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Test dvd
Image de la jaquette

Coffret Jacques Rozier

DVD - Région 2
Potemkine
Parution : 18 novembre 2008

Image

Les masters proposés sont de très bonne qualité, ne présentant que de rares défauts (quelques griffures et lignes verticales). La compression est quant à elle visible et l’on note du bruit numérique parfois intermittent, parfois assez présent. Le plus gros souci rencontré se situe à 1h10 d’Adieu Philippine où un effet d’escalier apparaît et se fait de plus en plus visible jusqu’à 1h30 du film où, enfin, il cesse. Pour Du côté d’Orouët, au grain lié au tournage en 16mm s’ajoute du fourmillement certainement dû à un lissage de l’image. Si la compression n’est pas complètement satisfaisante, les couleurs sont, elles très belles, ainsi que la luminosité. Les films sont proposés dans leurs formats d’origines (1.66) en 16/9, sauf Du Cöté d’Orouët, tourné en 1.33 qui lui est en 4/3.

Son

Les bandes sons, proposées en dolby mono, sont de bonnes qualités, sans souffles ni parasites. Si les voix sont par moments un peu étouffées, si l’ensemble ne présente pas un grande dynamique (surtout sur Adieu Philippine), ce sont pour des raisons liées aux la technique de l’époque et non à l’édition dvd. Celles-ci évoluant, les pistes sons des Naufragés et de Maine Océan, bien qu’elles soient elles aussi en mono, proposent une bonne dynamique et un bel équilibre entre les ambiances et les voix.

Suppléments

Adieu Philippine :

- Supplément au voyage en terre « Philippine » (12mn, 2008) : Ce petit supplément est composé de commentaires de Jacques Rozier sur des photos de tournage et des extraits d’Adieu Philippine. Un jeu de questions réponses où le cinéaste évoque Cannes, les débuts du film, la guerre d’Algérie, la Nouvelle Vague, le tournage en Corse, la musique…

- Bande annonce d’époque d’Adieu Philippine (6mn36). Après un début classique, cette bande annonce se poursuit par une interview des acteurs du film mené par François Truffaut pendant le festival de Cannes. Jean-Claude Aimini, Daniel Stefania Sabatini, Yveline Céry et David Tonello racontent à tour de rôle comme Rozier les a engagé sur le film.

  

Du Côté d’Orouët :

- Entretien avec Jean-François Stévenin (9mn, 2008). Stévenin raconte son expérience d’assistant réalisateur sur le film, ou plutôt d’assistant en tout. Il raconte le « coup d’enchantement » reçu à la vision d’Adieu Philippine et la façon dont il débarque sur le tournage de Du Côté d’Orouët, prenant Bernard Menez pour le chef machino et essayant d’amadouer un Rozier méfiant car pensant qu’il est un espion de la production…

  

Les Naufragés de l’île de la Tortue :

- Entretien avec Jacques Villeret (7 mn, 2008). Villeret parle du refus de la méthode chez Rozier : tout peut changer, évoluer au gré de l’inspiration du cinéaste, partir dans des directions et des aventures étonnantes… jusqu’à « moteur », tout peut se passer, et après rien n’est encore joué. Il égrenne quelques souvenirs de tournage et nous fait nous approcher un petit peu plus de l’univers si particulier du cinéaste.

  

Maine Océan :

- Entretien avec Bernard Menez (19 mn, 2008). L’acteur revient sur ses débuts difficiles au théâtre et sur sa rencontre en 1969 avec Jacques Rozier qui marque sa première mémorable expérience au cinéma. Il évoque la vie du film, du casting au tournage, jusqu’à la présentation du film à la Cinémathèque française où Henri Langlois fait du cinéaste un impressionnant panégérique. Menez parle de la façon dont Rozier mène ses entreprises cinématographiques, méthode qu’il a accepté sans sourciller car, totalement novice en cinéma, il pensait que c’était partout pareil ! Il évoque enfin Maine Océan, qu’il considère comme le meilleur film dans lequel il ait jamais tourné.

  

DVD Suppléments :

- Conversation avec Jean Douchet (2001, 18mn). « Sur la nouvelle vague en général… et sur Jacques Rozier en particulier » précise le générique. Jean Douchet revient sur la Nouvelle Vague, sur l’amour du cinéma qui portait ses réalisateurs, sur l’idée que pour eux l’économie gouverne l’esthétique (« chaque centime mis dans un film doit être vu à l’écran »), sur la constance et l’intégrité de la plupart des leurs parcours. Douchet revient ensuite sur les débuts de Rozier, ses premiers courts métrages, son intégration immédiate à la Nouvelle Vague. Il explore les liens entre le cinéma de Rozier et ce mouvment, la filiation du cinéaste avec Renoir, son voisinage avec Eustache. Comme toujours, on retrouve un Douchet aussi passionnant qu’érudit.

- Entretien avec Jean-François Stévenin (2008, 20 mn). Stévenin a été, avant Rozier, assistant pour Cavalier, Truffaut, Rivette. Il raconte dans cet entretien comment c’est avec Rozier qu’il a eu, d’un coup, l’envie de faire du cinéma. Comment Rozier a également déclenché la passion de Pialat. Stévenin dresse le portrait de ce « gestionnaire de merveilles », parle de la famille de cinéma à laquelle il se sent, lui, en tant que cinéaste appartenir, de Cassavetes à Monte Hellman, en passant par Rozier bien sûr. Il parle de cette façon d’être au cinéma, à la fois épicurien et tout entier au film qui se fait. Passionné, Stévenin raconte qu’un film décolle lorsque le metteur en scène est amoureux, non seulement de son actrice mais aussi de toute l’équipe, du cuisinier, de l’électricien. Il semble bien que Rozier a, justement, de cet amour à revendre.

Par Olivier Bitoun - le 23 novembre 2008