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Test blu-ray
Image de la jaquette

Les Chasseurs de scalps

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 7 avril 2022

Image

Rimini aime Sydney Pollack et poursuit aujourd'hui la réédition de ses films avec le western Les chasseurs de scalps, en reprenant le master MGM sorti aux Etats-Unis chez Kino Lorber, en 2014. Il s'agit d'une restauration antérieure au 2K qui présenterait certaines similitudes avec le DVD proposé en 2005 aux Etats-Unis, notamment sur la source utilisée (qui serait identique). Au visionnage, on constate que plusieurs éléments ont été utilisés en alternance : un matériel proche du négatif, aux images plus fines et correctement détaillées, qui bénéficient d'une colorimétrie saturée et d'une dérive magenta plus ou moins discrète ; et une source intermédiaire (possible interpositif) qui souffre en toute logique d'une baisse de génération, et donc de qualité, avec un trait un peu plus épais, des couleurs plus ternes, parfois instables, des tremblements plus visibles et quelques pulsations de contraste. L'image alterne donc une qualité très correcte avec quelque chose d'un peu plus en retrait, heureusement moins présent sur la durée, pour un ensemble qui tient souvent bien la route malgré l'ancienneté des travaux. Il y a surtout une vraie plus-value par rapport à la précédente édition du film en France : un DVD MGM était sorti en 2006 avec un transfert différent et loin de proposer la même qualité que le disque américain...

comparatif DVD MGM (2006) vs. Blu-ray Rimini (2022) : 1 2 3 4 5 6 7 8

Son

La version originale se montre très compétente, restaurée avec soin, pour une restitution efficace du mixage mono d'origine. L'ouverture est assez large, sans distorsions ou saturation, avec un niveau de détail plutôt précis, ce qui se ressent notamment pour la musique d'Elmer Bernstein. Les voix sont claires, l'ensemble est propre, sans souffle disgracieux. La piste française soutient moins facilement la comparaison, avec un univers sonore beaucoup plus réduit, moins fourni en basses fréquences et également plus couvert, sans les détails de la VO. Le doublage de qualité ravira les nostalgiques.

Suppléments

Entretien avec Eric Thouvenel (35 min - HD)
Maître de conférence en études cinématographiques, Eric Thouvenel fait une analyse approfondie des Chasseurs de scalps, western révélateur d'une époque alors en plein "processus de révision" de la mythologie de l'Ouest et de l'Histoire des Etats-Unis, et qui se démarquait donc nettement de l'âge d'or du genre. L'enseignant-chercheur y trouve des connexions avec La nuit des morts vivants de George A. Romero, quand la population dite de minorité doit se battre pour sauver son pays, ou montre la façon dont Sydney Pollack utilise le ton ironique et acide pour décrire des tensions contemporaines et défendre des positions très modernes, comme l'idée d'une société multiculturelle. Il observe le personnage "étonnant" de Joseph Lee, habile dans la duplicité et en pleine "conquête d'une dignité", comme le Sergent noir de John Ford. Il souligne le décalage provoqué par la comédie, tirant parfois vers le burlesque et une "forme de cartoonisation", utilisée pour appuyer la charge sociale et aborder des thèmes sérieux, et revient également sur l'aspect buddy movie ou le groupe des chasseurs de scalps, "une dictature de pacotille", aux méchants pathétiques, assimilée à une troupe de théâtre. Un complément pertinent et un nouvel intervenant très prometteur...


Une histoire de Pollack (41 min - HD)
Olivier Père, journaliste et actuel Directeur de l'unité cinéma d'Arte France, complète le module précédent avec une présentation un peu plus générale des Chasseurs de scalps. Il revient d'abord sur le parcours du réalisateur Sydney Pollack, de ses débuts d'acteur de théâtre à la mise en scène de films à Hollywood. Il insiste sur deux rencontres qui se révèleront déterminantes, d'abord avec John Frankenheimer avec qui il débutera à la télévision, puis avec l'acteur Burt Lancaster qui sentira ses aptitudes pour la mise en scène. Olivier Père évoque la carrière européenne de l'acteur et les projets sur lesquels il retrouvera Pollack, d'abord pour la version américaine du Guépard, "une tâche à la fois ingrate, très difficile et peu satisfaisante", puis pour les retakes du Swimmer de Frank Perry. Le comparant à Jeremiah Johnson, une oeuvre ultérieure et beaucoup plus personnelle, il analyse Les chasseurs de scalps, leur plus gros succès commun et "un projet de circonstance" qui mélange le western, genre alors en désuétude, avec la comédie dans "une tendance qui a mal vieilli". Olivier Père s'attarde sur les éléments anti-conventionnels du film : l'inversion des clichés (ce sont par exemple les blancs qui scalpent les indiens), la "coloration baroque", un effet de mode que Pollack abandonnera ensuite, ou le thème de l'individualisme qui parcourt sa filmographie. Un entretien riche et très intéressant.

Bande-annonce originale (3min 14s - HD - non sous-titrée)

En savoir plus

Taille du Disque : 42 590 657 652 bytes
Taille du Film : 23 901 947 904 bytes
Durée : 1:43:22.500
Total Bitrate: 30,83 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,02 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25029 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1863 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2086 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,016 kbps
Subtitle: French / 14,135 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 14 avril 2022