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Personnalités

Buster Keaton

Buster Keaton

Biographie

Joseph Frank Keaton Junior est né le 4 octobre 1895 au Kansas. Ses parents, Joseph et Myra, sont acteurs de vaudeville et l’enfance de celui que son père surnommera Buster est passée sur les planches, et ce dès l’âge de cinq ans. Il y développe très vite une endurance physique et un don pour la cascade qui ne le quitteront pas une fois arrivé à Hollywood. Dans les années dix, il intègre la troupe de Roscoe « Fatty » Arbuckle au moment où celui-ci s’affranchit de la compagnie de Mack Sennett, sous la houlette du producteur Joseph Schenck. Keaton, auprès d'Al St-John, John Coogan et d’autres, devient acteur, gagman, assistant réalisateur auprès d’un comédien dont le sens de l’humour lui correspond très bien. En 1917, Keaton est incorporé dans l’armée mais il réintègre la troupe d’Arbuckle à sa démobilisation, en 1919. En 1920, suite au départ d’Arbuckle vers le long métrage, Schenck propose à Buster de devenir la vedette d’une série de films en deux bobines. A la même époque, sur la recommandation de Douglas Fairbanks, il est la vedette d’un film de Herbert Blaché adapté d’une pièce à succès, The Saphead.

De 1920 à 1923, Keaton tourne 19 courts métrages, qui seront suivis de 12 longs métrages entre 1923 et 1929. Schenck sera le producteur de tous ses films jusqu’à 1928, date à laquelle le producteur vend le contrat de Buster à la MGM. Le parlant ne sera pas fatal à Keaton, mais son prestige ne se relèvera pas des vicissitudes et de la déchéance qu’il traverse à partir de 1928, entre divorce et alcoolisme. Il deviendra tour-à-tour acteur dans des films très modestes, gagman, réalisateur de courts métrages de complément de programme, avant d’être redécouvert dans les années 50 et 60, essentiellement grâce au collectionneur Raymond Rohauer, qui avait préservé tous ses films.

Soucieux de diriger une équipe dans laquelle tous les talents pouvaient s’exprimer, Keaton cosigne généralement les films dans lesquels il joue, notamment avec son complice Eddie Cline, mais aussi avec des metteurs en scène plus établis comme Mal st-Clair, Clyde Bruckman ou Donald Crisp. Si à la fin de sa carrière muette, à partir de College (1927), il n’est même plus crédité, il est pourtant bien l’auteur des 31 films muets qu’il interprète entre The High Sign (1920) et Spite Marriage (1929). Keaton travaille comme Chaplin, dont on oublie souvent les "réalisateurs associés" (Charles Reisner sur The Pilgrim et The Gold Rush, Henri d'Abbadie d'Arrast sur The Gold Rush encore, Monta Bell sur A Woman of Paris ou encore Robert Florey sur M. Verdoux). Personne ne conteste à Chaplin son crédit unique sur ses films, or la situation est la même pour Keaton : c''est simplement que l'un comme l'autre ont besoin aussi souvent que possible d'un assistant qui puisse conduire les manoeuvres quand ils sont occupés en tant qu'acteurs.

Keaton est donc un cinéaste, attaché à donner à voir sa vision du monde, le plus souvent contemporain, mais pas toujours. S’il prend ses films au sérieux, au point de demander à ses techniciens de continuer leur travail alors qu’il est en train de risquer la noyade (Our Hospitality) ou de décider de ne sortir qu'en dernière extrémité un film achevé qui l’a déçu (The High Sign), il aime aussi ouvrir toutes grandes les portes de l’absurde, tant visuel que thématique. Si le doute subsiste encore sur son rang d'auteur, il suffit de regarder l'ensemble de ses films pour voir apparaître un style visuel unique en son genre et qui reste le même de film en film.

Keaton a survécu jusqu’aux années 60, mais n’a jamais vécu dans le luxe auquel pouvait prétendre Chaplin ou Harold Lloyd. Manifestement peu lui importait, et il a su garder jusqu’à sa mort en 1966 un humour féroce, une incroyable bonne humeur sous un visage de pierre. C’était aussi, et surtout, un metteur en scène surdoué, tombé littéralement amoureux de la caméra dès son premier contact avec l’objet, qui avait tout compris en matière de timing et qui avait développé une pratique exigeante et périlleuse de l’art d’être un acteur. C’était, en d’autres mots, un génie, l’un des plus grands du septième art.

Films chroniqués sur DVDClassik

Acteur :

1917 : Fatty garçon boucher (The Butcher Boy)
1918 : Fatty à la clinique (Good Night, Nurse!)
1924 : Sherlock Junior (Sherlock Jr.)
1924 : La Croisière du Navigator (The Navigator)
1925 : Les Fiancées en Folie (Seven Chances)
1931 : Les Bijoux volés (The Slippery Pearls)
1950 : Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard)

Producteur :

1924 : Sherlock Junior (Sherlock Jr.)
1924 : La Croisière du Navigator (The Navigator)
1925 : Les Fiancées en Folie (Seven Chances)

Monteur :

1924 : Sherlock Junior (Sherlock Jr.)
1924 : La Croisière du Navigator (The Navigator)
1925 : Les Fiancées en Folie (Seven Chances)

Réalisateur :

1924 : La Croisière du Navigator (The Navigator)
1924 : Sherlock Junior (Sherlock Jr.)
1925 : Les Fiancées en Folie (Seven Chances)

Scénariste :

1942 : Six destins (Tales of Manhattan)

En savoir plus

Portrait de Buster Keaton à travers ses films

La fiche IMDb

Par François Massarelli - le 13 août 2013

Informations

Naissance : 4 octobre 1895
Décès : 1 février 1966
Pays : États-Unis
Métiers : acteur, producteur, monteur, réalisateur, scénariste