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Test blu-ray
Image de la jaquette

Un tueur dans la foule

BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 5 septembre 2017

Image

Un comparatif sur captures nous permet d'estimer que le master utilisé pour cette édition haute-définition est le même que celui ayant servi de base au Blu-ray américain, édité par Shout Factory en juin 2016. Le rendu général est plutôt agréable, propre, et bénéficie d'un rendu chromatique plaisant, par exemple pour les scènes de match. Un problème demeure toutefois dans la gestion du grain : outre des traces de sur-contour, en particulier pour les scènes en extérieur, on aura constaté une certaine instabilité de la compression (avec des changements de débit vidéo), ce qui provoque un rendu pour le moins hétérogène, avec des scènes offrant un grain bien présent, et dans la foulée, des plans trop lissés (voir par exemple les deux dernières captures de la galerie).

On peut également déplorer une définition pas toujours optimale, à la fois dans les scènes plus sombres (avec quelques blocs dans les noirs) ou dans des gros plans qui manquent de finesse. Les plans d'ensemble en plein jour sont dans l'ensemble mieux détaillés.

Son

Sans avoir spécialement fait l'objet d'une remasterisation (ni même d'un gonflage artificiel), la version originale offre une bonne dynamique, et valorise la partition atmosphérique de Charles Fox. L'ensemble est clair, équilibré et sans scorie manifeste. La version française est un peu plus plate, même si le doublage est plutôt d'une bonne tenue.

Suppléments

Le disque démarre sur un montage d'extraits (1 min 39 - HD) de cette collection récente de cinq films à grand spectacle des années 70 présentée par Julien Comelli : Un tueur dans la fouleSauvez le NeptuneLa Symphonie des hérosLa Kermesse des Aigles et Le Toboggan de la mort.

C'est donc, comme sur Le Toboggan de la mort ou Sauvez le Neptune, le journaliste suisse Julien Comelli qui accompagne le film, avec enthousiasme et une forme d'érudition davantage tournée vers l'anecdotique que vers l'analytique. Son apport réside sur ce disque-ci principalement en deux suppléments, produits par Argentic Films :

Le premier (également proposé sur le DVD), s'intitule 97-minute waiting (31 min - HD) et est un abondant fourre-tout de titres en rapports plus ou moins proches avec Un tueur dans la foule. On y commence par des films en rapport avec le football américain, puis ceux tournés dans un stade (en l'occurrence le Memorial Coliseum), on y évoque certains films ayant influencé Un tueur dans la foule (Targets de Bogdanovich ou L'Inspecteur Harry de Don Siegel), puis chaque membre du casting fait l'objet d'une filmographie sélective - avec plusieurs minutes sur le cas de Susan Backlinie, laquelle n'apparaît pourtant que 7 secondes sur un moniteur dans le film... Plutôt sympathique par la tonicité de l'intervenant (et son goût manifeste pour le cinéma d'exploitation dans toutes ses déclinaisons), le résultat n'est en réalité qu'un catalogue à force un peu enivrant, auquel il est difficile d'accorder une pleine attention pendant une demie heure !

L'autre module (spécifique au Blu-ray) nous a semblé plus instructif et plus riche, surtout mis en perspective avec le morceau de choix de cette édition : la version télé de 141 minutes (en 1.33:1 et en définition, disons, modeste, et manifestement à partir de plusieurs sources, comme en témoigne les différents logos apparaissant/disparaissant). 


Dans 63-minute reshooting (13 min - HD), Julien Comelli revient en effet sur la tradition, finalement assez commune dans le cinéma américain populaire des années 70, consistant à établir des versions longues destinées à la télévision. Sauf qu'ici, "la donne a été radicalement différente", comme nous l'explique le journaliste : NBC ne voulant pas d'un film centré sur un sniper, la chaîne commanda un autre film, dans lequel l'intrigue du sniper ne serait qu'une intrigue secondaire accompagnant une intrigue principale (un cambriolage dans un musée) située ailleurs. Le réalisateur Larry Peerce ayant refusé de voir son film ainsi trahi, c'est Jim Palmer qui retourna ainsi, en partie avec un nouveau casting, plus d'une heure supplémentaire : de fait, certains personnages majeurs du film eurent dès lors une importance réduite, et Julien Comelli commente ainsi, exemples à l'appui (le cas de la toute dernière réplique est étonnant), l'habile travail d'imbrication effectué, qui débouche finalement sur une version "au moins aussi bonne" que la version cinéma. A noter une séquence "post-générique" où, décidément, Julien Comelli peine à se détacher de Susan Backlinie...

Figurent également sur le disque une galerie photos, et des bandes-annonces (en définition variable) d'autres films de la collection "catastrophe" de l'éditeur (Sauvez le Neptune, Le Toboggan de la mort ou La Kermesse des Aigles).

Par Antoine Royer - le 20 février 2018