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Critique de film
Le film
Affiche du film

Un homme et une femme

L'histoire

Anne (Anouk Aimée), scripte de cinéma ; Jean-Louis, coureur automobile. Tous deux veufs avec un enfant à charge ; ils se rencontrent à Deauville alors qu’ils raccompagnent en fin de week-end leur progéniture dans le même pensionnat. En faisant plusieurs fois ensemble le voyage en voiture de Paris à Deauville, ils en viennent à s’aimer. La seule ombre au tableau : l’amour qu’Anne éprouvait pour son époux l’empêche d’être totalement heureuse avec quelqu’un d’autre. Mais quelques "chabadabadas" et le nouvel amour finira par triompher...

Analyse et critique

« Quand ça va mal, je vais à Deauville. C'était le 13 septembre... Je marchais donc sur la plage et très loin - il faisait très mauvais ce jour-là -, j'ai vu une femme qui marchait aussi. De très loin, elle semblait très très belle. Et il y avait une petite fille qui jouait à côté d'elle. J'essayais de me rapprocher de cette dame... et tout en me rapprochant j'essayais de trouver une explication. Les idées venaient comme ça, et, tout en marchant, j'écrivais l'histoire d'Un homme et une femme. » expliquait un jour Claude Lelouch. Est-il encore besoin de présenter ce film français que tout le monde connaît au moins pour en avoir entendu parler ? Cependant, qu'il soit bien entendu que si jamais certains n’auraient absolument pas voulu le découvrir à cause d’une certaine ritournelle rédhibitoire, sachez que la fameuse scie musicale de Francis Lai, Chabadabada, dont on pourrait penser qu’elle phagocyterait le film, n’est en fait entendue qu’à peine plus de cinq minutes, lors des retrouvailles à deux reprises de notre inoubliable couple cinématographique alors que la caméra leur tournoie autour. Voilà qui est dit ! Et maintenant reprenons le film depuis le début, et que ceux qui ne supportent pas de se faire "divulgâcher" l'intrigue stoppent immédiatement leur lecture. En même temps, tout a déjà été raconté dans le court résumé qui précède.

Un homme et une femme a obtenu la Palme d’or 1966 pour le 20ème anniversaire du Festival de Cannes, l’Oscar 1967 du meilleur film étranger, l’Oscar 1967 du meilleur scénario, le Golden Globe 1967 du meilleur film étranger, le Golden Globe 1967 de la meilleure actrice pour Anouk Aimée et 39 récompenses internationales. Préambule un peu intimidant avant que le film ne se lance mais qu’il semble nécessaire de rappeler tellement ce classique a souvent été conspué - surtout par ceux ne l’ayant jamais vu -, considéré comme une vulgaire bluette populaire. Avant l'apparition d'une quelconque image, on entend une corne de brume et, sur ce fond sonore, la voix d’Anouk Aimée raconter Le Petit Chaperon rouge à sa petite fille. Le brouillard se lève petit à petit, et le premier plan visible est celui de taches de couleur se détachant de cette opacité de brume, rouge vif pour le phare en arrière-plan, "bleue Technicolor" pour le bonnet de l’enfant. Et par ce plan magnifique, nous sommes d'emblée forcés d'admettre que Lelouch est un excellent chef opérateur puisqu'en plus de la mise en scène, il a également signé la photo - superbe - de son film. Un chalutier passe derrière elles ; la caméra les abandonne pour le suivre par un lent panoramique horizontal soutenu par le premier thème musical de Francis Lai, un air extrêmement doux et calme. Le générique commence à défiler avec la caméra qui se détourne du bateau de pêche pour rattraper à nouveau la femme et sa fille qui quittent la jetée pour rejoindre la ville de Deauville. Voilà pour la présentation de la femme, Anne !


L’homme maintenant, Jean-Louis : Trintignant avec ses lunettes noires de play-boy que l’on prend pour un riche homme d’affaires un peu hautain. En effet, il monte dans sa voiture décapotable auprès de son chauffeur que l’on ne voit pas ; il déplie le Times et a beaucoup de difficultés à se décider où il pourrait bien aller passer son temps libre : au golf, au karting... n’arrêtant pas de changer d’avis comme un enfant gâté un peu capricieux. Mais il s’agit là, au sein de l’imposante filmographie de Lelouch, de la première d’une longue série de "blagues potaches" de pure mise en scène de la part de l’auteur/cinéaste qui n’a jamais cessé toutes ces années durant de s'amuser comme un gamin malicieux à gentiment manipuler le spectateur. Et il n'avait pas son pareil pour le faire mais sur un ton gracile et non grave comme celui pour lequel on a inventé cette expression, Alfred Hitchcock. En effet, un léger recadrage de la caméra au centre de la voiture nous fait découvrir que le chauffeur n’est autre que son petit garçon à peine âgé d’une huitaine d’années et qu’ils sont tous deux en train de jouer. Reprise du générique avec la première mais furtive apparition du thème musical principal dont nous parlions plus haut, sur un superbe travelling avant au soleil couchant sur une jetée d’une plage de Deauville. On passe successivement d’un duo à l’autre, les deux garçons continuant à s’égayer tous deux au volant de la voiture en faisant des embardées sur le sable, les filles arpentant les rues commerçantes. Une complicité très forte de part et d’autre.


