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Critique de film
Le film
Affiche du film

La Sirène du Mississipi


 

L'histoire

[Attention première partie du film spoilée au sein de ce résumé.]

A La Réunion, Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo), riche fabricant de cigarettes toujours célibataire, attend à la descente du paquebot Mississipi une nommée Julie Roussel (Catherine Deneuve), avec qui il est en relation épistolaire depuis un bon moment et avec qui il s’est fiancé par correspondance. Lorsqu’il vient l’accueillir, qu'elle n’est pas sa surprise lorsqu’il se rend compte qu’elle ne correspond absolument pas à la photo de la petite annonce matrimoniale. Malgré de vaseuses explications de la part de la jeune femme, Louis s’en moque, tellement il est frappé par la beauté de la "remplaçante". Le mariage a donc lieu sous les meilleurs auspices, mais quelques temps plus tard Julie disparaît avec toute la fortune dont il disposait. Louis engage alors un détective privé pour la retrouver mais mène néanmoins parallèlement son enquête qui le mène en France, où il la retrouve sous le nom de Marion en entraineuse dans un night-club antibois. Déterminé à la tuer, il va se rendre compte être toujours fou amoureux et c’est le début d’une vie clandestine et mouvementée pour ce couple peu banal...

Analyse et critique

A Catherine Deneuve qui venait d'accepter de tenir le rôle féminin principal de son film, Truffaut écrivit : "Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux." Entre deux volets consacrés à Antoine Doinel (Baisers volés et Domicile conjugal), Truffaut, alors très prolifique, se sera donc rendu à La Réunion pour tourner une adaptation de Waltz into Darkness de William Irish, roman que Léaud/Doinel lisait alors qu’il était gardien de nuit dans Baisers volés : ce sera cette Sirène du Mississipi (avec un seul P comme le bateau et non comme le célèbre fleuve), son "grand film malade" comme le réalisateur aimait à le décrire suite à son relatif échec public et critique, film encore beaucoup trop mésestimé à mon humble avis. Car comment un westernophile comme c'est mon cas pourrait ne pas s’attacher à un film dans lequel un homme arrive à convaincre sa compagne qui ne s’intéresse pas au genre de venir néanmoins l’accompagner pour voir Johnny Guitar en salles, la femme ressortant de la séance enchantée malgré ses a priori ! Plus sérieusement, comment ne pas retirer du plaisir devant les films d’un réalisateur faisant constamment montre d’un amour fou pour l’art pour lequel il travaille, comme le fera Quentin Tarantino plus de vingt ans plus tard avec la même générosité, la même jubilation ? Car si l'on ne compte plus tout au long de son œuvre les références littéraires ou cinématographiques, La Sirène du Mississipi n’en est pas avare non plus, le film étant d’ailleurs dédicacé à Jean Renoir, ses premières images reprenant une brève séquence de La Marseillaise, Belmondo allant voir un film de la série Arizona Jim, personnage inventé par l’un des protagonistes du Crime de Monsieur Lange, l’image finale faisant quant à elle clairement référence à La Grande Illusion. En vrac sont convoqués aussi Balzac, Jean Cocteau ou Walt Disney mais l’hommage le plus flagrant est évidemment celui rendu à un réalisateur qu’il est désormais difficile de lui dissocier depuis leur célèbre entretien, Alfred Hitchcock ; nous aurons l’occasion d’en reparler.


Mais puisque les auteurs sont souvent les mieux placés pour parler de leurs œuvres et qu’ils sont même très logiquement les seuls à pouvoir nous dévoiler sans les déformer leurs intentions de départ, commençons cette chronique en laissant s’exprimer Truffaut lui-même lorsqu’il se confiait à Yvonne Baby pour le journal Le Monde du 21 juin 1969 : "J'ai lu 'La Sirène du Mississippi' au moment où je faisais l'adaptation de 'La Mariée était en noir'. A cette époque, j'ai d'ailleurs lu tout ce qu'a écrit William Irish, afin d'être imprégné de son œuvre et d'être, malgré les nécessités de l'infidélité cinématographique, le plus près possible du roman. J'aime bien connaitre complètement l'écrivain dont je transpose le livre à l'écran. Ainsi, quand je devais affronter un 'problème Irish', j'avais des chances de trouver 'la solution Irish'. J'avais procédé de cette manière avec David Goodis pour Tirez sur le pianiste et avec Ray Bradbury pour Fahrenheit 451 [...] Dans La Sirène du Mississipi j'ai admiré surtout la répartition des évènements, les apparitions, disparitions et réapparitions des principaux personnages. J'ai donc respecté cette construction pour le film, j'ai cherché à en respecter toutes les proportions [...] Mon scénario définitif a été moins une adaptation au sens traditionnel qu'un choix de scènes. Enfin avec ce film j'ai pu réaliser le rêve de tous les cinéastes : tourner dans l'ordre chronologique une histoire chronologique qui représente un itinéraire [...] Le fait de respecter la chronologie m'a permis de construire le couple avec précision. Le récit étant à l'origine plein d'un romanesque du siècle dernier, j'ai pensé qu'il fallait doubler le trajet sentimental du roman (que nous avons suivi) d'un trajet physique. Cela signifie qu'à chaque étape, le spectateur doit savoir exactement où en sont les personnages dans leurs rapports physiques comme dans leurs rapports sentimentaux. C'est peut-être par-là que le film, qui pourrait appartenir à la catégorie des films 'd'amour et d'aventure' se trouve à décrire un couple d'aujourd'hui. La situation reste assez exceptionnelle mais les personnages sont proches de nous."


