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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Pirates du métro

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 5 avril 2022

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Disponible en import américain depuis 2011, Les pirates du métro arrive seulement aujourd'hui en France grâce à Rimini Editions, et à partir du même master. On aurait pu craindre un transfert très daté, vu son ancienneté et le passif des restaurations MGM... mais que nenni ! De manière très surprenante, même si l'aspect n'est évidemment pas tout à fait au niveau de ce qui peut se faire aujourd'hui, le rendu est toujours très honorable. La copie est globalement très propre, avec quelques petites instabilités verticales. Le piqué tient bon la barre, les contours sont peut-être encore un peu doux mais la précision est ici renforcée par un niveau de détail poussé et palpable, qui rend suffisamment justice aux textures et aux éléments fins. Le grain l'accompagne dans cet élan, bien dosé, sans excès, offrant une patine argentique qui conserve un bel aspect organique. Les contrastes sont honnêtes, avec des noirs encore un peu clairs dans certains plans sombres (conformes aux caractéristiques de la projection en salle) mais ajustés de manière plutôt équilibrée, avec d'infimes pulsations ponctuelles. La colorimétrie est bien saturée et évite les dérives magenta trop appuyées, restant souvent dans des tons marrons et assez ternes, conformes à la photographie réaliste d'Owen Roizman, qui utilise pas mal de sources "naturelles" renforcées (éclairages au néon des wagons, des bureaux).

Hasard du calendrier, il faut noter que Kino Lorber a récemment annoncé un prochain Blu-ray UHD avec un nouveau master 4K...

Son

La version originale mono d'origine, sans doute restaurée, bénéficie d'un rendu dynamique et très clair. L'ensemble est très détaillé, bien équilibré entre les voix et les ambiances, et assez respectueux des tessitures des prises de son direct. On ne relève pas de traces du temps, pas de souffle ou de saturation. La version française est un peu moins probante, moins dynamique, plus couverte et resserrée, la présence des ambiances restant plus limitée. Sans souffle, ni sifflante ou saturation, la piste est d'un niveau honnête mais sans commune mesure avec la VO. Reste cependant le doublage d'époque, de qualité 3 étoiles.

Suppléments

Rimini a vraiment soigné son combo des Pirates du métro, présenté dans un très élégant digipack et accompagné d'un nombre assez conséquent de suppléments :

New York 1974 (44 min - HD)
Quand il s'agit d'aborder le cinéma américain des années 70, Jean-Baptiste Thoret fait partie des valeurs sûres. Passeur incontournable du moment, le critique, historien et réalisateur analyse "l'un des films les plus emblématiques" de cette période et son efficacité typique du "grand art de la série B américaine". Il montre notamment le travail subtil, entre gravité et légèreté, du scénariste Pete Stone et la façon avec laquelle il parvient a "typer" les personnages dans une économie de moyens, en s'adaptant aux acteurs - par exemple un Walter Matthau qui transpire l'humeur de l'époque. Jean-Baptiste Thoret présente Joseph Sargent, réalisateur "un peu passé sous les radars", un bon artisan qui était alors sur "une bonne lancée", dont les séquences de "suspense en chambre" du Cerveau d'acier annoncent celles des Pirates du métro. Il revient sur "l'équipe formidable" qui l'a entouré ici : outre le casting "vraiment incroyable", il présente le grand Owen Roizman qui a été l'un de ceux à fabriquer le charme du cinéma américain des années 70, et qui apporte ici un réalisme documentaire (après French Connection), ou le compositeur David Shire qui a participé à "la bande son des années 70", dont la musique renvoie à "l'esprit même de New York" par son côté frénétique. Passionnant à suivre, comme toujours.

New York et le cinéma des années 70 (22 min - HD)
Jean-Baptiste Thoret revient sur la part documentaire des Pirates du métro qui "enregistre la réalité du New York de l'époque". Il nous resitue l'état de ce "personnage central" alors en pleine déliquescence, tel "un vaisseau sans capitaine", au bord de la faillite, délaissé par les classes aisées et réduit à "une sorte d'égout". Tourné dans une station de métro inutilisée et nettoyée de tout graffiti, le film participe à la vague de polars urbains aux côtés de French Connection, Panique à Needle Park ou Un justicier dans la ville. Thoret raconte comment Les pirates du métro échappe aux travers du film catastrophe, alors très en vogue, lorsqu'il distingue chaque otage avec à peine quelques répliques. C'est un film sur les new yorkais, montrés fatigués, stressés et individualistes, où les pirates sont des "prolétaires du crime", des gens ordinaires qui tentent de survivre. Derrière le divertissement, Les pirates du métro reste une série B "infusée d'un regard politique", où l'on sent la défiance des institutions, quelques mois après la scandale du Watergate...

