Test blu-ray
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Coffret Kinuyo Tanaka - réalisatrice de l'âge d'or du cinéma japonais

BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 18 octobre 2022

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Carlotta a connu un très joli succès au printemps dernier autour du travail méconnu de l'actrice devenue réalisatrice Kinuyo Tanaka, avec une rétrospective qui a attiré plus de 40 000 entrées dans les salles. Carlotta avait acquis les droits de La Lune s'est levée en 2019 avant que le Festival de Locarno n'annonce une rétrospective Tanaka en 2020, finalement annulée pour cause de COVID. Carlotta a repris en main ce projet, porté par Lili Hinstin, qui fut projeté au Festival Lumière de Lyon fin 2021, après la sélection de La Lune s'est levée à Cannes Classics quelques mois plus tôt. L'engouement autour de cette intégrale a permis de mobiliser les quatre studios japonais, Nikkatsu, Kadokowa, Shochiku et Toho, avec le soutien de la Japan Foundation, qui ont oeuvré à la fabrication de toutes nouvelles restaurations 4K. Les films sont aujourd'hui présentés pour la première fois au monde en Blu-ray et, on peut le dire, dans des conditions très solides.

Blu-ray 1 : Lettre d'amour

Le film a été restauré par Tokyo Laboratory pour Kokusai Hoei à partir d'un élément dont on peut facilement deviner un état de conservation plus limité que sur les autres titres. Mais Lettre d'amour est heureusement présenté dans des conditions relativement confortables, notamment grâce à un profond nettoyage des principales traces d'usure, points blancs ou griffures, qui abondaient visiblement. Il persiste encore des agrégats plus ou moins affirmés de rayures verticales, le plus souvent douces et discrètes mais parfois (rarement) plus insistantes. La passe de nettoyage s'est effectuée sans dégradation du niveau de détail, encore appréciable, et il était sans doute difficile d'aller plus loin sans dégrader encore davantage la texture filmique. La définition est encore très correcte à défaut d'être ciselée, et la patine argentique a été conservée, avec un grain fin et bien palpable sans être abondant. Le traitement numérique a également permis de stabiliser les cadres (à quelques rares sautes près) et atténuer les pulsations de contraste, tant dans les niveaux de noir que sur les dynamiques des blancs et des hautes lumières, qui peuvent parfois légèrement fluctuer. L'étalonnage apparaît équilibré et met en avant un beau noir & blanc.

A titre indicatif, nous vous proposons un comparatif avec les images d'un ancien master sorti en DVD au Japon (date de sortie indéterminée) :

comparatif DVD japonais vs. Blu-ray Carlotta (2022) : 1 2 3 4 5 6

Blu-ray 1 : La lune s'est levée

Le film a été restauré par Imagica Entertainment Media Services pour Nikkatsu Corporation, à partir d'un "marron" (une copie positive 35mm du négatif). Là aussi, le master HD a bénéficié d'un nettoyage numérique sérieux mais encore partiel, assez semblable à celui de Lettre d'amour : les images sont globalement propres mais laissent encore transparaître de fines rayures verticales discrètes. L'élément photochimique comprend certains plans (heureusement très rares) issus d'une autre source que le négatif, avec une patine légèrement plus douce. Pour le reste, la définition montre une belle finesse, l'ensemble est détaillé, ce qui est notamment appréciable sur les gros plans. La copie est très stable ; le noir & blanc est convaincant, nuancé, avec des contrastes peu denses et sans pulsations. Le grain argentique reste palpable mais encore très discret.

Blu-ray 2 : Maternité éternelle

Maternité éternelle a été restauré en 2021 à partir d'un "marron" par Imagica Entertainment Media Services. Si l'on peut encore constater quelques usures résiduelles, de fines rayures verticales discrètes, elles sont cette fois très ponctuelles et en nombre vraiment restreint. La propreté de l'ensemble est plus flagrante, l'élément photochimique était sans doute dans un meilleur état de conservation. Rien à redire sur la stabilité des images et l'étalonnage équilibré du noir & blanc, dénué de pulsations : un confort de visionnage rappelons-le non négligeable. Côté définition, le début du film semble un peu doux et légèrement limité en détail. Comme sur La Lune s'est levée, le marron utilisé semble parfois combiner des sources de plusieurs générations - ou peut-être y a-t-il eu plus simplement des soucis au moment du tirage. Dans l'ensemble, et heureusement, les images gagnent peu à peu en finesse, conservant parfois une petite limitation du détail, même sur les gros plans, mais proposant au moins dans une large part du film une précision bienvenue. Le grain, d'abord très effacé, finit lui aussi par doucement réapparaître.

