Les Contrebandiers de Santa Lucia

Artus poursuit sa collection de polars italiens avec la récente restauration 2K des Contrebandiers de Santa Lucia, éditée en début d'année en Italie et en Allemagne. Il ne s'agit pas d'une restauration à grand frais et, si le résultat n'est pas exempt de faiblesses, l'image tient honnêtement la route grâce à un scan dont on remarque sans peine la finesse. La définition est correcte, sans pour autant offrir un niveau de détail très poussé. On notera des erreurs régulières de mise au point et l'apparition ponctuelle de plans issus d'un autre film (Afyon Oppio), voire même d'une publicité pour la Fiat 127, utilisés comme stock-shots et inclus dans le montage pour des raisons d'économie, qui détonent du reste par un aspect très épais. Les contrastes se montrent assez équilibrés. La colorimétrie passe-partout, modérément saturée, est plutôt convaincante, sans dérive notable. L'étalonnage est en revanche un peu éclairci, avec des carnations peut-être un brin lumineuses pour un rendu réellement argentique : on a un peu l'impression de se retrouver devant un ancien master éclatant d'il y a dix ans... même si on a vu bien pire depuis. La granulosité est palpable, ce qui est fort appréciable, et peu endommagée par l'encodage. La copie est très propre, plutôt stable.

C'est ce qui fait son charme, la version originale des Contrebandiers de Santa Lucia est très typée "Italie des années 70", avec sa post-synchronisation reconnaissable entre mille, son mixage peu naturel et ses bruitages forcés et assumés. L'ensemble se tient honorablement mais on regrettera par contre des sifflantes très prononcées et peu agréables. La dynamique est modeste mais avec des basses fréquences bien plus palpables qu'en VF. Une version française qui se situe très en deçà au niveau technique. Malgré une piste en LPCM plein débit, la prise de son semble avoir été captée depuis un cagibi. Le spectre est restreint, l'amplitude très réduite (des basses fréquences quasi absentes, par exemple). Le film est présenté dans son montage intégral, plus long que celui sorti dans les salles françaises à l'époque. Certaines parties n'ayant jamais été doublées, elles sont ici proposées en VO sous-titrée.

Les Contrebandiers de Santa Lucia est présenté dans un beau digipack, un effort toujours apprécié et en combo DVD/Blu-ray. Le film est accompagné de quelques suppléments :

Monnaie de sang (31 min - HD)
L'auteur de bande dessinée Curd Ridel est aussi un impressionnant connaisseur du cinéma italien d'exploitation. Il présente longuement l'équipe du film, revenant d'abord sur le parcours du réalisateur Alfonso Brescia, fils d'un producteur qui le fera commencer tout au bas de l'échelle avant qu'il ne devienne assistant pour Fellini ou Sergio Leone. Il réalisera un grand nombre de films de genre, du péplum au western - et même de la science-fiction "un petit peu fauchée", genre plutôt rare en Italie. Brescia se fera notamment un nom sur toute une série de polars "ancrés dans la réalité de Naples", dont fait partie Les Contrebandiers de Santa Lucia, qui seront distingués par leur aspect "quasi documentaire" sur la pauvreté de la ville et l'omniprésence de la Mafia. Curd Ridel évoque le reste du casting, et en particulier Mario Merola qui mena parallèlement une fructueuse carrière dans la chanson classique napolitaine. Il est l'"immense interprète" d'une discographie impressionnante, une grande star de l'époque, une véritable idole. Curd Ridel survole les parcours de Marco Girondiono, Lucio Montanaro, "bouboule de service" et caution comique du film, et revient sur le "clin d'oeil à trois" devant l'affiche d'un précédent succès de Brescia, où apparaît le petit Genarino, gamin des rues aperçu dans plusieurs longs-métrages (dont Napoli Spara !). Un module agréable et dense, notamment par le nombre incroyable de films "bis" cités par Ridel, des oeuvres dont il ne manque pas de signaler les plus intéressantes comme les plus dispensables, et qui montrent surtout l'incroyable productivité du cinéma transalpin de l'époque - et une belle réserve de sorties pour les éditeurs...

Galeries d'affiches (30 s - HD)

On trouve également plusieurs bande-annonces de films sortis par l'éditeur dans cette collection spéciale polars italiens, malheureusement sans sous-titres : Société anonyme anti-crime (3 min 42 s - HD), Flics en jeans (3 min 27 s - SD), Opération K (3 min 18 s - HD), Big Racket (3 min 44 s - SD).

Taille du Disque : 30 111 620 872 bytes
Taille du Film : 20 992 862 208 bytes
Durée : 1:33:36.833
Total Bitrate: 29,90 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,02 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25029 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Audio: Italian / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Subtitle: French / 4,043 kbps
Subtitle: French / 15,527 kbps