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Test blu-ray
Image de la jaquette

Le Messager

BLU-RAY - Région B
ESC Editions
Parution : 6 avril 2022

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ESC Editions a discrètement créé la surprise en proposant il y a quelques mois (ou quelques semaines, avec un disque à prix plus doux) un Blu-ray du Messager, célèbre film de Joseph Losey qui sortit en Europe en 2010, dans la Studiocanal Collection, et que l'on a attendu en vain en France, probablement pour une question de droits. Le Messager a bénéficié d'une ressortie Blu-ray en 2019 en Angleterre dans la collection Vintage Classics, à partir d'une toute nouvelle restauration 4K que l'on put également admirer dans nos salles, en début d'année, grâce au distributeur Les Acacias.

Malheureusement, c'est une énorme déception : le Blu-ray proposé par ESC reprend le vieux master de 2010, d'une facture correcte mais cependant toujours datée, car numérisé avant l'arrivée de la technologie 2K. A l'exception des gros plans, un peu plus soignés côté précision, la définition générale reste honnête mais souvent douce, le niveau de détail restant heureusement palpable sur presque tout le film. La copie photochimique utilisée montre quelques signes de faiblesse, des sautes de photogrammes à certains points de montage, une légère instabilité ponctuelle. La copie ne semble pas avoir subi de correction numérique spécifique mais l'ensemble reste d'une extrême propreté. Côté étalonnage, cela ressemble à ce que faisaient les laboratoires anglo-saxons à l'époque, avec un rendu qui manque du cachet argentique que l'on sait retrouver aujourd'hui (bien que le grain soit palpable), sans pour autant que la qualité soit déshonorante. L'image est peut-être un peu claire parfois, avec des ombres subtilement atténuées, tandis que les contrastes restent, eux, assez équilibrés, au gré de la bonne tenue la pellicule (on notera un tiers droit plus usé, avec quelques dérives bleues ou rouges et une plus faible densité de contraste - cf. dernière capture de notre galerie). La colorimétrie reste agréable mais toujours un peu trop moderne, avec des visages parfois un peu rosés. Quel dommage...

Son

La version originale est de bonne qualité, avec un mono détaillé, ample et bien équilibré entre les voix et les ambiances. La piste est totalement nettoyée, il n'y a pas de sifflante, le souffle est très discret. La version française est plus rétrécie, plus couverte, avec des ambiance discrètes mais un ensemble dénué de souffle ou de traces d'usure. On remarque une différence de tonalité, la VF plus aigüe (accélérée) ayant sans doute été reprise d'un ancien DVD ou d'un master TV.

Suppléments

ESC ne reprend malheureusement pas les nombreux suppléments des éditions britanniques de 2010 ou 2019, mais propose en revanche :

Le facteur des amants (26 min - HD)
Après le Blu-ray de Temps sans pitié, sorti il y a quelques mois, c'est le retour de Michel Ciment, grand spécialiste du cinéaste à propos duquel il consacra plusieurs ouvrages dont un célèbre livre d'entretiens. Le critique livre une admirable analyse de la double tragédie du Messager, évènement majeur" de l'histoire du Festival de Cannes, que la MGM revendit à la Columbia quelques semaines avant qu'il ne reçoive la Palme d'or parce que les dirigeants n'en avaient pas compris le sens. Michel Ciment revient sur les libertés de l'adaptation prises avec Harold Pinter, par exemple pour "la construction avec le temps""la vraie originalité" du présent et du passé qui finissent par se rejoindre, et note certaines thématiques chères à Losey, la blessure de l'enfance ou les différences de classe, s'amusant que l'"un des films les plus justes sur la société anglaise" ait été créé par un émigré (Pinter) et un réfugié (Losey). Il rappelle l'importance du décor dans le cinéma de Losey, avec le manoir montré comme un personnage à part entière, et raconte que la musique sombre et romantique de Michel Legrand, "un thème unique en treize variations", n'était pas appréciée par le réalisateur, au départ. Michel Ciment parle du talent de ce "metteur en scène complet" qui avait intégré l'art du cinéma dès ses premiers films et possédait un "caractère inné pour la caméra", ou du couple vedette que Losey réunit de nouveau après Loin de la foule déchaînée de John Schlesinger. Il évoque la mise en scène rigoureuse du Messager, à l'opposé du sentimentalisme, la "façon de chanter la nature" dans des amples mouvements de caméra, ou l'utilisation discrète du zoom, découverte technique qui était énormément utilisée à cette époque. Un excellent supplément à ne voir, attention, qu'après le visionnage pour éviter tout spoiler !


Notez que Le Messager est également disponible dans une édition en exclusivité Fnac qui comprend un livret écrit par Olivier Père.

En savoir plus

Taille du Disque : 33 114 283 556 bytes
Taille du Film : 26 986 936 320 bytes
Durée : 1:56:15.541
Total Bitrate: 30,95 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,03 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25035 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2065 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2025 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 13,204 kbps
Subtitle: French / 0,056 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 19 mai 2022