JANVIER 2024
FILM DU MOIS:
The Quiet Girl /
An Cailín Ciúin , de Colm Bairéad (2022) 10/10 - Un film d'une délicatesse rare, qui parvient à trouver le parfait équilibre entre narration et atmosphère, direction d'acteur et spontanéité. Le récit est classique, mais d'une grande justesse, ce qui permet au film de se déployer dans toute sa puissance émotive. Une très belle surprise.
FILMS DECOUVERTS:
Bird Box : Barcelona, de David Pastor & Alex Pastor (2023) 6,5/10 - Les frères Pastor brodent autour de la thématique du premier film un récit de genre aux codes très marqués, peu surprenant mais plutôt efficace.
The Day the Earth caught Fire, de Val Guest (1961) 8,5/10 - Un récit d'une grande actualité dans sa description d'un dérèglement climatique, aux dialogues percutants et aux situations très prenante. Un film qu'on n'oublie pas.
Mortal Kombat, de Paul W.S.Anderson (1995) 4/10 - Un plaisir ludique de tous les instants, Anderson pousse les manettes à fond, ses films m'amuse toujours prodigieusement, même celui-ci qui a quelques véritables faiblesse (CGI hasardeux, Lambert en roue libre, et des cascadeurs mollassons).
The Girl Who Leapt Through Time /
Toki o kakeru shôjo, de Nobuhiko Ôbayashi (1983) 7,5/10 - Chronique douce-amère d'amour adolescente brodée sur un récit sous-jacent de voyage temporel. Charmant et formellement inventif.
Girls fight (sic) /
Spare parts, de Andrew Thomas Hunt (2020) 6/10 - Une mise en scène un peu faiblarde, mais le ton punk du film et son récit de gladiateurs contemporains est assez sympa. Un films fort sympathique.
The Vindicator /
Frankenstein 2000, de Jean-Claude Lord (1986) 4/10 - Une sorte de préfiguration de Robocop, mal fichu et un peu baclé... Beaucoup de synthés dans la BO de Paul Zaza.
The Boogey Man, d'Uli Lommel (1980) 8/10 - Surfant sur les succès de Halloween et Amityville, un film d'horreur qui parvient contre toute attente à installer le malaise et faire peur... Une jolie surprise.
Bulado, d'Eché Janga (2020) 7/10 - Filmé dans l'ile de Curaçao, le coming of age d'une enfant partagée entre la rigueur d'un père cartésien et la folie d'un grand-père obsédé par les récits mystiques des ancêtres de l'ile. Photo magnifique, récit plutôt classique, même si bien fait.
Past Lives, de Celine Song (2023) 8/10 - Récit de la relation intense entre une coréenne qui a migré au Canada et son ami/amoureux d'enfance resté au pays. Le film est juste, sans surdramatisation, et d'une sobriété aux effets dévastateur. Un très beau film.
Priscilla, de Sofia Coppola (2023) 8,5/10 - Un sujet en or pour la réalisatrice qui met ses obsessions personnelles au service d'un vécu ici témoigné que la mise en scène valorise et transcende avec une élégance de mise en scène formidable.
Pacifiction, d'Albert Serra (2022) 8,5/10 - Un César de la photo amplement mérité pour ce film labyrinthique situé dans un tahiti aussi merveilleux que désorientant, bourré de figures mystérieuses et tantôt bienveillantes, tantôt malveillantes. Un film entêtant et très riche.
I Origins, de Mike Cahill (2014) 8/10 - Sorte de conte de science-fiction sur le raisonnement scientifique opposé à la croyance, sur fond de récit d'amour contrarié et de réincarnation. Une très belle réussite, et une figure trop rare au cinéma : la charmante Astrid Bergès-Frisbey.
Compartiment N°6 /
Hytti nro 6, de Juho Kuosmanen (2021) 7,5/10 - Le voyage en train russe d'une étudiante finlandise se révèle l'occasion d'une rencontre et d'une introspection. Un film assez saisissant dans sa mise en scène au cordeau (surtout dans un décor exigu), qui fonctionne remarquablement.
Bruno Reidal, de Vincent Le Port (2021) 7/10 - Récit assez illustratif de l'arrestation d'un assassin en 1905, et du journal qu'il rédigea à l'intention des scientifiques venus se pencher sur son cas. Un film très littéraire, au sujet rude, mais à la mise en scène bien sage.
Dreamscape, de Joseph Ruben (1984) 7,5/10 - Un thriller fantastique très réussi, dans lequel des recherches sur le rêve sont détournées par une agence gouvernementale. Un film dynamique et porté par le charisme de Randy Quaid et la cruauté mielleuse de Christopher Plummer. BO curieuse de Maurice Jarre...
Wahou !, de Bruno Podalydes (2023) 6/10 - Plaisant et fantaisiste, pas très poussé tout de même...
Climax, de Gaspard Noé (2018) 8,5/10 - Une maestria de mise en scène pour un récit cauchemardesque, au sens littéral du terme.
