Test blu-ray
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coffret 5 héroïnes de François Truffaut

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 15 octobre 2024

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MK2 entreprend depuis quelques années une sérieuse remasterisation de son catalogue en 4K, et notamment des oeuvres de François Truffaut dont il possède les droits. C'est Carlotta qui les réédite au fur et à mesure... et cela ne va pas sans quelques maladresses, comme pour La Peau douce dont ce sera juste la troisième ressortie depuis 2020 - malgré une belle Édition Prestige limitée il y a 2 ans. Mais, cette fois-ci, promis : c'est la bonne ! La Peau douce, comme les autres titres du coffret, bénéficient de tout nouveaux travaux de restauration 4K, excellemment effectués par le laboratoire Transperfect Media (ex-Hiventy) en 2023 et proposés pour la première fois au monde en Blu-ray.

L'upgrade est significatif par rapport aux précédentes éditions qui proposaient des restaurations plus anciennes, souvent paramétrées avec un profil davantage calibré pour une utilisation domestique, destinée aux écrans TV, c'est à dire avec des images un peu claires, une colorimétrie douce et passe-partout, et une patine moins granuleuse. Les nouveaux rendus 4K sont désormais très filmiques, bien plus fidèles à l'image argentique originale. Le niveau de définition est impressionnant, au cordeau, avec une précision acérée du détail sur les peaux et les textures, impression uniquement tempérée lors des plans truqués, forcément un peu plus épais. Non seulement le grain est encore plus présent, abondant mais toujours bien géré par l'encodage, mais la photographie retrouve une luminosité modérée et plus cohérente avec une image cinéma. Les deux films en noir & blanc, La Peau douce et Vivement dimanche !, bien que tournés à des époques différentes, resplendissent encore davantage aujourd'hui, avec des contrastes renforcés, plus marqués et solides, les gammes de gris sont très nuancées et les défauts de pulsation ont été corrigés. Les deux anglaises et le continent et La Femme d'à côté, les deux films en couleur du coffret, dont les étalonnages ont été supervisés par la directrice de la photographie Caroline Champetier, bénéficient eux aussi de tonalités plus argentiques, mieux saturées, chacun se conformant à leurs spécificités d'époque, et évitant plus particulièrement les dérives magenta. Tous les masters ont été stabilisés et profondément nettoyés. C'est Les deux anglaises et le continent qui bénéficie de l'upgrade le plus important puisque le film n'avait jamais été édité en Blu-ray, passant donc d'un vieux master SD à une restauration 4K dernier cri. Autant dire que la redécouverte est spectaculaire et se fait dans des conditions optimales.

LES DEUX ANGLAISES ET LE CONTINENT
comparatif DVD MK2 (2000) vs Blu-ray Carlotta (2024) :
1 2 3 4 5 6 7 8 9

LA FEMME D'À CÔTÉ
comparatif Blu-ray 2020 vs. Blu-ray 2024 :
1 2 3 4 5 6 7 8 9

VIVEMENT DIMANCHE !
comparatif Blu-ray MK2/Carlotta (2020) vs. Blu-ray 2024 :
1 2 3 4 5 6 7 8 9

Notez que le coffret est également proposé en version 4K UHD avec compatibilité HDR10 et Dolbyvision.

Son

La partie sonore est également choyée, chaque piste ayant été vraisemblablement restaurée à partir des éléments d'origine, ce qui permet d'offrir une grande fidélités aux mixages d'époque, entièrement nettoyés.

Le son de La Peau douce est d'une très grande clarté, entièrement post-synchronisé mais pourtant naturel et très détaillé. Les voix bénéficient d'une bonne présence, l'équilibre avec la musique est nuancé et efficace. On ne souligne aucune trace d'usure particulière. Il n'y a aucun souffle.
Le son des Deux anglaises et le continent a été capté en direct, dans des lieux extérieurs qui ne permettaient pas toujours un rendu cristallin : on peut ainsi remarquer quelques réverbérations ou désagréments (légers) dûs aux lieux de tournage. Mais les voix ont souvent une bon rendu, équilibré, sans distorsions ou usures du temps. Là aussi, le spectre sonore est très clair et sans souffle.
Les pistes de La Femme d'à côté et Vivement dimanche ! ont été, elles aussi, très efficacement numérisées et restaurées, offrant des conforts d'écoute premium pour des mixages cristallins et nuancés (présence discrète mais palpable des arrière-plans). Bonne présence des voix et, là aussi, subtile précision des prises en son direct. Aucune trace d'usure n'est à signaler.

