Film du mois :

La Maison des Bois de Maurice Pialat
Films (re)découverts :
- 8,5/10 -
Nous ne vieillirons pas ensemble (Maurice Pialat, 1972)
Fureur Apache (Robert Aldrich, 1972) - J'ai été frappé par l'intelligence de ce western, dans les rapports indiens/blancs d'une acuité rare comme dans l'évolution de cette "chasse à l'indien" où le sens tactique occupe une place prépondérante, où la violence est d'une terrible brutalité (la première attaque indienne m'a laissé stupéfait). Un très grand western.
- 8/10 -
A la merveille (Terrence Malick, 2012) - A revoir dès que possible. Après quelques jours, le film reste en tête, comme souvent avec Malick. Il m'a juste manqué l'émotion alors que ses 3 précédents m'avaient toujours immédiatement et intensément bouleversé.
L'Innocent (Luchino Visconti, 1976) - Un voile de mort souffle sur L'Innocent, celui d'une haute bourgeoisie déliquescente qui n'assume pas ce qu'elle a voulu devenir.
Histoire de détective (William Wyler, 1951) - Scénario solide, mise en scène soignée, casting impeccable (des premiers aux seconds rôles sans exception) participent à rendre ce huis-clos tendu particulièrement réussi.
Le Fantôme de la liberté (Luis Buñuel, 1974) - A mon sens le Buñuel qui mêle de la plus belle des façons l'univers et l'humour surréalistes et absurdes qui lui sont propres et ses réflexions sarcastiques sur la société (et ses institutions notamment). C'est également très agréable de retrouver tous ces (grands) acteurs français qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir dans le même film (et même si ils ne jouent pas tous ensemble).
Solaris (Andreï Tarkovski, 1972)
- 7,5/10 -
Passe ton bac d'abord (Maurice Pialat, 1978) - Ouch, être jeune à Lens en 1978, c'est effrayant. Pialat adopte un ton réaliste, capte un quotidien morne et une génération qui paraît bien triste et sans espoir, mais le fait sans mépris, sans en rajouter, avec honnêteté et justesse.
Mes petites amoureuses (Jean Eustache, 1974) - Je n'avais vu que La Maman et la putain de Eustache. Il me semble que c'est très différent, que ce soit dans la mise en scène ou dans l'actor's studio bressonien poussé à son paroxysme. Si ce style est un peu rude au début, il offre aussi de très beaux moments de "découverte" (le baiser dans le cinéma, toute la fin).
Quand Harry rencontre Sally (Rob Reiner, 1989) - Un modèle du genre sans aucun doute qui n'a d'ailleurs pas pris une ride, et ça c'est quand même très significatif.
El (Luis Buñuel, 1953) - La jalousie obsessionnelle par Buñuel laisse de côté le psychologisme pesant hollywoodien et ouvre la voie à Vertigo.
Les Rapaces (Eric Von Stroheim, 1924) - Vu dans sa version de 2h15
- 7/10 -
La Gueule ouverte (Maurice Pialat, 1974)
El Dorado (Howard Hawks, 1966) - Variation autour de Rio Bravo en bien moins héroïque et sérieux (il m'a semblé y avoir beaucoup plus d'humour) capitalisant au maximum sur le charisme et la complicité de Wayne et Mitchum. C'est plaisant, quoiqu'un peu trop long peut-être. Ça m'a un peu fait penser à toutes ses suites actuelles de films d'action où l'on voit le héros d'antan (donc désormais vieux, et dont Stallone pourrait être le modèle) revenir pour une nouvelle "mission", seul ou avec ses potes (vieux également).
Baraka (Ron Fricke, 1992) - Baraka nous promène paisiblement dans les beautés et les misères du monde et invite à l'humilité.
No (Pablo Larrain, 2012) - Enthousiasmant dans le fond comme dans la forme bien que la libération politique du pays a pour effet de consacrer une nouvelle forme d'asservissement.
40 ans : Mode d'emploi (Judd Apatow, 2012) - Une comédie qui malgré sa longueur reste drôle et efficace. J'en demande pas beaucoup plus.
Prospero's books (Peter Greenaway, 1991) - Spectacle fascinant d'images, de sons et de paroles ininterrompues, d'une inventivité folle, qui se nourrit de son chaos et qui m'a fait oublié que je ne comprenais absolument rien à ce qu'il se passait.
L'emmurée vivante (Lucio Fulci, 1977) - Évitant ses saillies gores habituelles, Fulci soigne son ambiance pour livrer un giallo dont la maîtrise du suspense est parfaite.
Sergent York (Howard Hawks, 1941) - Film propagandiste, parfois didactique, mais souvent attachant dans sa volonté de dresser un portrait bienveillant de l'Amérique rurale.
