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Cycle Dario Argento

Les Films du Camélia enchantent et terrorisent cet été avec pas moins de six films du magicien de la peur. Du giallo des débuts à l'ultra-violence baroque vers laquelle son oeuvre tend dès les années 80, Dario Argento est l'auteur d'une somme horrifique à nulle autre pareil. Esthète, intellectuel, homme de gauche, autant qu'artiste torturé, habité par une part sombre impliquant drogues en vogue et fascination pour l'occulte, il a marqué le cinéma de genre, et à sa manière le cinéma d'auteur, par la refonte d'un imaginaire formé à l'opéra, la psychanalyse, la contestation étudiante de sa génération, dans un canon impur, souvent plus droitier que lui ne l'était. Le magicien de la peur est ainsi un poète de la lame ensanglantée, légataire d'un romantisme italien dans ce qu'il peut avoir également de plus mortifère. De L'Oiseau au plumage de cristal à Opera, six films pour entamer - ou ré-entamer - une plongée dans ce maelström d'hémoglobine et de hurlements à... pourquoi pas, prolonger chez soi, des Frissons de l'angoisse, à Inferno, pour en arriver à La Terza Madre ? Chez Argento, on se baigne toujours dans le même fleuve meurtrier.