Blu-ray 3 : La princesse errante

Premier film en couleurs et en scope de Kinuyo Tanaka, La Princesse errante a été joliment restauré par Imagica pour Kadokawa en 2021, probablement à partir du négatif original. Les images sont précises et détaillées, malgré quelques mises au point parfois incertaines et des flous en bords de cadre créés par certains objectifs ou une profondeur de champ réduite. L'ensemble est très soigné, stable et assez bien nettoyé, avec un léger grain palpable et des contrastes équilibrés. Nous serons un peu soupçonneux concernant l'étalonnage de certaines scènes aux carnations un peu trop rosées pour être honnêtes. Tout cela est très subtil mais il semble que la colorimétrie de certains plans ait été réajustée pour ôter les nuances jaunes de la pellicule et rendre les blancs "bien blancs", dénaturant un peu la palette photochimique et créant ces nuances magenta très discrètes sur certains décors et visages (déjà rendus très pâles par le maquillage). Une impression néanmoins toute subjective et pas du tout gênante au visionnage (on a vu bien pire ailleurs !). La gamme de couleurs reste bien nuancée et assez solide la plupart du temps. Un rendu séduisant suffisamment représentatif de l'énorme budget du film.

Blu-ray 3 : La nuit des femmes

Encore un beau master proposé dans ce coffret, avec cette restauration réalisée par Tokyo Laboratory pour la Toho, probablement à partir du négatif d'origine. L'élément photochimique a été bien conservé et consolidé, malgré l'absence de stabilisation numérique puisqu'il il persiste un léger glissement horizontal du cadre. L'image en Toho Scope est plutôt agréable, assez fine et détaillée, et là aussi assez bien nettoyée. On notera un niveau de noir conforme à celui de la projection en salle, avec des contrastes un peu clairs mais dans un beau noir & blanc nuancé. La patine photochimique est respectée avec un grain fin et très léger.

Blu-ray 4 : Mademoiselle Ogin

Second film en couleurs du coffret, Mademoiselle Ogin a été restauré en 2021 par Imagica pour la Shochiku, probablement à partir du négatif original. Le master est très stable, quasiment immaculé, aux images bénéficiant d'une très bonne définition et d'un niveau de détail poussé (malgré là encore quelques flous sporadiques résultant d'une faible profondeur de champ et de menus défauts optiques des objectifs). Nous émettrons un petit bémol sur les contrastes très (trop) relâchés mais conformes aux conditions de projection de l'époque. Par contre, c'est une totale adhésion à l'étalonnage des couleurs qui, contrairement à la restauration de La Princesse errante, ne laisse jamais sentir une quelconque dérive magenta sur les décors ou les carnations - lesquelles conservent des teintes chaudes et cette fois très naturelles. La patine argentique a été respectée, avec un grain fin et non filtré. Magnifique.

Son

Le confort d'écoute est un peu plus restreint pour les trois premiers films, notamment Lettre d'amour dont l'élément-source est le plus dégradé. Les profils sonores sont assez conformes aux capacités techniques de l'époque : dynamiques plus réduites et mixages modestes sans grande amplitude. Lettre d'amour apparaît plus couvert tandis que La lune s'est levée laisse davantage passer un souffle (léger) voire quelques petites saturations, comme pour Maternité éternelle et ses passages musicaux parfois très "écrasés". La présence est plus ou moins limitée selon les films mais les pistes son restent toujours intelligibles et encore très correctes. Les films suivants, productions plus aisées aux moyens techniques plus confortables, bénéficient d'une dynamique élargie et de rendus très propres, très clairs, mieux équilibrés avec les ambiances.

