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Test blu-ray
Image de la jaquette

Rainer Werner Fassbinder vol.1

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 18 avril 2018

Image

Treize ans après avoir édité plusieurs coffrets DVD, Carlotta propose  en Blu-ray, cette fois ci, deux coffrets consacrés à l'oeuvre du cinéaste allemand. Les films ont été restaurés en 4K entre 2013 et 2015 à l'initiative de la fondation Fassbinder.

L'amour est plus froid que la mort

L'Amour est plus froid que la mort a été tourné en 35mm dans un noir et blanc stylisé et révérencieux (on remarquera des références plus ou moins marquées à Psychose, Assurance sur la mort ou Bande à part). Le film, restauré par le laboratoire munichois Arri Media, paraît comme neuf avec un piqué impressionnant, une granulation bien maîtrisée et des niveaux de gris nuancés, surtout dans les hautes lumières. L'image est stable et les dégâts du temps sont pour ainsi dire inexistants, le négatif ayant probablement été très peu exploité. Cette restauration avait précédemment été éditée chez Arrow dans une édition appelée Early Works. L'encodage a beau provenir du même prestataire, on constate que le travail est plus soigné sur l'édition Carlotta. En effet, celle-ci se fait remarquer par une finesse de grain et un piqué légèrement supérieurs que sur celle proposée par l'éditeur anglais. Vous pourrez constater ces différences en cliquant sur les liens ci-dessous.

Comparatif 1  Comparatif 2  Comparatif 3  Comparatif 4

Chipotage : le noir et blanc n'est pas totalement neutre sur l'édition Carlotta, avec une légère dérive magenta qui n'existe pas sur le disque Arrow.
Histogramme RVB Carlotta :

Histogramme RVB Arrow :

Le bouc

Second film tourné en noir et blanc de ce coffret, Le Bouc présente une restauration 4K de grande qualité. Hormis une vilaine rayure sur la fin et quelques poils ici et là, l'ensemble est très satisfaisant. L'image se montre plus granuleuse que pour le film précédent tout en conservant un excellent piqué. Les trois comparatifs accessibles ci-dessous indiquent, comme pour le précédent titre, un encodage légèrement supérieur pour le Blu-ray Carlotta lorsque l'on compare avec l'édition Arrow dont la gestion du grain paraît moins bonne.

Comparatif 1  Comparatif 2   Comparatif 3

Ce comparatif nous montre également une légère différence colorimétrique. Après analyse, il s'avère que le noir et blanc de l'édition Calotta n'est pas complètement neutre, avec un léger déficit pour  la primaire bleue.

Histogramme RVB Carlotta

Histogramme RVB Arrow

Prenez garde à la sainte putain

Encore une restauration 4K, encore une réussite majeure. Cette fois le film a été  tourné en couleur et l'étalonnage à été supervisé par Michael Ballhaus (décédé l'année dernière), les intérieurs sont magnifiquement rendus avec un mélange de tonalités chaudes et froides. La définition ne faiblit jamais et le grain texture idéalement l'image. Notre comparatif ci-dessous indique aucune différence notable par rapport à l'édition Arrow, y compris en terme d'encodage.

Comparatif 1 Comparatif 2 Comparatif 3 Comparatif 4

Les deux comparatifs suivants sont consacrés au précédent coffret DVD sorti en 2005, les télécinéma SD de l'époque ne rendaient pas vraiment justice au travail de Ballhaus. Nous avions plus l'impression de voir un épisode de Derrick sur France3, bien dégrainé et bien fade, qu'un film de Fassbinder. Ce télécinéma utilisait une caméra cathodique pour analyser la pellicule, ce système avait beaucoup de mal à restituer certaines couleurs secondaires. Ainsi une chemise de couleur cyan sortait bleue...

Comparatif 5  Comparatif 6

Le marchand des quatre saisons

Encore un très beau transfert 4K avec une texture naturelle et une colorimétrie nuancée. La définition et la profondeur de champ sont appréciables. Les noirs sont bien débouchés en basse lumière. On relève juste un tramage sur certains plans, dû à un bas appliqué sur la lentille frontale de l'optique de la caméra pour adoucir l'image et diffuser la lumière. A une certaine focale et selon l'ouverture du diaphragme, les mailles du bas peuvent être visibles dans l'image ; ce n'est pas un défaut à proprement parler mais le cinéma fait parfois appel à des techniques rudimentaires et artisanales pour certains effets. L'encodage est une fois de plus très maîtrisé. Nos trois comparatifs accessibles ci-dessous indiquent peu de différences avec l'édition Arrow. On notera juste un léger shift chromatique sur la primaire rouge dans le deuxième comparatif.