Comment expliquer plus concrètement la dernière phrase du cinéaste ? C’est avant tout parce que ce huitième long métrage de Truffaut nous propose en quelque sorte deux films en un. Mais avant d’entrer dans les détails, sachez que cette chronique abordera de nombreux ressorts du récit ; et donc que ceux qui ne le connaissent pas et ne veulent qu’aucun mystère ne leur soit dévoilé avant son visionnage stoppent immédiatement la lecture des paragraphes qui vont suivre. Moi-même, lors de sa découverte, avais été un peu trop focalisé sur l'aspect "aventure policière" certes rocambolesque - et par ce fait "assez exceptionnelle" pour un couple lambda - mais finalement assez mince, surtout prétexte à Truffaut pour payer son tribut à Hitchcock, ce dernier ayant lui aussi apprécié à maintes reprises de placer des couples d’Américains moyens sans histoires au centre d’intrigues "incroyables" (L’Homme qui en savait trop, par exemple). Alors que l'important réside bien évidemment dans les relations passionnelles et fusionnelles amour/haine, désir/répulsion d’un couple moderne à qui nous arrivons facilement à nous identifier, notamment lorsqu’ils sont réunis au cours des séquences un peu hors contexte, à savoir toutes ces innombrables et formidables parenthèses intimes ponctuant cette histoire fiévreuse, principalement des petits-déjeuners et des scènes d’amour, formidablement bien interprétées par un duo dont la complicité nous saute aux yeux. Catherine Deneuve aura rarement été aussi sensuelle et amoureusement filmée dans la peau d'un personnage grandement ambigu et immoral face à un magnifique et poignant Jean-Paul Belmondo dans un rôle à total contre-emploi, amant naïf et passionné au point d'aller jusqu'au meurtre - celui d’un détective privé qu’il avait engagé pour retrouver son épouse mais qui se révèle d’un coup bien trop gênant pour l'avenir de leur couple - voire même de se laisser en connaissance de cause empoisonner par sa femme. "La Sirène c'est finalement l'histoire d'un type qui épouse une femme qui est exactement le contraire de ce qu'il voulait. Mais l'amour est apparu et il l'accepte telle qu'elle est", disait le réalisateur.


Le scénario est donc principalement axé sur l’évolution d’un couple a priori fusionnel et tout à fait de son époque quant aux mœurs et à leurs relations, d’autant plus moderne que le comportement des sexes est un peu inversé, rapport aux "usages de l‘époque" : ainsi l’homme est vulnérable, naïf et peu entreprenant alors que la femme s’avère forte, calculatrice et semble diriger la barque en prenant les initiatives, tout en menant son partenaire par le bout du nez (si l’on veut en rester au-dessus de la ceinture). Cette histoire d’amour passionnelle va passer par la trahison, la haine, la réconciliation, la fuite et le meurtre. Jean-Paul Belmondo c’est Louis Mahé, riche fabricant de cigarettes à La Réunion. Toujours célibataire, il a trouvé une fiancée par annonce matrimoniale, une certaine Julie Roussel avec qui il a entretenu une correspondance à travers laquelle "ils ont cherché à établir des choses définitives" comme il l’avouera plus tard à Marion, celle qui s'est substituée à Julie à la descente du paquebot Mississipi. Sur le coup, Louis est choqué de découvrir en lieu et place d’une sage fille brune, une splendide blonde évanescente qui lui invente des excuses peu plausibles pour expliquer cette "différence" ; mais par "choqué" nous aurions pu dire tétanisé ou encore hypnotisé par la beauté parfaite de cette apparition, à tel point qu’il ne cherche même pas à savoir s’il s’agissait vraiment de la femme avec laquelle il avait correspondu. Comme prévu, usurpatrice ou non, il se marie et ne le regrette pas puisque les débuts de leur vie commune semblent idylliques. Malgré quelques éléments assez intrigants et quelques réactions pour le moins surprenantes (elle semble ne pas s’émouvoir de la mort de son oiseau, elle qui en parlait pourtant avec amour), Julie parvient à embobiner Louis par son charme, sachant se donner à lui aux moments opportuns afin qu’il oublie ses doutes d’un instant. Mais comme le spectateur l’avait déjà conjecturé malgré l’apparente complicité du couple (dont on doutera tout du long), Julie parvient à obtenir procuration sur le compte en banque de son époux et quelques jours plus tard s’évanouit avec la fortune qu’il possédait.


