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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Femmes naissent deux fois

BLU-RAY - Région 2
Badlands
Parution : 3 mars 2023

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Lancée il y a une dizaine d'années avec La Bouche de Jean-Pierre de Lucille Hadzihalilovic (titre désormais épuisé), 1Kult la collection s'enrichit aujourd'hui de trois titres du cinéaste japonais Yûzô Kawashima, en éditions limitées à 1 000 exemplaires.

Les Femmes naissent deux fois, le premier des trois films, est ici proposé en HD à partir de restaurations 4K financées par Kadokawa Corporation et réalisées par le laboratoire Cineric (à Lisbonne), et il y a des raisons de se satisfaire du résultat. En premier lieu car il s'agit de la découverte importante d'un cinéaste assez longtemps passé sous les radars de la cinéphilie européenne, et ensuite car le travail éditorial (voir plus bas pour les suppléments) et technique est à saluer.

La copie est d'une propreté quasi impeccable, d'une bonne stabilité et offre un rendu homogène (assez sombre), avec une photographie légèrement voilée assez caractéristique de certains films japonais contemporains. Le rendu chromatique est plutôt plaisant (malgré quelques changements de dominantes assez flagrants : voir captures 8 et 9 par exemple) et permet d'apprécier la superbe variété des tenues d'Ayako Wakao.

Le film privilégie les plans larges ou serrés (aux hanches), avec assez peu de très gros plans, mais la perception des détails est tout à fait suffisante. Le grain argentique est présent, avec un rendu naturel.

Son

La piste sonore 1.0 manque incontestablement (et intrinsèquement) de relief, mais elle présente un rendu clair et équilibré, ne nuisant jamais à la perception des voix ou des ambiances.

Suppléments

PRÉSENTATION DU FILM PAR STÉPHANE DU MESNILDOT (25 MN)

Agrémentée d'images du film, cette présentation de celui-ci par Stéphane du Mesnildot revient sur le statut de la geisha au Japon en guise de mise en contexte. L'ambiguïté de cette figure tient au fait qu'elle est à la fois une prostituée et une femme de culture, deux facettes développées au cours de l'exposé (surtout la première, sachant que la seconde sert en parties à orner cette réalité malgré tout avillissante). L'explication est historique (elle remonte jusqu'à l'Ère Edo, compare ces femmes à ce que pouvait par exemple être la Nana de Zola, entre autres dans leur lien au monde de l'art, leur rôle d'arbitres de l'élégance) et sociale (indiquant les origines pauvres de celles qui seront formées à ce métier, du Mesnildot pointant également  comment dans le film les activités de cette demi-mondaine lui font rencontrer des hommes issus de classes assez différentes). Se dessine ainsi ce qui est un enjeu crucial du film : bien gagner sa vie grâce à ses protecteurs, pour une femme qui peut craindre de mourir esseulée et pauvre - et qui en l'occurrence finit par songer à sa reconversion.  Le film est ensuite évoqué plus spécifiquement, en lien avec l'interdiction de la prostitution au Japon en 1958 et de l'évitement formel d'une pratique qui se poursuit dans les faits. La nature transgressive de la mise en scène de Kawashima, face à ce qui n'aurait pu être qu'une comédie de moeurs, est également analysée. Se comprend peu à peu le sens d'un titre qui plaide pour l'émancipation féminine, hors d'un monde dominé par les hommes, dont une galerie peu flatteuse est exposée par le biais des différents clients de Koen. Qui est Ayako Wakao et ce qui fait d'elle une actrice aussi mémorable est évidemment abordé, elle qui fait ici la jonction entre les univers de Mizoguchi et de Masumura. Remerciements à l'intervenant pour son incitation à lire Kafû, par le biais de l'évocation de cet auteur ayant beaucoup écrit sur le monde des geishas et ses intrigues.

KAWASHIMA, LES DÉBUTS (23 MN)

Bonne idée que d'avoir scindé ce documentaire en trois parties, chacune proposée avec l'un des films de Kawashima édités par Badlands (les deux autres étant Le Temple des oies sauvages et La Bête élégante), cela dans leur ordre chronologique. Il vaut bien sûr mieux les visionner ainsi, ce qui encourage à faire de même avec les films. Dans un montage parallèle, Clément Rauger ainsi que Christophe Gans et Bastian Meiresonne (qui chacun présentent un des deux autres titres) reviennent à la fois sur leur perception du cinéaste, le personnage assez fascinant qu'est Kawashima et l'évolution de sa carrière au fil des années. Le montage de leurs trois interventions sert à fondre les contributions de chacun dans un exposé global, instructif, sans mettre de côté la subjectivité des contributeurs. La très solide connaissance de sa filmographie dont ils font preuve donne envie de découvrir plus d'oeuvres de ce cinéaste prolifique, dont la place au sein du cinéma japonais était encore à établir en francophonie. Gageons, ou à tout le moins souhaitons, que ce travail de défrichage et de mise en avant n'en restera pas là.

BANDES-ANNONCES

Des bandes-annonces de films édités par Badlands (Le Temple des oies sauvages, La Bouche de Jean-Pierre, La Bête élégante, Hell's Ground, L'Aiguille) accompagnent le disque.

En savoir plus

Taille du Disque : 24 692 914 176 bytes
Taille du Film : 21 155 776 512 bytes
Durée : 1:38:56
Total Bitrate: 28,51 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Japanese / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768kbps / 24-bit)
Subtitle: French

Par Dvdclassik - le 6 mars 2023