John Flynn (1932-2007)
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Re: John Flynn (1932-2007)
Les deux ressorties Flynn étaient au programme du dernier Mauvais genre (ainsi que Outback de Kotcheff).
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Re: John Flynn (1932-2007)
Très intéressant ce film, surtout quand on voit à quel point il semble faire écho à The Outfit (notamment par son final). Cette fois "l'organisation" est nommée, c'est une grande entreprise, mais la structure comme l'idée de fond sont étonnamment similaires. Je trouve que c'est tout aussi réussi et prenant d'ailleurs, la confrontation Woods/Dennehy étant très impressionnante avec deux personnages remarquablement construits. Si je devais faire une petite réserve, ce serait à propos de la pénible musique de Jay Ferguson mais c'est assez mineur, je trouve que l'ensemble est un franc succès pour Flynn.Jeremy Fox a écrit :Pacte avec un tueur chroniqué par Justin Kwedi à l'occasion de la sortie du film en Bluray chez Wild Side ; Bluray testé par Stéphane Beauchet.
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Re: John Flynn (1932-2007)
J'avais été un peu décontenancé par la brutale rupture de ton entre l'intro, sèche, noire et ultra-violente, et le reste du film, plus goguenard et ironique. Quand on pense que c'est Larry Cohen au scénario, ça n'a pourtant rien de très surprenant. Par contre, je n'ai pas du tout fait de lien avec Échec à l'organisation. À revoir vite donc...
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Re: John Flynn (1932-2007)
Cela n’empêche pas la suite d'être très noire elle aussi. Très crépusculaire, avec ces deux personnages, un flic et un tueur "à l'ancienne" qui s'unissent malgré eux pour combattre un truc qui les dépassent.El Dadal a écrit :J'avais été un peu décontenancé par la brutale rupture de ton entre l'intro, sèche, noire et ultra-violente, et le reste du film
Je délire peut-être complétement, mais ça m'a frappé durant tout le film.El Dadal a écrit :Par contre, je n'ai pas du tout fait de lien avec Échec à l'organisation. À revoir vite donc...
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Re: John Flynn (1932-2007)
Déception à la découverte de Defiance (Les massacreurs de Brooklyn chez nous, titre très mal trouvé qui ne dévoile en rien la véritable nature du film).
Le film a pour lui un côté à la fois naïf et idéaliste, et réaliste (en ce sens où personne n'est véritablement un super-héros ou un gros monstre sans cœur). On sent une volonté de démystifier dès 1980 le genre du vigilante et de redonner un peu de vaillance à un rêve américain qui bat sérieusement de l'aile. Malheureusement, le film est moche (photo, décors, costumes... le tout sans doute dû à un budget riquiqui) et le rythme un peu léthargique. Jan-Michael Vincent avait encore une possibilité de carrière à l'époque, mais il n'a pas l'air bien passionné. Moi non plus d'ailleurs. Un petit film du dimanche, assurément le moins bon que j'ai vu de Flynn à ce jour (oui, j'aime - un peu - Brainscan). Je comprends de facto son peu d'exposition.
Le film a pour lui un côté à la fois naïf et idéaliste, et réaliste (en ce sens où personne n'est véritablement un super-héros ou un gros monstre sans cœur). On sent une volonté de démystifier dès 1980 le genre du vigilante et de redonner un peu de vaillance à un rêve américain qui bat sérieusement de l'aile. Malheureusement, le film est moche (photo, décors, costumes... le tout sans doute dû à un budget riquiqui) et le rythme un peu léthargique. Jan-Michael Vincent avait encore une possibilité de carrière à l'époque, mais il n'a pas l'air bien passionné. Moi non plus d'ailleurs. Un petit film du dimanche, assurément le moins bon que j'ai vu de Flynn à ce jour (oui, j'aime - un peu - Brainscan). Je comprends de facto son peu d'exposition.
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Re: John Flynn (1932-2007)
Je viens de le revoir, toujours un bon, efficace thriller 80's avec un duo d'acteurs solide et un scénario captivant de Larry Cohen.Rick Blaine a écrit :la confrontation Woods/Dennehy très impressionnante avec deux personnages remarquablement construits. Si je devais faire une petite réserve, ce serait à propos de la pénible musique de Jay Ferguson mais c'est assez mineur, je trouve que l'ensemble est un franc succès pour Flynn.
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Re: John Flynn (1932-2007)
Quel excellent film noir, quelle ambiance poisseuse, quel casting et quelle belle description des personnages principaux extrêmement attachants ! J'en veux encore des comme ça !Jeremy Fox a écrit : ↑25 oct. 13, 07:59 Philippe Paul profite de la sortie de Echec à l'organisation en DVD pour nous écrire une chronique sur le film
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Re: John Flynn (1932-2007)
Et merde...
