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Test blu-ray

Décision à Sundown

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 20 septembre 2021

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Sidonis conclue en ce mois de septembre les rééditions HD des films du duo Randolph Scott / Budd Boetticher pour la Columbia, cinq films qui étaient sortis en coffret en Angleterre en 2018 (chez Powerhouse Films) et repris au compte-gouttes en France dès 2016. Pour Décision à Sundown, Sidonis s'est procuré le même matériel HD que les Anglais, à savoir la dernière restauration en date, effectuée à l'occasion du coffret DVD américain édité en 2008. Une ancienneté qui ne rassure pas sur le papier, qui se sentira pour les yeux aguerris, mais qui reste encore tout à fait honorable aujourd'hui... et surtout avec un meilleur rendu que sur le précédent DVD. Alors certes, les images ne sont pas ciselées comme sur une restauration 4K dernier cri, le piqué se montre un peu doux, le niveau de détail tout juste correct, l'ensemble parfois un tout petit peu épais... mais cette restauration tient suffisamment la route. La copie est stable, immaculée, avec des contrastes équilibrés et une colorimétrie plutôt naturelle, sans dérive magenta trop sensible. Surtout, la texture argentique est palpable avec une granulation abondante et pas trop épaisse, bien gérée par l'encodage.

comparatif DVD Sidonis (2010) vs. Blu-ray Sidonis (2021) : 1 2 3 4 5 6

Son

La version originale est d'excellente facture : les éléments d'origine ont été parfaitement restaurés et les conditions d'écoute sont très fidèles au rendu d'époque. L'ouverture est très correcte, la piste est détaillée, claire et totalement nettoyée, sans traces d'usure gênantes. La version française se montre également très propre et souvent cristalline... car il ne s'agit pas du doublage d'époque, sans doute perdu ou trop détérioré. On a produit ce nouveau doublage (dans les années 90 ?) qui contentera les allergiques à la VO, malgré un aspect propre et neuf un peu déstabilisant.

Suppléments

Sidonis propose un mélange des modules du coffret américain et du coffret anglais, et reprend ses propres suppléments, produits pour la plupart à l'occasion du DVD édité en 2010.

Présentation de Bertrand Tavernier (10 min - SD)
Tavernier nous avait habitués à de longues analyses, il ne s'agit cette fois que d'une intervention plutôt brève, le cinéaste n'ayant pas spécialement apprécié Décision à Sundown, qu'il qualifie de "plus pauvre" et "terne" que les autres westerns de la série Scott / Boetticher. Malgré une variation "assez originale" sur le thème de la vengeance et une résolution de l'intrigue qui se démarque des autres films, il sent que Boetticher n'était pas vraiment "stimulé", et constate la différence de qualité dans l'écriture de Charles Lang (par rapport à Burt Kennedy). Histoire de ne pas noircir totalement le tableau, Tavernier trouve quelques petites consolations avec John Carroll ou Karen Steele, nouvel amour de Boetticher à cette époque.


Budd Boetticher par Bertrand Tavernier (24 min - SD)
Le réalisateur évoque le travail de Budd Boetticher, cinéaste dont il essayait de voir les films à l'époque de son ciné-club, quand les copies étaient difficiles à trouver. Il engagea même une correspondance, après un "entretien trans-océanique" mené pendant que le cinéaste était emprisonné au Mexique. Tavernier revient surtout sur la série de westerns que Boetticher réalisa pour Randolph Scott, "de petites productions A" pour lesquelles il eut une grande liberté artistique.

Présentation de Jean-François Giré (12 min - HD)
Un supplément inédit où l'ancien monteur et auteur de livres sur le western Jean-François Giré analyse Décision à Sundown, un "western urbain" qui se démarque des autres films du tandem Scott / Boetticher, et qui est pour lui "une vraie surprise". Il remarque les touches ironiques du scénario, les apparences trompeuses, la présence du héros qui amène la ville à se transformer, apprécie le dénouement original et intéressant mais regrette une musique datée, "un peu envahissante" et parfois hors sujet (comme le thème à la guitare dans le saloon). Il évoque également la "vraie continuité" incarnée par Randolph Scott dans l'Histoire du western, avec ce personnage monolithique qui traverse le genre depuis l'époque du muet.

Présentation de Patrick Brion (7 min - SD)
L'historien et créateur du Cinéma de Minuit (désormais sur France 5) s'enthousiasme pour Décision à Sundown et sa "densité psychologique exceptionnelle". Il loue la "catharsis" locale et ces personnages qui évoluent tous entre le début et la fin, face à "l'ange exterminateur" Randolph Scott. Il cite enfin Boetticher qui rappelait qu'on ne vivait pas aussi vieux que le héros dans l'Ouest de cette époque, surtout quand on vivait comme lui de la gâchette...


Un homme seul (17 min - HD - VOSTF)
Un bon supplément, produit pour le coffret anglais Powerhouse Films, où Edward Buscombe, auteur de livres sur le western, évoque Randolph Scott, son acteur favori dans le genre. Il revient sur sa carrière de plus de cent films, restée de qualité assez moyenne jusqu'à ce qu'il croise la route de réalisateurs compétents (André De Toth), "trouve la bonne équipe" menée par Budd Boetticher et s'installe définitivement dans le western, dès la fin des années 40, à un rythme régulier qu'il poursuivra "sans se fatiguer". Buscombe évoque le personnage que l'acteur s'est peu à peu forgé à l'écran, d'abord mutique et calme, peu flamboyant, respectueux avec les femmes, puis (grâce à Burt Kennedy) plus creusé, plus tragique, marqué par le passé. Un personnage qui rappelle d'ailleurs ceux de Clint Eastwood, ou de William S. Hart au temps du muet. Buscombe conclue sur Coups de feu dans la sierra, dans lequel Randolph Scott tire sa révérence avec un personnage qui évolue encore, cette fois plus cynique et insouciant.

Entretien avec Taylor Hackford (6 min - HD - VOSTF)
Avec quelques légers spoilers, le réalisateur de Dolores Claiborne présente brièvement Décision à Sundown, relevant que cette production de Randolph Scott permet à l'acteur de retrouver un héros comme il en a déjà beaucoup joué... mais à un détail près : sa vengeance est dans l'erreur. Hackford souligne les points communs de l'intrigue avec Le Train sifflera trois fois, et montre comment Budd Boetticher illustre son propre code d'honneur avec un "sympathique vilain" qui fait face et ne fuit pas. Il évoque également l'intérêt des séries B qui n'étaient pas beaucoup vues à Hollywood, ce qui facilitait "une sorte de maturité" des scénarios.


Bande-annonce originale (2 min 04 s - HD) non sous-titrée, accompagnée des films-annonces des 4 autres films de la série Scott / Boetticher, également édités par Sidonis : L'Homme de l'Arizona (2 min 09 s - SD), L'Aventurier du Texas (1 min 32 s - SD), La Chevauchée de la vengeance (2 min 04 - HD) et Comanche Station (1 min 58 s - SD).


En savoir plus

Taille du Disque : 36 468 281 340 bytes
Taille du Film : 20 721 199 104 bytes
Durée : 1:17:14.963
Total Bitrate: 35,77 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,86 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29869 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1976 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1854 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,138 kbps
Subtitle: French / 35,244 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 14 septembre 2021