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Test blu-ray
Image de la jaquette

Gouverneur malgré lui

BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 9 mai 2023

Image

Fidèle à l'âge d'or de la comédie américaine, Eléphant Films propose aujourd'hui Gouverneur malgré lui, une rareté bienvenue signée Preston Sturges. Le film a été restauré assez récemment pour un résultat relativement plaisant, offrant des conditions de visionnage assez efficaces pour une oeuvre qui a tout de même dépassé les 83 ans. L'élément utilisé (sans doute le négatif original) a été préalablement consolidé, globalement stabilisé et largement nettoyé des impuretés. Le scan se montre très correct, plutôt bien défini mais avec un niveau de détail qui laisse un peu sur notre faim. Les plans truqués (générique, fondus) sont un peu plus épais, conformément à leur procédé de fabrication. Le traitement numérique se limite (mais c'est déjà bien) à un équilibrage de certains photogrammes déformés, un réajustement des niveaux de noir qui nous épargne des pulsations désagréables, et sans doute aussi à un nettoyage partiel des petites traces d'usure. Quelques poussières ou rayures verticales restent cependant visibles en quantité limitée et de manière très ponctuelle. Chose plutôt rare dans les restaurations contemporaines, on notera que des poinçons de fin de bobine n'ont pas été effacés. L'étalonnage est assez agréable, nuancé mais manquant sans doute un peu de poigne, avec des noirs peu denses, correspondant aux caractéristiques de la projection dans une salle, à l'époque. Le grain a été conservé, palpable et non lissé ou atténué par l'encodage (invisible). Une jolie présentation qui diffère du Blu-ray sorti en 2020 chez Kino Lorber, aux USA : il s'agit sans doute du même scan de départ (annoncé en 4K), mais avec ensuite un nettoyage numérique et surtout un étalonnage différents : les noirs ont été renforcés, parfois abusivement au point de boucher le détail dans les contrastes, certaines hautes lumières sont mécaniquement amplifiées.

Son

Le film est uniquement proposé en version originale. La piste a été très correctement restaurée, désormais exempte des usures du temps, ni craquements, ni sifflantes ou saturations. La dynamique reste modeste, conformément aux capacités techniques de l'époque, mais le rendu se montre toutefois précis et plutôt équilibré, avec une présence des voix très correcte. On sentira un très léger souffle permanent.

Notez que vous pourrez afficher les sous-titres en blanc ou en jaune.

Suppléments

Entretien avec Nathalie Bittinger (19 min - HD)
Maître de conférences en études cinématographiques, Nathalie Bittinger revient sur l’importance de Preston Sturges dans la comédie américaine des années 40 qu'il va renouveler en montrant la face sombre de la nature humaine dans des "histoires de pseudo héros" et de fausses apparences. Gouverneur malgré lui est le premier film réalisé par le scénariste Sturges, "un véritable défi" de conjuguer les deux fonctions à l’époque, et une promotion qui ouvre la voie à toute une génération d’auteurs qui voulaient passer à la mise en scène. Sturges retrouve l’esprit de The Power and the Glory, un ancien scénario réalisé en 1933 par William K. Howard, où il utilisait déjà une structure en flashback. A travers un "portrait fragmenté", Gouverneur malgré lui est une succes story au "canevas ultra américain", dont l’ironie et humour acerbe démontent le rêve américain, comme un "envers de Frank Capra". Nathalie Bittinger voit un film "très intéressant" sur les déboires de la politique américaine en même temps qu'une œuvre "assez sombre" qui fait le deuil des idéaux avec son "pacte faustien avec le diable". Elle souligne l’image d’un "capitalisme en roue libre" où le peuple est absent, où les hautes sphères ne parlent que d’argent, où le financier est montré comme un "mafieux capitaliste", et observe le couple central, remarquant que deux visions du monde s’y affrontent. Elle note un personnage féminin "vecteur d’honorabilité", portant "les idéaux progressistes", qui finit par se heurter à un homme ancré dans ses habitudes. Nathalie Bittinger conclue ce supplément agréable et intéressant en évoquant le "casting de premier film", au jeu "unidimensionnel", sans complexité.

Bande-annonce originale (1mn 48s - SD upscalé - VOSTF

On pourra également trouver les bandes-annonces des comédies américaines éditées par Elephant Films (SD upscalé / HD - VOSTF): La Route semée d'étoiles (2min 18s), Place aux jeunes (1min 46s), L'Extravagant Mr. Ruggles (2min 05s), Mon Homme Godfrey (1min 03s), La Vie facile (1min 27s), La Huitième femme de Barbe-bleue (1min 10s), Sérénade à trois (1min 10s).


On retiendra enfin la jaquette réversible, autre petite option bienvenue.

En savoir plus

Taille du Disque : 27 613 418 438 bytes
Taille du Film : 20 723 988 864 bytes
Durée : 1:21:37.142
Total Bitrate: 33,85 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,04 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 30047 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2012 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 32,512 kbps
Subtitle: French / 32,512 kbps
Subtitle: English / 38,919 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 29 mai 2023