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Robert Wise (1914-2005)

Publié : 27 déc. 03, 21:11
par Kurwenal
EDIT DE LA MODERATION:

N'hésitez pas à consulter les différents topics consacrés auc films de Robert Wise

Mademoiselle Fifi (1944) et sa Chronique Classik
Né pour tuer (1947) et sa Chronique Classik
Le jour où la Terre s'arrêta (1951) et sa Chronique Classik
Hélène de Troie (1955)
L'odyssée du sous-marin Nerka (1958)
West side story (1961) et sa Chronique Classik
La maison du diable (1963)
La mélodie du bonheur (1965)Star! (1968) et sa Chronique Classik
Le mystère Andromède (1970)

les Chroniques Classik de
La malédiction des hommes-chats (1944)
Ciel rouge (1948)
Nous avons gagné ce soir (1949)



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I want to live, Wise

Bien loin de "The sound of Music", Robert Wise livre en 1958 ce superbe plaidoyer contre la peine de mort.
L'histoire: Barbara Graham, une femme aux moeurs dissolues, déja condamnée pour des vétilles, accepte, par amitié et sans doute goût du jeu, de servir d'alibi à trois malfaiteurs qui s'avèrent les assassins crapuleux d'une vieille dame.
L'histoire est bien évidemment terriblement tragique, Wise maîtrise au-dela de la perfection un sujet qui pouvait et qui prête souvent aux pires outrances.Le drame est déchirant, la photographie inventive et le regard clinique mais sans aucune froideur que porte le réalisateur sur ses personnages nous éloigne avec efficacité d'un pathos conventionnel. Les préparatifs de la chambre à gaz sont dans ce domaine un modèle du genre.
La musique jazzy de tout le film vient en contre-point comme pour soutenir cette vision qui se veut d'une grande lucidité...sur les manipulations de la police, la bassesse des hommes, le système pénal américain, la justice spectacle, etc. A ce titre la dernière scène du film rappelle un des moments forts de Big Combo.

A celà, il faut ajouter l'interprétation de Susan Hayward qui obtint un oscar vraiment mérité. Elle est remarquable et porte l'ensemble du film avec une exceptionnelle capacité à rendre la vie et non pas le sentiment de la vie: c'est bluffant.

Publié : 27 déc. 03, 23:03
par Jeremy Fox
Kurwenal a écrit :I want to live, Wise

Bien loin de "The sound of Music", Robert Wise livre en 1958 ce superbe plaidoyer contre la peine de mort.
Qu'as tu contre The sound of music ? :twisted: :wink:

Publié : 27 déc. 03, 23:44
par Kurwenal
Jeremy Fox a écrit :
Kurwenal a écrit :I want to live, Wise

Bien loin de "The sound of Music", Robert Wise livre en 1958 ce superbe plaidoyer contre la peine de mort.
Qu'as tu contre The sound of music ? :twisted: :wink:
Rien , bien au contraire...je suis un fan fini :wink:

Publié : 27 déc. 03, 23:46
par Jeremy Fox
Kurwenal a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Qu'as tu contre The sound of music ? :twisted: :wink:
Rien , bien au contraire...je suis un fan fini :wink:
Ahhh Moi aussi j'adore autant l'un que l'autre ;-)

Publié : 27 déc. 03, 23:49
par Kurwenal
Jeremy Fox a écrit :
Kurwenal a écrit : Rien , bien au contraire...je suis un fan fini :wink:
Ahhh Moi aussi j'adore autant l'un que l'autre ;-)
Copain 8) :lol:

Publié : 9 janv. 04, 13:43
par Fatalitas
Le Coup de l'escalier(Odds against tomorrow) : les themes de la derniere chance, de la fatalité, du racisme melangés avec intelligence donne à ce film noir une saveur particuliere
Le hold-up en lui-meme dure tres peu de temps, ce n'est pas ce qui interesse Wise qui prefere s'attarder sur ce qui pousse Robert Ryan et Harry Belafonte à accepter ce deal (difficile retour à la vie civile pour l'un, dettes de jeu pour l'autre)
L'interpretation est remarquable (Robert Ryan, acteur assez sous-estimé je trouve), et tres belle musique qui renforce le coté fataliste du film

7,5/10

Par contre, quelqu'un pourrait m'expliquer le sens du titre français??

