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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Rapace

BLU-RAY - Région B
Coin de mire cinéma
Parution : 10 septembre 2020

Image

Le Rapace, film rare de José Giovanni, sorti en catimini en 2007 dans un coffret DVD consacré au cinéaste, est aujourd'hui (enfin) réédité sous la bannière Coin de Mire. L'éditeur spécialisé dans le cinéma français populaire s'est fourni auprès de StudioCanal qui a récemment supervisé la restauration du film en 4K (sans doute via le laboratoire VDM), avec un résultat assez satisfaisant. Cette restauration montre en effet une belle précision, un trait fin et des gros plans détaillés, dans une copie entièrement nettoyée et la plupart du temps très stable. Les contrastes sont très bien gérés, équilibrés et détaillés à la fois. La colorimétrie se montre séduisante, saturée et chatoyante, avec une palette éclatante et nuancée, mais qui semble de temps en temps restituer certains rouges de manière étrange, ceux-ci apparaissant un peu trop "Bordeaux" pour être honnêtes. On note aussi quelques libertés prises avec les caractéristiques photochimiques d'origine, notamment un glissement (très léger heureusement) vers un rendu plus moderne, avec des touches magenta ici ou là, quelques carnations suspectes, un peu trop rosées. Curieusement, les plans truqués, comme le générique introductif par exemple, apparaissent un peu dans leur jus, très épais mais surtout très jaunis, alors que ce sont peut-être ces quelques passages qu'il aurait fallu mieux réajuster. La texture argentique est respectée, avec une granulation fine et homogène, malheureusement dégradée par un encodage parfois maladroit. Malgré un débit vidéo plus que confortable, le logiciel d'encodage mal paramétré laisse passer des artefacts ponctuels qui estompent les détails fins de manière cyclique sur des aplats, ciels ou fonds unis. Un souci récurrent (mais pas systématique) dans cette collection.

Son

Bonne qualité pour la piste son, totalement nettoyée et dénuée de toute trace d'usure disgracieuse. L'ensemble est peut-être un peu couvert mais se montre encore assez détaillé, suffisamment équilibré et clair, sans saturations, sifflantes ou souffle.

Suppléments

Le film est présenté dans un digibook en édition limitée à 3 000 exemplaires, au design comme toujours très élégant, avec quelques goodies (reproductions de photos d'exploitation, affiche française au format A4). Le livret intérieur de 24 pages reprend des documents d'époque : dossier de presse, affiches internationales, galerie de photos.

L'idée de la collection Coin de Mire est de proposer une séance "à l'ancienne", en visionnant Le Rapace tel qu'il pouvait être présenté dans les salles à l'époque, avec un avant-programme d'une durée de 22 minutes - un peu dans le style de La Dernière séance sur FR3 mais sans le dessin animé. On peut ainsi choisir de visionner le film directement ou en l'incluant dans une "séance complète" comprenant :

Journaux d'actualités de la 17e semaine de 1968 (11 min - HD)
Un module consacré à la jeunesse de la fin des années 60, avec des manifestations étudiantes en Allemagne ; une visite de la jeune Faculté de Nanterre qui doit s'adapter à la forte hausse de sa fréquentation et subir des mouvements contestataires (nous sommes juste avant le fameux mois de mai !) ; un focus sur le métier de "cover-girl" ; une exposition d'art moderne à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, où une sculpture de César est fabriquée, découpée puis distribuée au public.


Réclames de 1968 (8 min - 1080p)
Un florilège des publicités que l'on pouvait voir à l'époque dans les salles : le Grand Miko glacé ("fournisseur officiel des 10e Jeux Olympiques de Grenoble") ; les essais dignes d'une voiture de course pour la Renault 8S ; la compagnie aérienne UTA ("le plus long réseau du monde") ; les cigarettes Flash ("les cigarettes dans le vent") ; un Martini "on the rocks" pendant une pause safari ; une descente dans un magasin Arthur Martin pour André Pousse et Jacques Legras...