- 6,5/10 -
Maurice Pialat, l'amour existe... (Anne-Marie Faux & Jean-Pierre Devilliers, 2006) - Un documentaire bien fait qui laisse essentiellement parler Pialat et ses films (via de nombreux extraits) et donne furieusement envie de se replonger dans son œuvre (alors que je la finissais à peine).
Allez coucher ailleurs (Howard Hawks, 1949) - Alors certes les gags ne sont pas des plus fins mais cette comédie reste plutôt plaisante avec un duo d'acteurs tout à fait attachant.
Camille Claudel 1915 (Bruno Dumont, 2013)
The Place beyond the pines (Derek Cianfrance, 2012) - Étonnant récit en trois actes qui balaye beaucoup de thématiques intéressantes, mais ne fait que les balayer à mon sens. Chaque partie reste malgré tout réussie et Derek Cianfrance fait preuve d'une qualité certaine dans sa mise en scène. Sinon Ryan Gosling c'est vraiment un acteur?
Le cri (Michelangelo Antonioni, 1957) - L'errance d'un abandonné tellement perdu qu'il passe à côté de tout dans un décor d'outre-tombe embrumé. Antonioni sonde un cœur brisé.
Europe 51 (Roberto Rossellini, 1951) - Le propos m'a paru bien nébuleux, surtout vers la fin, mais je crois être prêt à accepter beaucoup de choses venant de la bouche d'Ingrid Bergman...
- 6/10 -
Au bout du conte (Agnès Jaoui, 2013) - Pas ce que Jaoui et Bacri ont fait de mieux, loin de là, mais j'ai toujours un petit faible pour leurs histoires, leurs personnages et leur humour. Et puis Bacri, je suis inconditionnel...
La Tour au-delà des nuages (Makoto Shinkai, 2004) - Le scénario est ambitieux mais aussi très alambiqué et prend des tournures qui laissent peu de place à l'empathie. Dommage.
L'artiste et son modèle (Fernando Trueba, 2012) - J'ai pensé au Renoir sorti en début d'année (proximité temporelle oblige), mais j'ai trouvé ce film bien plus intéressant même si il n'a rien de bien nouveau à raconter sur le sujet. Cela dit, de belles choses jaillissent par moment au détour d'une conversation ou d'un pose.
Cloud Atlas (Andy & Lana Wachowski & Tom Twyker, 2012) - Je loue l'ambition et l'audace du projet, mais malheureusement le film n'en est pas vraiment à la hauteur. Je trouve l'articulation et le déroulement de chaque histoire plutôt bien réussi, il y a un côté ludique et pas du tout ennuyeux. Mais ce qui pêche sérieusement ce sont les histoires elles-mêmes, car une fois que le flou narratif s'estompe, il ne reste plus grand chose si ce n'est l'inanité et la naïveté de ce qu'elles racontent.
Le Sicilien (Michael Cimino, 1987) - Ambitieux mais très frustrant tant on entraperçoit le grand film que Le Sicilien aurait pu être avec un bon casting et un scénario à peine meilleur. Le talent de composition et de mise en scène de Cimino est plus que jamais présent ici (et peut-être pour la dernière fois...).
Nomads (John McTiernan, 1986) - On est plus proche d'un John Carpenter que d'un John McTiernan avec cet étrange premier film. Une curiosité pas dénuée d'intérêt ni de qualités.
Elmer Gantry le charlatan (Richard Brooks, 1960) - On sent bien que Brooks a de la tendresse pour ses personnages, et celle-ci finit par prendre le pas sur la critique d'une religion transformée en spectacle mercantiliste et hypocrite. La fin est d'ailleurs bien symptomatique et ça m’intéresse et me plait beaucoup moins.
Les amants passagers (Pedro Almodovar, 2013) - C'est lorsque Almodóvar est le plus décomplexée et le plus libre, lorsqu'il se lâche complètement, qu'il est le plus réjouissant. Lorsqu'il redescend sur terre, c'est plus poussif, inégal et moins amusant.
Les Aventures de Robinson Crusoé (Luis Buñuel, 1954) - Adaptation plutôt classique et relativement sage de la part de Buñuel (que l'on devine au détour de 2/3 scènes, autrement difficile d'y trouver sa signature). Agréable mais mineur.
Insomnia (Christopher Nolan, 2002) - Au bout d'un moment, la tête de zombie d'Al Pacino a fini par m'exaspérer, de même que les effets de mise en scène qui vont avec. Reste une esthétique bien léchée et l'Alaska, personnage le plus intéressant du film, qui relèvent une intrigue assez faible.
- 5,5/10 -
Möbius (Eric Rochant, 2013) - Pas déshonorant mais pas enthousiasmant non plus. Quelques moments sympas (le coup de téléphone vers la fin, même si c'est un peu artificiel) mais l'ensemble manque de "grandeur" dans les enjeux, dans l'intrigue, dans la mise en scène...