Les 4 films sont proposés avec l'Audiodescription et des sous-titres pour sourds et malentendants.

Suppléments

Pour accompagner les films, Carlotta reprend les suppléments des DVD sortis dans les années 2000, ajoutant comme c'est l'habitude depuis les rééditions des oeuvres de François Truffaut en 2021, de nombreuses archives TV... ainsi qu'une très belle surprise.

La peau douce

On retrouve l'intégralité des suppléments de l'édition 2021 :

Commentaire audio de Jean-Louis Richard
Une conversation très agréable entre le scénariste de La Peau douce et Serge Toubiana, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et co-auteur (aux côtés d'Antoine de Baecque) d'une excellente biographie de François Truffaut, en 1997. Ils livrent un bon commentaire, parfois ponctué de silences mais le plus souvent rempli d’anecdotes passionnantes. Jean-Louis Richard évoque son "coup de foudre amical" avec Truffaut, la complicité avec cet homme "profondément modeste" qui savait écouter les autres, et pour lequel il joua dans plusieurs de ses films des rôles de "salauds". Il se souvient de l’"expérience très intense" de l’écriture de La Peau douce, "dans un état de nerfs", et leur volonté première de filmer l’adultère d'une manière "où tout le monde serait traité de manière égale (…) et sans jugement". Ils parlent d'"un film clinique sur l’amour", agrémenté d’éléments autobiographiques, où la banalité du dialogue est parfois en contradiction avec la profondeur qui "agite" les personnages, "elle dans le provisoire, lui dans le définitif". Le scénariste souligne la lâcheté du héros et regrette le manque de séduction qui fût injustement reproché à Jean Dessailly par Truffaut, tandis qu’il se souvient de l'"extraordinaire créature" qu'était Françoise Dorléac. Ils évoquent ensemble le travail de mise en scène et l’élégance formelle influencée par le livre que Truffaut venait de faire sur Hitchcock...

Présentation du film (5min - HD avec upscale)
Comme sur tous les Truffaut de la collection MK2 sortis en DVD il y a 20 ans, la présentation est un brin austère dans sa forme. Serge Toubiana encourage la réévaluation de La Peau douce, film mal aimé par son auteur, parti de l'image d'un couple s'embrassant fougueusement dans un taxi, aperçu par Truffaut. Toubiana décrit entre autres la façon dont le réalisateur s'investit personnellement dans le film, tournant notamment dans son propre appartement...

Actualités télévisées (2min - HD avec upscale)
Reportage diffusé en mai 1964, le lendemain de la projection de La Peau douce au Festival de Cannes. Françoise Dorléac revient sur le film en descendant la Croisette, assumant préférer "déplaire aux gens à qui j'ai déplu, et plaire aux autres", et discutant quelques mètres avec le scénariste Jean-Louis Richard. Nelly Benedetti (aux côtés de son mari Dominique Paturel) parle de son rôle dans le film.

Première-magazine (4min - HD avec upscale) 
Diffusé à la télévision flamande en 1964, François Truffaut évoque les livres qui ont inspiré La Peau douce, "un film sur l'adultère", et revient sur le héros décalé par rapport à la société, et amené à vivre dans le mensonge "alors qu'il n'est pas fait pour ça". Françoise Dorléac parle de son personnage "très sincère et très pur".