Comparatif 1 Comparatif 2 Comparatif 3 

Les larmes amères de Petra Von Kant

Il s'agit probablement du plus beau transfert de ce coffret. Restauré en 4K et supervisé par Michael Ballhaus, ce huis clos s'avère une merveille visuelle. La colorimétrie est magnifique, très nuancée et d'inspiration sirkienne (dans la forme, car sur le fond on est plutôt chez Mankiewicz) avec des intérieurs aux ambiances très chaudes et les extérieurs seulement présents au travers des fenêtres avec des effets bleutés voire cyan. De ce point de vue, le travail sur la colorimétrie de ce labo allemand se rapproche assez de ce qui est fait en Europe en général, notamment en France et en Italie. Il faut dire que le matériel utilisé y est le même, à savoir un scanner Arriscan.

Comparatif 1 Comparatif 2 Comparatif 3 Comparatif 4

Les comparatifs 5 et 6 montrent les différences entre le DVD 2005 et le nouveau Blu-ray. On constate une image sans grain sur le DVD, une colorimétrie sans nuances et fade. Bref, voici une réédition qui s'imposait.

Comparatif 5  Comparatif 6

Martha

C'est l'unique film du volume 1 a n'avoir pas bénéficié d'un scan et d'une restauration 4K. Les couleurs primaires trop saturées semblent s'écraser sur les limites d'un espace colorimétrique trop restreint avec des couleurs secondaires trop discrètes et sans nuances. L'image est trop contrastée avec des blancs brûlés et trop neutres. Ce vieux transfert HD issu du catalogue StudioCanal n'est pas "irregardable" mais sa qualité tranche avec le reste du coffret. Comme si l'éditeur avait acté la faible qualité technique du matériel, l'espace disque qui lui est réservé est assez restreint avec 16 gigas alloués seulement pour un film de deux heures. Pour autant, l'encodage se tient à peu près et la définition n'est pas mirobolante alors que certains plans larges présentent malgré tout un piqué satisfaisant. Ce jugement peut paraître un peu sévère si l'on compare ce Blu-ray à l'ancien master SD utilisé en 2005 par Carlotta, mal cadré, dégrainé et sans précision.

Comparatif 1 Comparatif 2

Tous les autres s'appellent Ali

Ici, Michael Ballhaus cède sa place à Jurgen Juges qui a signé la photographie de ce film et en a également supervisé l'étalonnage pour cette nouvelle restauration 4K. Visuellement plus sobre que Petra Von Kant ou La Sainte putain, Tous les autres s'appellent Ali est techniquement irréprochable que ce soit pour la gestion du grain, la colorimétrie ou les contrastes. Le comparatif ci-dessous concerne le Blu-ray Carlotta et celui édité par Criterion. Les différences d'encodage sont quasi inexistantes.

Comparatif 1 Comparatif 2 Comparatif 3 

Les deux comparatifs suivants sont consacrés à l'édition DVD 2005. Une fois de plus, les différences sont importantes : on constate une amélioration notable de la texture, de la qualité d'encodage, de la colorimétrie et des contrastes.

Comparatif 4 Comparatif 5

Son

L'amour est plus froid que la mort

Une bande-son austère avec très peu de dialogues mais bien restaurée, au moins pour les ambiances. Il n'y pas de distorsion ni de souffle.

Le bouc

Une piste encore plus austère que la précédente puisqu'il n'y a carrément pas de musique. Mais un peu plus de dialogues. C'est clair et jamais saturé dans un ensemble plus que correct.

Prenez garde à la sainte putain

Si la collaboration entre  Fassbinder et Michael Ballhaus marque une nette évolution dans l'aspect visuel, le travail sur le son reste, lui, le parent pauvre avec ce mélange de prise de son direct et de post-synchronisation. Malgré tout, la qualité technique de la restauration est sans reproche.

Le marchand des quatre saisons

Aucun défaut a constater, c'est clair et précis. Encore une fois, les bandes sonores des films de Fassbinder sont rarement démonstratives. La restauration est à nouveau impeccable et les défauts techniques absents.

Les larmes amères de Petra Von Kant

L'image de ce film est très soignée, il en va de même pour le son. Pour ce film, Fassbinder semble avoir très peu utilisé la post-synchronisation et cela s'entend sur les dialogues moins mats que d'habitude.

Martha

Martha n'a pas bénéficié du même soin que les autres films de ce coffret en terme de restauration image, il en est de même pour le son. C'est moins précis et moins agréable à l'écoute, mais cela reste tout à fait acceptable.

Tous les autres s'appellent Ali

Un peu de souffle pour ce mixage que l'on suppose être volontairement naturaliste, bien que l'on constate à certains moments l'utilisation d'une boucle ajoutée en post-production pour les ambiances, trahie par sa redondance et un cycle assez court. C'est techniquement très propre malgré tout.