Les veuves de quinze ans (Jean Rouch, 1965) - Petit portrait de la jeune génération en 1964 dont le ton m'a semblé un peu trop didactique par moment.
The Sunchaser (Michael Cimino, 1996) - Si les grands motifs de Cimino sont toujours là, la grandeur de son cinéma, elle, s'est envolée...
GoldenEye (Martin Campbell, 1995) - J'ai découvert James Bond avec Pierce Brosnan et j'en avais un bon souvenir (de l'acteur surtout). Je dois bien avouer maintenant qu'il est très loin d'être l'un des meilleurs. Autrement un James Bond correct mais dont on pouvait attendre bien mieux. GoldenEye ne me parait pas très ambitieux, reprend la recette habituelle sans originalité (l'arrivée d'un nouvel acteur aurait pu changé un peu tout ça).
Ne nous fâchons pas (Georges Lautner, 1966) - Souvent ridicule et plein d'excès, "Ne nous fâchons pas" n'en reste pas moins amusant et plaisant à suivre.
Le vent de la plaine (John Huston, 1959) - C'est surtout le vent des studios qui a soufflé et balayé tout ce qui aurait pu rendre ce film bien plus réussi et bien moins ambigu dans sa morale. Même le casting pourtant réputé ne m'a pas empêché de sombrer dans l'ennui.
L'homme des vallées perdues (George Stevens, 1953) - C'est davantage dans ce qu'il n'évoque pas explicitement que Shane séduit plutôt que dans son intrigue convenue et inégale. Un peu triste de voir Jean Arthur vieillissante dans ce qui sera son dernier rôle...
- 4/10 -
La Maison des otages (Michael Cimino, 1990) - Aïe, ça fait du mal de voir Cimino aux commandes d'un aussi mauvais film. Il n'arrive jamais à se dépatouiller, à insuffler un minimum d'intérêt et de personnalité (ce ne sont pas les quelques tentatives - ratées - d'aller vers les grands espaces qui y changeront quoique ce soit) à une trame très banale qui vire même au bout d'un moment à la médiocrité la plus totale.
Spring Breakers (Harmony Korine, 2012) - Si j'apprécie beaucoup la forme du film et que les 20/30 premières minutes peuvent séduire, j'ai l'impression qu'Harmony Korine n'ose pas aller trop loin et se réfugie dans la vacuité et la facilité d'un folklore "gangsta" inoffensif pour finir son film.
Le Monde fantastique d'Oz (Sam Raimi, 2013) - Très enfantin. Et si cela prête à sourire quelque temps, ça le reste trop pour être véritablement supportable sur tout le film. Et je ne parle même pas l'univers numérique...
Demain ne meurt jamais (Roger Spottiswoode, 1997) - Je crois que je préfère encore les James Bond "surannés" mais ne manquant pas de charme à la tournure que prennent les Bond période Brosnan. D'autant plus que postérieurs à ceux de Dalton, ils ne leurs arrivent vraiment pas à la cheville, ne serait-ce qu'en terme d'action.
Le Monde ne suffit pas (Michael Apted, 1999) - En fait, je ne l'avais jamais vu. On ne peut pas dire que j'ai raté grand chose même si je ne le trouve pas plus mauvais que le précédent. Je trouve Brosnan plus convaincant (sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi).
- 3/10 -
Vivan las antipodas ! (Victor Kossakovski, 2011) - Très ennuyeux. Chaque région abordée a droit à ses belles images, mais au-delà de ça, c'est d'un grand inintérêt. A cela s'ajoute des effets de mise en scène insupportables (la caméra qui tourne dans tous les sens) pour bien signifier que l'on a changé d'hémisphère...
- 2/10 -
Les Fleurs de la guerre (Zhang Yimou, 2011) - Sous couvert "d'évènements réels", Zhang Yimou (mais est-ce vraiment sa faute?) charge la mule autant qu'il le peut et livre un film atrocement manichéen, nationaliste et xénophobe (ah elle est belle la caution Christian Bale) et dégoulinant de pathos... Beurk.
Séries :
- 9/10 -
La Maison des bois (Maurice Pialat, 1970) - Évocations "renoiriennes" de la vie d'une famille d'accueil (très attachante) au beau milieu de la campagne en pleine Grande Guerre. On se laisse agréablement porter par leur quotidien et le regard délicat et bienveillant que leur porte Pialat. C'est, selon les épisodes, joyeux, drôle, douloureux, implacable ou bouleversant. Bref, un grand moment.
- 7/10 -
House of Cards (Beau Willimon, David Fincher, 2013) - Pas mal. Sorte de West Wing couplé à Tempête sur Washington avec beaucoup plus de cynisme, de machiavélisme, de jeux de pouvoir, de sexe et de corruption mais avec la verve des dialogues (de l'un comme de l'autre) en moins. Très bon casting, gros point fort de la série.
Films revus :
Films des mois précédents :
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