Bande-annonce originale (4 min 21 s - HD)

Une section "Bonus" propose plusieurs suppléments, une nouveauté (attendue et bienvenue) pour l'éditeur qui s'était longtemps contenté de sa seule "séance complète" :

Il était une fois au Mexique (12 min - HD)
Déjà croisé dans les suppléments des éditions Eléphant Films, le suisse Julien Comelli revient avec une présentation assagie mais toujours agréable du Rapace, un "film extrêmement singulier" dans la carrière de José Giovanni, romancier à succès dont il raconte les débuts dans la mise en scène. Comelli partage quelques anecdotes de production et parle de la "succession de hasards" qui ont conduit Giovanni à réaliser son premier film à partir d'un segment non utilisé par Robert Enrico de son roman Les Aventuriers, expérience qui lui permettra d'enchaîner avec Le Rapace, adaptation d'un livre de la Série Noire dont il n'est pas l'auteur et qui rappelle les westerns de Sam Peckinpah.


José, mon aventurier (53 min - HD)
Grâce à sa proximité géographique avec la veuve de José Giovanni, habitant la Suisse elle-aussi, Julien Comelli a pu mener un entretien modeste mais intéressant (et dans la longueur) qui survole la filmographie du cinéaste et parle de l'homme, rencontré alors qu'elle travaillait aux Editions Gallimard. Zazie Giovanni est surtout interrogée sur la « deuxième vie » de son mari, lancée grâce à l'écriture et l'énorme succès du Trou alors qu'il était coiffeur, puis son entrée "avec un grand" (Jacques Becker) dans le monde du cinéma. Elle évoque finalement assez peu les livres, basés sur ce qu'il avait accumulé de son expérience "dans un certain milieu", pour se concentrer davantage sur sa carrière de réalisateur. Elle parle de la façon dont il travaillait en laissant une certaine liberté à ses équipes et à ses comédiens, et raconte comment il parvint à monter son premier film grâce Lino Ventura, le projet de Classe tous risques, l'"osmose formidable" avec le réalisateur Claude Sautet. On revient sur quelques films plus ou moins rares comme Où est passé Tom ?, au sujet très en avance sur son temps, et Deux hommes dans la ville, le préféré du cinéaste. Julien Comelli s'intéresse aussi à la musique de ses films, notamment ses rapports avec François de Roubaix. Mais Zazie Giovanni est surtout interrogée sur les trois titres réunis dans la collection Coin de Mire : le "challenge" du Rapace qui lui permit de continuer la mise en scène ; Dernier domicile connu pour lequel elle se souvient du travail formidable d'Etienne Becker à la lumière et du caractère difficile de Marlène Jobert (qui ne transparaît pas de son apparence fragile) ; et Une robe noir pour un tueur qui reprend le leitmotiv de l'injustice, récurrent dans la carrière du cinéaste. Lorsqu'elle évoque le tournage du Rapace au Mexique, avec une équipe énorme et expérimentée, Zazie Giovanni évoque le goût de son mari pour la nature et les extérieurs, et donc pour les histoires d'aventures, un genre qui lui plaisait davantage que le polar et vers lequel il se tourna naturellement après l'écriture des Grandes gueules, déjà un "western à la Giovanni", un genre qu'il adorait par ailleurs pour ses héros mutiques qui finissaient par se révolter et se révéler...


On trouve enfin une section "Collection" qui propose différentes bandes-annonces (restaurées et en HD) de films édités par Coin de Mire, à voir séparément ou regroupées (pour une durée totale de 18 minutes) : Dernier domicile connu (3 min 55 s), Le Grand chef (3 min 20 s), Chiens perdus sans collier (3 min 50 s), Gas-oil (3 min 20 s), et Train d'enfer (3 min 28 s).


En savoir plus

Taille du Disque : 45 817 856 125 bytes
Taille du Film : 33 377 101 824 bytes
Durée : 2:08:58.833
Total Bitrate: 34,50 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 31,16 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 31163 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1604 kbps / 16-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Subtitle: French / 5,801 kbps
Subtitle: French / 16,756 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 10 février 2022