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Test blu-ray
Image de la jaquette

Winter Kills

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 29 janvier 2020

Image

Fraîchement restauré en 4K par StudioCanal, Winter Kills s'est vu édité à quelques semaines d'intervalle aux Etats-Unis (chez Kino Lorber), en Angleterre (chez Indicator) et contre toute attente en France, grâce à la fameuse collection "Make My Day" de Jean-Baptiste Thoret. La photographie de Vilmos Zsigmond trouve ici un bien bel écrin et c'est un plaisir de découvrir le film dans des conditions aussi confortables. La copie stable et immaculée bénéficie d'une bonne précision, avec un trait fin et un niveau de détail palpable et jamais pris en défaut, même durant les plans volontairement diffus. L'aspect argentique répond aussi présent, mais de manière toutefois un peu retenue, avec un grain fin peut-être un peu discret. Les contrastes sont très solides et la colorimétrie apparaît nuancée et bien saturée, très saturée même, avec parfois quelques légères dérives magenta vite oubliées.

Son

Bien que le film semble être sorti en France en novembre 1982, impossible de savoir avec certitude s'il a été exploité avec une version française ou simplement en version originale - ce qui expliquerait en tout cas pourquoi ce Blu-ray ne propose que la VO. La bande-son est de très bonne facture, nettoyée des traces du temps et de souffle disgracieux. Les voix sont très claires, sans sifflantes ni saturations, et intègrent un mixage bien équilibré, typique de l'époque, à la précision mesurée.

Suppléments

Deux modules ont été spécialement produits pour cette édition :

Préface de Jean-Baptiste Thoret (7 min - 1080i)
Le "patron" de la collection fait une présentation rapide et efficace de Winter Kills, croisement improbable d'Alice au pays des merveilles avec les théories du complot, et conseille même de se renseigner sur l'affaire JFK avant de voir le film, pour mieux en apprécier les références. Thoret explique en même temps pourquoi le film intègre sa collection : c'est une oeuvre rare à la production compliquée, typique du grand cinéma américain qu'il chérit tant. N'hésitez pas à voir cette introduction avant le film, elle est sans spoilers !


L'hiver a-t-il tué JFK ? (12 min - 1080i)
Jean-Baptiste Thoret livre une analyse pertinente et très écrite de Winter Kills, une plongée dans "une odyssée au pays du non-sens" qui déconstruit "l'hystérie interprétative" répandue depuis l'assassinat de JFK, à partir d'une "mosaïque assez complète" des différentes hypothèses du complot qui avaient couru jusqu'alors. Les reprenant une à une, Thoret renvoie les personnages du film aux figures qui les ont inspirées, et précise le choix des "icônes cinématographiques fortement connotées" qui les incarnent, du Sterling Hayden de Dr Folamour à l'Anthony Perkins de Psychose. Thoret éclaircit un peu pour nous ce jeu des poupées russes où chaque théorie en cache une autre, mais note toutefois l'absence remarquée du home movie d'Abraham Zapruder, "jalon fondateur de l'Histoire des images".

Winter Kills est aussi accompagné de nombreux suppléments repris du DVD sorti chez les Américains d'Anchor Bay, en 2003.

Commentaire audio de William Richert (VOSTF)
Le réalisateur se prête très bien au jeu du commentaire audio. Jamais avare en anecdotes et en détails, il raconte son arrivée sur le projet, évoque ses premières rencontres avec les stars du film, la rapidité d'exécution du directeur photo Vilmos Zsigmond, éclaire sur certaines significations cachées (la femme et de l'enfant à bicyclette). Il donne beaucoup d'informations sur le tournage et les coulisses d'une production qui s'est avérée très compliquée à mener à son terme. Ce commentaire contient aussi quelques redondances inévitables avec les suppléments suivants.


Qui a tué Les Magnats du pouvoir ? (37 min - SD - VOSTF)
Un excellent supplément qui revient sur l'aventure incroyable d'un film qui avait sans doute la poisse dès sa création, on ne voit que ça. Son sujet sensible, une critique à peine voilée d'une des familles les plus puissantes d'Amérique, fit peur aux habituels financiers et intéressa des producteurs obscurs qui payaient parfois les équipes avec des valises pleines de cash. Ils firent faillite avant la fin du tournage, interrompant de force le projet. L'un d'eux fut assassiné par la mafia et l'autre purgea des dizaines d'années de prison pour trafic de drogue. Ambiance. Il fallait bien l'énergie d'un débutant ultra motivé, à la "force fédératrice" et à la sympathie contagieuse, pour aller jusqu'au bout. Il s'était entouré des meilleurs techniciens et d'un casting de rêve, et loin de s'avouer vaincu, mit sur pied un second projet de film, tourné en Allemagne à moindre coût avec une partie de l'équipe (Jeff Bridges notamment), afin de récupérer un peu d'argent pour terminer le premier, deux ans plus tard. Une histoire abracadabrantesque mais bien réelle, dont on vous laisse découvrir les autres chapitres, passionnants. On signalera quelques sous-titres parfois approximatifs (Bill Richert devenant "Bill Richard", "Lilo" pour Milos Forman, "moments forts" au lieu de hautes lumières).


Retrouvailles (9 min - SD - VOSTF)
Jeff Bridges et le réalisateur William Richert évoquent Winter Kills bien des années après. Il parlent de la bonne ambiance instaurée par Richert dans l'équipe, et de l'étonnant casting : comment le rôle a été vendu à Toshirô Mifune, la frénésie de Tomas Milian qui avait répété sa courte scène pendant 4 mois, le chèque en bois donné à Elli Wallach... Car si le souvenir du film leur reste encore agréable et qu'on sent toujours les forts liens d'amitié qui unissent les deux hommes, Winter Kills fut aussi un projet douloureux (le film n'est jamais vraiment sorti), assez surréaliste en coulisses ("le tournage de ce film aurait pu faire un film") et très compliqué à terminer, pour des questions d'argent.

Histoires de star (8 min - SD - VOSTF)
Quelques moments surréalistes où William Richert s'est trouvé confronté à des caprices de star, plus ou moins sérieux : Elizabeth Taylor qui s'entiche d'un manteau en léopard, Sterling Hayden qui enfume le bar d'un grand hôtel avec sa pipe au cannabis, ou Richard Boone qui part pêcher au lieu de venir tourner ses scènes sur le pétrolier. Des souvenirs racontés avec une belle énergie et un enthousiasme communicatif.

StudioCanal ne propose malheureusement pas la fin inédite, dénichée par l'éditeur anglais Indicator à partir d'une source VHS...

En savoir plus

Taille du Disque : 38 982 273 736 bytes
Taille du Film : 29 145 729 024 bytes
Durée : 1:36:29.625
Total Bitrate: 40,27 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 34,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 34999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1499 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1646 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 35,814 kbps
Subtitle: French / 57,493 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 12 mai 2020