Publié : 9 janv. 04, 19:39
par Roy Neary
fatalitas a écrit :Par contre, quelqu'un pourrait m'expliquer le sens du titre français??
Odds against tomorrow dans l'esprit fataliste du film signifie plus ou moins que toutes les chances sont réunies pour gâcher le lendemain. :wink:

Publié : 9 janv. 04, 19:40
par Lord Henry
fatalitas a écrit :Le Coup de l'escalier(Odds against tomorrow)
Le film préféré de Jean-Pierre Melville, qu'il avait coutume de se faire projeter dans sa salle personnelle.

Publié : 8 févr. 04, 00:52
par Requiem
Le coup de l'escalier (Wise, 1959) :
Un bon film de braquage porté par deux très bons acteurs, surtout Robert Ryan que je prend plaisir à voir de plus en plus souvent ces temps ci (après l'avoir vu récemment dans the Wild Bunch et Caught). L'ambiance est sombre, la mise en scène inspirée et j'aime l'idée que Wise se focalise nettement plus sur ses personnages qui sont aussi detestables qu'attachants qu'au braquage en lui même. Un bon film noir.

PS : Je veux bien qu'on m'explique quel est le rapport entre le titre français et le film, parce que là j'ai un peu de mal. Merci.

Publié : 8 févr. 04, 17:02
par Fatalitas
Requiem a écrit :Le coup de l'escalier (Wise, 1959) :
Un bon film de braquage porté par deux très bons acteurs, surtout Robert Ryan que je prend plaisir à voir de plus en plus souvent ces temps ci (après l'avoir vu récemment dans the Wild Bunch et Caught). L'ambiance est sombre, la mise en scène inspirée et j'aime l'idée que Wise se focalise nettement plus sur ses personnages qui sont aussi detestables qu'attachants qu'au braquage en lui même. Un bon film noir.

PS : Je veux bien qu'on m'explique quel est le rapport entre le titre français et le film, parce que là j'ai un peu de mal. Merci.
:lol:
j'avais posé la meme question mais restée sans reponse !!

Publié : 29 juin 04, 17:50
par Beule
Le récupérateur de cadavres

Bien qu'ils reprennent à leur compte le titre du roman de Stevenson qui cautionnera de nombreuses variations telles que L'impasse aux violences de Gilling, ou, indirectement à la Hammer, le Dr. Jekyll & Sister Hyde de Baker, Lewton et Wise ne se livrent pas ici à une adaptation véritable mais imaginent une hérédité directe aux actes de profanation et de meurtres crapuleux perpétrés avec l'aval tacite du fameux Dr. Knox.

Leur version élude toute réflexion trop aprofondie sur le cas de conscience et d'éthique au centre de l'histoire originale jusqu'à même générer un certain déséquilibre dans la construction dramatique (il faut voir avec quelle détachement le vertueux jeune premier assistant du Docteur prend acte de la provenance des corps pour dissection!), fait un sort délibéré aux prolongements métaphysiques et religieux sous-jacents à l'intrigue pour favoriser l'approche de l'emprise obsessionnelle du passé.

