Beau billet KevinKevin95 a écrit :HUSTLE - Robert Aldrich (1975) découverte
Neo noir ou coup de blues chez Robert Aldrich, alors dans sa décennie la plus étrange et dérangée, qui embarque Burt Reynolds dans son spleen après le succès de The Longest Yard (les deux y croient tellement qu’ils montent une société de production à toute berzingue dans l'espoir de multiplier les cartons). Hustle sent le placard : intrigue tordue, personnages au bout du bout, tristesse imprimée sur la pellicule... Seulement, contrairement à certains de ses collègues (au hasard, Chinatown de Roman Polanski), ce neo noir va se casser les dents au box-office. Trop étouffant, trop malsain, trop déprimant (et sans un visuel catchy comme chez Polanski), Hustle tourne en rond, met en scène des personnages qui s'enferment dans trois bouts de mur (budget cric-crac oblige), dans des souvenirs (Ben Johnson) ou dans une nostalgie désuète (Catherine Deneuve et son disque de Charles Aznavour ou sa sortie ciné pour voir Un homme et une femme de Claude Lelouch, Reynolds et ses films à la télé). Un cœur mélancolique dans un corps (époque + intrigue) violent, Aldrich est en fin de parcours et avoue un léger sentiment amoureux, lui d'ordinaire habitué aux films musclés, secs et masculins. Hustle se trouve chez le réalisateur, au croisement de la bizarrerie d'un Kiss Me Deadly des débuts (voir l'interrogatoire vénère de l'albinos) et l'émotion de son testamentaire ...All the Marbles. Polar coupant mais terriblement attachant. Une merveille Aldrich-ienne de plus.

Des années 70, il ne me manque plus que The Choirboys.