harry a écrit : ↑20 avr. 22, 08:25
Trixie dans mon souvenir c'était un bon petit polar décalé. En plus y'a Emily Watson.
J'avais bien déjà vu
Kovak box. Je m'en suis souvenu entièrement dès le générique. Et quand j'ai revu le nom du réalisateur, j'ai compris pourquoi ce film avait retenu mon attention. J'avais beaucoup aimé l'un de ses films précédents (
Le cœur du guerrier) et quand c'est comme ça, j’essaie toujours de suivre les travaux suivants d'un réalisateur (comme beaucoup ici, j'imagine).
Je m'en suis donc tenu au premier quart d'heure (aussi bon que dans mon souvenir), pour continuer l'exploration des piles du "carton", en attente de visionnage.
Je reverrais
Kovak box quand j'aurais mis la main sur d'autres Daniel Monzón (il y en a 2 sur Netflix, apparemment), histoire de me faire une petite rétrospective.
J'ai donc rapidement enchaîné avec :

On ne déconne pas avec les assistants sociaux aux USA !
Rien ne va dans
Les seigneurs de la ville. Naufrage total d'une petite production montée en dépit du bon sens.
Il n'y a rien de pire qu'une production hollywoodienne partie pour livrer un thriller de série, qui se décide soudainement à y incorporer du drame social à coup de "basé sur des faits réels" pour se donner un genre, tout en montant un casting totalement inapproprié pour le grand écart !
Non seulement, 99% du temps, le résultat relève du carnage mais quand, en plus, on accumule autant d'erreurs et de fautes de goût, ça devient pathétique voire ridicule.
Les seigneurs de la ville est de cette trempe.
Les acteurs ne semblent pas savoir qu'ils jouent dans un drame social ou alors ils sont mauvais comme des cochons... probablement pas dirigés du tout, en réalité.
Le réalisateur, stakhanoviste du petit écran, dont c'est il me semble le seul film de cinéma, semble se battre contre le script, en voulant réaliser un autre film.
Comme si ça ne suffisait pas, pas 2, ni 3 mais 4 scénaristes sont crédités, 4 !? Ça n'est jamais bon signe surtout quand l'un d'eux est l'acteur principal. Peut-être que Travolta s'est rêvé en Sylvester Stallone, mais si c'est le cas, c'est raté !?
Et je ne parle pas de Trevor Jones à la musique... allez, si, j'en parle. Visiblement quand il a été engagé, quelqu'un a trouvé que ce serait une bonne idée de ne pas le laisser lire le script ni voir les rushs
Vu la carrière de ce très bon compositeur, je ne vais pas trop l'incriminer, m'enfin là, on frôle le foutage de gueule majuscule. La faute à qui ? Difficile à dire, mais je me garderais bien de laver Mr Jones de tout soupçon quand même. On ne sait jamais. Et puis, l'utilisation exclusive du saxo dans une BO, ça devrait être interdit en dehors des films Noirs des années 50 et de ceux de Mike Figgis (et encore, même là, c'est souvent intolérable).
Vous prenez le même script... enfin presque, il faudrait d'abord le retravailler 6 mois, au moins.
Vous mettez Pierre Jolivet à la réalisation à la place de Rob Holcomb.
Pour le casting, voici des propositions selon l'âge que vous voulez donner aux personnages, le public que vous voulez toucher, et si vous voulez le vendre à Netflix :
- Guillaume Gouix, Adel Bencherif ou Gilles Lellouche à la place de l'ex publicitaire alcoolique reconverti en assistant social qui n'a pas froid aux yeux, John Travolta
- Sofian Khammes ou Ladj Ly ou Dimitri Storoge à la place du chef de la pègre, Benjamin Bratt
- Sami Bouajila ou Vincent Lindon ou Roschdy Zem à la place du flic à 1 mois de la retraite, Bernie Casey
- Tchéky Karyo ou Nicolas Marié ou Jean-Yves Berteloot à la place du chef antipathique de la brigade des stups, Hector Elizondo