Premier passage au noir et blanc, on se dit qu’on est peut-être dirigé vers une autre trame temporelle, pas du tout ! Lelouch aime se faire plaisir avec la photographie et passera sans cesse du noir et blanc à la couleur sans que cela ait nécessairement une signification précise, tout à fait gratuitement et par pur esthétisme. Et pourquoi pas d’ailleurs ? Cela lui permet d’expérimenter et ce n’est aucunement désagréable. La séquence est celle de la rencontre, alors que l’on constate que les deux adultes ramènent leurs enfants dans le même pensionnat après avoir passé le week-end en leur compagnie. La femme a raté son train et l’homme lui propose de la raccompagner à Paris en voiture. Longue scène de voyage sous la pluie qui débute par un temps de silence assez conséquent, les deux un peu gênés ne sachant pas trop quoi se dire et écoutant une chanson des années 10 qui les fait sourire : « Faut pas rire, vous savez, ces chansons-là faisaient pleurer en 14 » dit Jean-Louis à Anne ; à partir de là, la glace se rompt et ils vont se mettre à discuter avec plus d'aisance. Ce qui marque le plus d’emblée est la beauté du visage d’Anouk Aimée, l’une des comédiennes les plus cinégéniques du cinéma français et que le réalisateur filme divinement bien. La discussion va commencer alors qu'ils se questionnent mutuellement sur leurs situations familiales ; et comme Lelouch apprécie autant les scènes dialoguées étirées que les explications par l’image, retour à la couleur avec de brèves saynètes qui font comprendre que le mari d'Anne est cascadeur et comment celle-ci a pu tomber amoureuse de lui en étant sur le même tournage en tant que scripte.


« C’est un roman photo votre histoire ! » semble par l’intermédiaire de Trintignant nous prévenir Lelouch de ce que va être, entre autre, son film. D’ailleurs beaucoup de critiques lui feront longtemps et chèrement payer le fait de s’être fait avoir par un "roman de gare" en ne lui pardonnant pas grand-chose par la suite ; le cinéaste pourra s’en moquer un peu du fait d’être suivi par un public fidèle et grâce à la chance d’avoir toujours pu réaliser ce qu’il voulait suite à ce succès sans précédent. Les surdoués ont souvent mauvaise presse après avoir été découverts avec enthousiasme ; voire Xavier Dolan de nos jours. « Mon mari est si passionnant, si exclusif, si entier. Il se passionne pour des choses, pour des gens, pour des idées, pour des pays... A son retour du Brésil, il m’a parlé de la samba pendant une semaine : la samba était rentrée dans notre vie. » Et voilà que Lelouch nous prouve son talent de réalisateur de scopitones, précurseurs des clips vidéo, dont il a mis en boite plusieurs dizaines par le passé. C’est Samba Saravah, superbe chanson interprétée en intégralité par Pierre Barouh qui campe le rôle du mari d'Anne, hommage à cette musique brésilienne et à ses plus grands artistes, de Vinicius de Moraes à Baden Powell. Mouvements de caméra très souples, travellings virtuoses, superbes plans sur le couple qui s’embrasse avec une Anouk Aimée éblouissante qui lit Astérix, Lelouch faisant montre - comme Godard à la même époque - de son amour pour la culture populaire. Il qualifiera même son cinéma de « cinéma d’auteur populaire », ce qui se révèlera d’une grande justesse. Arrivée à Paris : l’homme laisse la femme en bas de chez elle sans oublier de lui avoir proposé de la remonter en Normandie le week-end suivant « en espérant faire la connaissance de votre mari. » Plan suivant : on assiste à un flash-back muet de quelques secondes sur la mort de ce dernier lors d’un accident de tournage. Larmes aux yeux d'Anne en racontant la tragédie.