François Truffaut ou l'esprit critique (11min - HD avec upscale)
Extrait de l'émission Cinéastes de notre temps, diffusé en décembre 1965, dans lequel Serge Toubiana a bien pioché pour son module de présentation. François Truffaut parle de son métier de manière passionnante, et explique l'image du couple dans le taxi, à l'origine du film. Il raconte "la jubilation presque malsaine" à avoir filmé le "rôle ingrat" de Jean Deasailly, et parle de La Peau douce comme de son film "le moins sentimental et le plus sec". Il commente également quelques scènes (extraits en HD), avouant sa gêne pour les scènes d'amour ("j'ai horreur des baisers") qu'il a filmées dans le noir ("c'est moins dégoûtant"). Il explique avoir montré deux fois un mouvement de l'acteur (dans une scène cruciale que nous ne pouvons dévoiler), sans que cela se remarque parce que le moment est "très intense". Un commentaire audio avant l'heure tout à fait intéressant.

L'ancien et le moderne (10 min - HD)
Ancien critique devenu cinéaste (comme Truffaut), Nicolas Saada revient de temps en temps dans les suppléments de Carlotta Films, pour des participations à chaque fois nuancées et passionnantes, mais malheureusement trop rares. Il évoque cette fois-ci La Peau douce, "diamant noir" de François Truffaut, écrit et tourné dans l’urgence, qui montre ici "le fossé de génération qui sépare les deux amants", entre Jean Dessailly en "incarnation d’une vieille France" face à Françoise Dorléac en femme moderne et naturelle. Nicolas Saada souligne le malentendu du cinéma de Truffaut avec sa forme soit-disant négligée alors qu’elle est seulement moins ostentatoire. Il montre d'ailleurs ici que le réalisateur a retenu les leçons d’Hitchcock, au point de se permettre quelques citations de son cinéma (Les Enchaînés, La Mort aux trousses), adaptant pour La Peau douce la technique à son style, notamment avec un travail sur le point de vue subjectif. Nicolas Saada nuance également le soi-disant fétichisme chez Truffaut, et note surtout son empathie avec la condition féminine, illustrée dans une scène puissante de harcèlement de rue qui n’a pas pris une ride. Un excellent supplément, au montage soigné.

Bande-annonce originale (3min 50s - HD avec upscale)

Les deux anglaises et le continent

Commentaire audio de Jean Gruault
Toujours accompagné de Serge Toubiana, le scénariste des Deux anglaises et le continent discute sur le film, explique des scènes, analyse les personnages tout en livrant quelques anecdotes sur le projet. Il décrit avec une certaine précision, tout au long du commentaire, les choix d'écriture entre une extrême fidélité au livre original (quitte à jouer sur les dialogues stylisés de Roché) et la prise en compte des nombreuses notes du cinéaste qui pouvait vouloir caser des phrases ou certains détails. Il revient cette histoire autobiographique montrant le "comportement tout à fait extraordinaire" d'Henri-Pierre Roché, qui trouvait toujours "quelqu'un à qui cacher ses aventures" sentimentales, ce qui "faisait beaucoup rêver" Truffaut. Jean Gruault rappelle que le cinéaste partageait avec Hitchcock le fantasme de la femme puritaine BCBG, dont il a pu jouer ici à travers les frustrations des personnages ("le feu sous la glace") et la peinture d'une époque. On en apprend pas mal sur les exigences de mise en scène, et notamment le souci de ne pas filmer comme les autres (ciel interdit dans l'image, etc.), ce qui n'a pas empêché les nombreux clins d'oeil cinématographiques (le train de L'Homme tranquille) et les influences plus ou moins explicites à Balzac, Ragtime, Les Enfants du paradis ou Fanny et Alexandre. Un commentaire riche et généreux.

Présentation du film (3min - HD avec upscale)
Serge Toubiana souligne l'admiration de Truffaut pour Henri-Pierre Roché, "un écrivain qui n'aura écrit que deux romans" et évoque la passion du cinéaste pour "l'intimité crue" des correspondances des Deux anglaises et le continent, sous forme de journal intime, évoquant des personnages "malades d'amour" alors que Jules et Jim était "un hymne à la vie". Toubiana revient sur l'échec public qui a profondément affecté le cinéaste, au point qu'il a ressorti le film dans une version plus courte [retitrée Les deux anglaises] pour attirer (en vain) les spectateurs.


