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Test blu-ray
Image de la jaquette

The Game

BLU-RAY - Région B
L'Atelier d'images
Parution : 3 novembre 2020

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Toujours très attentif au cinéma des années 90, L'Atelier d'Images s'intéresse aujourd'hui à The Game, troisième long métrage de David Fincher qui avait eu les honneurs d'un Blu-ray en 2010 chez Universal, sorti dans plusieurs pays d'Europe, dont la France, avant de rejoindre la prestigieuse collection Criterion en 2012. L'éditeur américain avait produit pour l'occasion une nouvelle restauration 2K, effectuée à partir du négatif original, qui fut ensuite rééditée par Universal dès 2015... mais pas en France. L'Atelier d'Images répare désormais cet oubli en nous proposant ce très beau master, supervisé par le directeur de la photographie Harris Savides et approuvé par David Fincher. Les images bénéficient d'une stabilité et d'une propreté irréprochables, et d'un bon niveau de définition - même si on peut croiser quelques très rares plans à la mise au point imparfaite. L'étalonnage est amélioré par rapport au précédent Blu-ray (comme on peut le voir via le site caps-a-holic.com) : la colorimétrie est mieux nuancée, encore plus naturelle et bien saturée, sans dérive marquée - on notera une fois de plus, dans le comparatif ci-dessous, que Criterion avait subtilement modifié la palette de couleurs à sa sauce, refroidissant encore davantage la photographie. Les contrastes du nouveau master sont aussi mieux gérés, bien équilibrés, avec une densité des noirs toujours solide mais encore très détaillée. L'Atelier d'Images a fait le choix de proposer près d'une heure de suppléments et surtout 4 pistes sonores gourmandes en débit, ce qui a sensiblement réduit la place réservée aux images sur le disque. Le débit vidéo très moyen constaté sur le papier ne se remarque heureusement pas spécialement au visionnage, sauf peut-être pour les yeux les plus aguerris. Mais le comparatif est cependant sans appel, montrant un léger mais régulier lissage des éléments les plus détaillés, et un grain encore palpable mais toujours un peu discret... Des conditions de visionnage en tout cas très confortables et un bien bel écrin pour une photographie ultra léchée.

Blu-ray Criterion (2012) vs. Blu-ray L'Atelier d'Images (2020) 1 2 3 4 5 6

Son

Les amateurs de son ont été gâtés puisque le film est accompagné de pistes DTS-HD Master Audio 5.1 et de nouveaux mixages en Auro 3D 7.1. La version en 5.1 a été restaurée à partir du master magnétique 35mm, le rendu apparaît équivalent dans les deux langues, d'une efficacité à la hauteur du travail mené sur le sound design, aux ambiances précises et feutrées, secouées par de brusques éclats, avec une subtilité notable des arrière-plans (le piano dans le restaurant). Un ensemble savamment restitué par une spatialisation très nuancée. Le film est également proposé en Auro 3D 7.1, procédé qui utilise de 9 à 13 canaux et des enceintes placées un peu plus en hauteur, afin d'améliorer l'immersion et le naturel de l'expérience sonore, pour un résultat probablement très efficace, que nous n'avons pu tester dans des conditions idéales, par manque d'équipement.

Suppléments

L'art de la manipulation (31 min - 1080i)
Dans ce supplément spécialement produit pour cette édition, Philippe Guedj, spécialiste cinéma pour Le Point Pop, fait une présentation très complète de The Game, premier film sur lequel Fincher, sortant de l'énorme succès de Seven, aura les pleins pouvoirs. Il revient sur le tournage "épuisant" et la mise en scène millimétrée, très visuelle, qui recrée les codes du thriller en transmettant au spectateur la paranoïa du héros. Guedj évoque les références utilisées par David Fincher, comme San Francisco, "ville de l'obsession et de Sueurs froides", et véritable personnage du film. Il analyse The Game sous toutes ses facettes, pointant la "métaphore sur l'art de l'illusion" et le héros prisonnier d'un véritable "labyrinthe mental". Philippe Guedj réévalue ce film considéré mineur dans la filmographie de Fincher, car plombé par une "fin kamikaze" dont la phase d'écriture fut compliquée. Il évoque le casting, et notamment l'"idée brillante" du choix de Michael Douglas, hanté par son personnage de Wall Street, dont la carrière prendra également un "autre virage" dans les années 2000...

Les hommes sur l'échiquier (22 min - 1080p)
Reprise de l'édition Arrow sortie cet été en Angleterre, une démonstration des rouages de l'intrigue dans laquelle Nicholas Van Orton se retrouve prisonnier, (comme lui-même est enfermé "dans sa cage de misanthropie") à travers un montage d'extraits du film commentés par un texte. De quoi éclaircir ce jeu de pistes aux nombreux indices disséminés de manière plus ou moins visible (comme la chanson de Jefferson Airplane). Intéressant mais sensiblement désincarné...

La semaine de folie (15 min - 1080p)
Egalement produit pour l'édition Arrow, un excellent entretien avec le co-scénariste John Brancato et un très bon témoignage de ce que peut vivre un auteur à Hollywood ("ce n'est pas un métier respecté"). Très sincère dans ses souvenirs, il évoque ce qui a inspiré l'idée de The Game et les années de patience, les dizaines de réécritures, les développements sans fin de projets qui passent de mains en mains, d'un studio à l'autre, d'une star à l'autre (Kiefer Sutherland, Jodie Foster) : la frustration des compromis et, pire, l'appropriation et la transformation de son travail par d'autres scénaristes. Il évoque aussi la chance d'avoir trouvé "le meilleur des collaborateurs" en David Fincher, avec qui il s'est senti en phase ("faisons sombre d'emblée"), et les projets de série TV avec "de nouveaux moyens horribles de manipuler la réalité". Un petit bémol : ne pas avoir creusé davantage à propos de l'écriture de "la fin à la noix" pour laquelle il avait pourtant ressenti "quelque chose qui clochait" en voyant le film terminé...

Bande-annonce originale française (2 min 18 - 1080p - VF)

Bandes-annonces de La Nuit des juges (1 min 48 - 1080i - VOSTF), L'Anglais (1 min 05 - 1080p - VOSTF) et Le Mystère Von Bülow (2 min 15 - 1080p - VOSTF)

Notez enfin que The Game sera prochainement proposé dans une Edition Prestige, uniquement disponible sur le site de l'éditeur et limitée à 1997 exemplaires. Le coffret sera composé de ce Blu-ray accompagné du DVD collector Universal sorti en 2006 (comprenant des bonus exclusifs comme un commentaire audio, une fin alternative, etc.), un livre inédit de 56 pages par David Mikanovski (Le Point Pop), un puzzle de l'affiche du film, une affiche A3 réversible et un porte-clés de la société CRS.
 

Merci à Rémy Pigniatiello.

En savoir plus

Taille du Disque : 47 350 300 759 bytes
Taille du Film : 35 325 014 016 bytes
Durée : 2:08:47.261
Total Bitrate: 36,57 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 18,89 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 18892 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2145 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2092 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 7.1 / 48 kHz / 5547 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 7.1 / 48 kHz / 5335 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 1,210 kbps
Subtitle: French / 51,004 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 3 novembre 2020