Première écoute du thème un peu martial, Aujourd’hui c’est toi, qui sera celui dédié à Trintignant et aux voitures ; c'est en effet seulement à cet instant que l'on apprend que Jean-Louis est pilote automobile. On le voit se rendre sur un circuit où ont lieu des essais. Après un premier quart d’heure assez virtuose et plastiquement très léché, on passe au style documentaire (n’oublions pas que Lelouch réalisa l’excellent film sur les Jeux Olympiques de Grenoble de 1968 intitulé 13 jours en France). Pas de paroles mais de longues minutes sur la préparation et les tours de piste. La caméra, très mobile, suit les voitures à leurs côtés ou bien au-dessus en aérien. Cela dure pas mal de temps et cette fois sans musique, avec juste les bruits de moteurs pétaradants. Lelouch aime les voitures et fera beaucoup de séquences entières avec elles, quasiment devenues des personnages principaux durant de longues minutes comme dans Le Chat et la souris (la fameuse traversée à toute allure d’un Paris matinal et désert) ou Partir, revenir (la séquence initiale au cours de laquelle la caméra est une fois encore placée à l’avant du véhicule donnant le tournis au spectateur). Cette parenthèse autour du circuit pourra en lasser certains mais pour autant le sport automobile étant assez cinégénique, Lelouch se fait plaisir ainsi qu’à une partie de son public. Par la radio, on apprend le prochain départ du rallye de Monte Carlo auquel participera Jean-Louis. A signaler à ce propos que de nombreuses informations du film seront abondamment données par les médias - radio, télévision ou journaux -, une autre manière pour Lelouch que les images ou les dialogues pour distiller des éléments de son histoire. Puis Jean-Louis donne un coup de téléphone à Anne et se retrouve le plan suivant au bas de son immeuble pour la prendre et l’emmener en Normandie. Sur la forme, Lelouch joue beaucoup non seulement avec sa caméra mais également avec le montage signé ici Claude Barrois, le futur réalisateur du Bar du téléphone.


Durant ce nouveau voyage en voiture de Paris à Deauville, une saynète facétieuse quant au supposé métier de Jean-Louis qu'Anne ne connaît toujours pas, une pique au passage à l'encontre des chasseurs « qui ne méritent aucune pitié » avant que Jean-Louis et Anne ne récupèrent leurs enfants et se rendent tous les quatre au restaurant pour une séquence mémorable, étonnante de naturel à tel point qu’on pourrait penser que Lelouch a laissé tourner quatre caméras cachées au sein de l’établissement, tellement adultes comme enfants semblent avoir improvisé tout ce qui est dit durant ces inestimables mais trop courtes minutes. Rares sont les enfants aussi justes au cinéma à cet âge-là ! La séquence est longue mais on aurait aimé qu’elle s’éternise. Fiction et réalité semblent se mêler et s’entremêler. Trintignant parle de sa passion pour le sport automobile, de la superstition des coureurs pour le chiffre 13 - le nombre fétiche de Lelouch et le nom de sa société de production (les Films 13) -, de cinéma, du métier d’acteur...

« Dans la vie, quand une chose n’est pas sérieuse, on dit que c’est du cinéma. Pourquoi vous pensez qu'on ne prend pas le cinéma au sérieux ? »
« Pourquoi vous n’avez pas été acteur ? Vous avez un beau physique vous aussi ? »


S’ensuit une promenade en bateau digestive sur le sublime thème mélancolique Plus fort que nous, peut-être le plus beau de Francis Lai avec aussi le morceau final dans Un homme qui me plaît sur les yeux embués d’Annie Girardot. Sans aucun dialogue, des images d'un bonheur parfait s'instillent parmi les quatre protagonistes ; visages riants et souriants, beauté et calme de la mer en osmose avec leurs sentiments ; les deux adultes qui semblent de plus en plus se désirer avec ce jeu des mains qui se cherchent et qui manquent de peu de se toucher. Lelouch n’hésite pas à jouer de ce "suspense amoureux" et il le fait admirablement bien. Sans musique cette fois, sur la plage avec des bruits des vagues et de mouettes, et ce sublime travelling arrière qui finit sur un immense plan d’ensemble avec les voix de l’homme et de la femme que l’on entend toujours d’aussi près malgré la distance entre le spectateur et les protagonistes qui s’allonge presque à l’infini. Relance du thème musical et images de Deauville avec encore un magnifique panoramique sur la jetée avec un vieil homme et son chien qui donneront à Anne et Jean-Louis un sujet de discussion : « Vous avez entendu parler du sculpteur Giacometti ? Il a dit une phrase extraordinaire. Il a dit : "Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat ; et même je laisserais partir le chat après." C’est ça qui est merveilleux. Entre l’art et la vie, je choisis la vie. » C’est évidemment très naïf, comme l'est souvent le cinéma de Lelouch, mais c’est aussi pour ce côté très premier degré et fleur bleue que nous l'apprécions. Dit par des acteurs chevronnés, ce genre de phrases qui pourrait sombrer dans le ridicule acquiert une certaine grandeur, en tout cas une très grande sincérité. Les sourires vont se faire plus cajoleurs, les mains se rejoindre enfin, et nous apprendrons en très peu de temps le drame arrivé à la femme de Jean-Louis (Valérie Lagrange) tout comme le fait que ce dernier ait encore une maîtresse cachée et enfin qu’il va devoir partir une semaine pour participer au rallye de Monte-Carlo, source d’inquiétudes à venir pour Anne.

