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Test blu-ray
Image de la jaquette

La Mort a pondu un oeuf

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 30 octobre 2018

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La Mort a pondu un oeuf fit partie des premiers titres à être sortis dans la collection Make My Day ! de StudioCanal, qui éditait alors cette restauration 2K quasi simultanément avec l'Angleterre (chez Nucleus Films), et quelques temps avant les Etats-Unis (en 2020 chez Cult Epics), deux éditions qui proposeront en plus le montage "giallo" de 91 minutes. En France, Jean-Baptiste Thoret a choisi de ne conserver que le director's cut de 105 minutes, reconstitué à partir du négatif original complété par une petite douzaine de segments (d'une durée de quelques secondes à plusieurs minutes) tirés de ce qui semble être une copie d'époque. Les images issues du négatif bénéficient d'une bonne définition et d'un niveau de détail appréciable. Les contrastes sont bien gérés, rien à redire spécialement là-dessus, comme la colorimétrie relativement naturelle, bien saturée mais souffrant quelques fois du syndrome magenta, notamment sur les visages. Les parties issues de la copie d'époque sont un cran en deçà, la texture apparaissant plus épaisse (trait et grain moins fins). Elles souffrent surtout d'une colorimétrie plus fragile, aux couleurs passablement virées, où certaines tonalités ont disparu ou sont insuffisantes, avec pour conséquence des visages rosés marqués et un environnement aux nuances plus jaunies. Dans tous les cas, les images ont été totalement nettoyées. La stabilité est à peu près réussie même si l'on relèvera quelques tremblements de pellicule parfois peu discrets.

Son

Bien qu'il soit sorti dans les salles françaises fin 1969, La Mort a pondu un oeuf n'est proposé qu'en version originale italienne. La piste est de très bonne tenue et sans doute fidèle au mixage d'origine, entièrement post-synchronisé. Les voix sont claires, les ambiances assez présentes. La musique est correctement restituée, avec des graves palpables (notamment pour les sons de guitare). Le souffle a été tempéré et l'ensemble profondément nettoyé. On ne note pas d'usure particulière.

Suppléments

Pour accompagner le film, StudioCanal a mis les petits plats dans les grands avec un certain nombre de suppléments :

Préface de Jean-Baptiste Thoret (6 min - HD)
Le critique, historien, cinéaste et directeur de la collection Make My Day ! présente La Mort a pondu un oeuf, "un giallo en milieu poulailler" et second des trois films réalisés par Giulio Questi dont il rappelle le parcours. Il explique le style du cinéaste qui dynamite les genres populaires de l'intérieur en y insufflant des critiques sociales extrêmement fortes, et signale l'influence de Week-end de Jean-Luc Godard pour ce "polar ésotérique" au casting "intelligent et judicieux".

Conversation avec Giulio Questi (13 min - HD - VOSTF)
Interviewé à Florence en 2009, le réalisateur de La Mort a pondu un oeuf évoque son rapport avec le cinéma, qu'il considère comme "un art pop". Il raconte comment le documentaire lui a permis d'apprendre le montage et l'utilisation des caméras, et loue la liberté créatrice que permettent le caméscope et le montage virtuel aujourd'hui, qui le rapprochent des conditions de travail d'un écrivain. Il explique se servir de la "dramaturgie solide" des films de genre pour exprimer des choses plus personnelles, et avoir dû réduire l'un de ses films (celui qui nous intéresse ici ?) à 90 minutes pour les besoins de la télévision. Il parle du cinéma de l'époque, produit avec peu de moyens par un peu n'importe qui, et regrette les films italiens actuels "peu intéressants". Un entretien assez décousu, à l'intérêt un peu limité, qui reste peut-être l'un des rares documents filmés du cinéaste...

Jean-Louis Trintignant, j'ai rendez-vous avec vous (51 min - SD - 4/3)
Belle archive que ce documentaire produit en 2005 pour France 3 dans lequel l'acteur, entre deux répétitions au Théâtre de la Madeleine où il lit des poèmes d'Apollinaire, parle de son métier avec pas mal de recul et revient sur plusieurs films marquants de sa carrière. Il évoque ses débuts "payés une misère" avant d'exploser avec Un homme et une femme, un tout petit film, "artisanal" et sans moyens. Il se souvient du plaisir d'avoir tourné avec François Truffaut, "le peigne dans le maillot", et évoque les films de sa carrière italienne, menée à cause du service militaire en Algérie qui l'avait forcé à s'éloigner des plateaux et qui le fit passer à côté de la Nouvelle Vague : avec notamment La Terrasse entouré des "colonels" (Mastroianni, Tognazzi, Gassmann) ou Le Grand silence, "un des rares westerns qui n'a pas marché parce qu'il voulait être un peu plus intelligent que les autres". Jean-Louis Trintignant ajoute quelques mots sur Jacques Audiard et Regarde les hommes tomber, ou Patrice Chéreau et Ceux qui m'aiment prendront le train. Des instants de complicité avec un homme d'une extrême sympathie, d'une grande sagesse, beaucoup d'humilité (comme son jeu, sans effet) et un brin de facétie.


A la découverte de Giulio Questi (20 min - HD - VOSTF)
Dans ce module produit pour l'édition britannique Nucleus Films, James Blackford du British Film Institute raconte le parcours de Giulio Questi, cinéaste méconnu du cinéma italien. Foncièrement de gauche, Questi entrera dans la Résistance pendant la 2e Guerre mondiale puis au Parti Communiste, et continuera de militer en tant que journaliste. Il réalisera des documentaires et quelques segments dans des films à sketches, où il rencontrera le monteur/scénariste Franco Arcalli qui deviendra son plus précieux collaborateur. James Blackford résume les trois long métrages que réalisa Questi, des films de genre entre l'art & essai et le cinéma commercial dans lesquels il critique le capitalisme (le western Tire encore si tu peux), la bourgeoisie et l'élevage industriel (le giallo "vaguement érotique" La Mort a pondu un oeuf), et suggère que la révolution est possible dans Arcana, "son film le plus extravagant, étrange, délirant et surréel", proche d'un Jodorowsky. Avec quelques explications bienvenues sur les différentes versions de La Mort a pondu un oeuf, c'est une bonne entrée en matière pour le cinéma de Giulio Questi.


En savoir plus

Taille du Disque : 43 534 153 345 bytes
Taille du Film : 27 805 624 320 bytes
Durée : 1:44:25.625
Total Bitrate: 35,50 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 32,92 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 32926 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 854 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 24,392 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 6 octobre 2022