enfance ou son admiration pour les films d'Antonioni. Dans la seconde moitié du documentaire, on retrouve le cinéaste vingt ans plus tard, se promenant dans Rome, véritable musée à ciel ouvert qui explique en partie sa grande proximité à la peinture ou à l'architecture, comme lorsqu'il déambule au milieu des vestiges de l'art fasciste du quartier abandonné de l'EUR, initié par Mussolini. Il retrouve certains lieux emblématiques de ses films, la bibliothèque historique d'Inferno ou les villas de Profondo Rosso et Ténèbres, cette dernière étant désormais abandonnée. Dario Argento est aujourd'hui un vieillard à l'apparence apaisée qui se remémore sa carrière passée, sans vouloir en faire un bilan mais en s'étonnant encore que ses films aient eu autant d'impact sur les jeunes générations. Il se souvient de l'histoire oubliée des Brigades Rouges, une période de "folie collective" en Italie, ou parle de l'époque actuelle "absurde" et la démocratie "naïve" menée en Italie par les "analphabètes du pouvoir". Le monde a changé, les films d'aujourd'hui semblent surtout faits par des techniciens, mais le cinéma respire toujours en lui...


Opéra

Pour Opéra, les Films du Camélia n'ont pas repris les abondants suppléments de l'édition du Chat qui fume. Les chanceux qui la possèdent pourront néanmoins compléter le visionnage à travers ces très intéressants entretiens :

Présentation de Dario Argento (6 min - HD)
Le cinéaste évoque l'un de ses films préférés, désormais disponible dans sa version complète après avoir été mutilé par les producteurs américains. Il explique avoir choisi une interprète jeune pour suivre les volontés de Giuseppe Verdi . Il garde de très bons souvenirs du tournage, moins pour son actrice principale avec qui il ne s'est pas entendu que pour son directeur de la photographie, avec lequel il y eut une véritable entente qui lui a permis d'utiliser des couleurs simples mais de manière puissante. Il explique comment l'équipe a pu trouver ces gigantesques corbeaux qui tournoient dans les hauteurs du théâtre, et qu'ils "logeaient" dans une maison complètement cloisonnée.

Entretien avec Lucille Hadzihalilovic (12 min - HD)
Précieuse réalisatrice de La Bouche de Jean-Pierre, Innocence ou tout récemment Earwig, Lucille Hadzihalilovic évoque sa découverte de Dario Argento qui deviendra l'une de ses influences. Elle revient sur l'ambition visuelle d'Opéra, un film de "mise en scène pure" qui cherche à atteindre directement le spectateur, et remarque elle aussi son côté abstrait, la distance pour des personnages "transparents" et des acteurs en peine de charisme. Elle admire surtout un film fascinant, pervers et tordu, aux nombreuses mises en abymes, structuré en répétitions "anti-orgasmiques" jusqu'à la fin "absolument incroyable". Elle revient sur l'aspect conte de fées où l'on croise des mères nocives, et avoue avoir été marquée par le bestiaire d'Argento. Une oeuvre pleine des faux-semblants d'une victime qui "appelle" un tortionnaire dont les desseins partagent de nombreux points communs avec Vertigo.

Entretien avec Jean-Baptiste Thoret (26 min - HD)
Retour de l'historien du cinéma, une nouvelle fois passionnant lorsqu'il analyse Opéra, "dernier grand film d'Argento" qui y "livre toutes ses forces". Opéra est l'histoire d'un échec, l'impossibilité pour une jeune femme de vivre dans un monde d'adultes, qui renvoie à l'"affront" subi par le cinéaste, tout juste renvoyé d'un important projet de mise en scène de Rigoletto. C'est ici son "dernier moment d'artisanat total" dans un "un feu d'artifices" d'auto-citations de ses motifs et schémas habituels, qu'il reconsidère. Il évoque le décor d'un "film-cerveau" où l'espace semble relier différents psychés, et l'entrée de la brutalité dans son cinéma : Opéra est un film sur l'oeil et la vision qui "fait violence au spectateur" en le mettant à l'épreuve, face à l'"anesthésie générale" des images des années 80. Jean-Baptiste Thoret explique comment Argento "se saisit" des années SIDA en filmant des meurtres comme des actes sexuels, qui sont parmi les plus dérangeants de sa filmographie. Argento accentue l'"insécurité formelle", notamment dans "l'indécision géniale" des images qui vibrent, et s'en remet "intégralement à la caméra" pour compenser une action dévitalisée et des personnages passifs qui trahissent son indifférence pour des acteurs "de troisième choix".

En savoir plus

l'oiseau au plumage de cristal

Taille du Disque : 33 970 887 507 bytes
Taille du Film : 25 920 079 872 bytes
Durée : 1:37:12.541
Total Bitrate: 35,55 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,78 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29780 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
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Subtitle: French / 0,370 kbps

le chat à neuf queues

Taille du Disque : 41 505 688 466 bytes
Taille du Film : 30 086 608 896 bytes
Durée : 1:52:07.500
Total Bitrate: 35,78 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29997 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
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Subtitle: French / 0,500 kbps

les frissons de l'angoisse

Taille du Disque : 45 139 527 805 bytes
Taille du Film : 34 089 535 488 bytes
Durée : 2:07:54.500
Total Bitrate: 35,54 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,95 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29954 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1564 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
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ténèbres

Taille du Disque : 35 143 845 867 bytes
Taille du Film : 27 261 253 632 bytes
Durée : 1:41:44.375
Total Bitrate: 35,73 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,14 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30146 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1979 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
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Subtitle: French / 0,121 kbps

phenomena

Taille du Disque : 49 317 706 083 bytes
Taille du Film : 31 303 366 656 bytes
Durée : 1:56:44.541
Total Bitrate: 35,75 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,97 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29977 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1782 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1957 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 16,490 kbps
Subtitle: French / 0,478 kbps

opera

Taille du Disque : 41 953 365 084 bytes
Taille du Film : 32 410 437 312 bytes
Durée : 1:48:07.750
Total Bitrate: 39,97 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,11 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30114 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1968 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3272 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2149 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 19,104 kbps
Subtitle: French / 17,640 kbps
Subtitle: French / 2,676 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 30 janvier 2023