Suppléments

Carlotta offre aujourd'hui un superbe écrin à sa rétrospective Kinuyo Tanaka. Les films sont proposés dans un beau coffret digipack 4 volets dans un étui rigide, incluant 4 Blu-ray et un livret de 78 pages richement illustré, signé Pascal-Alex Vincent, enseignant à la Sorbonne nouvelle et collaborateur régulier de l'éditeur. S'appuyant régulièrement sur des propos de Tanaka dans la presse japonaise de l'époque, Pascal-Alex Vincent revient sur sa "vie de cinéma" en s'intéressant surtout à sa carrière de réalisatrice. Il contextualise et apporte de nombreuses informations sur ses films et les équipes qui l'entourent, raconte son passage derrière la caméra qui fut reçu comme "une lubie difficile à prendre au sérieux" pour un milieu "essentiellement masculin", et décrit une "forte personnalité" qui deviendra une cinéaste déterminée, "ferme et convaincue". Parmi ces films racontant des destins de femmes hors du commun, des "protagonistes en résistance (...) sur le chemin de l'indépendance", il note l'audace de Maternité éternelle, sa "première oeuvre vraiment personnelle" qui n'a "pas d'équivalent dans le cinéma japonais de l'époque", sa faculté d'adaptation pour La Nuit des femmes qui n'a rien à envier à la "veine sociale" de Nouvelle Vague japonaise, ou la filiation de Mademoiselle Ogin avec le cinéma de Mizoguchi, "le cinéaste de sa vie"... Un joli complément au coffret qui évite les redondances avec les modules vidéo.

Chaque film est accompagné de plusieurs suppléments, et notamment des préfaces de Lili Hinstin, actuelle programmatrice au Festival cinéma de la Villa Medicis, qui fut à l'initiative du projet de rétrospective sur Tanaka en 2020 lorsqu'elle était directrice artistique du Festival de Locarno. En quelques minutes, elle contextualise chaque film dans le parcours de Kinuyo Tanaka, rappelant ses difficultés à passer à la réalisation ("du jamais vu" pour une star de cette envergure), son "approche humble et extrêmement intelligente" de ce nouveau métier, et le "passage de relais" avec Yasujiro Ozu qui lui offre le scénario de La lune s'est levée malgré l'obstruction de Kenji Mizoguchi. Elle explique le tournant de Maternité éternelle, son "film le plus personnel et surprenant", pour lequel la réalisatrice délaisse les "mentors masculins" dans un traitement cru, frontal, radical et une "audace extraordinaire sans équivalent". Elle évoque La Princesse errante, "un Guerre et Paix au féminin", production de grande envergure qui raconte la vie d'une "figure fascinante" de l'Histoire japonaise. Pour La Nuit des femmes, Lili Hinstin parle d'un "mélodrame politique et social résolument contemporain" et du travail de Tanaka pour un "portrait empathique et sans concession", vu de manière "étonnamment frontale". Elle conclue les présentations de cette "filmographie limitée mais très diversifiée" en précisant comment Tanaka introduit subtilement son "point de vue de cinéaste unique", "pragmatique et humaniste", dans le flamboyant Mademoiselle Ogin, film d'un genre habituellement réservé aux réalisateurs chevronnés, où l'héroïne fait un "pari pascalien" et prend son destin en main. Des préfaces sans spoilers que l'on peut donc visionner sans crainte avant les films.

Lettre d'amour

Lettre d'amour par Yola le Caïnec (13 min - HD)
Professeure à Rennes, chercheuse en histoire du cinéma, entre autres spécialisée dans la représentation du féminin à l'écran, Yola le Caïnec analyse de manière très intéressante le travail de Kinuyo Tanaka à travers des scènes de chaque film. Pour Lettre d'amour, seul film de la cinéaste centré sur un personnage masculin, elle revient sur le "chaos sociétal d'après-guerre" que vit alors un Japon en pleine reconstruction, montré dans le film à travers la jeune femme occidentalisée qui fait face aux traditions patriarcales et autres raideurs morales. Elle évoque le statut ambivalent des hommes face au rôle qu'on pris les femmes pendant le conflit, et souligne les effets de captation documentaire, la minutie des lignes de regard, le personnage de Naruto qui pourrait être un des relais de la vision de la réalisatrice pour un humanisme collectif, celle-ci ne prenant pas partie mais posant davantage le débat.

La lune s'est levée

La Lune s'est levée par Yola le Caïnec (13 min - HD)
Yola le Caïnec raconte le "contexte de production complexe" du film et donne quelques clés d'analyse assez poussées de la mise en scène de Kinuyo Tanaka, qui se démarque d'Ozu en utilisant son esthétique de l'ordre et de la tradition dans "une configuration égalisante des relations". Elle note son jeu sur la mobilité des corps, le montage qui harmonise la contrainte et la liberté des personnages, le contournement des mécanismes de domination patriarcale à travers des figures masculines en retrait de l'action, un "langage de la subversion" face à la hiérarchie des studios japonais, ou "l'expression d'un héroïsme féminin" inspiré de Sabrina de Billy Wilder. Le Caïnec évoque aussi Fumie Kitahara, "une actrice que Tanaka fait naître sous nos yeux" ou l'apparition de la réalisatrice à la fois comme "actrice de remplacement" et "son propre fantôme" qui symbolise ici des valeurs positives.