Oeuvre brillante dans ses meilleurs moments, ceux qui mettent en lumière le subtil jeu de domination auquel se livrent un Karloff absolument maléfique et un Henry Daniell suave et hanté, traversée de quelques fulgurances d'une violence sans équivalents dans le cinéma d'horreur contemporain de la Universal, mais aussi souvent malheureusement trop glacée et illustrative: pour une fois, Lewton et son exécutant technique semblent échouer à transcrire visuellement ce sentiment de malaise psychologique et de peur indicible qui font l'originalité et le prix des chefs-d'oeuvre de Tourneur ou Robson... en tout cas jusqu'à un final inattendu et proprement éblouissant, où, enfin, le film s'ouvre au véritable fantastique et fait regretter la trop grande sagesse formelle et narrative des développements qui l'ont précédé.

Publié : 29 juin 04, 17:56
par Fatalitas
le final de The Body snatcher est un des plus beaux qui soient :)

Publié : 29 juin 04, 17:58
par Roy Neary
Pour Le récupérateur de cadavres de Robert Wise, je me souviens d'un film qui prend certes trop de temps pour s'installer (en comparaison des productions apparentées) mais dont l'intérêt monte crescendo jusqu'à un final assez impressionnant et qui ne démérite parmi les grandes oeuvres sorties des studios Val Lewton. Karloff y est au meilleur de sa forme et Lugosi cachetonne avec plaisir.

Publié : 31 juil. 04, 11:35
par 2501
La Maison du diable (The Haunting) - Robert Wise

Oh la belle surprise ! :D
J'y suis allé méfiant (j'aime pas ce genre de film horrifique sans effets, la plupart du temps je n'ai pas peur et je m'emmerde rapidement), mais là...
La réalisation est loin d'être statique, ce qui est généralement le cas pour ce genre de film (filmer une porte pendant 5 min en attendant que le spectateur ait peur), mais là c'est incroyablement moderne ! Des zooms accélérés, des plans obliques, le travail sur le décor absolument phénoménal, la lumière, etc... j'ai vraiment été captivé par le film de bout en bout, sans pour autant avoir véritablement peur. L'interprétation est aussi de très haute volée et le déroulement du film est original pour ceux qui sont comme moi désormais habitués à un jeu de massacre qui se déroule toujours de la même manière (SPOILERS ici peu de morts, seulement le personnage principal à la fin qui permet une conclusion assez astucieuse...).
L'intro qui raconte l'histoire de la maison est excellente. On repense au film après l'avoir vu (surtout quand on l'a visionné à 3h du mat') et The Haunting mérite amplement sa réputation de meilleur film de maison hantée. 8)

9/10

Publié : 5 août 04, 14:17
par takezo
The Set-Up - Robert Wise

Une découverte essentielle du coffret "film noir". C'est un film magistral. D'une simplicité redoutable, cette histoire temps réel de 72 minutes, superbement photographié et mise en scène avec beaucoup d'élégance m'a laissé sur le cul. Tiré d'un poème populaire de Joseph Moncure March, c'est aussi la vision la plus sombre que je connaisse sur l'univers de la boxe. La peinture de ce public vulgaire, avide de sang et de douleur, qui laisse son humanité au vestiaire pour laisser éclater ses instincts est saisissante et contraste d'ailleurs totalement avec la vision pleine de douceur des boxeurs au vestiaire en attente de monter sur le ring. Wise nous les montre comme lucide face à leur condition. Ils se battent pour gagner leur croute, esperer un peu de reconnaissance ou par dépit, ils se battent pour vivre. Ils sont la representation la plus simple et la plus crue de ce qu'est la vie. Ils acceptent le combat et ne trichent pas. La ou les gradins sont le lieu de la corruption, de la lacheté, de la betise et le lieu d'expression de tous les bas instincts, sur le ring une vérité simple et douloureuse éclate sous les spotlights. Audrey Totter refuse de se laisser déshumaniser, même par amour. Elle préfère errer dans les rues, plutôt que de salir son âme. Robert Ryan est parfait.
Une perle !!! J'y pense depuis hier soir, et je n'arrive pas à m'en detacher.

Le DVD contient un commentaire audio de Wise et de Scorcese que je n'ai pas pu comprendre faute de sous-titres. Snif.