Suppléments

Michael Ballhaus - A propos de Martha (20 min)
Le futur directeur photo de Scorsese revient dans cet entretien (d'origine allemande) sur sa rencontre avec RWF et sur leur fructueuse collaboration sur Martha. Ballhaus confie que la productivité démentielle de RWF lui apprendra à travailler vite et bien, ce qui sera sa carte de visite pour les Etats-Unis. Les anecdotes sur l'émulation entre eux, ce mélange d'impro et d'idées précises sur le sens d'une scène (comme la fameuse rencontre entre Martha et Helmut) sont narrées avec aisance, précision et passion.

Life, love and celluloïd (90 min)
Julianne Lorenz, présidente de la fondation RWF, est l'auteur de ce document mal fichu. Cela commence comme un film promotionnel pour l'exposition/rétrospective sur Fassbinder au Metropolitan Museum of Art de New York en 1997. On plaque la voix de RWF - ses indications scéniques pour Berlin Alexanderplatz - sur des images de la Grosse Pomme, filmée comme en vacances. On sent Lorenz s'essayer à un collage fassbindérien - New York assimilée au Berlin de Weimar, l'intellect contre l'entertainment vulgaire incarné par Times Square. Critiques et universitaires américains chantent les louanges de RWF, dont Lorenz essaie de mettre l'intransigeance en rapport avec le cinéma indépendant américain d'alors (Sundance). Le documentaire - trop long - n'a pas les moyens de ses ambitions, se dispersant sur des pistes de type "RWF aux Etats-Unis" (au travers d'Allemandes âgées exilées là-bas) et offre des scènes particulièrement embarrassantes - des spectateurs interrogés à la rétrospective new-yorkaise, tous clonés sur le personnage d'intello horripilant de Diane Keaton dans Manhattan - et une idée très ratée de mise en scène où un Américain, étudiant germanophile en théâtre, danse le tango avec Rosel Zech (l'héroïne de Veronika Voss). Par rapport au titre promis, il y a beaucoup de celluloïd pour rien.

Rainer Werner Fassbinder, 1977 (30 min)
Deux entretiens d'époque avec un RWF plutôt détendu, connaissant bien son intervieweur, le scénariste Florian Hopf. RWF fait le point sur ses projets (de la difficulté de monter des pièces de théâtre intéressantes en Allemagne), ses rapports avec ses collègues allemands et un peu de théorie. Fassbinder se livre comme à son habitude (il avoue travailler beaucoup pour ne pas être seul), fait l'acteur (images du Baal de Schlöndorff à l'appui). Surtout, il se trouve sur le tournage de son film Despair : on y voit des images précieuses de RWF au boulot, dirigeant Bogarde et Ferreol et réglant différents détails.

En savoir plus

Disc Title: AMOUR EST PLUS FROID
Disc Size: 48 468 374 887 bytes
Protection: AACS
BD-Java: No
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Size: 23 803 438 464 bytes
Length: 1:29:25.360
Total Bitrate: 35,49 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 32698 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1043 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,439 kbps

 

Disc Title: LE BOUC
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Protection: AACS
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Size: 23 735 681 472 bytes
Length: 1:28:39.314
Total Bitrate: 35,70 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 32896 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1046 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 6,011 kbps

Disc Title: PRENEZ GARDE A LA SAINTE PUTAIN
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Size: 25 412 449 920 bytes
Length: 1:43:55.229
Total Bitrate: 32,60 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29917 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1075 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 15,611 kbps

 


Disc Title: LE MARCHAND
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Protection: AACS
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Size: 21 536 579 136 bytes
Length: 1:28:27.385
Total Bitrate: 32,46 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29876 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1027 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 15,693 kbps

 

Disc Title: LARMES AMERES
Disc Size: 48 893 052 613 bytes
Protection: AACS
BD-Java: No
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Size: 32 310 442 176 bytes
Length: 2:04:25.791
Total Bitrate: 34,62 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 31925 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1029 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 23,596 kbps

Disc Title: MARTHA
Disc Size: 48 893 052 613 bytes
Protection: AACS
BD-Java: No
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Size: 16 290 839 040 bytes
Length: 1:56:45.873
Total Bitrate: 18,60 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 16492 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1056 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 22,038 kbps

Disc Title: TOUS LES AUTRES S APPELLENT
Disc Size: 27 262 721 571 bytes
Protection: AACS
BD-Java: No
Playlist: 00000.MPLS
Size: 26 384 138 112 bytes
Length: 1:33:03.703
Total Bitrate: 37,80 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34895 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: German / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1055 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 24,528 kbps

 

Par Jean-Marc Oudry (technique) et Leo Soesanto (bonus) - le 19 avril 2018