She dies tomorrow, d'Amy Seimetz (2020) 4/10 - Produit par Benson & Moorehead, avec des apparitions d'Adam Wingard et James Benning (et même de Michelle Rodriguez, qui a vu une piscine et est entrée), le film a tout pour m'attirer. Mais quelle déception, la réal se répète ad nauseam, fait durer ses plans sans raison, s'empêtre dans son récit (?). Bref, un joli ratage...
La femme de Tchaikovsky /
Zhena chaikovskogo, de Kirill Serebrennikov (2022) 8/10 - Sur ce film dont le simple sujet est un pied de nez à l'homophobie d'état russe, le réalisateur décide d'un traitement tragique, splendide, bouleversant et sans cynisme. L'actrice Alyona Mikhailova rayonne et le film est bouleversant.
Sick of Myself /
Syk pike, de Kristoffer Borgli (2022) 7/10 - Satire bien fichue de la quête permanente du "like" et de la popularité artificielle, un film très malin, assez dans l'air du temps. Les personnages manquent singulièrement de charisme, du coup, ce qui pénalise un peu le film.
Le principal, de Chad Chenouga (2022) 6/10 - Sorte de véhicule pour Roschdy Zem, impeccable en principal obsédé par la réussite... Mais le film est un peu étouffé par son sujet, les rares ouvertures semblent un peu artificielles.
Teenage Mutant Ninja Turtles, de Steve Barron (1990) 7/10 - Petite capsule temporelle (le film déborde d'allusions pop à son époque), ludique et pas si mal fichue, notamment le rat Splinter animé par Jim Henson. J'avoue m'être amusé malgré les facilités du film (et son orientation pour les enfants bien assumée).
Fermer les yeux, de Victor Erice (2023) 9/10 - Quand la relecture du passé, et la quête d'un ami imposent la réflexion sur soi-même... Un film sur l'amitié, le savoir-vieillir, et la puissance des images. Un film de maître, pour tout dire.
Zeder, de Pupi Avati (1983) 7,5/10 - Sorte de thriller paranoiaque, mais en version ciné d'exploitation italien, avec zombies et Riz ortolani au programme. C'est bien fichu, l'ambiance est effrayante à souhait, et le coté policier est bien prenant.
Crimes of the future, de David Cronenberg (2022) 6/10 - Pas inintéressant, et visuellement réussi, mais si l'on connait l'oeuvre du cinéaste, ça ressasse pas mal, et en film isolé, le film pêche par son rythme alangui, qui en fait quelque chose de désincarné...
Shin Kamen Rider, de Hideaki Anno (2023) 7/10 - Sorte d'hommage qui épouse les codes de son modèle. Drole et échevelé, quoiqu'un peu long. Très divertissant, en tout cas.
Earth vs the Spider, de Scott Ziehl (2001) 7,5/10 - Petit téléfilm de genre ludique, coproduit par Stan Winston, sur une thématique de super-héros qui tourne mal (penser à
la mouche). Le tout est simple, mais se suit avec plaisir.
Elena, d'Andrey Zvyagintsev (2011) 8/10 - Partition modeste pour Zvyagintsev, qui part d'un récit policier classique pour faire le portrait en sous-main d'une société russe d'où les codes moraux ont quasiment disparu. Intéressant et remarquablement mis en scène.
Menteur, d'Olivier Baroux (2022) 2/10 - Décidément, dans la gestion du rythme des gags, il y a un gros problème. Artus est toujours aussi mauvais, les dialogues tombent à plat... Dire que c'est un remake d'un film canadien...
L'histoire de ma femme, d'Ildikó Enyedi (2021) 8/10 - Un capitaine rigide découvre l'anxiété de l'amour d'une femme volage. Somptueusement mis en scène, et assez riche, le personnage de Lea Seydoux ne perdant jamais son opacité mystérieuse et troublante.
Le dernier templier /
Season of the witch, de Dominic Sena (2011) 5/10 - Pas fameux, rythme et péripéties alternant ennui, débats oiseux et action clichée. Mais le job est fait, et on peut prendre un certain plaisir devant ce film, malgré ses évidentes faiblesses.
Eo, de Jerzy Skolimowski (2022) 6/10 - Pour son récit des mésaventures d'un âne en vadrouille, Skolimowski opte pour une forme à la limite de l'expérimental. Ca permet quelques plans d'une grande beauté, mais le film au final ne raconte pas grand chose...
La flèche d'or /
L'arciere delle mille e una notte, d'Antonio Margheriti (1962) 6,5/10 - Un conte d'aventures fantastiques et orientales, un peu naïf et enfantin, mais charmant et rythmé. Plaisant.
L'épée sauvage /
The sword and the Sorcerer, d'Albert Pyun (1982) 5,5/10 - Pas très abouti ni bien fichu, mais assez divertissant. Je me suis bien amusé, je ne demande rien de plus à un film d'exploitation de ce type...
Borgman, d'Alex van Warmerdam (2013) 7,5/10 - Entre fable sociale surréaliste et récit de home invasion à la Theoreme, un film qui soutient l'intérêt et intrigue, mais ne donne pas ses clés. Intrigant.
