Menu
Test blu-ray
Image de la jaquette

And Soon the Darkness - Fright

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 19 février 2021

Image

AND SOON THE DARKNESS

Le méconnu And Soon the Darkness est une de ces pépites britanniques jouissant localement d'une bonne réputation mais restée inconnue en France, à l'exception des amateurs du genre, à l'instar de Wicker Man réédité il y a peu de temps. La récente restauration 4K proposée en Blu-ray en Angleterre et aux USA en 2019 permet aujourd'hui à Jean-Baptiste Thoret de sortir le film pour la première fois en vidéo en France, l'intégrant dans sa belle collection Make My Day ! L'attente en valait finalement la peine puisque And Soon the Darkness a bénéficié d'une très bonne restauration, qui permettra aux spectateurs français de découvrir le film dans d'excellentes conditions de visionnage. Hormis les plans truqués du générique qui perdent beaucoup en texture et pour quelques plans à la mise au point ratée (il n'y a pas d'autre mot), la définition reste très convaincante, avec un niveau de détail précis et une copie totalement stable, entièrement nettoyée. Les contrastes sont bien équilibrés, on ne relève aucune pulsation ni noirs laiteux. La colorimétrie, malgré des blancs un peu trop purs pour être honnêtes, évite les dérives magenta et bénéficie d'une palette relativement nuancée, à la saturation bien dosée. Enfin, l'image bénéficie d'un grain homogène, organique et fin, sans faiblesse d'encodage.

FRIGHT

Le master avait servi en 2019 pour deux éditions haute-définition, l'une aux Etats-Unis (Shout Factory), l'autre au Royaume-Uni (collection VintageClassics de StudioCanal, à l'origine de la restauration). Ce transfert est tout à fait honorable, et offre un rendu plutôt fin pour un film se déroulant essentiellement en basses luminosités - à l'exception notable des scènes au club, où le rendu chromatique (des rouges notamment) s'emballe un peu. Le grain est réaliste, et assez fidèle à la photographie particulière du cinéma britannique de cette époque. Tout juste peut-on signaler une probable hétérogénéité dans les  origines des sources, certains plans très similaires (par exemple les trajets nocturnes en voiture du couple en route pour le restaurant) étant parfois nimbés d'un voile vaporeux, et quelques minutes plus tard, restitués avec une grande finesse de définition.

Son

AND SOON THE DARKNESS

La piste originale anglaise est de bonne facture, bien nettoyée, sans aucun souffle, et bien équilibrée avec les ambiances et la musique, même si ces dernières restent encore un peu couvertes. La version française a visiblement été réalisée quelques années plus tard (peut-être dans les années 90 pour une diffusion TV ?). Les voix sont plus cristallines et détonnent un tout petit peu avec l'arrière-plan couvert et daté, même si les basses fréquences sont un peu plus sollicitées.

FRIGHT

Seule la piste originale est proposée, et elle fait le travail, qui n'était pas si simple : l'ambiance sonore, avec de soudaines ruptures de ton, contribue largement au sentiment d'angoisse provoqué par le film. Très peu de sons ambiants (la maison ou la nuit de studio peuvent être trèèès silencieuses), ce qui contribue à une atmosphère assez étriquée. Pas de soucis d'intelligibilité des dialogues.

Suppléments

AND SOON THE DARKNESS

Préface de Jean-Baptiste Thoret (6 min - HD)
Le critique et historien, directeur de la collection Make my Day !, s'attarde peu de temps sur And Soon The Darkness, présentant essentiellement Robert Fuest, sa filmographie ou ses qualités de mise en scène ("l'ambiance étouffante""un huis-clos en extérieur") avant de resituer le film dans le cinéma d'horreur (pas seulement britannique) des années 70, notant un mélange entre Psychose et les slashers qui envahiront bientôt les écrans, en Italie ou aux Etats-Unis. Il évoque également le casting, Pamela Franklin en tête aux côtés de quelques Français, mais surtout la collaboration entre le réalisateur, le scénariste et le compositeur qui n'en sont pas à leurs premiers faits d'armes ensemble, ayant précédemment oeuvré pour la série Chapeau melon et bottes de cuir, dont un épisode semble avoir été la matrice du film...