JT 20 heures (4min - HD avec upscale)
Reportage de France Roche, diffusé en juillet 1971, qui montre brièvement le tournage des Deux Anglaises et le continent, devenu comme "l'histoire du jeune Proust qui serait tombé amoureux des soeurs Brönte", selon Truffaut. Le cinéaste évoque le talent des comédiennes en général et la difficulté qu'il eut à trouver celles du film, à cause de rôles "plus difficiles à jouer que d'habitude". François Truffaut évoque sa collaboration avec Jean-Pierre Léaud, "un personnage très proche de moi tout en étant lui-même"...

Italiques (4min - HD avec upscale)
Diffusé en novembre 1971, le cinéaste revient sur sa rencontre avec l'auteur des Des deux anglaises et le continent. Ils ont évoqué ensemble l'idée d'adapter Jules et Jim, l'écrivain promettant des "dialogues aérés et serrés". Truffaut espère qu'un éditeur s'intéressera un jour au journal de Roché, une "oeuvre considérable et secrète" écrite quotidiennement entre 1903 et 1959, "60 ans d'une vie extraordinaire" qu'il fait dactylographier depuis plusieurs années.


Pour le cinéma (9min - HD avec upscale)
Diffusé en juillet 1971, un entretien avec le cinéaste, alors à la moitié du tournage des Deux Anglaises et le continent. Il évoque sa "fidélité" à Henri-Pierre Roché, "un écrivain qu'[il] trouve considérable" au point de l'adapter de nouveau, 10 ans après Jules et Jim. Il rappelle quelques "affinités" entre le roman très biographique et des épisodes de la vie des soeurs Brönte, ainsi qu'avec la jeunesse de Proust. Déjà évoqués dans le module précédent, il raconte ses choix de casting soumis à quelques détails physiques imposés, et parle de ce premier "rôle de composition" qu'il a proposé à Jean-Pierre Léaud : un personnage "en harmonie avec la vie". Il rappelle l'importance d'André Bazin, à la fois dans son parcours et en tant que "grand critique de cinéma jamais remplacé", évoquant son livre inachevé sur Jean Renoir, qu'il a finalisé.

Cinéma (3min - HD)
Bref entretien, diffusé en janvier 1972, François Truffaut parle des Deux anglaises et le continent ("un film sur un livre que j'aime"), qu'il a donc adapté sans problème particulier, et parle de sa sensibilité qui se manifeste sans doute dans son approche des personnages.


Tournage de la dernière scène en Super 8 (7min - HD avec upscale)
Autre module avec Jean Gruault, scénariste des Deux Anglaises et le continent, qui commente des images du tournage de la dernière scène, filmées par lui-même en Super 8 dans les jardins du Musée Rodin. Il avoue ne pas supporter l'atmosphère "complètement molle et décontractée" des tournages et, au-delà des clins d'oeil à l'équipe, parle de Truffaut au travail ("ça ne rigole pas!"), de sa tenue soignée ("toujours la cravate!") ou du matériel filmé qui n'a pas été conservé au montage.

Bande-annonce originale (2min 18s - HD avec upscale) du films dans sa "version définitive" (sous le titre Les Deux anglaises), sur lequel Truffaut avait travaillé peu de temps avant sa mort, qui ressortit dans les salles en 1985.

La femme d'à côté

Commentaire audio de Véronique Silver
L'actrice qui incarne Madame Jouve, la patronne du club de tennis où se croisent tous les personnages, converse avec Serge Toubiana en suivant le film. C'est un commentaire tranquille et plutôt sage où Véronique Silver revient sur le tournage ("un souvenir inégalable et inégalé"), donne ses impressions sur son personnage ("comme si ça allait de soi") et le travail de François Truffaut. Elle évoque Fanny Ardant comme une "femme fatale malgré elle", apprécie la peinture très juste de la vie en province ou explique la fragilité du jeu des acteurs pendant les premières prises (ce qui accentue l'émotion de Gérard Depardieu, alors mal à l'aise).

