Test blu-ray
Image de la jaquette

Technique d'un Meurtre

BLU-RAY - Région B
Elephant Films
Parution : 31 octobre 2023

Image

Suite de la collection Les années de plomb d'Eléphant Films avec Technique d'un meurtre qui a vraisemblablement bénéficié d'une restauration un peu plus récente que les autres titres, et qui fût éditée en Blu-ray en Allemagne en 2020. Les travaux ont été effectués en 2K à partir d'une copie internationale (générique en anglais, mention de "Frank Nero", mais une apparition de sous-titres en italien). On est séduit par la précision et le niveau de détail, très honorables, ainsi que par la texture argentique et son grain plutôt abondant... qui n'a pas subi les filtrages abusifs d'un encodage mal paramétré. La copie n'a pas bénéficié d'un traitement numérique particulier : si elle reste globalement stable, on remarque pas mal de plans plus tremblotants et des images qui n'ont pas été nettoyées, avec apparitions persistantes de multiples points blancs et poussières pendant tout le film, ainsi que de rares rayures verticales.

L'étalonnage manque souvent de naturel, soit parce qu'on a trop forcé sur la modernisation de la patine photochimique d'origine, soit parce que la copie utilisée a pu virer avec le temps, ce qui peut expliquer la disparition de certaines tonalités sur la pellicule, et pourrait avoir sérieusement limité les capacités d'étalonnage. En l'état nous ne saurions dire quel cas de figure s'est présenté ici. Peut-être un peu des deux... L'étalonnage tend en tout cas vers un rendu plus "vidéo" qu'argentique, avec de lourdes modifications de la patine d'origine (sans doute un peu plus jaune au départ), et notamment l'atténuation massive des blancs qui a provoqué, en conséquence "mécanique" du cercle chromatique, une montée peu discrète de magenta (entre autres sur les carnations) et de vert (dans les noirs). On ne s'empêchera pas de trouver certains plans très "bichromes", et comme souvent avec ces cas de figure, des rouges peu naturels, glissant lentement mais sûrement vers le rose ou le Bordeaux. Les contrastes restent souvent équilibrés, même s'ils ne sont jamais très poussés. On remarquera quelques plans nocturnes bien laiteux et, à l'opposé, des noirs bien trop denses durant le dernier quart d'heure.

Son

Technique d'un meurtre est proposé dans sa version originale italienne, au rendu correct mais encore modeste, conformément aux conditions de production. L'ouverture est peu développée, avec peu de "coffre", mais sans doute plus soucieuse du détail dans les arrière-plans, par rapport aux deux autres pistes. L'ensemble conserve un équilibre modeste, les voix peuvent un peu saturer. La piste est globalement propre, sans souffle marqué. Le film est également proposé dans sa version internationale, en anglais, qui est aussi la langue utilisée en majorité au tournage (même si, rappelons-le, il n'y a pas de son direct, le film ayant été entièrement post-synchronisé dans les différentes langues). Le spectre est un peu plus tassé, avec une petite usure qui se fait sentir tout le long, entre un souffle léger et des craquements ponctuels peu discrets. Il y a quelques sifflantes. Le rendu de la version française est plus propre mais aussi plus nasillard. On note une faible amplitude générale, des basses fréquences absentes (l'impact de la musique est sérieusement tempéré durant le générique) et des ambiances trop discrètes...

Suppléments

Technique d'un meurtre, proposé en DVD et Blu-ray, est disponible au choix en boitier métal Futurepack ou Scanavo. Les disques sont accompagnés de Les années de plomb - vol. 2, un livret de 24 pages écrit par Alain Petit. Le journaliste donne quelques informations sur les trois films de cette deuxième salve, évoquant le "caractère hyper réaliste" de Technique d'un meurtre, qui connût un "franc succès" en Italie et en France. Il retrace le parcours de Franco Prosperi, homonyme du réalisateur de Mondo Cane qui débuta dans l'écriture de scénario aux côtés de Mario Bava, et revient sur le casting, de la "carrière exemplaire" de Robert Webber à la "très riche filmographie" d'un Franco Nero alors débutant. Alain Petit retrace la filmographie de Duccio Tessari, réalisateur du vigilante La Mort remonte à hier soir où apparaît le célèbre "Maigret à l'italienne" Duca Lamberti, interprété par Frank Wolff qui connut une longue carrière dans le western spaghetti ou le poliziottesco, aux côtés du fameux Raf Valone, "grande figure du cinéma italien des années 50". Alain Petit résume la montée du poliziottesco, suite au déclin du western transalpin, et évoque l'un de ses petites maîtres avec le "cinéaste caméléon" Umberto Lenzi, au "bilan très positif". Il explique le phénomène du "circuit "Bis"" et ses multiples coupes franches exécutées par les distributeurs étrangers pour optimiser le nombre de séances, ou présente les différents acteurs de ce film "sans héros", dont le français Philippe Leroy et sa "florissante carrière italienne".

Entretien avec Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (25 min - HD)
Les deux amis cinéphiles, spécialistes du cinéma italien et auteurs d'un livre sur Mario Bava en 2019, reviennent sur Technique d'un meurtre, jonction entre le film d'espionnage américain et italien, qui suit les pas de James Bond, "le héros par excellence" dont il emprunte le decorum, avant de glisser vers le film de tueurs. Notant que Technique d'un meurtre pourrait avoir servi de modèle au Flingueur de Michael Winner, sorti six ans plus tard, ils reprennent les nombreuses influences qui ont inspiré le film, de Jean-Pierre Melville et sa vision du "corps dans le décor", aux relents de l'assassinat de JFK ou des codes du western, notamment pour son duel final. Ils relèvent également l'apparition d'une violence physique et frontale, avec des corps maltraités qui annoncent la violence sadique envers les femmes dans le cinéma italien des années 70. Poursuivant l'analyse, ils voient un héros de tragédie qui "tient le film", personnage très premier degré alors que le genre est en train de s'orienter vers la parodie. Ils louent la bonne gestion visuelle de l'espace américain, le "côté pulp" visuellement abouti de la première demi-heure, dans une "force remarquable" qui se délite malheureusement au fur et à mesure. Ils évoquent enfin la "gueule" Robert Webber face à la "gueule d'ange" Franco Nero, au physique encore frêle.

Bande-annonce 2023 (1 min - HD - VOSTF)

On trouve enfin les bandes annonces de la collection Les années de plomb (HD - VOSTF) : La trilogie du milieu (1min 45s), Colère noire (2min 03s), Mister Scarface (1min 27s), Deux Flics à abattre (4min 11s), La Mort remonte à hier soir (1min) et Technique d'un meurtre (1min)

En savoir plus

Taille du Disque : 35 832 028 693 bytes
Taille du Film : 27 758 542 848 bytes
Durée : 1:36:48.916
Total Bitrate: 38,23 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29996 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Italian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2067 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1778 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1985 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 16,187 kbps
Subtitle: French / 15,144 kbps
Subtitle: French / 0,113 kbps
Subtitle: English / 16,342 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 15 février 2024