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Re: John Flynn (1932-2007)
Je te laisse recopier ton post ici et supprimer l'autre

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Re: John Flynn (1932-2007)
The Outfit (1973)

Pur gangster movie qui renoue avec les récits typiquement noirs de l'époque. Flynn adapte un scénario de Donald Westlake, grand auteur de polar supra cool pétris de canailles et de flingues. Duvall, c'est Cagney ou Bogart. Le film semble classique dans sa forme, piochant ça et là dans les oeuvres passées, dans ce qui peut s'apparenter à une simple quête de vengeance. De manière plus moderne, j'ai énormément pensé à Heat et Neil McCauley dans le personnage incarné par Duvall. L'impossibilité de faire autrement que les représailles, les normes si codifiées du braquage, ce don inné dans l'exercice d'ailleurs, forgé par le travail et la méticulosité, l'amitié fraternel avec Cody qui rappelle le tout aussi imposant Val Kilmer de 95. Les portes s'ouvrent et se referment avec toutes ces esquisses magnifiques de l'exercice esthétique des grands criminal movies. C'est limite jouissif, tant est qu'on ait une appétence pour le genre. Le film n'est pourtant pas exempt de défauts. Tous les personnages féminins, à commencer par le premier incarné par Karen Black, sont très mal écrit et très mal interprétés. Et la fin, bafouée par la MGM, contre la volonté de Flynn, surprend dans sa forme mais retire un aspect dramatique et émotionnel qui aurait forcément été bienvenue.

Pur gangster movie qui renoue avec les récits typiquement noirs de l'époque. Flynn adapte un scénario de Donald Westlake, grand auteur de polar supra cool pétris de canailles et de flingues. Duvall, c'est Cagney ou Bogart. Le film semble classique dans sa forme, piochant ça et là dans les oeuvres passées, dans ce qui peut s'apparenter à une simple quête de vengeance. De manière plus moderne, j'ai énormément pensé à Heat et Neil McCauley dans le personnage incarné par Duvall. L'impossibilité de faire autrement que les représailles, les normes si codifiées du braquage, ce don inné dans l'exercice d'ailleurs, forgé par le travail et la méticulosité, l'amitié fraternel avec Cody qui rappelle le tout aussi imposant Val Kilmer de 95. Les portes s'ouvrent et se referment avec toutes ces esquisses magnifiques de l'exercice esthétique des grands criminal movies. C'est limite jouissif, tant est qu'on ait une appétence pour le genre. Le film n'est pourtant pas exempt de défauts. Tous les personnages féminins, à commencer par le premier incarné par Karen Black, sont très mal écrit et très mal interprétés. Et la fin, bafouée par la MGM, contre la volonté de Flynn, surprend dans sa forme mais retire un aspect dramatique et émotionnel qui aurait forcément été bienvenue.
- Beule
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Re: John Flynn (1932-2007)
Samuel Blumenfeld présente Defiance comme un vigilante movie « en queue de comète », fruit d’une hybridation patentée avec les valeurs volontiers naïves et manichéennes du western façon Shane, ici ouvertement démarqué. C'est assez bien vu, je trouve. Cette naïveté assumée fait à la fois le charme et les limites de cette petite production de pure commande.
En plus de proposer une intéressante relecture de la mythologie du (anti-)héros à l'aune d'un sursaut de l'humeur sociétale ambiante, le film de Flynn se révèle particulièrement original, dans le cadre du genre qu'il investit, par sa volonté de ne pas céder aux sirènes du film d’exploitation. En multipliant les ellipses et le hors-champ, il sait longtemps surseoir à l’exposition complaisante des actes de violence dans leurs manifestations les plus crues pour privilégier, autant que faire se peut, la chronique intimiste fermement ancrée dans une forme de précision documentaire (parfaitement relayée, de mon point de vue, par une très chouette photo de Ric Waite qui sait tirer profit d’un tournage partiellement in situ). Au gré de nombreuses digressions, aussi variées que parfois inattendues par leur topologie (j'ai pensé au James Gray de Little Odessa), régulièrement très chaleureuses - à l'occasion aussi un peu nunuches - Flynn imprime en tout cas à son récit un ton, une humeur vagabonde, résolument inhabituels dans le genre. Je ne saurais d'ailleurs imaginer de vigilante movie plus grand public que celui-ci.
Revers de la médaille à cet acte de résistance d'une louable probité, la tension en pâtit. Malgré les piqûres de rappel régulièrement et sourdement prodiguées par un chef de gang aux motivations identitaires trop vite sacrifiées sur l'autel du manichéisme (inquiétant et fascinant Rudy Ramos au look de Zorro dandy, néanmoins) la menace exercée par les Souls s'articule trop schématiquement à l'encontre du anti-héros incarné par Jan Michael Vincent pour convaincre réellement. Et semble se diluer peu à peu. Au point de rendre assez artificiel le finale en forme de ralliement du quartier autour de la figure recréée du héros. Lequel finale, par son découpage de l'action vers l'épure sèche et sans concession, fait quand même sacrément plaisir à voir.
Bancal donc, mais très attachant malgré tout.