Présentation de Serge Toubiana (4 min - SD upscalé en 1080i)
Serge Toubiana présente très rapidement l'avant-dernier film de François Truffaut, projet lointain qu'il tourna "en totale harmonie" et en quelques semaines, pour libérer Gérard Depardieu qui partait ensuite au Mexique tourner La Chèvre. Toubiana revient sur "le coup de foudre" de Truffaut pour Fanny Ardant, qui représentait "les trois Brontë à elle toute seule", et sur Madame Jouve, la narratrice au "recul indispensable".

Le magazine du cinéma (9min - HD)
Reportage diffusé sur FR3 Bretagne en 1981. Entre des extraits du film, François Truffaut évoque La Femme d'à côté, le propos du film "concentré sur l'histoire d'amour", le duo Depardieu-Ardant avec qui il pense travailler de nouveau, et son prochain projet qu'il espère "plus souriant". La comédienne parle de "la façon d'être" du réalisateur qui a rendu le tournage "détendu" malgré la gravité du sujet, et de Gérard Depardieu, un acteur "complètement authentique".

Scènes commentées par Fanny Ardant et Gérard Depardieu (26min - HD avec upscale)
Relancés par Serge Toubiana, les deux acteurs de La Femme d'à côté commentent quelques minutes du film et évoquent son tournage rapide, en six semaines ("une durée humaine pour un film") et dans l'ordre chronologique : ils ont découvert au fur et à mesure comment se déroulait l'histoire. Fanny Ardant parle d'un "souvenir magique", mélange de sérieux et de légèreté, quand Gérard Depardieu parle d'"un film d'amour qui fait peur", très hitchcockien. Il lui reste peu de souvenirs de ce tournage, sinon des émotions très fortes et l'impression d'"une pulvérisation de tous les sentiments". Ils reviennent sur leurs personnages, l'héroïne bien de son époque, "qui sait où elle veut aller", face à un homme "flageolant", et commentent cette histoire d'amour de "gens qui se font mal", dans "un profond désespoir inguérissable".

Bande-annonce (1min 43s - HD avec upscale)

Vivement dimanche !

Commentaire audio de Jean-Louis Trintignant
Pas toujours simple de dynamiser un commentaire lorsque l'intervenant disparaît peu à peu de la conversation. C'est ce que Serge Toubiana a sans doute vécu pour ce commentaire sous forme d'entretien informel, ponctué de silences de plus en plus fréquents, mais pour un résultat qui vaut largement l'écoute, au final. Jean-Louis Trintignant évoque sa rencontre artistique tardive avec François Truffaut, lui qui n'avait pas vraiment intégré la Nouvelle Vague et faisait partie du "clan Lelouch", que Godard détestait. Il avait oublié cette lettre de 1979 (lue par Toubiana), où il sollicitait le cinéaste pour qu'ils travaillent un jour ensemble. Trintignant parle de Truffaut comme d'un homme "délicieux" et l'un des réalisateurs les plus intéressants qu'il ait rencontrés, il se souvient du tournage de Vivement dimanche ! et de sa méthode de travail, ses trouvailles pour casser les stéréotypes et faire diversion sur les faiblesses d'un scénario qu'ils jugeaient tous les deux sans doute un peu faible, mais qu'ils auront pris un grand plaisir à tourner. Truffaut était soucieux de "faire simple" techniquement, de travailler la narration à l'économie, "que ça aille vite". Jean-Louis Trintignant parle avec humilité de sa performance dans le film, et revient également sur sa propre carrière, regrettant de ne pas avoir davantage fait de pauses au cinéma, pour mieux se consacrer au théâtre, ou avoue être un peu désenchanté par son métier d'acteur pour le cinéma, aujourd'hui...

