
Les Seins de glace
BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 6 mars 2024
Image
Georges Lautner est de retour en Blu-ray grâce à la collection Nos années 70 qui propose aujourd'hui Les Seins de glace, restauré en 4K en 2018 par le laboratoire VDM. Le rendu HD offre une amélioration palpable par rapport au DVD sorti en 2005, même s'il ne faudra pas s'attendre à de l'exceptionnel. La photographie de Maurice Fellous est sans éclat particulier, d'une facture très modeste, notamment tributaire de la qualité de la pellicule et de ses caractéristiques imposées. Le scan 4K améliore la précision sans pousser énormément le piqué et le détail, mais il est beaucoup plus respectueux des niveau de contraste. L'étalonnage est plus fidèle aux tonalités originelles de la pellicule par rapport au master du DVD qui avait tendance à enjoliver l'image en boostant les couleurs. Mais cette photographie d'origine est aussi plus terne, parfois plus jaune ou terreuse, pas forcément très séduisante mais en accord avec les conditions modestes de la production. Le grain a été conservé, plutôt épais mais bien présent, sans trop de lissage dû à l'encodage (il y en a parfois un peu). La copie est totalement nettoyée des traces d'usure, le cadre est stable. On notera quelques pulsations de luminosité.
comparatif DVD Studiocanal (2005) vs. Blu-ray Studiocanal (2024) :
1 2 3 4 5 6 7 8
Son
La partie sonore est assez convaincante, fidèlement restituée du négatif original. Le spectre est équilibré, avec quelques sursauts ponctuels dans les graves (lors des passages musicaux). Les voix possèdent une belle clarté, une présence satisfaisante, sans usures particulières. Le champ sonore est plutôt détaillé, même si il y a pas mal de post-synchronisation au final. On ne relève pas de souffle disgracieux.
Suppléments
Préface de Jérôme Wybon (6 min - HD)
Le directeur de la collection Nos années 70 présente brièvement le projet des Seins de glace, adaptation d'une Série Noire de 1953 qui permettait à Alain Delon de tourner avec sa compagne Mireille Darc. D'abord proposée à Alain Jessua, Les Seins de glace fût donc confié à Georges Lautner, "vieux complice" de l'actrice, soutenu par des scénaristes non crédités comme Albert Kantoff, ou peut-être Claude Sautet. Jérôme Wybon évoque le casting masculin, Delon se réservant un rôle secondaire, tandis que Claude Brasseur, récemment popularisé par la série Vidocq, assoiera son statut de vedette avec le film. Il revient également sur la collaboration succinte entre Lautner et Delon, fragilisée par le tempérament difficile de la star, et présente les suppléments de cette édition.
Entretien avec George Lautner et Philippe Sarde (20 min - SD)
Repris du DVD sorti en 2005, des propos très intéressants entre le réalisateur des Seins de glace et son compositeur. Georges Lautner rappelle les circonstances de la production du film, monté par Alain Delon pour "faire plaisir" à Mireille Darc, et raconte comment il a dû jongler avec le planning de l’acteur qui était bientôt pris sur son tournage suivant. Lautner a rêvé Les Seins de glace, un film d’amour, avec "toute une collection de personnages étranges", et une "très belle fin", regrettant les critiques qui l’ont accusé d’avoir trahi Richard Matheson alors que le roman était "intournable". Philippe Sarde explique s’être mis "en grand danger" en créant une musique dodécaphonique sur un film de Lautner. Il dit aimer Les Seins de glace, un film dont "les qualités l’emportent sur les défauts", appréciant notamment par la petite dérision que glisse Lautner quand cela devient trop sérieux. Le réalisateur se souvient d’une "aventure heureuse", entre harmonie et difficultés, malgré le premier contact "dur" avec Delon. Ils évoquent la peur que l’acteur suscitait dans l’équipe, les angoisses du réalisateur qui avait peur de faire renvoyer. Malgré tout, Lautner prend aujourd'hui la défense de Delon, qu’il apprécie beaucoup, racontant comment il devait composer avec l’acteur et Brasseur, deux acteurs qui n'atteignaient pas leur pic de jeu au même moment.
Reportage sur le tournage (6 min - SD)
Diffusé en mars 1974 à la télévision, un reportage intéressant sur le tournage des Seins de glace, à l'hôtel Negresco, à Nice. Georges Lautner avoue ici changer de style et de ton en reprenant un projet de Jean-Pierre Mocky. Il évoque un "film policier d'aventures et de confrontations" dans "un monde qui disparaît", comme dans Boulevard du crépuscule. Mireille Darc ne cache pas les tensions provoquées par ce "vrai rôle de comédienne", Alain Delon explique sa participation à ce "film en marge" de ce qu'il fait habituellement.
Entretien avec Alain Delon (47 min - HD)
Interviewé par Sélim Sasson pour la télévision belge, juste avant la diffusion des Seins de glace en janvier 1980, Alain Delon revient sur sa jeunesse "très indisciplinée", son engagement "décisif" dans l’armée, ou comment il a presque signé un contrat de 7 ans pour le producteur américain David O. Selznick. Il évoque le réalisateur "tellement exceptionnel et universel" Luchino Visconti, sa rencontre avec "le monstre sacré" Burt Lancaster, qu'il considère comme l’équivalent américain d’un Jean Gabin, ou son travail avec Henri Verneuil, "un grand faiseur" qui avait le sens du public, expliquant comment il a pu faire fortune en négociant les droits de Mélodie en sous-sol pour certains pays comme le Japon. Il revient sur d’autres grands moments de son parcours, se souvenant de la "facilité déconcertante" d'interpréter son personnage si bien écrit de Ripley, dans Plein soleil, ou La Piscine qui fut une opportunité pour le public français de redécouvrir Romy Schneider, "la plus grande actrice actuelle". Il parle de Jean-Pierre Melville, inspiré et "presque traumatisé" par le Film Noir américain, un directeur d’acteur "presque comme un chef d’orchestre", qui inventait des fausses citations en début de ses films, et avoue avoir été déçu de "l’échec commercial total" de Mr Klein, qui n’aurait pas été fait sans Joseph Losey, réalisateur "du même sang" que Visconti. Alain Delon donne l’explication des coupes effectuées sur le montage français du Professeur, qu'il considère comme l’un des films les plus importants de sa carrière, des modifications qui ont causé des "tiraillements" avec le réalisateur Valerio Zurlini, et parle de son "métier passionnel et passionné" d’acteur "sans maquillage, au sens propre du terme", qu’il considère davantage comme une interprétation que comme une création. Il évoque sa manière d'approcher ses personnages et l’aspect caméléon, la "bonne base" d’avoir un physique avantageux, qui peut aussi bien devenir un handicap, et avoue se sentir plus à l’aise dans le drame que dans la comédie, genre où le public ne l’accepte pas. Il ne se dit pas attiré par la mise en scène car ne se sentant pas au niveau des grands maîtres, pas intéressé de réaliser "comme tout le monde". Une archive rare et précieuse, restaurée en 2K à partir des éléments 16mm.
Bande-annonce (3min 07s - SD)
En savoir plus
Taille du Disque : 37 730 659 273 bytes
Taille du Film : 26 660 904 960 bytes
Durée : 1:45:25.125
Total Bitrate: 33,72 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29998 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1984 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 28,199 kbps