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Test dvd
Image de la jaquette

Coffret Chepitko Klimov

DVD - Région 2
Potemkine
Parution : 4 avril 2017

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Tous deux diplômés de la prestigieuse section de réalisation du VGIK, la grande école de cinéma de Moscou, Larisa Cheptiko et Elem Klimov formèrent probablement le couple de cinéastes le plus important du cinéma soviétique de la deuxième moitié du XXème siècle. Ce coffret réunit deux des quatre longs métrages de Chepitko (Les Ailes et L'Ascension), et trois des cinq longs métrages d'Elem Klimov, dont Les Adieux à Matiora, écrit par Cheptiko mais tourné par Klimov suite à la disparition brutale de son épouse, à 41 ans, dans un accident de voiture.

Soyez les bienvenus (BIENVENUE, OU ACCES INTERDIT AUX PERSONNES NON AUTORISEES)

Le premier film d'Elem Klimov, réalisé en 1964, bénéficie d'un rendu tout à fait plaisant : certes, la définition demeure modeste, et quelques blocs de compression, signes d'une stabilité inégale, apparaissent parfois dans les mouvements rapides de caméra, mais l'image est propre, bien équilibrée au niveau des contrastes, et quelques beaux gros plans de visages offrent une précision tout à fait remarquable.

LES AILES

Plus encore que pour le film précédent, la définition s'avère ici un peu légère : les plans fixes avec personnages immobiles ne présentent aucun problème, mais dès qu'il y a mouvement (de la caméra ou à l'intérieur du cadre), des problèmes de compression ou de stabilité sont susceptibles d'apparaître. La copie est plutôt propre, mais des griffures blanches demeurent, et les poinçons de fin de bobine sont encore présents, parfois très marquants (voir quatrième image de la galerie consacrée au film) 

raspoutine l'agonie

Là encore, cette édition manque de définition, de piqué. Les contours se révèlent souvent assez flous, défaut qui se ressent plus ou moins en fonction des séquences. On note également des noirs trop souvent bouchés. La copie en elle même est propre et le rendu des couleurs s'avère pour sa part satisfaisant.

Les adieux à Matiora

La copie est très belle et on ne note que quelques points blancs par intermittence. Les couleurs disposent d'un très bon rendu, l'image est bien contrastée même si là encore on regrette des noirs un peu bouchés. La définition est quant à elle très correcte pour un standard SD .

A suivre...

Son

Soyez les bienvenus (BIENVENUE, OU ACCES INTERDIT AUX PERSONNES NON AUTORISEES)

L'ensemble est plutôt bon, en tout cas, rien de déplaisant à signaler : les moments de silence révèlent notamment la propreté ou l'absence de souffle, et si le rendu des voix est parfois un peu aigu, ou celui des ambiances parfois un peu "métallique", cela n'altère en rien le visionnage.

LES AILES

Le rendu manque indéniablement de profondeur, mais l'absence de souffle et la clarté des dialogues ou des ambiances sonores permettent d'apprécier le film sans désagrément majeur.

raspoutine l'agonie

La bande son est propre mais semble parfois étouffée, même si l'ensemble demeure clair. On regrette donc ce léger manque de dynamique, sans toutefois pouvoir déterminer si ce défaut provient de l'édition ou du travail sonore d'origine.

Les adieux à matiora

Une piste sonore très propre, très claire, sans défauts notables.

A suivre...

Suppléments

Disons-le d'emblée, Potemkine a trouvé la perle rare avec Joël Chapron, qu'on avait déjà apprécié l'an dernier sur le coffret Tchoukhrai, et qui confirme ici la qualité de ses interventions quand il s'agit de cinéma russe : précis sans être abscons, érudit sans se noyer dans les références, il livre des présentations claires et bien construites (d'un durée raisonnable, qui plus est) : les 4 parties de son descriptif du coffret, concentrées sur les 4 premiers disques, se regardent avec grand plaisir.

La première partie (Des débuts à 1964), sur le disque de Soyez les bienvenus, propose de resituer avant toute chose la génération de cinéastes soviétiques nés dans les années 30 dont sont issus Klimov et Chepitko, et dont le parcours est inévitablement lié à l'histoire politique de l'Union Soviétique (Seconde Guerre mondiale, stalinisme, dégel khrouchtchevien, etc...). Il dresse ensuite, en parallèle, les parcours de Chepitko et de Klimov au VGIK, la grande école de cinéma moscovite, puis se concentre, lors des cinq dernières minutes, sur le cas particulier de Soyez les bienvenus, avec notamment cette drôle d'anecdote concernant la ressemblance supposée entre la grand-mère de Kostya et Nikita Khrouchtchev !

La deuxième partie (de 1964 à 1973) se concentre, dans un premier temps, sur Les Ailes, film sur le disque duquel elle est proposée. Joël Chapron évoque l'écriture du scénario et l'inspiration qu'aura représentée la propre mère de Larisa Shepitko sur le personnage principal. Il amorce une partie consacrée aux mésaventures rencontrées par le couple de cinéastes avec la censure : lui (Klimov) pour Les Tribulations d'un dentiste, accusé d'être anti-soviétique, elle (Shepiko) pour Le Début d'un siècle nouveau, qui sera carrément interdit (avec cette histoire incroyable du positif caché par le chef-opérateur puis exhumé en 1986, alors qu'on pensait le film perdu). Enfin, Joël Chapron explique comment, après son accident cardiaque sur le tournage de Toi et moi, Larisa Sheptiko décida de se consacrer à sa vie de famille, et les circonstances mouvementées qui menèrent à la naissance de leur fils Anton en 1973.


Larissa (19min53)
Disponible sur le DVD des Adieux à Matiora, il s'agit du court métrage réalisé par Elem Klimov suite à la disparition de sa compagne Larissa Shepitko. Le film démarre par une succession de photos de Larissa enfant, jeune femme, mariée, le diaporama se terminant sur des clichés de son enterrement. Klimov raconte très sobrement le drame advenu alors que Larissa débutait tout juste le tournage des Adieux à Matiora. Quelques courtes séquences qui ont pu être tournées se succèdent tandis que l'actrice de Matiora, Stefania Staniouta, et l'écrivain Valentin Raspoutine témoignent à leur tour. Klimov revient ensuite sur le parcours de sa compagne, évoquant Les Ailes, Toi et moi, L’Ascension. Dans des enregistrements audio, Larissa Shepitko évoque sa découverte du cinéma et sa rencontre avec Dovjenko dont elle fait un vibrant éloge. Elle célèbre son humanisme, sa droiture, son refus des compromis, son intransigeance et l'on sent dans ses paroles combien elle même a tout fait pour suivre ce chemin. Larissa est un portrait simple et touchant illustré par de nombreuses photos et extraits de films. Des extraits que Klimov utilise pour extérioriser sa tristesse et sa colère face à la disparition de sa femme, les visages des personnages des films de Shepitko exprimant mieux que des mots la douleur qui est en lui.

A suivre...

Par Olivier Bitoun & Antoine Royer - le 20 avril 2017