Sur l'Adamant, de Nicolas Philibert (2023) 7,5/10 - Philibert se penche sur la psychiatrie avec cet espace thérapeutique privilégié, en dehors de l'hopital. Assez poignant et émouvant.
Ironmaster, la guerre du fer /
La guerra del ferro: Ironmaster, de Umberto Lenzi (1983) 4/10 - Un gentil nanard qui oscille entre Conan et la guerre du feu, mais la faiblesse des moyens et des maquillages en font juste un film d'exploitation rigolo...
Conquest, de Lucio Fulci (1983) 7/10 - Fulci aborde son film d'heroic Fantasy comme un film expérimental, accompagné d'une remarquable BO synthé de Claudio Simonetti. Et si l'intrigue très classique surprend peu, la passion du réalisateur pour les humeurs vient créer quelques belles séquences cauchemardesques et quelques plans géniaux. Une chouette découverte.
Sans témoins /
Bez svideteley, de Nikita Mikhalkov (1983) 8/10 - Un drame en huis clos, lorsqu'un ancien mari revient chez son ex, et que les non-dits remontent à la surface. Rude, mais remarquablement joué et mis en scène.
Les chambres rouges, de Pascal Plante (2023) 8,5/10 - Film ancré sur l'univers très sombre d'un procès hautement médiatisé d'un tueur sordide, remarquablement écrit et mis en scène. Mais le film est surtout la révélation de Juliette Gariépy, actrice qui porte le film sur les épaules avec un talent éclatant.
Poor things, de Yorgos Lanthimos (2023) 7,5/10 - Un joli film dans lequel l'imaginaire loufoque du réalisateur grec peut s'épanouir, mais les limites d'un récit d'apprentissage qui assimile la découverte du monde à celle de sa sexualité, et la vision un peu naïve de ce qu'est une maison close grèvent un peu le projet. Restent des prestations d'acteurs de talent qui s'amusent, et nous avec.
La voie royale, de Frédéric Mermoud (2023) 2/10 - Pensum qui adosse son récit à tous les clichés portant sur les classes préparatoires, mais pas que (les classes sociales, paysans comme bourgeois sont réduits à des stéréotypes risibles). Le nanard du mois.
Batman Forever, de Joel Schumacher (1995) 5,5/10 - Schumacher renoue avec les origines kitsch de Batman à l'écran, le grotesque assumé est partout, et Jim Carrey y trouve sa place. Le sous-texte crypto-gay lié à Robin achève de faire de ce film un visionnage assez plaisant.
Sleep, de Jason Yu (2023) 7,5/10 - Une histoire de somnambulisme qui bascule dans le fantastique, joli travail sur l'ambiance d'angoisse, un peu plus faible sur la fin...
FILMS REVUS:
Sans un bruit, de John Krasinski (2018) 7,5/10 - Révision sympathique d'un film bien fichu, à la mécanique fluide et efficace.
Sans un bruit 2, de John Krasinski (2018) 8/10 - Même en révision, je préfère cette suite, mieux dotée et toujours aussi fluide, qui tire parti de son meilleur financement pour entrecroiser les séquences d'action et faire un film plus ample.
Batman & Robin, de Joel Schumacher (1997) 4/10 - Le curseur d'absurdité du film précédent est encore rehaussé d'un cran, là je ne suis plus...
The Barbarians, de Ruggero Deodato (1987) 7/10 - Je craignais une révision cruelle, mais au final le film garde une forte capacité de divertissement, un bon production design et une chouette BO. Une jolie redécouverte.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)/
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)
Juillet 2022 = Les corneilles / Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994)
Aout 2022 = I remember Mama, de George Stevens (1948)
Septembre 2022 = Hinterland, de Stefan Ruzowitzky (2021)
Octobre 2022 = Le mariage des moussons, de Mira Nair (2001)
Novembre 2022 = Krzyzacy / Les chevaliers teutoniques, d'Alexander Ford (1960)
Decembre 2022 = Avatar: the way of water, de James Cameron (2022)
Janvier 2023 = La dernière étape/ Ostatni etap, de Wanda Jakubowska (1948)
Février 2023 = RRR, de S.S. Rajamouli (2022)
Mars 2023 = L'étreinte du serpent, de Ciro Guerra (2015)
Avril 2023 = Victim, de Basil Dearden (1961)
Mai 2023 = Guardians of the Galaxy Volume 3, de James Gunn (2023)
Juin 2023 = Tonnerres lointains / Ashani Sanket, de Satyajit Ray (1973)
Juillet 2023 = Nishant, de Shyam Benegal (1975)
Aout 2023 = Chronique du soleil à la fin de l'ère Edo / Bakumatsu taiyôden, de Yûzô Kawashima (1957)
Septembre 2023 = Anatomie d'une chute, de Justine Triet (2023)
Octobre 2023 = ...Et mourir de plaisir, de Roger Vadim (1960)
Novembre 2023 = Mars Express, de Jérémie Périn (2023)
Decembre 2023 = When Evil Lurks / Cuando acecha la maldad, de Demián Rugna (2023)