Présentation du film (5min - HD avec upscale)
Serge Toubiana resitue ce projet "plus léger" de François Truffaut, nouvelle adaptation d'un livre de la Série Noire qui lui permet de faire "une autocritique" de ses précédents films en accentuant cette fois les ambiances mystérieuses. Il évoque le choix du noir & blanc qui a compliqué le financement (les chaînes de TV préférant la couleur), le tournage rapide pour ressembler à une série B, le goût de Truffaut pour l'enquête menée par une femme, les nombreuses invraisemblances...


Reportage sur le tournage (4 min - HD avec upscale)
Sujet d'Alain Beverini, diffusé en août 1983 dans le JT de TF1. Quelques images du tournage où "Truffaut travaille vite et dans le calme" suivi de brèves interviews. Le réalisateur revient sur l'intérêt du noir & blanc "par dépaysement" ; Jean-Louis Trintignant évoque le style des films des années 50 qu'ils essaient de retrouver ; Fanny Ardant parle de l'humour comme "fil conducteur".



François Truffaut, le scénario de ma vie (101 min - HD)
Peu avant sa disparition, Français Truffaut travaillait sur une autobiographie avec son ami de jeunesse Claude de Givray. Le Scénario de ma vie raconte "une part de ce dernier récit", illustré voire complété par de nombreuses archives (correspondances, extraits TV, documents familiaux). La personnalité de Truffaut y apparaît multiple, entre l’appelé sous les drapeaux "insoumis et déserteur", le critique virulent (dont le parcours est malheureusement survolé) ou l’adulte assagi, mais toujours angoissé. Résumant les moments importants de sa vie, ce documentaire réalisé par David Teboul, sélectionné à Cannes Classics en 2024, ne cache par la "part de violence" du cinéaste, et notamment les conséquences des "blessures secrètes" de son enfance. Enfant "non pas maltraité mais pas traité du tout", Truffaut est pris tout au long de sa vie dans une relation tendue, entre haine et mépris, avec des parents qui le délaissaient, au point que s'en suivirent à l’âge adulte des échanges de lettres assassines avec un "père, seulement légal", (c'est le "mystère de sa naissance") et une "rancoeur tenace" pour sa mère, bien qu’il exprimât malgré lui le besoin d’en être aimé, lorsqu’il avoue, après la charge frontale des 400 coups, espérer cette fois lui faire plaisir en tournant Jules et Jim. Le documentaire souligne le père aimant qu’il est devenu, et montre surtout à quel point le cinéma a nourri sa vie... et inversement. Avec des films comme variations sur l’amour et les histoires d’amour, où le double Jean-Pierre Léaud n'est jamais loin, ni Catherine Deneuve en "actrice purement cinéma". Un excellent documentaire, sans doute bien trop court, co-écrit par Serge Toubiana, avec notamment les voix d'Isabelle Huppert, Louis Garrel ou Pascal Greggory.

Bande-annonce originale (1min 24s - HD avec upscale)

Bande-annonce de la rétrospective Truffaut 2024 (1min 37s - HD)

En savoir plus

La peau douce

Taille du Disque : 38 635 126 892 bytes
Taille du Film : 31 096 631 616 bytes
Durée : 1:57:54.125
Total Bitrate: 35,17 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 31,83 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 31833 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1045 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 31,990 kbps

Les deux anglaises et le continent

Taille du Disque : 43 599 077 719 bytes
Taille du Film : 36 316 131 648 bytes
Durée : 2:09:56.958
Total Bitrate: 37,26 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 33,83 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 33834 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1043 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 3,103 kbps
Subtitle: French / 38,906 kbps

La femme d'à côté

Taille du Disque : 40 157 217 480 bytes
Taille du Film : 30 345 826 752 bytes
Durée : 1:45:23.625
Total Bitrate: 38,39 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,92 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34924 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1042 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 43,286 kbps

Vivement dimanche !

Taille du Disque : 49 162 839 866 bytes
Taille du Film : 29 341 880 640 bytes
Durée : 1:51:00.083
Total Bitrate: 35,25 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 31,91 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 31912 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1044 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps
Audio: French / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 256 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 38,767 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 9 décembre 2024