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Test blu-ray
Image de la jaquette

The Addiction

BLU-RAY - Région B
Carlotta Films
Parution : 24 mars 2021

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Carlotta propose The Addiction pour la première fois en vidéo en France, à partir de la restauration produite par les Anglais d'Arrow pour leur Blu-ray sorti aux Etats-Unis et en Angleterre en 2018. Le film a été scanné en 4K à Los Angeles puis nettoyé numériquement à Londres. L'étalonnage a été effectué entre Londres et New York, sous la supervision du directeur de la photographie Ken Kelsch. Les travaux ont été approuvés par Kelsh et le réalisateur Abel Ferrara. Le rendu est effectivement très solide et plutôt irréprochable. Mis à part quelques exceptions minimes (2-3 rayures verticales discrètes, une émulsion de pellicule partiellement instable sur quelques rares plans), il faudra être vraiment difficile pour trouver quelque chose de consistant à redire sur ce magnifique transfert. La précision est de mise, le détail est là : visages, textures, plans larges, tout est minutieusement restitué, avec un grain fin et organique parfaitement géré par l'encodage. L'ensemble est immaculé et d'une très grande stabilité. L'étalonnage est rigoureux, offrant d'une part une gamme de gris très nuancée, et d'autre part un ajustement du niveau de noir subtil et très convaincant, des contrastes denses et détaillés à la fois, et sans pulsations marquées (on en ressent à peine quelques-unes à un certain moment, et c'est à peu près tout). Une présentation de référence.

Son

The Addiction est uniquement proposé en version originale (le film a-t-il été doublé à l'époque ? pas sûr) mais présenté à la fois avec son mixage stéréo d'origine et dans un remix en 5.1. Les pistes ont été soigneusement restaurées, nettoyées de toute impureté et traces d'usure. Les rendus sont cristallins, sans aucun souffle, et surtout très précis dans la restitution des ambiances. Ce n'est pas une bande-son spectaculaire, les effets restent mesurés et la spatialisation demeure sage en 5.1, même si certains passages (notamment musicaux) sollicitent parfois les enceintes arrière. De très bonnes conditions d'écoute, au demeurant.

Suppléments

Carlotta reprend presque tous les suppléments de l'édition britannique. Seul manque à l'appel le commentaire audio d'Abel Ferrara.


Entretien avec les vampires (31 min - HD - VOSTF)
Une série d'entretiens menés par le réalisateur Abel Ferrara qui retrouve pour l'occasion une partie de l'équipe de The Addiction. Loin des classiques souvenirs de tournage, ce documentaire capte surtout des retrouvailles au gré d'anecdotes et de conversations vivantes autour des thèmes du film. Lily Taylor parle de son rapport à l'alcoolisme et à la drogue, évoque son métier d'actrice et l'indispensable connexion à une authenticité pour obtenir un jeu universel. Elle réfléchit aux bienfaits de l'expérience acquise au fil des ans, la sagesse du jeu d'acteur qui devient plus prégnant avec la pratique, ou de ses voltiges dans un cirque (qu'elle pratique depuis plusieurs années) qui ont développé sa conscience de l'instant. Christopher Walken, chez lui, parle des films de vampire, se souvient de la scène de fête à la fin du film, qui mêle rire et peur. Il parle de la difficulté de trouver des rôles après 70 ans, le travail de mémorisation des textes pour jouer au théâtre, ou la disparition "tragique" de Philip Seymour Hoffman, "un grand acteur" qu'il côtoyait sans savoir qu'il s'adonnait à la drogue. Le compositeur Joe Delia revient sur son travail avec Nicholas St John et le "concept de douce mort" de Bach dont il s'est inspiré pour la musique du film. Le chef opérateur Ken Welsh, derrière la caméra, parle de la métaphore de la résurrection ou la culpabilité des intoxiqués, que l'on peut ramener aux personnages du film.

Entretien avec Abel Ferrara (17 min - HD)
Menée en 2018, une rencontre qui contraste avec l'autre interview du cinéaste, effectué pendant le montage du film, dans une ambiance beaucoup moins posée (cf. quelques modules plus bas). Le réalisateur évoque aujourd'hui  "le pouvoir de la femme" qui est rarement mis au premier plan dans un film, et l'importance du noir & blanc au cinéma, en citant notamment quelques oeuvres qui ont compté pour lui. Il revient sur ses collaborations avec Ken Kelsch, rencontré à l'école de cinéma ("il ne cadre pas les acteurs, il fait monter les enchères"), et Nicholas St John, ami très proche depuis l'adolescence, aux scénarios "puissants". Il explique les conditions de financement de The Addiction, tourné sans budget, comme à ses débuts, revient sur son rapport à la drogue, sa dépendance pendant 14 ans, et explique la scène finale.

Analyse de Brad Stevens (9 min - HD)
Entretien avec le critique et romancier Brad Stevens, déjà croisé dans les suppléments de L'Ange de la vengeance. Ce spécialiste d'Abel Ferrara au sujet duquel il écrivit un livre en 2004, analyse The Addiction et le resitue dans la carrière du cinéaste, soulignant les points communs et les oppositions avec Ms.45. Selon lui, The Addiction est apprécié pour de mauvaises raisons, le public surinterprétant les questionnements philosophiques du réalisateur. Il analyse rapidement le film, donne des exemples de la "vision très humaniste" de Ferrera, ou ressent un conflit avec son scénariste quand il "problématise" la vision chrétienne de Nicholas St John. Il revient sur la métaphore du vampire qui évoque la dépendance, ajoutant que le noir & blanc fait aussi allusion aux zombies de La Nuit des morts vivants, et apporte un arrière-plan gothique qui permet d'aborder une autre réalité et d'autres questionnements.

Abel Ferrara pendant le montage de The Addiction (9 min - SD upscalé)
Pendant que la monteuse Mayin Lo essaie de travailler sur The Addiction, le réalisateur Abel Ferrara se prête au jeu de l'interview, mais à sa manière, c'est à dire destructurée et rock'n'roll, comme semble d'ailleurs l'être l'ambiance de travail. Il commente quelques extraits de The Addiction et parle du montage ("comme une opération du cerveau"), avouant son admiration pour Fassbinder ("il a plus d'idées en 5 minutes qu'Hollywood depuis deux ans"). Il évoque New York, sa "ville de cinéma" dans laquelle il se sent libre, fait le constat d'une jeunesse américaine en révolte et regrette le désintérêt de son pays pour le drame bosniaque (nous sommes en 1994). Un bon exemple de la personnalité foisonnante et décalée du cinéaste.

Bande-annonce originale (36 s - SD upscalé - VOSTF)

En savoir plus

Taille du Disque : 33 360 355 022 bytes
Taille du Film : 24 756 574 464 bytes
Durée : 1:22:21.645
Total Bitrate: 40,08 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 32,84 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 32841 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3610 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1582 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 18,631 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 11 mai 2021