And Soon The Darkness commenté par Kim Newman (30 min - HD - VOSTF)
Repris du Blu-ray anglais sorti en 2019, un entretien avec le critique de cinéma et auteur de romans d'horreur Kim Newman. On sent parfois que les réponses suivent des questions un peu paresseuses mais Newman s'en sort finalement très honorablement. Il fait une bonne analyse de And Soon The Darkness - avec spoilers, attention - s'intéressant surtout à ce qui caractérise le film rapport aux thrillers/films d'horreur britanniques de cette époque. Il relève la singularité d'une histoire intemporelle, où "l'horreur est montrée avec tact et discrétion", qui sera souvent prise comme modèle dans les décennies suivante, et qui est elle-même empreinte d'une "circularité des influences", où l'on sent aussi bien l'inspiration des Diaboliques, d'Agatha Christie ou d'Alfred Hitchcock. Le scénario utilise bien la "paranoïa sous-jacente du touriste", la vulnérabilité des vacanciers, à une époque où la jeunesse commence justement à beaucoup voyager à l'étranger. Kim Newman revient sur le casting féminin, deux actrices qui trouveront là "le point culminant de leur carrière", avec "la prestation stupéfiante" de Pamela Franklin, "une star en herbe" qui n'aura pas eu la carrière promise, contrairement à sa partenaire Michele Dotrice dans des sitcoms à succès. Newman évoque également le travail de Brian Clemens, "figure de la télévision et du cinéma anglais" qui avait précédemment écrit le scénario de Terreur aveugle (nombreux points communs avec And Soon The Darkness) et qui travaillait avec Robert Fuest sur la série Chapeau melon et bottes de cuir. Newman revient aussi sur le parcours futur et décevant du réalisateur qui n'aura pas su capitaliser sur ses petits succès. La renommée de And Soon The Darkness prendra lentement, notamment grâce aux nombreuses diffusions "presque en boucle" à la télévision.

Bande-annonce originale non restaurée (2 min 37 - SD - 4/3 - VOSTF)
Une bande-annonce très réussie, simple et efficace, qui utilise des chuchotements pour installer en quelques secondes l'ambiance du film, "un cauchemar en plein soleil".

FRIGHT

Préface de Jean-Baptiste Thoret (7 min 20 - HD)
Le taulier de la collection se charge évidemment d'introduire le film, qu'il présente comme un "double programme" avec And Soon the Darkness. Avec un souci de concision évident, Thoret parle de ce film "passionnant", réalisé par un cinéaste à la "carrière assez restreinte", auteur de "films peu aimables, violents, mettant en scène des sociopathes", un cinéaste "plein de rage", conséquence de son propre parcours d'enfant abandonné. Un parallèle est dressé entre ce film qui marque "les premiers pas d'une formule", celle du "film de baby-sitter", et le chef-d'oeuvre le plus reconnu du genre, Halloween de John Carpenter.

Thoret évoque ensuite les comédiens, 1971 étant décrit comme "le moment Susan George" (pour une comédienne à la notoriété-éclair), et concède quelques réserves sur le jeu "daté" d'Ian Bannen. Il conclut en inscrivant Fright dans un moment particulier de l'histoire du cinéma de genre britannique, où le fantastique a laissé la place à une "veine hitchcockienne", laissant plus de place au suspense psychologique.

Interview de Susan George (17 min - HD)
Réalisé en 2019, cet entretien laisse une large place aux souvenirs de la comédienne principale, qui fut recrutée sur le film "sans audition", ayant déjà tourné avec Peter Collinson des publicités et un long-métrage (Up the junction). La comédienne s'attarde, dans un premier temps, sur ce réalisateur "très séduisant", "énigmatique", "imprévisible" et à ses yeux largement "sous-estimé". Selon elle, il est probable que le cinéaste, durant le tournage, ait montré des éléments de Fright à l'équipe de production des Chiens de paille, contribuant à ce qu'elle soit engagée dans le rôle de l'épouse de Dustin Hoffman dans le film de Sam Peckinpah.

Elle évoque son partenaire de jeu, Ian Bannen, qui était à se point imprégné du rôle qu'il l'intimidait, et on apprend que le comédien Dennis Waterman venait tous les jours sur le plateau se faire maquiller pour interpréter le cadavre de Chris, Peter Collinson refusant l'usage d'un mannequin. Elle-même, n'étant pas une "actrice de la Méthode" mais une comédienne "instinctive", se souvient de l'intensité d'un tournage qui fut très éprouvant, mais pour un film marquant dont on lui parle encore régulièrement, plus de quarante ans après. Elle parle de façon touchante de sa relation avec le petit Tara Collinson, fils du réalisateur, et de la manière dont elle essaya de le protéger de la violence de ce que le film décrivait, et conclut en insistant sur ce qui fait, selon elle, la grande réussite du film, à savoir "sa sincérité" et sa façon de restituer "la vérité".

En savoir plus

AND SOON THE DARKNESS

Taille du Disque : 38 091 782 907 bytes
Taille du Film : 29 624 709 120 bytes
Durée : 1:39:00.708
Total Bitrate: 39,89 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34991 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1345 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1532 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 8,943 kbps

FRIGHT

Taille du Disque : 31 325 747 200 bytes
Taille du Film : 25 008 340 992 bytes
Durée : 1:27:33.458
Total Bitrate: 38,08 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French 

Par Stéphane Beauchet (And soon the darkness) & Antoine Royer (Fright) - le 5 octobre 2021