Bande-annonce originale restaurée (3 min 23 s - HD - VOSTF)
Le studio a mis en avant cette seconde réalisation de Kinuyo Tanaka qui apparaît au travail, derrière la caméra.


Maternité éternelle

Maternité éternelle par Yola le Caïnec (13 min - HD)
Yola le Caïnec analyse les dix dernières minutes de Maternité éternelle qui marquent de façon poignante le film le plus personnel de la cinéaste, tant dans sa facture formelle (la caméra "hantée" ou "amie", le jeu sur les cadres, "le vécu presque documentaire", l'esthétique de l'intimité) que dans l'audace du sujet et la façon dont elle se l'approprie en fusionnant avec son héroïne. La chercheuse évoque le drame réel qui a inspiré le film, la volonté de Kinuyo Tanaka de raconter un héroïsme féminin où "le motif de culpabilité est détourné en motif de transcendance", dans "un rapport de femme à femme" et "un cinéma de sensation pure".

Notes sur Maternité éternelle (11 min - HD)
Le professeur Ayako Saito, chercheuse et enseignante à l'université Meiji Gakuin de Tokyo, revient sur le travail de mise en scène de Kinuyo Tanaka à partir du scénario annoté, conservé à Shimonoseki. Elle compare plusieurs scènes de Maternité éternelle ("le film qui montre le plus les envies personnelles" de Tanaka) en fonction du plan de travail et des indications du document, montrant à chaque fois que la cinéaste pense très tôt le montage de son film, prépare en amont un certain nombre de plans voire les invente directement sur le plateau. Kinuyo Tanaka aime utiliser le jeu des regards pour remplacer des dialogues, ou se montre très moderne en jouant sur la coordination des mouvements entre plusieurs acteurs : Ayako Saito compare ainsi une scène du film à un passage de Vertigo, tourné trois ans plus tard par Hitchcock...


Bande-annonce originale (1 min 46 s - HD - VOSTF)
Où l'on aperçoit de nouveau, mais cette fois furtivement, Kinuyo Tanaka sur le plateau.


La princesse errante

La Princesse errante par Yola le Caïnec (10 min - HD)
La chercheuse dissèque les scènes protocolaires où l'héroïne, captive dans des espaces et des codes, se voit imposer un ordre social opposé à sa dynamique vitale, la métamorphose d'une condition de jeune Japonaise contrainte à celle de femme qui accomplit son destin, accentuée par la méticulosité de la mise en scène et le travail "oscillatoire" habituel de Tanaka "entre l'ancien et le moderne". Yola le Caïnec évoque "la prestance intégralement féminine" de l'écriture tanakienne, son adaptation immédiate au format scope et à la couleur, ou son travail sur "la figure actorielle" de Machiko Kyô qui prolonge les thématiques de deux rôles marquants avec Mizoguchi.

Bande-annonce originale (2 min 45 s - HD - VOSTF)
Qui insiste sur un film conçu par des femmes, Kinuyo Tanaka en tête.

La nuit des femmes

La Nuit des femmes par Yola le Caïnec (10 min - HD)
Yola le Caïnec évoque "le langage humain" de la caméra de Kinuyo Tanaka envers le personnage de Kinuko qui, victime de l'"impitoyable mécanisme" de la société, "se défait du monde" sous nos yeux. La cinéaste filme ici l'oppression dans le sens de l'émancipation, mêle les genres dans un travail d'enquête approfondi où l'héroïne devient "la voix des femmes". Récit du "tréfonds de nos propres douleurs", semblant répondre à un dialogue posthume avec Mizoguchi, La Nuit des femmes raconte la souffrance et le courage d'une ancienne prostituée qui ne veut plus d'une vie "en servitude mais en compagnie"...