Louis embauche alors un détective (Michel Bouquet) pour retrouver son épouse volatilisée mais décide également de partir lui-même à sa recherche, bien décidé à se venger. Cela nous emmène en France où il la retrouve dans une boîte de nuit où elle officie en tant qu’entraineuse. "Je ne sais pas si je suis heureux, mais je suis incapable de me passer d’elle" ; et du coup oubliées sa rancœur et sa vengeance, il la suivra jusqu’au bout même si cela doit le mener jusqu'à la tragédie. L’intrigue nous emmènera ensuite d’Aix-en-Provence à Lyon pour finir dans les Alpes, pas loin de le frontière suisse. On voyage beaucoup dans La Sirène du Mississipi, ce qui rend le film assez exotique et dépaysant, le tout sur une musique d'Antoine Duhamel qui lui aussi, comme son réalisateur, rend discrètement hommage à Hitchcock par l’intermédiaire de quelques réminiscences stylistiques de compositions de son collaborateur fétiche, l’immense Bernard Herrmann. Mais c’est donc ce qui se passe - ou ne se passe pas - entre chaque étape qui donne avant tout sa chair au film, sa pulsation lyrique. "J’ai pu me concentrer sur l'intimité d'un couple : le passage du voussoiement au tutoiement, avec des retours au voussoiement, les confidences, les longs silences et ce qui, à travers des épreuves ou des déceptions, amène deux personnes à se rendre indispensables l'une à l'autre. La Sirène du Mississipi est avant tout le récit d'une dégradation par amour, d'une passion..."


Comme son mentor Renoir, Truffaut mit en place une méthode de travail avant tout basée sur l’improvisation de ses comédiens pour rendre le résultat plus "vrai" : "les acteurs avaient tout juste le temps d'apprendre les textes qu'on leur remettait au dernier moment, leur surprise passait alors immédiatement dans la scène et ils en vérifiaient l'intensité en voyant les réactions de l'équipe technique qui découvrait les péripéties avec eux." Une séquence exemplaire pour prouver le génie des deux stars choisies par Truffaut - ce dernier aimant à dire à l’époque que Belmondo était son comédien préféré avec Jean-Pierre Léaud - celle se déroulant dans une petite chambre d’hôtel lyonnaise et au cours de laquelle Belmondo fait une scène à sa partenaire, la traitant de tous les noms et la mettant plus bas que terre. L’acteur est ici aussi convaincant dans son inhabituelle colère que Catherine Deneuve dans son intelligence et sa roublardise, faisant tout passer par sa seule manière d'être : alors que son époux l’invective sans discontinuer, Marion continue à feuilleter son magazine étendue sur son lit, son regard nous faisant très bien ressentir qu’elle comprend que le mieux pour elle est de ne pas réagir, intimement persuadée avec raison que le lendemain il sera à nouveau dominé par son désir, qu’il lui demandera pardon avant de retomber dans ses bras.


Sans oublier la fameuse et sublime caressante séquence devant la cheminée ("Tes yeux sont comme deux petits lacs marrons...") au cours de laquelle Belmondo décrit amoureusement le visage de son épouse avant de se confier comme jamais auparavant ; nous nous sentons alors à cet instant totalement en phase avec Louis, Truffaut ayant d’ailleurs un jour dit : "Je suis convaincu que le spectateur trouve son bonheur, simplement à regarder Catherine Deneuve et que cette contemplation rembourse le prix du ticket d'entrée." Au final, plus qu'une aventure agitée avec de nombreuses péripéties où comme toujours chez Truffaut le hasard a le beau rôle (ici, par exemple, une inondation qui met à jour le corps du détective que notre couple pensait à jamais enfoui profondément dans une cave) et où, à l’instar des films de Hitchcock, les invraisemblances sont légion sans que cela ne pose de problème puisque nous savons que l’essentiel se situe ailleurs... au final donc une magnifique histoire d’amour teintée aussi de pas mal d’humour parfois "jouissivement" trivial (les seins nus de Marion faisant faire une embardée à un conducteur passant à côté), le tout mis en boite avec maestria par un Truffaut peut-être plus sage et classique que précédemment mais toujours magistralement inspiré lorsqu’il s’agit de lyrisme échevelé, d’idées iconoclastes de mise en scène (les inserts à l’iris "rectangulaire") et d’ampleur de mouvements de caméra. D’ailleurs, à propos de forme, toutes les premières séquences démontrent d'emblée la maîtrise parfaite du réalisateur sur son matériau cinématographique, que ce soit l’arrivée en voiture de Jardine à l’hôtel ou loge Louis, truffée des faux raccords expressément utilisés que la Nouvelle Vague affectionnait, les ellipses maniées avec brio (suite à la phrase de Louis à Marion "Tu es adorable, ce qui veut dire digne d’adoration", le plan suivant nous montre son usine de cigarettes sortir des paquets à l’effigie de son épouse adorée) tout comme l'exceptionnelle maîtrise du cadre, du hors-champ (la première apparition de Catherine Deneuve) ou encore la beauté des travellings et/ou panoramiques lors de l’arrivée de Louis au port pour accueillir sa fiancée épistolaire. Sans parler d’intrigue, la mise en scène seule nous met déjà en joie et nous prouve que si Truffaut est devenu puis resté célèbre, ce n’était pas pour on ne sait quels caprices de critiques ou d'historiens.