Nous sommes à mi-parcours et cette description presque scène à scène devrait, sur le fond comme sur la forme, vous avoir donné une idée du film avec son histoire certes extrêmement simple (comme l'annonce d'ailleurs le titre, il n'y a pas tricherie sur la marchandise) mais pas forcément simpliste comme beaucoup l’ont jugé. Accélérons donc dorénavant comme les voitures du rallye dont les images ont été filmées en 1966 au cours de cette course à laquelle a vraiment participé Trintignant au volant de sa Ford Mustang N°145. Hâtons-nous comme le montage alternatif assez cut entre la course de Jean-Louis et la vie professionnelle et privée d'Anne entre l'Afrique du Nord et Paris qui se termine sur une très belle chanson Aujourd’hui c’est toi interprétée par Shania Len Fajanil avec Anouk arpentant les rues de la capitale, regard perdu dans le vague pensant à son futur amant. Puis c’est le télégramme envoyé par Anne à Jean-Louis à la fin de sa course pour lui annoncer qu’elle l’aime, Jean-Louis qui remonte d’une traite à Paris faisant un arrêt essence de nuit - cette séquence nous donnant l'occasion de voir en pompiste un Paul Le Person assez drôle -, le monologue que Jean-Louis s’invente pour être certain de la meilleure manière d'annoncer à Anouk que son amour est réciproque - et dans lequel on se retrouvera tous tellement celui-ci s’avère d’une grande véracité -, la fameuse arrivée à Deauville avec un ahurissant panoramique filmant la Mustang à toute allure sur les plages, et enfin les retrouvailles avec le thème musical orchestré comme tout le monde le connaît alors que la caméra tournoie avec jubilation autour et à l’unisson des amoureux et des spectateurs, tous le sourire aux lèvres. Et pourtant ce n’est pas encore terminé, Lelouch appréciant particulièrement les doubles fins !


Reste encore la sublime et assez longue scène d’amour silencieuse et en gros plans en noir et blanc au cours de laquelle Anne va commencer à prendre du plaisir avant de se remémorer - en montage parallèle couleur sur une émouvante chanson écrite et interprétée par Pierre Barouh, A l’ombre de nous - le bonheur total dans lequel elle vivait avec son mari décédé dans les bras duquel, au bord de l’extase, elle pense encore être. Réveil douloureux pour les deux amants, l'homme étant certain que cette histoire d’amour va se terminer aussi vite qu’elle aura commencé, sa partenaire lui avouant qu’elle ne se sent pas encore capable de se remettre à aimer correctement un autre homme. L’amour est bien plus fort que nous par Nicole Croisille et Pierre Barouh : rhabillage, départ, tristesse. Il la raccompagne à la gare :

« Il est mort mais pas encore pour moi. »
« C’est incroyable de s’empêcher d’être heureux. »

Flash-back en plan fixe sur le souper au restaurant juste avant la nuit d’amour que vient de nous faire vivre Lelouch. Cocasse idée de construction mais qui fonctionne pourtant toujours aussi bien car il s’agit encore une fois d’une petite farce comme il les aime tant que nous offre le cinéaste. Quant au happy-end caméra à l’épaule, il est bluffant de simplicité et d’émotion, se terminant par une image qui se fige, le fond qui se détoure et cet instant d’intense bonheur qui disparaît assez brutalement. On imagine aisément quelles émotions ont dû ressentir les spectateurs de l'époque qui n'avaient pas encore eu l'occasion de voir au cinéma une histoire d'amour écrite et filmée de la sorte, dans laquelle beaucoup ont dû se reconnaître.


Toute cette description pour essayer de faire comprendre que la nudité du récit et l’universalité qu’annonce le titre ne font pas pour autant d’Un homme et une femme un film simpliste, ni dans le fond ni dans la forme, mais qu’il s’agit d’un cinéma d’une grande liberté, extrêmement ludique, qui ne craint pas les bons sentiments et qui se fiche du ridicule dans lequel pour ma part il ne sombre jamais. Les romantiques que nous sommes n’oublierons pas de sitôt ce Deauville hivernal et désertique, ses plages au soleil couchant et l’émotion secrétée tout du long par cette histoire d’amour mélancolique et très photogénique. Grâce au succès de son film, Claude Lelouch pourra ensuite faire ce qu’il voudra, libre durant toute sa carrière, essayant de ne pas tenir compte du retournement de veste des journalistes qui avaient eu honte de s’être laissés séduits/avoir la première fois. Un film sur lequel le temps n’a décidément aucune prise ; n’ayez donc aucun scrupule à redevenir "midinette" le temps de quelques 100 minutes !

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La fiche IMDb du film

Par Erick Maurel - le 29 août 2022