Mademoiselle Ogin

Mademoiselle Ogin par Yola le Caïnec (12 min - HD)
Ultime analyse de la mise en scène de Kinuyo Tanaka à travers certaines scènes du film. Yola le Caïnec explique la vision inédite de la cinéaste dans un genre dominant du cinéma japonais, où elle peut développer son art de la subversion dans une "harmonie critique" de la violence du pouvoir dont elle souligne les rapports moralisateurs. Tanaka poursuit ici ses recherches esthétiques sur l'intimité et le lien humain, utilise la cérémonie du thé comme manifeste politique et poétique, ou décrit la violence en la détournant de la destruction pour montrer d'autres valeurs héroïques. Mademoiselle Ogin est une oeuvre fantomatique hantée par Mizoguchi, qui  montre la mort comme une continuité de l'être. De film en film, Yola le Caïnec livre des analyses pertinentes et très travaillées dont on pourra peut-être regretter la forme un peu austère et des durées trop resserrées : le texte est dense, précis, mais sans doute trop écrit et dans un rythme trop soutenu, sans respirations, pour être complètement apprécié et assimilé dans l'instant.



Kinuyo Tanaka, une femme dont on parle (52 min - HD)
Premier documentaire occidental consacré à Kinuyo Tanaka, co-produit par Carlotta et réalisé par Pascal-Alex Vincent, après Satoshi Kon, l'illusionniste en 2021. Le film évoque le parcours singulier d'une des plus grandes actrices du cinéma japonais et son passage remarqué à la réalisation, illustré de nombreuses archives photographiques et complété par des entretiens de la conservatrice du Musée Tanaka à Shimonoseki, la conservatrice du Kawakita Film Institute, une biographe, la directrice du Festival de films de femmes de Tokyo, la chercheuse et professeure Ayako Saito (cf. supplément de Maternité éternelle) et des collaborateurs de Tanaka dont l'actrice Kyoko Kagawa qui apparaît dans Lettre d'amour et La Nuit des femmesUne femme dont on parle survole une "filmographie unique" au "regard acéré et placide", un point de vue féminin inédit sur la femme japonaise moderne loin de la figure de victime sacrifiée du cinéma de l'époque. Tanaka montre par de petites touches naturelles le quotidien de la femme de son temps, se libérant de film en film dans le traitement de personnages "en résistance et à jamais debout". Elle touche à des sujets actuels et se rapproche même de la Nouvelle Vague japonaise avec La Nuit des femmes, un film qui "marche à l'énergie" grâce à la "force d'esprit" de son héroïne. Outre sa complicité avec Yasujiro Ozu qui la soutiendra pour ses premiers films, il est souvent question du réalisateur Kenji Mizoguchi, "l'éternel peintre des femmes" qui aura une grande importance dans la carrière de l'actrice mais essaiera pourtant ouvertement de contrecarrer ses ambitions de cinéaste. On s'interroge ici sur les raisons de sa campagne de dénigrement, prétextant une inquiétude que Tanaka ne réussisse pas dans ses ambitions, ou un plus probable "préjugé discriminatoire envers les femmes". Un documentaire intéressant qui conclue de belle manière la découverte d'une cinéaste de talent.


Bande-annonce originale restaurée (2 min 17 s - HD - VOSTF)
Avec quelques images du tournage...


Bande-annonce de la rétrospective Tanaka 2022 (2 min 27 s - HD)

En savoir plus

Lettre d'amour

Taille du Disque : 49 654 508 100 bytes
Taille du Film : 20 111 680 320 bytes
Durée : 1:37:43.566
Total Bitrate: 27,44 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24991 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1039 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 27,203 kbps

La lune s'est levée

Taille du Disque : 49 654 508 100 bytes
Taille du Film : 21 209 067 072 bytes
Durée : 1:42:57.045
Total Bitrate: 27,47 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 24,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 24994 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1046 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 27,577 kbps

Maternité éternelle

Taille du Disque : 33 683 309 996 bytes
Taille du Film : 27 008 068 992 bytes
Durée : 1:50:22.073
Total Bitrate: 32,63 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,93 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29932 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1069 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 24,210 kbps

La princesse errante

Taille du Disque : 49 710 087 535 bytes
Taille du Film : 23 402 112 000 bytes
Durée : 1:42:15.546
Total Bitrate: 30,51 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,94 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27946 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1045 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 24,859 kbps

La nuit des femmes

Taille du Disque : 49 710 087 535 bytes
Taille du Film : 21 207 715 200 bytes
Durée : 1:32:40.555
Total Bitrate: 30,51 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 27,95 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 27954 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1035 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 29,820 kbps

Mademoiselle Ogin

Taille du Disque : 45 761 716 709 bytes
Taille du Film : 28 731 498 048 bytes
Durée : 1:41:30.250
Total Bitrate: 37,74 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,89 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34899 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1034 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 21,341 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 7 novembre 2022