A la fois passionné, culotté, mystérieux, touchant, ludique, iconoclaste et moderne, La Sirène du Mississipi n’a pas à rougir au sein de la fabuleuse filmographie de François Truffaut, comparativement aux classiques qui l’entourent de près ou de loin. Avec une grande liberté d’action, Truffaut ne se soumet à nouveau jamais aux lois des genres abordés, que ce soit ici le film policier ou le film d’amour. Car il s'agit bel et bien, sur fond de course poursuite, d'une sorte d'initiation toute à la fois amoureuse, délicate et crue, entre une femme ayant connu une existence difficile et qui ne peut plus vivre sans argent et un homme réservé qui, une fois amoureux d’elle, ne pourra jamais plus s’en détacher ; une œuvre inconfortable mais jamais "engoncée", faite d’embardées, de détours et de pauses, le tout proposant un rythme expressément inharmonieux mais qui nous la rend d’autant plus précieuse par sa constante réussite alors même que son équilibre reste très fragile, toujours sur le fil du ridicule sans jamais y tomber. On pourrait dire la même chose des films du maître du suspense avec lesquels il possède également d’innombrables autres points communs : une femme à double visage comme dans Vertigo, la chute du détective dans l’escalier qui rappelle celle de Psychose, la voiture sillonnant les corniches comme dans La Main au collet, la ponctuelle frigidité de Marion qui fait penser à celle Marnie, les cauchemars de Louis qui renvoient à Spellbound, la boisson empoisonnée de Soupçons... Quant à la mystérieuse séquence de l’oiseau mort, je me demande si même Hitchcock aurait fait aussi bien pour nous faire ressentir cette "anormalité" qui fait que, dès ce moment-là, la méfiance pour la personnalité de Julie/Marion va s’insinuer encore plus, non seulement chez Louis mais également chez le spectateur, les questionnements s'additionner, la scène se terminant également comme souvent chez Hitchcock sur des images au fort potentiel érotique.


Sans s’embarrasser de vraisemblance ou de cohérence, malmenant sa narration sans se démonter et pour le plus grand plaisir de ceux aimant emprunter des chemins hors des sentiers battus, Truffaut nous propose une sorte de road movie intimiste, romantique et sensuel, un film assez unique où, pour Louis Mahé, regarder son épouse est à la fois "une joie et une souffrance" tellement il semble lui être lié à la vie, à la mort. Et puisque des liens se font constamment entre les films de Truffaut, ce qui renforce l’aspect ludique et très attachant de sa filmographie comme s’il s’agissait d’une sorte de comédie humaine balzacienne (La Peau de Chagrin tient d’ailleurs un rôle au sein de l’intrigue), ce dialogue est intégralement repris dans Le Dernier métro et fait partie d’une des scènes de la pièce de théâtre qu’interprètent Gérard Depardieu et à nouveau Catherine Deneuve. Truffaut disait à propos de l’échec de son film : "Il est aisé d’imaginer ce qui a choqué le monde occidental. La Sirène du Mississipi montre un homme faible (en dépit de son allure), envoûté par une femme forte (en dépit de ses apparences)." Trop en avance sur son époque aussi par ses ruptures de ton et sa constante ambivalence (on ne sait jamais vraiment si Marion est sincère et l’on ignore donc les sentiments réels qu'ils éprouvent l'un pour l'autre), ayant pour ces raisons décontenancé pas mal de spectateurs et surtout les amateurs de Belmondo, La Sirène du Mississipi est un film sur l’amour fou tellement libre, amoral, sensuel, généreux et admiratif de ses pairs qu’il mérite qu’on lui redonne absolument une seconde chance. D’autant que le magnétisme du couple n’a pas fini de nous ensorceler.

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La fiche IMDb du film

Par Erick Maurel - le 7 décembre 2020