En plus de proposer une intéressante relecture de la mythologie du (anti-)héros à l'aune d'un sursaut de l'humeur sociétale ambiante, le film de Flynn se révèle particulièrement original, dans le cadre du genre qu'il investit, par sa volonté de ne pas céder aux sirènes du film d’exploitation. En multipliant les ellipses et le hors-champ, il sait longtemps surseoir à l’exposition complaisante des actes de violence dans leurs manifestations les plus crues pour privilégier, autant que faire se peut, la chronique intimiste fermement ancrée dans une forme de précision documentaire (parfaitement relayée, de mon point de vue, par une très chouette photo de Ric Waite qui sait tirer profit d’un tournage partiellement in situ). Au gré de nombreuses digressions, aussi variées que parfois inattendues par leur topologie (j'ai pensé au James Gray de Little Odessa), régulièrement très chaleureuses - à l'occasion aussi un peu nunuches - Flynn imprime en tout cas à son récit un ton, une humeur vagabonde, résolument inhabituels dans le genre. Je ne saurais d'ailleurs imaginer de vigilante movie plus grand public que celui-ci.
Revers de la médaille à cet acte de résistance d'une louable probité, la tension en pâtit. Malgré les piqûres de rappel régulièrement et sourdement prodiguées par un chef de gang aux motivations identitaires trop vite sacrifiées sur l'autel du manichéisme (inquiétant et fascinant Rudy Ramos au look de Zorro dandy, néanmoins) la menace exercée par les Souls s'articule trop schématiquement à l'encontre du anti-héros incarné par Jan Michael Vincent pour convaincre réellement. Et semble se diluer peu à peu. Au point de rendre assez artificiel le finale en forme de ralliement du quartier autour de la figure recréée du héros. Lequel finale, par son découpage de l'action vers l'épure sèche et sans concession, fait quand même sacrément plaisir à voir.
Bancal donc, mais très attachant malgré tout.
- Shin Cyberlapinou
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- Inscription : 1 févr. 09, 09:51
Re: John Flynn (1932-2007)
Découvert Les massacreurs de Brooklyn en m'attendant à un film mineur comparé à d'autres oeuvres de Flynn (lui-même un cinéaste un peu oublié malgré sa récente réévaluation) mais ce fut au final une jolie surprise, je me retrouve tout à fait dans le post de Beule et alors que je m'attendais à un vigilante movie bien carré de la part de l'auteur Rolling Thunder, The outfit et bien sûr Justice sauvage on a au delà des éléments du genre attendus (voyous bigarré qui font la loi, police dépassée, citoyens excédés qui se retrousseront les manches lors du climax attendu mais bien mené) la chronique assez tendre d'un quartier populaire traversée d'archétypes qui finissent par devenir attachants (le gamin des rues flanqué d'un ex boxeur ramolli par les coups pris sur le ring), et je suis pleinement rentré dans le récit quand le big bad sorti d'un comic book (c'est sûrement une coïncidence mais j'ai pensé à une version masculine de Kaji Meiko en mode Sasori, manteau noir, chapeau à larges bords, mutisme froid) a droit à un petit moment d'humanité laissant voir son amertume quant à sa trajectoire*.
Samuel Blumenfeld parle très bien du film et de son contexte, avec un genre en bout de course et un Jan Michael Vincent (acteur sous-estimé, y compris de lui-même comme expliqué dans l'entretien) commençant à partir en sucette suite à divers échecs et surtout un alcoolisme qu'il ne surmontera jamais connaissant une trajectoire et une fin de vie fort tristes. Bel échantillon de série B pas bête (et produite par Jerry Bruckheimer, un an avant Le solitaire! Si ces films avaient marché aurait-il eu une autre carrière?) , que je situe personnellement au dessus du plus culte Vigilante (avec qui il a un acteur en commun, voisin sympa chez Flynn, voyou impitoyable chez Lustig). 6,5/10
* Ce n'est sans doute pas un geste d'Auteur mais j'y ai vu un cousin de William Forsythe dans Justice sauvage en cela qu'il est connu de tout le monde dans un récit qui entre deux castagnes veut aussi montrer la vie d'une communauté dans un New York cracra.
Samuel Blumenfeld parle très bien du film et de son contexte, avec un genre en bout de course et un Jan Michael Vincent (acteur sous-estimé, y compris de lui-même comme expliqué dans l'entretien) commençant à partir en sucette suite à divers échecs et surtout un alcoolisme qu'il ne surmontera jamais connaissant une trajectoire et une fin de vie fort tristes. Bel échantillon de série B pas bête (et produite par Jerry Bruckheimer, un an avant Le solitaire! Si ces films avaient marché aurait-il eu une autre carrière?) , que je situe personnellement au dessus du plus culte Vigilante (avec qui il a un acteur en commun, voisin sympa chez Flynn, voyou impitoyable chez Lustig). 6,5/10
* Ce n'est sans doute pas un geste d'Auteur mais j'y ai vu un cousin de William Forsythe dans Justice sauvage en cela qu'il est connu de tout le monde dans un récit qui entre deux castagnes veut aussi montrer la vie d'une communauté dans un New York cracra.