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Test blu-ray
Image de la jaquette

Temps sans pitié

BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 15 février 2022

Image

Après Mr. Klein chez StudioCanal, Le Messager chez ESC et avant La Truite chez Gaumont, en avril prochain, l'équipe de Carlotta propose elle aussi un film de Joseph Losey avec Temps sans pitié, présenté dans une très belle restauration 2K précédemment sortie chez les Anglais d'Indicator (en 2019). On notera, pour la forme, que les deux Blu-ray présentent des formats d'image différents, l'anglais optant pour le 1.66 tandis que Carlotta propose le 1.37 plus carré. Si le site imdb indique lui aussi le 1.37 comme le format original, le 1.66 n'est pas totalement superflu puisque les deux ratios ont sans doute dû cohabiter à l'époque de la sortie du film, où les salles de cinéma s'équipaient peu à peu avec des formats larges. Pour ce qui est de la restauration elle-même, le rendu est extrêmement compétent, très stable et totalement nettoyé de traces d'usure. Hormis quelques plans truqués (courtes transitions en fondu, incrustations) ou plusieurs mises au point imparfaites, l'image est d'une très grande finesse : le trait est aiguisé, le niveau de détail est poussé, jusque dans la gestion du grain, fin et non gommé, parfaitement soutenu par l'encodage du disque. Les contrastes apparaissent équilibrés et harmonieux, la gamme de gris est très élégante et nuancée, les noirs restent détaillés et ne souffrent pas de pulsations. On remarquera pendant quelques secondes une légère instabilité d'émulsion, brève et vite oubliée, le matériel photochimique se montrant très bien conservé. Pour résumer, Carlotta offre d'excellentes conditions de visionnage, avec une  nette amélioration par rapport au précédent master (édité en France en DVD il y a presque dix ans), comme le montre le comparatif ci-dessous :

DVD Doriane Films (2013) vs. Blu-ray Carlotta (2022) : 1 2 3 4 5 6 7 8

Son

La partie sonore est aussi convaincante, même si peut-être un peu plus tributaire des traces du temps et de l'usure du matériau de base. L'ensemble bénéficie d'une bonne dynamique, bien équilibré entre les voix, les ambiances et la musique. Le rendu conserve du détail et reste assez clair, avec des sifflantes discrètes et une saturation (sur la musique) mesurée. Il subsiste un léger souffle, permanent mais peu gênant, légèrement accentué durant les prises de son direct.

Suppléments

Une époque sans pitié (22 min - HD)
Célèbre critique à la revue Positif, dont il est aujourd'hui Directeur de la publication, Michel Ciment est aussi un éminent spécialiste de Joseph Losey auquel il a consacré un ouvrage marquant en 1979. Il resitue Temps sans pitié dans le parcours du cinéaste dont l'avenir prometteur fut stoppé net par la chasse aux sorcières américaine. Exilé en Angleterre, "une très grande épreuve", il est forcé de signer ses films sous pseudonyme jusqu'à Temps sans pitié, fraîchement accueilli par la critique anglaise avant d'être redécouvert par la presse française. Michel Ciment livre quelques pistes de lecture très intéressantes, pointant notamment l'aspect "extrêmement personnel" du film, le cinéaste s'identifiant au personnage principal, étant lui-même victime d'alcoolisme, seul et isolé de son fils. Michel Ciment remarque également l'aspect religieux de ce "chemin de croix", note l'importance du décor, la construction en "double itinéraire" ou la figure du reflet, du miroir, qui marque "la dualité de l'être humain", que Losey va de plus en plus utiliser. Michel Ciment évoque les différentes significations du titre, notamment la critique de l'époque, la remise en question des différents pouvoirs de la société, et revient sur le personnage de Stanford, "à la fois un animal et une machine", un businessman qui représente "l'ennemi pour Losey". Un module condensé mais passionnant, à ne pas voir avant le film, attention ! (because spoilers)

Bande-annonce 2020 (1min 16s - HD - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 32 014 391 402 bytes
Taille du Film : 26 455 363 968 bytes
Durée : 1:28:19.502
Total Bitrate: 39,94 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 36,92 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 36925 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1061 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 34,749 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 8 mars 2022