Les pirates du métro (29 min - HD)
Frank Brissard, rédacteur en chef du site homepopcorn.fr, fait à son tour une présentation des Pirates du métro, certes agréable mais encore très "wikipédiesque" dans l'âme, énumérant parfois un peu trop systématiquement noms, filmographies ou informations disponibles sur le net, et qui n'est pas exempte de quelques redondances avec les modules précédents. Il donne quelques indiscrétions de production, comme les tractations obtenues par la compagnie de métro locale pour le tournage, mais revient surtout sur les parcours des membres de l'équipe, une association "d'immenses talents" : entre autres le scénariste Peter Stone qui a adapté le roman original en ne prenant que l'essentiel, le compositeur David Shire, nom méconnu alors qu'il est l'un des plus importants de l'époque. Il parle longuement du casting, Walter Matthau alors en pleine période de films policiers qui l'éloignaient des comédies qui avaient fait son succès, Robert Shaw "très impressionnant de froideur" ou Hector Elizondo en "bombe à retardement". Il évoque également l'autre personnage important du film, la ville de New York alors dans une période "très sombre", revient sur l'hommage de Quentin Tarantino dans Reservoir Dogs ou le remake réalisé par Tony Scott...

Le cas Joseph Sargent (9 min - HD)
Frank Brissard revient sur le parcours du réalisateur, débutée sur les planches après un passage à l'Actor's Studio, approfondie au cinéma avec de la figuration avec de se lancer derrière la caméra en 1959. Il alternera avec une étonnante régularité une carrière pour le grand écran tout en menant un parcours prolifique à la télévision, faisant en quelque sorte ses classes en participant à certains programmes mythiques (Star Trek, Des agents très spéciaux, Kojak) ou des téléfilms à succès. Dans une filmographie modeste, certains de ses longs métrages sont dignes d'intérêt. Outre Les pirates du métro ou Le cerveau d'acier, on pourra cependant facilement oublier Les dents de la mer 4, la revanche...

Rimini accompagne ses propres suppléments de quelques modules repris de l'édition américaine de 2016 :

12 minutes avec Mr Gris (12 min - HD - VOSTF)
Un entretien avec l'acteur Hector Elizondo, également croisé dans ValdezAmerican Gigolo ou Pretty Woman. Difficile de lui faire raconter ses souvenirs en profondeur, il se contente de rappeler quelques anecdotes du tournage dans la station hors d'usage, la rame sans graffiti, dans un froid glacial. Il raconte brièvement comment il a préparé son personnage, accentuant sa placidité pour le rendre encore plus inquiétant, et revient sur le casting "plutôt en bonne compagnie", confirmant l'esprit de compétition de Robert Shaw abordé dans le Blu-ray de La méprise, ou racontant comment Walter Matthau l'a convaincu en 5 minutes d'arrêter de fumer. Il se souvient de Joseph Sargent, "un homme en or" et "imperturbable", et des Pirates du métro comme un reflet de cette époque, "emblématique d'une ville à l'abandon".

Les bruits de la ville (9 min - HD - VOSTF)
Un excellent entretien avec le compositeur David Shire qui explique en détail la création de la musique des Pirates du métro, qu'il souhaitait à l'image de New York, "à la fois chaotique et ordonnée" et multiculturelle. Après avoir longuement tâtonné, il a finalement utilisé le dodécaphonisme, dont il nous explique la structure. Il précise la manière avec laquelle il a obtenu les sonorités jazz qu'il souhaitait, ou comment il a contrebalancé l'écrasante présence des bruits du métro en utilisant certains instruments. Ce "patchwork déjanté" a été unique dans sa carrière, il s'en souvient comme un moment de pur plaisir.

Un montage de premier plan (10 min - HD)
Le monteur Gerald B. Greenberg évoque sa participation aux Pirates du métro, et l'aide apportée par Robert Q. Lovett pour venir à bout de la masse de travail. Il rappelle l'importance de bien raconter une histoire, précisant la gageure que fût le tournage du film qui mélange la "subtile nuance comique" des acteurs avec les scènes d'action d'un grand spectacle hollywoodien. Il raconte avoir dû faire face à l'absence régulière du réalisateur, accaparé par le tournage long et compliqué, et avoir dû résoudre des problèmes de structure en faisant tourner des scènes supplémentaires. Il se souvient des difficultés pour rendre à l'écran la vitesse spectaculaire des wagons nécessitée par l'histoire et loue l'excellent travail de Owen Roizman dans des décors pour la plupart hors des studios. Un entretien intéressant mais qui reste trop dans l'anecdotique et manque de précision.

Bande-annonce originale (2 min 32 s - HD - VO non sous-titrée)

En savoir plus

Taille du Disque : 46 308 750 661 bytes
Taille du Film : 28 282 464 384 bytes
Durée : 1:44:25.759
Total Bitrate: 36,11 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29999 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2056 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1995 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,055 kbps
Subtitle: French / 33,733 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 11 juillet 2022