- Noémie Merlant ou Marie-Josée Croze ou Malik Zidi à la place de l'avocate, ex du héro, Marilu Henner
... et peut-être, je dis bien
peut-être, que vous obtiendrez un bon polar social français.
J'avais été mis en garde par ma meilleure amie qui m'avait dit qu'il s'agissait d'un film "bizarre et assez décevant". Comme elle avait raison.
J'ai compris que j'allais lutter dès la fin du générique de début, en voyant le nom du réalisateur : Alan Rudolph.
Je n'aime pas ses films. C'est comme ça. Certains m'intriguent. J'en ai trouvé d'autres corrects, ou intéressants. Toujours est-il que je ne suis jamais sorti de ses films, extatique, ou enthousiaste ni même convaincu.
Trixie ne déroge pas à cette règle.
Emily Watson m'a tapé sur les nerfs tout du long. Ses choix d'interprétation m'ont horripilé, tout comme son personnage. C'était physique, irraisonné, j'avais des envies de meurtres ultra-violents. Forcément, ça complique les choses.
Pour ma défense, son "idée" consiste à mâcher un chewing-gum, la bouche ouverte, 90 minutes durant... c'est chaud
Cela dit, certaines idées sont intéressantes.
Mulroney est même très convaincant.
C'est également un plaisir sans cesse renouveler que de retrouver la vamp' majuscule Lesley Ann Warren et la petite Brittany Murphy au générique d'un long-métrage.
Mais il me paraît clair que le principe était un peu de se moquer sournoisement des polars à la mode à l'époque et manque de bol, j'aime beaucoup certains des films en question. Pour tout dire, je les trouve même bien plus intéressants et aboutis que cet essai de Rudolph, que je ne suis pas parvenu à visionner entièrement.
Quitte à opter pour du "film de détective à rebrousse-poil", voire moqueur, je préfère les univers de DiCillo, Jarmusch ou Hartley.
J'ai poursuivi la soirée, pour ne pas rester sur un échec, avec
Coup monté...
Là aussi, le spectateur se retrouve devant un scénario qui fonctionne "en citations", mais les acteurs sont plus convaincants, mieux dirigés et l'univers, plus réaliste, permet une immersion plus grande du public.
On les connaît par cœur, les films d'arnaque, genre aussi éculé que le film de zombies, avec tous leurs codes et un canevas scénaristique immuable en 3 parties.
Le scénariste William Wheeler ne viendra jamais chambouler cette mécanique, elle fonctionne chez Mamet, Foley et tant d'autres, pourquoi faire ?
Là où le film devient intéressant, c'est dans la façon qu'a le réalisateur (dont c'est l'unique film

) de s'approprier le matériau, d'instiller du réel, du social, de l'émotion dans cette mécanique parfaitement huilée pour ne pas que son film ressemble à un
Maître du jeu trop programmatique, que ce soit par des choix de décors et un tournage hors studio, des choix de seconds rôles hérités du théâtre américain le plus classe (franchement, le casting, c'est du 5 étoiles) ou tout simplement des choix de mise en scène (le cadrage final).
En se concentrant sur ses personnages, le réalisateur gagne selon moi son pari.
Bien sûr, on n'évite pas les défauts inhérents au principe même du "film d’arnaque" : ça reste un genre ultra codifié, on sait donc parfaitement comment cela va se terminer mais il y a eu de la vie, des émotions, des acteurs, de la mise en scène, des idées et ça suffit à mon petit bonheur.
D'autant plus quand on me rappelle la beauté fragile de Julia Ormond
Ce soir, après le débat, je vais sûrement avoir besoin de rire et de me moquer, sans pouvoir me concentrer sur aucun film, j'opte donc pour des catastrophes annoncées, par souci d'écrémage :



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